Socle du rassemblement
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VERS UNE ALTERNATIVE SOCIALE, ÉCOLOGISTE ET CITOYENNE


La crise démocratique s’aggrave car de nombreux habitants se sentent abandonnés par les politiques publiques et se détournent à la fois des urnes et du débat public. La crise sociale se nourrit des politiques d’austérité menées par les différents gouvernements dont le gouvernement actuel. Les cadeaux fiscaux aux entreprises après le sauvetage des banques s’avèrent impuissants à enrayer la progression du chômage, de la précarité et des bas revenus. Le changement climatique montre déjà des effets sur l’eau et la biodiversité. Les coûts de l’énergie pèsent sur le budget des ménages et des collectivités. Les orientations principalement libérales de la commission européenne, non seulement ne répondent pas à l’urgence de la situation, mais l’aggravent. La transition écologique nécessiterait une politique ambitieuse, souvent promise, mais toujours remise à plus tard.

Cette situation amène à une crise de confiance dans la politique, à la rupture de dialogue entre élu-e- s et citoyen-ne-s qui nourrit l’abstention et parfois le vote pour l’extrême-droite. C’est pourquoi, parce que nous croyons qu’on peut changer les choses, nous voulons faire de ces élections régionales un véritable tournant en créant les conditions au 1er tour, d’un rassemblement large des forces de gauche, écologistes et citoyennes, autonome du PS , basée sur un projet d’avenir commun pour notre Région construit avec les citoyens. Car nous sommes convaincus qu’il est possible de construire la résistance et de mettre en œuvre un véritable projet d’alternative républicaine, à vocation majoritaire, dans notre région. L’arrivée au pouvoir de Syriza en Grèce et de Podemos dans de grandes municipalités espagnoles montrent qu’il n’y a pas de fatalité au bipartisme.

Nous proposons aux habitants un nouvel espoir, de vraies perspectives d’avenir pour eux, pour leurs enfants, leurs petits-enfants. Nous pouvons, par d’autres choix et d’autres priorisations, faire de Rhône-Alpes Auvergne une région écologiste, solidaire et citoyenne. Donner la priorité aux déplacements du quotidien, à la formation publique de qualité pour tous, à l’économie locale, aux services publics, à la lutte contre la montée de la pauvreté ou encore à l’agriculture paysanne, permettra d’amortir les crises dont sont victimes les habitants de notre Région du fait des politiques nationale et européenne, et de mettre en place un bouclier écologique, démocratique et social face à un contexte difficile.

Nous sommes conscients que la Région agit dans un cadre législatif national et européen, qu’elle dispose de peu de leviers fiscaux propres et pâtit de la baisse des dotations de l’Etat et des politiques d’austérité imposées par l’Union européenne et le gouvernement. Pour autant, nous refuserons de nous résigner ou de nous abriter derrière ces contraintes pour justifier de ne pas bousculer un ordre pseudo établi : il n’y a pas de fatalité ! La Région dispose de nombreux moyens d’agir, en réorientant ses priorités budgétaires et d’action notamment. Nous refuserons de subir sans rien faire l’austérité et les directives libérales européennes qui iraient à l’encontre de l’intérêt général des rhonalpins et des auvergnats : notre Région se déclarera zone hors-Tafta, hors-OGM, hors-gaz et huiles de schiste… Et soumettra toutes les politiques régionales à des critères de nature sociale, démocratique et environnementale.

Le système productiviste est à bout de souffle et gaspille une quantité croissante de ressources. Il est urgent de proposer une alternative.Notre responsabilité est grande. Les élus sortants qui se retrouvent dans ce rassemblement de citoyens et de partis ont déjà réalisé un certain nombre d’objectifs à la région. Mais bloqués notamment par un mode de fonctionnement fermé, confisqué par un président « ultra centralisateur », nous sommes encore loin du compte. Nous n’avons pas le droit de laisser passer cette opportunité de changer la donne. Ensemble, nous pouvons et voulons co-construire avec les citoyens dans la région Rhône-Alpes Auvergne un projet de transformation sociale, économique et résolument écologique, attelé à « changer la vie » des habitants de notre région, pour de bon ! Nous sommes convaincus qu’il existe un autre modèle de développement, contre la droite et l’extrême droite, ultralibérales, conservatrices et réactionnaires, face à un social libéralisme qui n’offre aucune solution nouvelle. Notre rassemblement, dès le premier tour, est le moyen le plus efficace de faire barrage à la droite dure menée par Laurent Wauquiez, et d’éviter que la colère légitime bascule du côté de la haine, en proposant une nouvelle majorité aux électeurs.

