Nucléaire – Yannick Jadot http://www.yannickjadot.fr député européen Mon, 11 Jul 2016 12:28:23 +0000 fr-FR hourly 1 EDF et le gouvernement se sont enfermés dans un triple déni industriel, financier et politique http://www.yannickjadot.fr/2016/07/04/edf-et-le-gouvernement-se-sont-enfermes-dans-un-triple-deni-industriel-financier-et-politique/ Mon, 04 Jul 2016 12:37:26 +0000 http://www.yannickjadot.fr/?p=10759 Le texte de cette tribune cosignée avec mon collègue député européen Claude Turmes a été publié dans Le Monde du 30 mai 2016

 

La bêtise selon Einstein consiste à reproduire la même erreur en se disant que, cette fois, avec un peu de chance, ça marchera ! A écouter Jean-Bernard Lévy ou Emmanuel Macron à propos du projet de construction de deux nouveaux réacteurs EPR à Hinkley Point, au Royaume-Uni, on se dit que, décidément, la rationalité est devenue une terre inconnue en matière de décision nucléaire.

C’est pourtant la survie d’EDF qui est en jeu. Lucides, l’ex-directeur financier Thomas Piquemal, les syndicats, les investisseurs, les agences de notation… et les écologistes tirent la sonnette d’alarme : ce projet démesuré est la folie de trop qui tuera le géant français. Sans pour le moment ébranler suffisamment les certitudes du gouvernement et de la direction d’EDF, convaincus que la fuite en avant nucléaire reste la seule option politique, que le contribuable financera inlassablement la gabegie sans tiquer.

Mais, comme dans les dessins animés de Tex Avery, courir au-dessus du vide finit toujours mal. S’enfermer dans un triple déni industriel, financier et politique ne peut mener qu’à un effondrement brutal, rapide et irréversible.

Un déni industriel tout d’abord. A l’instar de la plupart de leurs homologues européens, EDF et l’Etat français ont délibérément choisi d’ignorer les évolutions du marché européen de l’électricité et de négliger la tendance à la décentralisation et à l’émergence spectaculaire des énergies renouvelables. La transition énergétique en Europe est le fruit du paquet « énergie-climat » de 2008. Les gains de 20 % d’efficacité énergétique qui devront être réalisés d’ici à 2020 impliquent une baisse de la demande d’énergie et une stabilisation de la demande d’électricité.

En parallèle, les énergies renouvelables connaissent une croissance de 10 % à 20 % du mix énergétique sur la même période. Dans le même temps, les coûts du nucléaire ont explosé, tandis que les coûts des renouvelables ont connu une courbe inverse. A titre d’exemple, l’EPR d’Hinkley Point s’élève à 118 €/MWh, alors que l’éolien sur terre dans ce même pays se situe autour de 95 €/MWh !

Cet aveuglement industriel a conduit EDF et l’Etat actionnaire à un second déni, financier celui-là, persuadés d’avoir les reins beaucoup plus solides qu’ils ne le sont réellement. Outre les 37 milliards de dette existante, l’électricien n’a pas la capacité financière de soutenir le projet Hinkley Point tout en investissant dans la prolongation du parc existant en France (100 milliards d’euros selon la Cour des comptes), sans oublier les 2,5 milliards supplémentaires pour racheter Areva et hériter de sa dette monstrueuse générée par le fiasco de la construction inachevée de l’EPR d’Olkiluoto, en Finlande.

Sans parler des dizaines de milliards manquants dans des fonds trop peu abondés pour garantir le financement du démantèlement et la gestion sûre des déchets nucléaires. Il est alors illusoire d’imaginer que la recapitalisation par l’Etat de 3 milliards d’euros annoncée par François Hollande (pour autant qu’elle soit autorisée par la Commission européenne) suffira à combler ce gouffre ! Les places financières n’ont pas été dupes et EDF a quitté le CAC 40 par la petite porte en décembre 2015.

Troisième déni, politique, la sécurité nucléaire. Comment un opérateur au bord de la faillite et dans la nécessité d’obtenir des ­réductions de coûts drastiques peut-il garantir l’exploitation sûre de son parc ? En raison de l’aveuglement franco-français, c’est toute l’Europe qui se retrouve dans une position de vulnérabilité : nos voisins belges, allemands, suisses, luxembourgeois s’inquiètent.

