A831 – L’obstination conduit dans une impasse
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Alors que la Ministre de l’Écologie a annoncé ne pas vouloir prolonger, pour des raisons économiques environnementales, la Déclaration d’Utilité Publique (DUP) qui prendra fin le 12 juillet, les partisans du projet d’A831 multiplient les attaques à son encontre. Après les attaques de Bruno Retailleau, sénateur de Vendée et tête de liste de la Droite aux Régionales 2015, c’est au tour de Jacques Auxiette, Président socialiste du Conseil Régional des Pays de la Loire d’attaquer personnellement Ségolène Royal, dans une lettre où la violence des propos cache mal la vacuité des arguments. La Déclaration d’Utilité Publique a été prononcée il y a bientôt dix ans, il serait temps de mettre ce dossier au placard.

Le projet d’autoroute, estimé à près d’1 milliard d’euros (dont la moitié d’argent public) pour 60 km d’autoroute reliant Fontenay-le-Comte et Rochefort, traverse deux zones humides majeures : le Marais poitevin, dont le Parc régional a reconquis à grand peine son Label, et le Marais de Rochefort. Cette balafre de bêton sur pilotis, dans un site préservé, n’est pas une réponse adaptée aux véritables enjeux de développement et d’aménagement équilibré du territoire. Et alors que l’État a annoncé qu’il ne financera pas ce projet relégué aux oubliettes par le rapport Duron, difficile d’imaginer les collectivités locales en supporter seules le poids dans le contexte budgétaire actuel.

« Pourtant des alternatives concrètes d’amélioration de l’existant sont bien là », précise Michel Perrier, conseiller régional EELV membre de la commission des transports. « La modernisation de l’axe ferroviaire Nantes – Bordeaux avec la création d’un arrêt en gare de Vélluire afin de mieux desservir le Sud Vendée, la sécurisation et le réaménagement des départementales 137 et 148 . La Région Poitou Charentes s’est d’ailleurs engagée en ce sens en budgétant le contournement routier de Marans (17, d’ailleurs inscrit dans le Contrat de Plan Etat-Région ».

Sophie Bringuy, vice présidente en charge de l’environnement au Conseil régional, rappelle que « déjà en mars dernier, lorsque le Premier Ministre s’était engagé à demander la prolongation de la Déclaration d’Utilité Publique, une promesse qu’il n’a heureusement pas tenu, nous avions souligné que les échéances électorales sont propices à la résurrection des « serpents de mer ». L’obstination pour ce projet couteux et destructeur entraine le territoire dans une impasse et conduit en réalité à l’inaction. Nous écologistes, en appelons à l’action : les alternatives, bien plus intéressantes pour les finances publiques et l’environnement, auraient dû être intégrées ou renforcées dans le Contrat Plan État Région 2015-2020 adopté en début d’année par le Conseil régional, comme nous l’avions réclamé. »