Industie – Yannick Jadot http://www.yannickjadot.fr député européen Mon, 11 Jul 2016 12:28:23 +0000 fr-FR hourly 1 Climat et automobilistes victimes de la diplomatie « Mercedes & BMW »! http://www.yannickjadot.fr/2014/02/25/climat-automobilistes-victimes-de-la-diplomatie-mercedes-bmw/ Tue, 25 Feb 2014 16:15:12 +0000 http://www.yannickjadot.fr/?p=10112 Mardi 25 février 2014, le Parlement européen a voté de nouvelles modalités de réduction des émissions de CO2 provenant du parc de voitures neuves. Ce réexamen doit permettre d’atteindre l’objectif de 95 grammes de CO2/km pour la période allant jusqu’en 2020.

Pour Yannick JADOT, eurodéputé écologiste en charge du dossier pour son Groupe au sein de la commission Industrie et Énergie, ce vote manque terriblement d’ambition.

« Le règlement CO2 des voitures tel que voté par le Parlement européen est la caricature du conservatisme industriel qui règne en Europe aujourd’hui. Alors que toutes les études confirment que des objectifs CO2 ambitieux sont indispensables pour lutter contre le dérèglement climatique, qu’ils permettraient de très importantes réductions de la facture énergétique des ménages et inciteraient à l’innovation industrielle en Europe, l’Union européenne se plie largement aux injonctions de l’industrie allemande des grosses berlines. Angela Merkel a une fois de plus privilégié sa diplomatie « Mercedes et BMW », soutiens par ailleurs généreux de la CDU, au détriment du climat et des automobilistes européens.

Si l’objectif de 95g de CO2/km est maintenu pour 2020, il est assorti de nombreuses flexibilités qui le vident largement de son ambition. En outre, aucun objectif pour 2025, fixant le cadre de l’innovation industrielle, n’est retenu pour le moment.

Le climat et les automobilistes sont toujours victimes d’une fraude scandaleuse quant aux tests sur les émissions de CO2, la réalité de la consommation et des émissions étant parfois supérieure de 25% aux chiffres annoncés. Cette escroquerie peut représenter pour un conducteur régulier un surcoût de 135 euros de carburant chaque année. La différence entre la consommation réelle et la consommation affichée atteint 30% pour une BMW, 28% pour une Audi, 27% pour une Opel et une Mercedes, 16% pour une Renault ou une Peugeot[1]. »

Enfin, Yannick JADOT critique la vision de court terme sur l’industrie automobile :

« L’innovation industrielle en matière d’efficacité énergétique est un élément clé de pérennisation en Europe des équipementiers et des constructeurs, ainsi qu’un formidable levier de compétitivité sur le marché mondial. C’est une occasion perdue d’envoyer un signal fort à une industrie qui se restructure à grands renforts de plans sociaux dans toute l’Europe. »

 

[1] Selon le rapport « Supporting Analysis regarding Test Procedure Flexibilities and Technology Deployment for Review of the Light Duty Vehicle CO2 Regulations », rendu fin 2012 par the Netherlands Organisation for Applied Scientific Research (TNO), British-based AEA Ricardo et IHS Global Insight (USA).

]]>
Pour faire des marchés publics un outil de politique industrielle http://www.yannickjadot.fr/2014/01/15/pour-faire-des-marches-publics-un-outil-de-politique-industrielle/ Wed, 15 Jan 2014 17:37:24 +0000 http://www.yannickjadot.fr/?p=10043 Retrouvez l’intervention en séance plénière de Yannick Jadot sur les marchés publics. Des marchés publics libéralisés en Europe, à la différence de beaucoup de nos partenaires commerciaux. Une exeception mondiale questionnée d’autant plus en temps de crise !


Pour faire des marchés publics un outil de… par EurodeputesEE

]]>
Avenir de l’industie automobile : sommes-nous prêts à assumer une mobilité durable? http://www.yannickjadot.fr/2014/01/06/avenir-de-lindustie-automobile-sommes-nous-prets-a-assumer-une-mobilite-durable/ Mon, 06 Jan 2014 11:02:59 +0000 http://www.yannickjadot.fr/?p=10034 Aujourd’hui, le Parlement européen a voté en faveur du Plan d’action « Cars 2020 : pour une industrie automobile forte, compétitive et durable en Europe ». Yannick Jadot, eurodéputé du groupe des Verts/ALE et rapporteur pour son groupe au sein de la Commission Industrie, revient sur ce vote en demi-teinte.

