BP 2014 – Conclusion Groupe – Jacques Fernique

20 décembre 2013

Conclusion de la session BP pour le groupe Europe Ecologie Alsace

Intervention de Jacques FERNIQUE

 Monsieur le Président, chers collègues,

Ces deux journées de débat ont permis de passer au crible des critiques et des propositions le projet de budget 2014 : l’ensemble des enjeux, des problématiques ont été traités. Sont-ils pour autant traités par ce budget de bonne façon et au niveau qui s’impose ? La réponse des écologistes est mesurée et elle est plutôt négative. Ce sera notre vote.

Je rassemblerai sommairement les principales raisons qui motivent notre appréciation : vous comprendrez donc que je ne rappelle pas les avancées positives que nous avons appréciées au cours de ces deux jours.

Les actions, les politiques qui font la trame de ce budget ne constituent pas à nos yeux LA nécessaire politique et ambitieuse pour la mutation de l’économie alsacienne. Quand le « faire plus » se traduit par un empilement de dispositifs, personne ne s‘y retrouve. La transition écologique nécessite mise en cohérence et en lisibilité. Votre politique des interventions économiques et de l’emploi reste classique, elle ne sort pas des politiques convenues : les résultats n’y sont pas.

 Pour l’aménagement durable du territoire, la Région doit assurer pleinement cette compétence. Rien de concret n’avancera sans renforcer l’ingénierie publique : il nous faut des techniciens capables de diffuser nos politiques sur le territoire alsacien. Le contraire affaiblirait l’institution régionale. Il nous faut animer et conduire l’élaboration du Schéma Régional d’Aménagement et de Développement Durable. Si nous ne le faisons pas c’est l’artificialisation des sols, la ségrégation spatiale, l’engorgement des transports, l’altération des ressources écologiques qui se poursuivront.

 Financer la rocade Sud de Strasbourg selon le scénario le plus impactant et le plus coûteux, s’obstiner à réaliser ce GCO, cette autoroute destructrice qui ne répondra pas au problème posé : pour nous ce n’est pas acceptable. Certains croient peut être aujourd’hui que ce désastre pourrait être compensé par des moyens complémentaires de réhabilitation et de requalification de l’A35 qui borde Strasbourg. Ceux-là nous les renvoyons à votre document de présentation du Volet mobilité du Contrat de Plan État Région : les termes qu’on y trouve sont clairs et précis ce sera d’abord le GCO, puis après, une fois qu’il sera mis en service, alors il sera temps de passer au chantier de l’actuelle A35. Quand on sait comment les engagements précédents du PDMI ont été réalisés, l’ancienne contractualisation routière (10%) on peut douter de la réalité des financements. Autrement dit, on pressent le jeu de dupes dont les strasbourgeois et plus largement les alsaciens risquent de se retrouver victimes si c’est effectivement le courrier que vous avez co-signé avec Roland Ries et Jacques Bigot qui fixe la ligne. Non, pour œuvrer aux solutions efficaces pour soulager l’agglomération, la condition indispensable est l’abandon du GCO qui ne ferait qu’aggraver la situation.

 Aujourd’hui, nous votons contre ce budget. C’est notre position d’un point de vue comptable. En effet nous avons approuvé des politiques se montant à 176 millions, nous nous sommes abstenus sur près de 108 millions et nous avons voté contre pour près de 320 millions.

Et puis, notre position de fond : pour l’emploi durable, pour la vitalité d’une économie dont il faut hâter la mutation énergétique et écologique, pour l’aménagement soutenable et équilibré, le compte et la méthode n’y sont pas.

Enfin, je finirai par vous inviter à la méditation. En ce temps de Noël écoutons cet aphorisme : “L’immobilisme est comme une lanterne. L’idiot s’y accroche jusqu’à ce que la lumière s’éteigne, alors que l’intelligent et l’audacieux s’en sert pour éclairer de nouveaux chemins”.

 Tu m’excuseras, Justin, pour cet emprunt.

 

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