LA TRANSITION ÉCOLOGIQUE, SOLIDAIRE ET CITOYENNE EST EN MARCHE

Malgré la réforme territoriale imposée qui éloigne davantage les élus des citoyens et malgré sa grande taille, notre belle région de montagnes, de villes et de villages, de plaines et de rivières, peut et doit être aménagée et gouvernée au plus près des citoyens : nous n’avons jamais eu autant besoin de démocratie et d’implication populaire en politique !

Ainsi pour nous les prochaines élections régionales vont être une occasion déterminante d’affirmer qu’une véritable alternative fondée sur les attentes des citoyens est possible. Forts de notre diversité

et de notre expérience, forts de notre volonté de renouvellement de la manière de faire de la politique et de créer un rassemblement citoyen d’un nouveau genre, nous sommes l’alternative aux pratiques politiques du passé, aux grands projets lorsqu’ils sont destructeurs, inutiles et coûteux, à ce modèle de croissance économique à tout prix qui abîme les hommes et la planète, compromet notre biosphère et notre avenir commun par son manque de volonté en matière de transition écologique, et contribue au délitement du lien social, à l’exclusion des plus fragiles, au sein des peuples et entre les peuples en activant des rivalités mortifères !

Nous partageons des principes simples, mais essentiels :

– Chaque euro dépensé par la collectivité doit être réellement utilisé au service de la population. Ainsi, nous refusons de distribuer sans conditions des aides publiques à des entreprises, nous refusons de subventionner, directement ou indirectement, ces grands groupes qui versent des dividendes scandaleux à leurs actionnaires ou ne créent pas d’emplois localement. Il faut favoriser les petits projets utiles plutôt que les grands projets inutiles. Nous refusons de financer des projets qui se comptent en milliards et ne résolvent pas les problèmes du quotidien alors que d’autres solutions existent déjà et ne trouvent pas les moyens de se développer

– Chaque habitant(e) du territoire doit avoir droit et égalité d’accès aux mêmes services : les métropoles ne peuvent pas se développer au détriment des territoires ruraux et des banlieues abandonnées. Chacun doit avoir accès aux services publics de proximité, d’éducation et de santé. Dans tous les registres des besoins fondamentaux, nous devons défendre le principe républicain d’égalité d’accès pour tous ;

– L’exercice de la politique ne doit pas rester aux mains d’une oligarchie dominante, notre projet programmatique doit être co-construit avec les citoyens qui le veulent. Notre liste s’engagera résolument pour le renouvellement des élus et le non-cumul des mandats ;

– Nous voulons que chacun puisse vivre sans crainte pour sa santé : respirer sans danger toute l’année, avoir accès à une alimentation de qualité, sans OGM ni pesticides. La biodiversité, l’eau de nos rivières, et les paysages doivent être protégés. Nous investirons pour que dans les cantines de nos lycées, soit privilégié l’approvisionnement local en circuits courts, en favorisant des produits issus de l’agriculture paysanne. Nous veillerons à ce que la Région investisse dans l’avenir et la transition énergétique, les économies d’énergie et les renouvelables.

– Chaque citoyenne et chaque citoyen de notre région doit, tout à la fois, pouvoir être inscrit dans un tissu social de proximité et pouvoir témoigner de sa solidarité pour sauver les conditions même de la vie humaine sur une planète de plus en plus menacée par le pillage de ses ressources, la raréfaction d’un certain nombre de ressources naturelles et les conflits que cela engendre déjà.

– Dans l’objectif de lutter contre la précarité et de créer une activité locale et durable, nous entendons renforcer l’action de la région dans le domaine de la formation et de l’emploi. Nous agirons à travers le soutien aux porteurs de projets et l’accompagnement des personnes en recherche d’emploi. Le développement de formations adaptées aux parcours professionnels, le renforcement de l’action régionale en matière d’orientation seront des priorités pour faciliter l’insertion professionnelle et le retour à l’emploi.