Ce rapport d’initiative reconnait bien les problèmes de surcapacité de la production automobile, et le besoin de repenser la mobilité d’aujourd’hui. Mais les écologistes ont voulu aller plus loin, en préconisant :

  • Un investissement fort dans le secteur des technologies et innovations avancées pour les véhicules propres, avec notamment la question de l’efficacité énergétique au cœur du débat;
  • Le développement d’une infrastructure pour les carburants alternatifs;
  • L’établissement d’un standard européen pour les véhicules électriques;
  • Une Initiative européenne pour les véhicules verts avec Horizon 2020 qui promeut l’investissement dans la recherche et innovation;

Mais l’entêtement des parlementaires européens à ne pas vouloir changer les logiques d’un secteur industriel en pleine perdition résonne encore dans le texte final adopté. Une série de propositions illusoires a été adopté, comme la possibilité d’imposer un moratoire sur toute nouvelle législation susceptible d’avoir des répercussions néfastes sur la situation économique du secteur, ou encore la nécessité de « stimuler » la demande si nécessaire

Il est grand temps que les mœurs changent : oui, plus d’efficacité énergétique et plus d’investissement dans des véhicules plus propres permettraient d’assurer une compétitivité durable à notre industrie automobile européenne, tout en respectant le consommateur et l’environnement. La mobilité du 21ème siècle impose de nouvelles logiques. Et c’est tant mieux!  Co-voiturage, transport public et multimodal ou encore villes intelligentes, le monde bouge différemment aujourd’hui, n’ayons pas crainte de suivre le mouvement.

 Strasbourg, le 10 décembre 2013

]]>
Plan d’action européen pour l’acier : un plan au service des intérêts de Mittal http://www.yannickjadot.fr/2013/06/11/plan-daction-europeen-pour-lacier-un-plan-au-service-des-interets-de-mittal/ Tue, 11 Jun 2013 14:01:58 +0000 http://www.yannickjadot.fr/?p=9192 COMMUNIQUE DE PRESSE Plan d'action européen pour l'acier : un plan au service des intérêts de Mittal et sans perspective pour la sidérurgie européenne ...]]>

COMMUNIQUE DE PRESSE

Plan d’action européen pour l’acier : un plan au service des intérêts de Mittal et sans perspective pour la sidérurgie européenne

Strasbourg, le 11 juin 2013

Alors que la Commission européenne s’apprête à publier son plan d’action européen pour l’acier, Yannick jadot, député européen EELV, dénonce une opération de communication et de dérégulation qui ne sert que les intérêts de Monsieur Mittal.

« Le plan d’action de la Commission européenne n’offre aucune perspective d’avenir pour la sidérurgie européenne. En misant sur le retour illusoire d’une forte demande provenant des secteurs automobile et construction, et sur la remise en cause du cadre réglementaire européen, notamment sur le climat et l’énergie, la Commission répond d’abord aux exigences d’acteurs comme Mittal. Les débouchés en expansion de la sidérurgie européenne, comme le défendent également les syndicats, ce sont l’éolien, les aciers légers, les aciers intégrant le photovoltaïque…. Ce n’est pas en considérant que le cadre environnemental est une contrainte que l’Europe valorisera des productions à haute valeur ajoutée. Au contraire, le plan d’action devrait renforcer l’innovation et la compétitivité de la sidérurgie sur ces secteurs d’avenir.

De même, le plan d’action ne propose aucune coopération renforcée des États pour peser face à Mittal. Il légitime, de fait, le racket des finances publiques que celui-ci pratique depuis des années et qui lui rapporte des milliards. Rappelons que le groupe Mittal continue de toucher pour des centaines de millions d’euros des quotas de CO2 gratuits, y compris pour des sites dont il a baissé considérablement la production. Il légitime tout autant la mise en concurrence des sites de production et des États-membres au service de sa seule stratégie financière. Il légitime enfin la poursuite des restructurations brutales qu’il organise pour délibérément fragiliser les filières, comme c’est le cas pour la réorganisation de la filière française entre Dunkerque, Florange et Basse-Indre. En un mot, ce plan inscrit la sidérurgie européenne dans l’échec et ne constitue en rien l’embryon d’une politique sidérurgique européenne que les écologistes appellent de leurs vœux. »

]]>
L’ÉCOLOGIE, REMÈDE À LA DÉSINDUSTRIALISATION ? http://www.yannickjadot.fr/2013/04/05/lecologie-remede-a-la-desindustrialisation/ http://www.yannickjadot.fr/2013/04/05/lecologie-remede-a-la-desindustrialisation/#respond Fri, 05 Apr 2013 08:09:15 +0000 http://www.yannickjadot.fr/?p=8420 5 April 2013

Les écologistes ne sont pas les ennemis de l’industrie. Ils en sont même des défenseurs, décidés à valoriser une activité productive qui s’ancre durablement dans les territoires.