Une réflexion régionale sur la meilleure façon d’encadrer de manière progressive et ordonnée la sortie du nucléaire en France est la seule option viable. Le gouvernement français doit renoncer à la prolongation de la totalité du parc nucléaire français et cibler le « grand carénage » sur quelques centrales seulement, ce qui permettrait d’accélérer les nécessaires investissements dans la sécurité et la sûreté.

Dans l’esprit de la loi sur la transition énergétique et la croissance verte, un « EDF nouveau » doit émerger pour investir dans des segments lucratifs et novateurs comme les services énergétiques et les énergies renouvelables, dans un domaine où les acteurs sont heureusement devenus nombreux (PME, collectivités, coopératives, citoyens…).Les allemands E.ON et RWE, le suédois Vattenfall s’y sont mis, pourquoi pas EDF ? L’éolien sur terre, mais aussi en mer (fixe et flottant), est un secteur d’avenir dans lequel la France possède un savoir-faire reconnu ; le solaire est devenu incontournable grâce à une baisse significative des coûts des panneaux photovoltaïques ; l’électromobilité doit être développée, notamment en région Grand-Est afin de compenser la fermeture de la centrale de Fessenheim ; le biogaz par méthanisation (filière agricole et déchets ménagers organiques) et la conversion d’électricité renouvelable en gaz vont bientôt alimenter nos réseaux dans des proportions que nul ne soupçonnait il y a encore quelques années ; les réseaux intelligents sont également une clé de voûte du nouveau système et l’Etat devrait soutenir les investissements d’avenir de RTE et ERDF.

Il est grand temps de réaliser que l’Europe n’est pas à l’aube d’une renaissance nucléaire tant attendue mais jamais concrétisée. Et c’est tant mieux.

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Fessenheim : Greenpeace a raison, le risque nucléaire est européen http://www.yannickjadot.fr/2014/03/18/fessenheim-greenpeace-a-raison-le-risque-nucleaire-est-europeen/ Tue, 18 Mar 2014 15:55:15 +0000 http://www.yannickjadot.fr/?p=10158 La nouvelle action de Greenpeace sur le site de la doyenne des centrales nucléaires françaises apporte une preuve flagrante de la menace posée par les centrales nucléaires vieillissantes en Europe.

Les eurodéputés Sandrine Bélier, Yannick Jadot et Michèle Rivasi apportent leur soutien aux militants écologistes dont une majorité a été interpellée et réclament des mesures d’urgence pour les centrales européennes les plus vieillissantes. A la veille du Conseil européen dédié à la politique climatique et énergétique européenne, leur réaction est catégorique :

 « Cette action vient rappeler que le nucléaire sûr est une chimère. Greenpeace démontre une nouvelle fois que les centrales nucléaires françaises et européennes mettent en danger les populations. Les députés écologistes au Parlement européen ont régulièrement dénoncé l’insuffisance des stress tests réalisés après Fukushima et demandent que la sûreté nucléaire devienne une compétence européenne, intervenant en toute indépendance dans les pays membres. Depuis Tchernobyl, nous savons que la radioactivité ne connaît pas les frontières. La sûreté nucléaire et la sécurité des populations européennes ne doivent plus dépendre des intérêts industriels français et britanniques. 

Tout comme Fessenheim, plus d’un tiers des centrales nucléaires européennes ont dépassé les trente ans d’activité et les opérateurs tels qu’EDF souhaitent étendre cette durée à 50 voire 60 ans, au mépris de la sûreté nucléaire et aggravant le risque potentiel d’accident majeur. Alors qu’EDF vante la sûreté de la centrale de Fessenheim, dont la faiblesse face aux risques sismiques et d’inondation n’est pourtant plus à prouver, cette action est un rappel nécessaire pour les citoyens comme les décideurs. A la lecture des derniers rapports de l’ASN et de l’IRSN, l’état des centrales en France est en effet très inquiétant. 

Il est plus que jamais essentiel que François Hollande tienne sa promesse de fermer la centrale de Fessenheim en 2016, pour la sécurité des habitants de la région et de nos voisins européens.

Cette action citoyenne doit forcer les gouvernements à réfléchir sur leurs choix énergétiques. Choisiront-ils une énergie dépassée, chère et dangereuse ou s’engageront-ils dans une transition énergétique créatrice d’emplois et protectrice de l’environnement et de la santé ?