NOS ENGAGEMENTS

 

 

Un impératif de démocratie, des élus et une Région exemplaire

La région doit être facilitatrice pour que chacun puisse s’approprier son destin, croire en l’avenir et vivre librement et dignement. Nous voulons mettre fin à des gouvernances régionales opaques, centrées sur la toute-puissance du président de région, qui ne permettent pas aux citoyens, à leurs représentants, aux associations et aux acteurs socio-économiques de comprendre la région, de se l’approprier, afin de pouvoir agir sur les orientations :

· Notre région mettra en place des outils pour une démocratie coopérative, active et implicative. Cette démocratie ne peut se faire uniquement depuis Lyon ou Clermont-Ferrand, l’échelon des bassins de vie parait pertinent pour la mise en place de ces outils. Cette réflexion sur l’échelon bassins de vie se traduira également dans la mise en place des différents contrats territoriaux régionaux et dans la réflexion sur le déploiement et le fonctionnement des antennes locales de la Région, afin de gagner en démocratie de proximité, au plus près des besoins des habitants.

· Les décisions et orientations régionales seront préparées et évaluées avec les citoyens. Cela peut passera par divers mécanismes comme la tenue de panels citoyens avant les délibérations importantes, la pratique du budget participatif, de jurys citoyens ou le référendum d’initiative populaire.

· Le fonctionnement présidentialiste de la région ne doit plus être de mise. Le règlement de l’assemblée régionale sera revu afin de donner plus de pouvoir au délibératif.

· Les élus régionaux doivent pleinement se consacrer à leur mandat, à la mise en œuvre des politiques régionales et en rendre compte de manière accessible, régulière et intelligible aux citoyens.

· Les candidats régionaux signeront la charte ANTICOR et nous doterons notre rassemblement d’une charte éthique complémentaire. La place des citoyens dans le contrôle de la vie publique est également à rénover. Partout où cela est possible et pertinent, nous nous attacherons à accentuer les formules de gestion et de concertation tripartite : citoyens, entreprises, collectivités, en lien avec les syndicats et associations.

La transition écologique : un projet d’avenir indispensable et créateur d’emplois

A l’heure du dérèglement climatique et de l’épuisement des ressources, notre Région doit inscrire toute son action dans le prisme de l’innovation énergétique, durable et moins polluante. Cette transition bénéficiera à tous en améliorant nos conditions de vie, de transports, d’alimentation et de santé, et en créant des emplois locaux et pérennes qui répondent aux vrais besoins humains. Nous voulons résolument investir dans l’avenir et faire de la transition énergétique le cœur de nos investissements futurs.

Nous devons être exemplaires pour que la neige soit encore une réalité dans les années qui viennent, que les acteurs locaux du tourisme, de la montagne et de l’agriculture puissent continuer à vivre dignement de leur activité, et que les aléas du climat n’empirent pas ici et ailleurs.

La région doit mener une politique volontariste dans le secteur énergétique en permettant à chacun (particulier, institution, entreprises…) de faire des économies d’énergie et investir massivement dans les énergies renouvelables. Il en va également de notre responsabilité de refuser de financer les fausses solutions que sont les gaz de schiste, la financiarisation de la nature et le développement de l’industrie nucléaire.

Notre plan de transition s’appuiera sur les scénarios développés par l’Ademe et Négawatt au niveau régional pour investir dans les économies d’énergie – rénovation thermique notamment pour les logements sociaux, bâtiments publics et les copropriétés collectives les plus dégradées-, la recherche sur la méthanation et le stockage d’électricité, et passer progressivement aux énergies alternatives afin de créer dès maintenant les conditions d’une réduction drastique de nos émissions de gaz à effet de serre et d’une fermeture progressive et socialement accompagnée des centrales nucléaires.