Le thème de la désindustrialisation fait florès dans le débat politique… mais pour ne se transformer qu’en coups de com’ plus ou moins habiles, où l’hypothétique « baisse du coût du travail » des uns répond au claironnant « made in France » des autres pour rendre plus compétitive l’industrie française…

Ces postulats sont trop simplistes. Ils tentent de masquer les réelles difficultés de l’appareil productif français : un tissu éclaté de PME/PMI1, la compétitivité intégrant de nombreuses variables allant de l’innovation à la qualité en passant par les coûts de production, la consommation d’énergie ou le coût du foncier.

C’est par ailleurs l’échec d’une stratégie qui depuis trente ans a délaissé le tissu industriel au profit des services, pariant seulement sur quelques groupes censés porter les grands contrats, mais qui ont souvent rejoint le cimetière des éléphants de l’isolationnisme français : Concorde, EPR, Rafale, motorisation diesel… Mais avec le contre-exemple tellement éclairant qu’est le modèle européen d’Airbus.

Faute d’une approche européenne, nous regarderons impuissants les restructurations brutales menées dans la sidérurgie et dans l’automobile et nous n’aurons ni les capacités d’innovation, ni les moyens d’investissement, ni les partenariats pour moderniser notre industrie sur une base durable. Des secteurs aussi importants que la rénovation du bâtiment, les transports collectifs et les énergies renouvelables sont pourtant prometteurs en termes d’emploi. La France a dans ces domaines des entreprises performantes sous-valorisées.

Si aujourd’hui le cadre principal des échanges est l’Union européenne, c’est cette perspective qu’il faut adopter sans réserve, en cohérence avec une stratégie nationale à rendre effective dans les territoires… Or nous manquons des trois : la politique industrielle européenne n’existe pas ! ; la France a retrouvé quelques couleurs de volontarisme mais sans stratégie claire ! ; et le projet de décentralisation ne permet pas aux régions de jouer clairement leurs rôles en direction des PME.

EN MATIÈRE DE DÉVELOPPEMENT DURABLE, LE RETARD ACCUMULÉ EST CONSIDÉRABLE

Pour inventer une nouvelle stratégie industrielle, il faut oser une stratégie de filières compatible avec les axes du développement durable car, là aussi, le retard accumulé est impressionnant. La France est au 26e rang européen en matière de fiscalité écologique, tandis que les investissements dans la R&D stagnent à 2,2 % du PIB depuis vingt ans. Pourtant, le chantier de la transition énergétique, le développement d’une économie circulaire économe en ressources et recyclant les matières, les nouveaux besoins en matière de santé… sont des leviers extrêmement puissants pour développer une industrie sur le territoire, avec un potentiel de création de 684 000 emplois2.

Les écologistes sont porteurs d’un nouveau modèle industriel : une politique territorialisée de soutien aux entreprises, qui passe par les régions pour favoriser le renforcement des PME et la création d’ETI ! ; une fiscalité juste et écologique, au bénéfice des PME aujourd’hui défavorisées, pour impulser la reconversion écologique ! ; le soutien à l’innovation technologique, sociale, commerciale, financière ! ; le soutien à la démocratie sociale et à la responsabilité sociale des entreprises ! ; l’accompagnement des évolutions professionnelles, notamment par la formation tout au long de la vie vers les nouveaux métiers émergents, notamment dans l’économie verte ! ; l’intégration forte de l’économie circulaire dans les choix de développement ! ; la mise en cohérence des mesures fiscales et réglementaires afin de développer les débouchés pour les nouveaux produits plus sobres en énergie et moins polluants ! ; la création d’un fonds de reconversion industrielle, non pas pour réparer mais pour anticiper, en assurant clairement aux salariés une continuité et une sécurité professionnelles pendant toute la période de reconversion ! ; la régulation des échanges extra-européens sur la base de critères sociaux et environnementaux, intégrant des mécanismes de compensation ! ; le lancement d’une stratégie européenne de filières, pour dépasser les égoïsmes nationaux et investir dans l’économie de la transition.

Ce n’est pas la recherche de la croissance perdue qui va permettre de trouver des solutions pour les salariés de PSA, Renault, Goodyear, Sanofi… Les stratégies de défense et de maintien de ces emplois sont impératives à court terme, mais il faut également anticiper et donner du sens à notre économie et à notre modèle productif. Faisons-le maintenant !

1. 84% des entreprises françaises ont moins de dix salariés, contre 60,5% en Allemagne.

2. Étude menée pour le compte du WWF.

ALINE ARCHIMBAUD

SÉNATRICE EELV

FRANÇOIS DE RUGY

DÉPUTÉ EELV

YANNICK JADOT

DÉPUTÉ EUROPÉEN EELV

CHRISTOPHE PORQUIER

VICE-PRÉSIDENT EELV RÉGION PICARDIE

JEAN-PHILIPPE MAGNEN

PORTE-PAROLE NATIONAL EELV

© 2013 Factiva, Inc. All rights reserved.

]]>
http://www.yannickjadot.fr/2013/04/05/lecologie-remede-a-la-desindustrialisation/feed/ 0
ArcelorMittal: la commission européenne n’est pas à la hauteur ! http://www.yannickjadot.fr/2013/02/14/arcelormittal-la-commission-europeenne-se-reveille/ http://www.yannickjadot.fr/2013/02/14/arcelormittal-la-commission-europeenne-se-reveille/#respond Thu, 14 Feb 2013 14:41:09 +0000 http://www.yannickjadot.fr/?p=8248 Par Ludovic Lamant  / 14.02.13

Faut-il y voir l’effet des élections européennes de 2014 qui approchent? Le climat politique se durcit à Bruxelles, et les lignes se mettent à bouger. La semaine dernière, le parlement européen a prévenu qu’il refuserait de voter le budget d’austérité élaboré par les 27 chefs d’Etat et de gouvernement (lire notre article). Et mardi, voici qu’un commissaire européen, l’italien Antonio Tajani, a tapé du poing sur la table, demandant à ArcelorMittal un moratoire sur la fermeture de ses sites jusqu’à juin.

La sortie musclée de ce commissaire à l’industrie, second couteau de l’exécutif européen, ex-porte-parole de Silvio Berlusconi dans les années 90, a surpris: « J’ai demandé à ArcelorMittal d’attendre que la commission ait terminé son plan d’action avant de prendre des décisions finales en matière de restructuration », a-t-il expliqué à la sortie d’une table-ronde organisée à Bruxelles sur la sidérurgie, en présence de syndicats, d’industriels et de politiques . La commission de José Manuel Barroso doit présenter, sans doute en juin, un plan pour relancer l’acier européen.

Alors que Mittal est accusé par les syndicats d’avoir supprimé 35.000 emplois en Europe depuis 2007, l’offensive de Tajani a redonné pour un temps des couleurs à un secteur morose, symbole de la désindustrialisation qui frappe le continent. Surtout, elle relance, à un moment décisif, le vieux débat sur l’introuvable politique industrielle de l’Europe.

« Dès les origines, deux visions se sont opposées pour réaliser l’intégration de l’Europe: passer par l’industrie ou par le marché », rappelle l’économiste Gabriel Colletis, de l’université de Toulouse 1. Mais la communauté européenne du charbon et de l’acier (CECA), pilier d’une Europe industrielle lancé en 1952, a rapidement sombré. « A partir du traité de Rome de 1957, c’est l’Europe du marché qui a gagné ».

Le bras de fer que semble vouloir engager Tajani avec ArcelorMittal touche bien au cœur de l’identité européenne. « C’est une annonce quand même assez incroyable », se réjouit la socialiste Pervenche Berès, qui participait à la réunion de mardi, en tant que présidente de la commission emploi du parlement européen. « Cela prouve qu’il commence à y avoir, du côté de la commission, une véritable prise de conscience de ces enjeux industriels ».

Les sites de Florange en France, de Liège en Belgique et de Schifflange, au Luxembourg, sont les plus directement menacés dans l’Union européenne. A Liège, ArcelorMittal vient d’annoncer la fermeture de sept outils de production à froid sur 13, soit la suppression de 1.300 emplois. A peine un an et demi après la fermeture des deux hauts fourneaux. A Florange, les ratés du projet Ulcos en fin d’année dernière  laissent les ouvriers dans un épais brouillard. 

« ArcelorMittal: je divise pour mieux régner »

Pour Bart Samyn, qui a suivi les discussions pour le compte d’IndustriAll, fédération de syndicats européens spécialisés dans le secteur de l’énergie, « nous avons été surpris que Tajani aille aussi loin, qu’il se soit montré aussi ferme ». Il estime qu’« un signal clair a été envoyé à la direction de Mittal ». Pervenche Berès regrette toutefois que d’autres commissaires européens, par exemple à la concurrence ou au commerce, plus influents au sein de l’exécutif, n’aient eux aussi participé aux discussions.