Solidarités territoriales et aménagement du territoire : les conditions de la coopération

La Région est un échelon pertinent pour construire, avec les territoires et les citoyens, un aménagement durable du territoire. Nous refusons la mise en concurrence des territoires entre eux. La grande région imposée par la réforme territoriale ne doit pas être prétexte à supprimer des postes et services dans la fonction publique territoriale. La Région axera sa politique d’aménagement du territoire sur le principe d’égalité et de respect de la diversité des richesses, humaines et écosystémiques, des différents territoires qui la composent, avec comme priorités :

· Préserver le foncier, arrêter l’étalement urbain, reconquérir des terres agricoles, stopper la désertification rurale et la « mégalopolisation » en désenclavant les territoires

· Les Alpes, le Massif Central et le Jura, territoires montagneux, doivent être au cœur de nos réflexions pour un aménagement durable et adapté aux contraintes

· Assurer un accès équitable aux biens communs et aux services publics dans tous les territoires

· Accompagner et soutenir les collectivités locales qui s’engagent dans ce sens, conditionner les aides régionales au respect de certains critères comme nous l’avons fait pour la loi SRU.

– Dans un souci de coopération entre les territoires et de logique de bassins de vie qui ne sont pas toujours respectées par le découpage régional, nous chercherons à renforcer les fréquences et les liaisons extra-régionales TER, en lien avec les comités de ligne et associations d’usagers.

Droit à la mobilité : priorité aux usages du quotidien et au report modal

Habitant du Cantal ou de Haute-Savoie, travailleur banlieusard ou en recherche d’emploi; étudiant loin d’une université ou jeune en formation sur divers lieux, chacun doit trouver une solution pour se déplacer sans frais excessif et sans se sentir coupable de polluer.

· Nous faisons le choix de réorienter l’argent public régional vers les liaisons ferroviaires existantes et les transports collectifs, profitant à un plus grand nombre d’usagers. La région aura pour principe de ne pas financer les infrastructures routières (hors le cas spécifique de celles qui supportent les cars TER d’Ardèche jusqu’à la réouverture de la rive droite du Rhône)

· Nous voulons favoriser le rail et la rénovation des lignes existantes plutôt que les vols intérieurs (aéroports régionaux) ou les projets de LGV tel que celui du POCL (projet de 15 milliards€, pour relier Paris à Clermont-Ferrand en 1h45 sans améliorer la faible fréquence). L’amélioration de la ligne existante en visant la création d’un train à haut niveau de service permettrait une liaison Clermont / Paris en 2h30 avec une fréquence plus importante.

· Afin que se déplacer ne soit pas un privilège, nous travaillerons à établir une tarification sociale et solidaire pouvant aller jusqu’à la gratuité pour les plus précaires et à développer les petites lignes desservant les villes ‘moyennes’ et villages ruraux.

· Alors que la réforme territoriale et le CPER induisent des transferts de compétences en matière de transport, nous dénoncerons le désengagement de l’Etat et organiserons l’intermodalité, afin de proposer de véritables alternatives cohérentes à l’usage de la voiture individuelle. Nous revendiquerons également une loi de réforme de la fiscalité nationale et du financement des collectivités territoriales pour doter les Régions de recettes nécessaires pour financer leurs politiques.

Environnement/ Santé / Agriculture : vers le bien-vivre

Chaque enfant et chaque adulte doit avoir le droit à une alimentation saine, un environnement préservé et un air pur. Travailler et vivre en bonne santé partout, est une exigence fondamentale vers laquelle nous porterons tous nos efforts. La lutte contre les inégalités d’accès aux soins et d’exposition aux risques doit être une priorité , les salariés et les agriculteurs étant souvent les plus exposés.

· Les conséquences de l’action humaine sur l’environnement sont irréversibles, notre région aura un impératif : préserver la biodiversité et redonner toute sa place à la nature dans notre environnement, même en ville.

· Alors que les maladies chroniques dues au mode de vie actuel explosent, notre région saura être protectrice de ses habitants en diminuant fortement l’usage des pesticides, en bannissant les cultures OGM de son territoire, les fermes-usines et en condamnant la marchandisation du vivant, tout en promouvant la production et la distribution de l’agriculture locale et biologique pour qu’elle soit accessible à tous.

· La région soutiendra l’agriculture familiale durable, notamment paysanne et bio, créatrices d’emplois locaux et de l’activité économique dans nos campagnes et montagnes. Afin de favoriser la transition vers ce modèle économique, elle mettra également en place des initiatives de formation, d’accompagnement à la conversion (réduction d’intrants chimiques etc…) et d’aide à la maîtrise du foncier pour préserver des zones agricoles. Elle soutiendra en lien avec les autres collectivités le développement de filières de proximité, en prenant appui sur les acquis des circuits courts au profit des producteurs et des consommateurs, et en incitant les cantines des lycées à s’orienter dans ce sens. De nombreuses initiatives existent déjà, nous veillerons à favoriser leur multiplication, en lien avec le monde associatif, syndical et professionnel du domaine.