« Cela fait des mois que l’on se bat pour que ce dossier passe au niveau européen, donc c’est tant mieux », réagit Yannick Jadot, eurodéputé Vert, qui avait plaidé, dans une tribune en janvier, pour un «bras de fer européen» pour l’avenir de la sidérurgie. « Mais Antonio Tajani est l’un des commissaires les plus faibles au sein de la commission, et il continue à vouloir casser toutes les politiques de soutien aux énergies renouvelables », poursuit-il.  

D’autant qu’à court terme, pour ArcelorMittal, rien ne va changer. Il a suffi d’un communiqué du géant de l’acier mardi soir, qualifiant d’« impossible » tout retour en arrière sur des fermetures de sites annoncées ici ou là, pour rappeler une réalité: la commission n’a rien à dire sur la stratégie de développement d’une entreprise privée. Fût-elle l’employeur de 98.000 personnes.

Après tout, si l’acier européen est à la peine, c’est d’abord parce que ses principaux clients, l’automobile et la construction, souffrent, s’est défendu le groupe de Lakshmi Mittal. La consommation d’acier a chuté de 9,7% l’an dernier en Europe. « Ce n’est pas ce plan qui nous fera changer d’avis », a-t-on évacué cher ArcelorMittal, où l’on convoite désormais davantage le minerai de fer que l’acier. 

La sortie de la commission reste tout de même un coup dur pour le géant anglo-indien. « Aucun groupe de l’importance d’ArcelorMittal ne peut se mettre l’Europe à dos. C’est la direction générale de la concurrence, par exemple, qui délivre les autorisations pour les fusions et acquisitions », estime Pierre Defraigne, ex-chef de cabinet de Pascal Lamy lorsque le français était commissaire européen, dans un entretien à La libre Belgique.

Pour l’économiste Gabriel Colletis, il s’agirait même de l’amorce d’une vraie rupture. « La recette de Mittal en Europe était bien connue: je divise pour mieux régner. Je mets les sites en concurrence les uns les autres. En France, par exemple, en opposant Dunkerque à Florange. En Europe, en opposant les Français et les Belges. C’est une stratégie archaïque qui a fonctionné. Mais à présent, l’idée progresse dans toute l’Europe que Mittal est allé trop loin. L’opinion publique est prise à rebrousse-poils. Désormais, c’est ‘touche pas à mon industrie!’ », veut croire l’universitaire.

Vers une « contractualisation » Europe/ArcelorMittal?

Concrètement, comment l’exécutif bruxellois entend-il peser sur la stratégie d’ArcelorMittal, et incarner cette «puissance européenne» que tant d’acteurs appellent de leurs vœux, en matière industrielle? Au moins trois pistes sont sur la table.

1 – Imposer des conditions aux aides publiques. C’est l’un des scénarios les plus probables: « On pourrait imaginer une forme de contractualisation entres les Etats d’un côté, représentés par l’Europe, et les groupes de sidérurgie de l’autre. Les aides dont ils bénéficient leur seraient versées en contrepartie d’une réorientation de leur production », explique Yannick Jadot, eurodéputé Vert. L’élu pense par exemple aux aciers qui servent dans l’énergie solaire photovoltaïque, ou encore pour les éoliennes, et cite en exemple la politique de recherche du groupe sidérurgique allemand Dillinger Hüttenwerke (DH).

2 – Imaginer de nouvelles normes.« Il y a le levier des financements publics, mais il y a aussi celui des normes. L’acier est un produit qui circule beaucoup », avance Gabriel Colletis. « Les Américains ont réglé le problème en mettant en place des droits de douane sur l’acier, calculés au jour le jour, qui couvrent la différence entre les prix de l’acier américain et le prix de l’acier importé. » Autre piste, défendue une nouvelle fois par Arnaud Montebourg, le ministre français du redressement productif, qui a lui aussi fait le déplacement à Bruxelles: l’instauration d’une taxe carbone aux frontières, un projet encore loin de faire l’unanimité au sein des 27.

3 – Créer une entreprise publique européenne de l’acier. C’est la piste la plus radicale (et la plus floue), portée par une partie des syndicats, surtout en Belgique. « Mais plus ArcelorMittal laisse les sites à l’arrêt, et détruit sa capacité de production, plus la reprise par une structure indépendante sera difficile », met en garde Pervenche Berès.

Donnée encourageante dans ce dossier difficile: des ministres ou représentants de 13 Etats membres avaient aussi fait le déplacement mardi à Bruxelles, et tous ont implicitement soutenu la sortie du commissaire Tajani. Vu les divisions qui fragilisent l’Union depuis des mois, cela a presque valeur d’unanimité.

]]>
http://www.yannickjadot.fr/2013/02/14/arcelormittal-la-commission-europeenne-se-reveille/feed/ 0
Les chefs d’Etat en Europe n’arrivent pas à réfléchir la politique industrielle http://www.yannickjadot.fr/2013/02/03/les-chefs-detat-en-europe-narrive-pas-a-reflechir-la-politique-industrielle/ http://www.yannickjadot.fr/2013/02/03/les-chefs-detat-en-europe-narrive-pas-a-reflechir-la-politique-industrielle/#respond Sun, 03 Feb 2013 19:19:10 +0000 http://www.yannickjadot.fr/?p=8199 Yannick Jadot était sur TéléGrenoble le 2 février 2013 pour commenter l’actualité de la semaine : mariage pour tous, Mali, nucléaire, emploi, industrie etc.

RECAP INFO – 2 Février 2013 by telegrenoble

]]>
http://www.yannickjadot.fr/2013/02/03/les-chefs-detat-en-europe-narrive-pas-a-reflechir-la-politique-industrielle/feed/ 0
Nouvelle centrale en Bretagne: ça sent trop le gaz! Tribune des élus EELV dans Mediapart http://www.yannickjadot.fr/2013/02/01/transition-energetique-ca-sent-trop-le-gaz/ http://www.yannickjadot.fr/2013/02/01/transition-energetique-ca-sent-trop-le-gaz/#respond Fri, 01 Feb 2013 19:09:33 +0000 http://www.yannickjadot.fr/?p=8194  01 février 2013 Par Les invités de Mediapart

Un arrêté ministériel vient d’autoriser la société Direct Energie Génération à construire en Bretagne une centrale au gaz pour produire de l’électricité, un projet dont «la pertinence économique, sociale et environnementale (…) n’est absolument pas démontrée». Par Anne-Marie Boudou, conseillère régionale en Bretagne, Pascal Durand, secrétaire national EELV, Guy Hascoët, président du groupe EELV au conseil régional de Bretagne et Yannick Jadot, député européen.


A quelques semaines de l’ouverture des débats sur la transition énergétique, les processus d’implantation d’infrastructures de production électrique se poursuivent partout en France, comme si de rien n’était. En Bretagne, sous l’impulsion du conseil régional, le Pacte électrique breton qui prévoit une centrale gaz à 450 millions d’euros à la pointe Finistère constitue un cas d’école. Il s’agit d’un projet initié par l’Etat, piloté de fait par Jean-Yves Le Drian, ancien président de la région.

Le 10 janvier 2013, un arrêté ministériel a autorisé la société Direct Énergie Génération à construire une centrale gaz d’une capacité de production de 446 MW. Dans le même temps où cet arrêté était publié au Journal Officiel, le collectif citoyen Gaspare (Garantir l’avenir solidaire par l’autonomie régionale énergétique), qui conteste ce projet, présentait un projet alternatif élaboré par Horizon, un bureau d’études indépendant.

Ce scénario alternatif pour le plan électrique de la Bretagne s’appuie sur des éléments et des hypothèses issues des dernières projections de RTE, du Pacte électrique breton et des premiers documents du schéma régional Climat air énergie (SRCAE). Il démontre clairement l’inutilité de cette centrale gaz. La démonstration s’appuie sur des données incontestables qui prennent en compte tant les évolutions de consommation que différents éléments liés au développement des énergies renouvelables et à l’optimisation des équipements existants. Le scénario alternatif fait diminuer de 37 % les émissions de gaz à effet de serre, au lieu de 18 % avec le projet de centrale gaz. En outre, la fragilité économique du projet conduirait les Bretons, faute de rentabilité, à verser une rente de 40 millions d’euros par an aux exploitants!

A ce jour, la pertinence économique, sociale et environnementale de ce projet n’est absolument pas démontrée.

Dans un contexte de transition énergétique, l’urgence est bien à une remise à plat d’un Pacte électrique Breton concocté dans les services de la préfecture et du conseil régional, sans réel débat public. Il s’agit donc de mener ce débat public en y permettant une confrontation des différents scénarios, présentés avec une réelle transparence des données d’analyse ainsi qu’avec une prise en compte des impacts des différents projets, que ce soit en termes de créations d’emplois durables, de conséquences environnementales et sanitaires ou de réduction des émissions de gaz à effet de serre.