· Notre région a pour défi de préserver la qualité des ressources vitales (air, eau, forêt, sols) et minimiser les risques de pollution. Elle investira pour cela dans des solutions innovantes et efficaces à appliquer dans le secteur économique mais également par les collectivités et particuliers. La région développera des actions d’éducation à la santé et à la prévention des risques.

· La région doit tout mettre en œuvre pour diminuer fortement le transport routier de marchandises longue distance. Le report modal (ferroviaire et fluvial, notamment sur l’axe Lyon Marseille où passent la plus grande partie des camions d’Europe et concernant les ports fluviaux dans la vallée du Rhône) est une urgence.

En particulier pour la traversée des Alpes, l’utilisation des lignes ferroviaires existantes, l’organisation de plateformes multimodales (Ambérieu), la réglementation et la juste tarification du routier, doivent permettre de réduire rapidement de moitié le nombre de poids lourds traversant nos vallées alpines. Concernant le grand projet du 2ème tunnel international du Lyon Turin, celui-ci ne serait mis en œuvre que dans des décennies. Sur ce projet de manière plus globale, nous prenons acte de l’opposition massive des populations côté italien, de l’opacité des financements, de la surévaluation des prévisions de trafic et des conflits d’intérêts qui en émaillent le dossier. Tout ceci nous permet d’affirmer notre opposition au projet actuel et le place hors-propos de nos priorités régionales.Il devra faire l’objet d’un grand débat public argumenté avec les citoyens, associations, syndicats et usagers. En tout état de cause, nous refuserons tout financement de la Région à ce projet.

Prioriser les aides économiques sur des critères transparents, privilégier l’emploi, la formation et la préservation de la santé au travail

Dans l’économie régionale, la reconquête d’un vivre ensemble est également nécessaire et passe par des modes d’actions économiques revisités, notamment par la relocalisation de l’économie, par l’économie circulaire, par la ré-industrialisation de nos territoires, par le biais de l’économie sociale et solidaire et l’avancée de la démocratie sociale dans l’entreprise, favorisant l’intérêt collectif et les prises de décision par les salariés eux-mêmes plutôt que par des actionnaires distants privilégiant leurs profits.

La richesse est d’abord humaine. Chaque citoyen de nos douze départements et de la métropole de Lyon doit avoir accès à une formation ou à un emploi. Dans un contexte de fortes mutations économiques, technologiques et sociales, la question de l’accès à la formation est cruciale pour la sécurisation des parcours et le maintien dans l’emploi. Les actions de la région s’adresseront à toutes et tous mais prioritairement aux demandeurs d’emploi, jeunes sans qualification et aux salariés rencontrant des risques de rupture de leur parcours professionnel : femmes, travailleurs handicapés, séniors, salariés peu qualifiés.

Nous voulons une région dont l’action économique résidera dans l’investissement en faveur d’une économie de proximité, sociale et solidaire, créatrice d’emplois locaux et de qualité autour des PME et TPE de la Région : artisanat, tourisme, transports, culture, filière bois, agriculture paysanne, services à la personne, commerces….Nous favoriserons la mobilité professionnelle des salariés souhaitant se reconvertir dans ces secteurs.

Ainsi, l’aide aux entreprises suivra un cahier des charges contraignant et explicite sur les questions de droit social et d’écologie, via l’établissement d’un système de bonus – malus pour la critérisation de l’aide publique. Il pourrait comprendre notamment les critères suivants : nombre et qualité des emplois créés, impact environnemental, emploi des jeunes, réinsertion, droits sociaux dans l’entreprise, temps de travail, écarts de salaires, structure et type d’actionnariat, refus de la domiciliation dans les paradis fiscaux.

Ainsi la Région que nous dirigerons :

· privilégiera le soutien aux artisans, PME et de manière générale aux acteurs économiques et entreprises qui développent des synergies régionales et des emplois locaux

· continuera à soutenir les reprises d’entreprise par les salarié(e)s sous forme coopérative ou associative en accompagnant ces reprises de proposition et d’aides (formation, fonds dédié, subventions…) pour des alternatives de production.