Passons du diktat au dialogue, maintenant.

]]>
http://www.yannickjadot.fr/2013/02/01/transition-energetique-ca-sent-trop-le-gaz/feed/ 0
Nous n’avons plus le temps d’attendre ! http://www.yannickjadot.fr/2013/01/29/nous-navons-plus-le-temps-dattendre/ http://www.yannickjadot.fr/2013/01/29/nous-navons-plus-le-temps-dattendre/#respond Tue, 29 Jan 2013 09:57:30 +0000 http://www.yannickjadot.fr/?p=8134 28 janvier 2013 à 17:54

Forum de Grenoble Yannick Jadot, député européen Europe Ecologie Les Verts, participera vendredi 1er février à Grenoble au débat « Le développement durable est-il déjà has been ? » organisé dans le cadre de la 4ème édition des Etats généraux de la République.

Par Yannick Jadot, député européen EELV

On dit de la mode que c’est un éternel recommencement. Une fois dépassée, elle revient 10 ou 15 ans plus tard. Cela doit-il nous inciter à l’optimisme concernant le développement durable? Bien au contraire. Car nous n’avons plus le temps d’attendre.

Souvenons-nous des années 2000. En France comme ailleurs, la protection de l’environnement n’est plus seulement un sujet de préoccupation majeur des citoyens, alimentée par la brutalité des premières conséquences du dérèglement climatique. Sous la poussée des associations écologistes et de la société, la présidentielle de 2007 acte l’environnement comme thème politique à part entière, indissociable de l’avenir de l’humanité.

Un retournement à revers de l’Histoire

C’est le grand rattrapage du monde politique sur la société. Sitôt élu, Nicolas Sarkozy lance son mandat en conduisant à marche forcée le Grenelle de l’environnement. Sur la scène internationale, les chefs d’Etat se sont donné rendez-vous à Copenhague pour sauver le climat. La mobilisation citoyenne est mondiale.

Et patatras ! La négociation climatique capote. Le Grenelle sort vidé de sa moelle de la lessiveuse administrative et parlementaire. Le développement devient renoncement durable avec la célèbre formule de Sarkozy : «l’environnement ça commence à bien faire». On ne retrouve pas en 2012 la dynamique électorale des écologistes aux européennes de 2009.

Ce retournement intervient à revers de l’Histoire. Car nous sommes passés à un nouveau cycle de l’écologie, celui de l’action et des choix. La protection de l’environnement n’est plus seulement une grande cause nationale contre une catastrophe extérieure.

Elle oblige à repenser notre modèle de développement. Elle bouscule les intérêts et les rentes industriels, les conservatismes économiques et sociaux. Il faut choisir entre OGM et bio, nucléaire et renouvelables, Notre Dame des Landes et transports collectifs !

Oublié, le changement massif !

Mais à mesure que les dégâts de la crise détruisent la cohésion sociale, l’heure des choix est repoussée aux calendes grecques. Après la chute de Lehmann Brothers en 2008, les principaux leaders politiques mondiaux annonçaient vouloir transformer un capitalisme financier devenu destructeur. Désormais tétanisés par la peur du lendemain, ils se donnent pour seul agenda le statu quo.

Oublié, le changement massif! Le développement durable redevient ce fantasme de «bobo» que l’on réalisera une fois la croissance revenue, si jamais elle revient… Au niveau européen, le futur est sacrifié au profit de l’ancien en matière de recherche, de transition énergétique.

Les chantages à l’emploi des grands lobbies économiques pèsent plus lourds que les secteurs émergents de l’économie verte, les PME et les perspectives de création d’emplois, l’urgence d’organiser l’après-pétrole et d’éviter un nouveau Fukushima. Le chiffre d’affaires des producteurs d’énergie est finalement privilégié au pouvoir d’achat des ménages.

Faut-il désespérer ? Non. Nous vivons un changement de monde évident. La raréfaction des ressources, le dérèglement climatique ou la destruction de la biodiversité ne sont pas une contrainte passagère. Ils déterminent notre présent et notre futur.

Surtout, la disparition de l’environnement de la scène médiatique et la montée en puissance d’un néo-conservatisme économique et politique n’empêchent pas le mouvement de fond : partout dans le monde, des individus, des collectivités, des entreprises et parfois des Etats se projettent dans la transformation écologique de la société, créent des milliers de PME et des millions d’emplois, améliorent le bien-être des habitants, redonnent vie aux territoires, redonnent sens au progrès et à la prospérité partagée, dessinent un avenir bienveillant. Les Français doivent encore choisir !

Le développement durable est-il déjà has been?

Vendredi 1er février de 11h30 à 13h – Grenoble – MC2

Avace Alice Audouin, responsable du développement durable d’Havas Media France ; Yannick Jadot, député européen Europe Ecologie- Les Verts ; Edouard Raffin, vice président du Réseau Français des Etudiants pour le Développement Durable (REFEDD)

Débat modéré par Mathieu Taugourdeau (groupe SOS). Débat organisé par les Gracques et le groupe SOS.

]]> http://www.yannickjadot.fr/2013/01/29/nous-navons-plus-le-temps-dattendre/feed/ 0 Ne dites plus « fracturation « , mais  » massage de la roche «  http://www.yannickjadot.fr/2013/01/22/ne-dites-plus-fracturation-mais-massage-de-la-roche/ http://www.yannickjadot.fr/2013/01/22/ne-dites-plus-fracturation-mais-massage-de-la-roche/#respond Tue, 22 Jan 2013 13:41:18 +0000 http://www.yannickjadot.fr/?p=8099 Le 22 avril 2013 © Le Monde, 2013. Tous droits réservés.

Pour remporter une bataille politique, il faut d’abord prendre l’avantage sur le terrain intellectuel. Gagner la guerre des mots. Les industriels du pétrole n’ont pas tous lu Gramsci. Mais ils mettent en pratique les analyses du théoricien communiste italien.

Témoin, leurs réflexions actuelles autour du gaz de schiste. En France, l’exploitation de cet hydrocarbure non conventionnel est aujourd’hui interdite par la loi. En changeant le vocabulaire utilisé dans ce débat, est-il possible de sortir à terme du blocage ? Notamment en ne parlant plus de la très controversée  » fracturation hydraulique « , seule technique disponible pour extraire cette énergie.

Christophe de Margerie, le PDG de Total, se pose la question.  » Je suis fasciné par la manière dont le terme de « fracturation » a cristallisé les clivages. Aux Etats-Unis, on parle de « massaging » de la roche. C’est peut-être une idée ? « , s’interrogeait-il récemment.

 » Le mot fracturation ne suffit pas à décrire toutes les technologies possibles, ajoutait quelques jours plus tard son homologue de GDF-Suez, Gérard Mestrallet, devant la presse. Parler de « stimulation » de la roche, c’est déjà moins violent.  » Et de suggérer d’autres termes encore, comme  » brumisation « …

En 2012, une étude publiée par l’université de Louisiane a effectivement montré que l’opposition à ces techniques était plus faible lorsque le mot  » fracturation  » était remplacé dans les sondages par des termes comme  » injection à haute pression « .

Euphémismes

Un casse-tête pour les hommes chargés de promouvoir les gaz de schiste. Fracturation, cela fait peur.  » On pense à une jambe cassée, et on a l’impression qu’on crée de profondes failles dans la roche « , résume Yves-Marie Dalibard, le directeur de la communication de l’Union française des industries du pétrole. Or  » en moyenne, la largeur d’une fissure équivaut à celle d’un grain de sable « , plaide ExxonMobil.

 » « Fissuration » serait donc un mot plus adapté, juge Roland Vially, géologue à IFP Energies nouvelles. Mais c’est celui de « fracturation » qui est employé par tout le monde depuis plus de cinquante ans. Changer le vocabulaire risque de compliquer les choses. « 

Quant aux autres mots proposés, ils ne paraissent guère adéquats.  » Massage  » et  » stimulation  » ont des connotations érotiques gênantes. Et  » brumisation  » semble vraiment trop  » soft « .

 » Je comprends que les pétroliers tentent de rendre la fracturation acceptable, commente Yannick Jadot, député européen Europe Ecologie-Les Verts. Mais la réalité, c’est bien que cette technologie casse la roche ! « 

Même tonalité chez Greenpeace :  » N’entrons pas dans le débat sémantique, ni même dans celui sur la technique, recommande l’organisation. Pour éviter le réchauffement du climat, il faut surtout ne pas exploiter de nouvelles réserves fossiles. « 

La bataille des mots n’est pas gagnée.

Denis Cosnard

]]>
http://www.yannickjadot.fr/2013/01/22/ne-dites-plus-fracturation-mais-massage-de-la-roche/feed/ 0