– réservera un pourcentage significatif de son budget d’aides aux entreprises pour appuyer la mise en place d’expérimentations sur un nouveau partage du temps de travail permettant d’aller efficience et création d’emplois.

Les investissements de la région en matière économique seront régulièrement évalués et les dispositifs d’évaluation, permettant de contrôler l’argent public versé aux entreprises, seront renforcés et transparents pour les citoyens.

Des audits économiques, financiers, organisationnels, seront réalisés et rendus publics pour les structures que la Région finance, en lien avec les politiques régionales et prioritairement dans lesquelles elle est majoritaire.

Défendre, démocratiser et rénover les services publics et protéger nos biens communs

Nous avons conscience de l’urgente nécessité de préserver et d’utiliser équitablement, l’eau, les sols, la biodiversité, l’air biens communs fondamentaux nécessaires à la vie. De la même manière, les biens sociaux fondamentaux visant à satisfaire un besoin d’intérêt général doivent relever de la compétence de la collectivité publique, afin d’être préservés et utilisés équitablement, suivant le principe républicain de péréquation tarifaire et d’égalité d’accès pour tous : les services publics sont le patrimoine de ceux qui n’en n’ont pas.

En conséquence, des activités comme l’éducation, la santé, la protection de la nature et de l’environnement, la culture, les transports, l’énergie, les télécommunications doivent demeurer sous maîtrise d’ouvrage publique. Tout en étant organisées de manière efficace et optimisée, elles doivent pouvoir déroger à l’exigence de rentabilité financière et aux visions de court terme.

Chaque habitant du territoire doit avoir droit aux mêmes services : les métropoles et grandes villes ne peuvent pas se développer au détriment des territoires ruraux et des banlieues abandonnées. L’aménagement territorial, compétence du Conseil régional, est une priorité que nous nous fixerons stratégiquement via le Schéma Régional d’Aménagement et de Développement Durable du Territoire.

Nous sommes attachés au cadre républicain et à la propriété publique des infrastructures, ainsi qu’au principe de péréquation territoriale qui garantit l’égalité d’accès aux services quelque soit le territoire. Ce cadre doit être complété par un principe de subsidiarité passant par la relocalisation au plus près de la gestion des services. Ainsi, nous favoriserons, y compris financièrement les initiatives locales de gestion publique (par exemple régie publique de l’eau, des transports) et favoriserons une mode de gestion tripartite usagèr-es/salarié-es/élu-es. Afin de contrer les logiques d’ouverture à la concurrence décidées au niveau national et européen (en particulier de la SNCF prévue d’ici 4 ans) , nous organiserons le développement d’opérateurs publics régionaux conservant le statut des agents publics et intégrant le contrôle citoyen dans leur mode de gestion.

Notre vision des services publics nous permet de réaffirmer notre opposition aux mécanismes de privatisation, d’ouverture à la concurrence privée des services publics. Les expériences en cours de partenariats public – privé et de certaines délégations de services publics au privé dépouillent la collectivité et les citoyens de leur maîtrise du service et entraînent des surcoûts inacceptables pour l’usager et la collectivité. Dans ce sens, nous nous opposerons à la privatisation annoncée des aéroports régionaux, notamment à celle prévue par la loi Macron pour l’aéroport de Lyon Saint Exupéry.

Favoriser l’émancipation, la coopération et la solidarité internationale

Notre région permettra l’épanouissement personnel et collectif de tous ses habitants, sans discrimination. Cet épanouissement passe par le respect des principes d’égalité, de laïcité, de justice sociale et de fraternité des valeurs républicaines que nous partageons dans le respect de la solidarité et le refus de toutes les formes de discrimination. Elle passe également par l’innovation, la création, la connaissance, les savoirs et les arts, en les préservant de la marchandisation. Nous voulons développer l’éducation à la citoyenneté mondiale, pour permettre à tous et toutes de comprendre les liens qui relient les humains partout sur la planète, pour donner les moyens de penser le monde et d’agir localement et globalement. La coopération, et le partage de ressources, d’innovation et d’expérience guideront notre action en matière d’accompagnement des entreprises de la Région à l’international.

· Chaque citoyen de la région doit pouvoir s’inscrire dans un tissu social de proximité où il trouve un accès à la culture et à la solidarité. La culture est un facteur d’émancipation personnelle, de cohésion sociale et de développement économique : en période de crise, il est fondamental de la soutenir.

. Les lycées sont une compétence importante des Régions. Notre Région accélérera l’équipement des lycées en matière de technologies de l’information et de la communication (TIC) en favorisant les logiciels libres et en réinternalisant les moyens de la maintenance des matériels. La Région a souvent eu des politiques du coup par coup qu’il faut rééquilibrer.

Nous donnerons la priorité aux lycées publics et aux structures d’enseignements professionnel et agricole, conformément à notre exigence d’égalité territoriale, de refus de ségrégation scolaire et sociale liée aux coûts de scolarité, et de maintien d’une volonté de valoriser la laïcité.

· Le conseil régional rééquilibrera ses aides et investissements dans la création culturelle sur tous les territoires et dans toutes les disciplines artistiques en privilégiant les zones les plus enclavées et démunies.

· Notre région doit également se préoccuper des conditions de vie des étudiants en veillant à leur bien-être quotidien (nourriture, santé, logement) et en les accompagnant dans leur entrée dans la vie professionnelle

· Notre région saura être un véritable partenaire de la vie associative. C’est parce que nous connaissons le rôle clef des associations citoyennes dans le développement social, humain, économique et culturel de nos territoires que nous refusons de céder aux logiques de financiarisation de l’action associative et de désengagement financier imposées par les plans de rigueur. La région soutiendra plus fortement la création d’emplois associatifs, comme elle pourra également explorer la piste de la reconnaissance d’un bénévolat associatif (VAE, crédits universitaires, valorisation des heures…) essentiel à la promotion de l’engagement citoyen. Nous voulons que notre région renforce plus que jamais son soutien à l’éducation populaire et citoyenne, rempart efficace contre l’individualisme et les extrémismes qui menacent notre société et notre « faire ensemble ».

· Notre région augmentera le budget d’aide publique au développement et développera une solidarité basée sur l’autonomie des populations, le partenariat et l’échange d’expériences. Notre engagement dans une action exemplaire nous permettra d’interpeller gouvernements et échelons européens et internationaux pour des politiques d’aide au développement vertueuses, appuyées sur les droits humains et avec des financements transparents et pérennes.

Soutien aux mobilisations et luttes : une cohérence d’élu-e-s engagé-e-s

Nous serons aux côtés de toutes celles et ceux qui se battent contre les discriminations et la régression sociale . Nous mobiliserons les fonds, européens notamment, qui nous permettront d’amplifier l’action de la Région en faveur de la jeunesse, personnes en situation de handicap et des populations les plus fragiles, précaires et migrants. Nous œuvrerons également pour développer l’égalité femmes-hommes dans tous les domaines. La Région jouera son rôle de bouclier solidaire : nous serons présents en soutien des luttes des salariés et chômeurs victimes des politiques libérales et d’austérité, des plans de délocalisations et des licenciements boursiers. Nous agirons en conséquence au niveau régional pour favoriser les reprises de l’unité de production par les salariés et au niveau des aides en matière de développement économique en privilégiant les avances remboursables, et en réclamant le remboursement des aides dans le cas des entreprises qui ne respecteraient pas leurs engagements sur les critères sociaux de la Région.

Nous soutiendrons les mobilisations citoyennes pour la défense, la rénovation et le développement des services publics de proximité, notamment, les haltes voyageurs, la présence de personnel dans les gares, les maternités et hôpitaux de proximité, les bureaux de poste, et favoriserons la venue de médecins dans les zones qui en sont le plus privées.

Au-delà de ces résistances indispensables, nous serons également un soutien indéfectible aux alternatives concrètes qui s’inventent déjà un peu partout dans les territoires de notre Région et dessinent déjà les contours d’une autre société.

Tout cela est possible et nous pouvons le faire en Auvergne-Rhône-Alpes.

Nous voulons le faire ensemble, avec chacune et chacun,

toutes celles et ceux qui se soucient de la région,

de ses habitants et de notre avenir.

Rassemblé-es, nous pouvons !