A quelques jours de la réunion des chefs d’États et de Gouvernement européens qui doit discuter de la future politique énergétique européenne, nous appelons les gouvernements européens à faire le choix d’une transition énergétique ambitieuse qui est la clé de la sécurité et de la prospérité de notre continent. L’Europe doit s’engager dans la voie d’une énergie sûre et décarbonée en se fixant un objectif de 45% d’énergies renouvelables et de 40% de réduction de sa consommation d’énergie pour 2030. »

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L’industrie du nucléaire au bord de la faillite ? http://www.yannickjadot.fr/2013/07/11/2012-annee-du-declin-du-nucleaire/ Thu, 11 Jul 2013 14:32:08 +0000 http://www.yannickjadot.fr/?p=9286 COMMUNIQUÉ DE PRESSE - Bruxelles, 11 juillet 2013   Nucléaire: Un rapport montre le déclin de l'énergie nucléaire dans le monde ! ...]]>

COMMUNIQUÉ DE PRESSE – Bruxelles, 11 juillet 2013

 

Nucléaire: Un rapport montre le déclin de l’énergie nucléaire dans le monde !

 

Aujourd’hui, le groupe des Verts/ALE a présenté lors d’une conférence de presse la nouvelle édition du rapport sur l’état de l’industrie nucléaire dans le monde (1). Ce rapport montre une baisse record de la production d’électricité d’origine nucléaire dans le monde en 2012 ainsi que le vieillissement rapide des centrales nucléaires.

Pour Yannick JADOT, député européen, membre de la commission de l’industrie, de l’énergie et de la recherche :

« Avec la catastrophe (toujours en cours) de Fukushima, c’est le mythe du zéro risque qui s’est effondré en France ! Avec les augmentations répétées du prix de l’électricité, c’est le mythe du nucléaire bon marché qui tombe enfin ! Le nucléaire est une énergie chère partout dans le monde, dont les investisseurs privés comme les banques se détournent.

Alors que le débat sur la transition énergétique devrait conclure sur des objectifs ambitieux en matière de sobriété et d’efficacité énergétique comme en matière de renouvelables, il est temps pour le gouvernement de faire la transparence sur la crise financière que connaît le secteur nucléaire. Il n’est plus possible d’ignorer l’endettement astronomique d’EDF qui atteint plus de 40 milliards d’euros ! Contrairement aux ambitions de Monsieur Proglio, la priorité d’EDF en matière d’investissements ne peut plus être dans l’allongement de la durée de vie de notre vieux parc nucléaire, mais dans les renouvelables et les économies d’énergie. »

(1) Le rapport sur l’état de l’industrie nucléaire dans le monde est élaboré, sous la direction du célèbre expert nucléaire Mycle Schneider, par une équipe de six experts venant de France, du Japon et du Royaume – Uni. Les Verts-ALE et la Fondation Heinrich Böll-Unis ont co-parrainés ce projet.

Le rapport sur l’état de l’industrie nucléaire dans le monde 2013 est disponible dans sa version complète (en anglais uniquement) ici : http://www.greens-efa.eu/fileadmin/dam/Documents/Studies/20130710MSC-WorldNuclearReport2013-LR-V1.pdf

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Surêté nucléaire : Le Parlement européen cède aux lobbys du nucléaire au détriment des citoyens ! http://www.yannickjadot.fr/2013/03/14/surete-nucleaire-le-parlement-europeen-cede-aux-lobbys-du-nucleaire-au-detriment-des-citoyens/ http://www.yannickjadot.fr/2013/03/14/surete-nucleaire-le-parlement-europeen-cede-aux-lobbys-du-nucleaire-au-detriment-des-citoyens/#respond Thu, 14 Mar 2013 10:23:13 +0000 http://www.yannickjadot.fr/?p=8344 Communiqué de presse

Strasbourg, le 13 mars 2013

Le Parlement européen a voté aujourd’hui 13 mars en faveur d’une résolution sur les évaluations des risques et de la sûreté (« tests de résistance », stress tests en anglais) des centrales nucléaires dans l’Union européenne. Les eurodéputés écologistes se sont opposés à cette résolution qui participe à l’auto-satisfecit général au niveau européen.

Pour Yannick Jadot, député européen membre de la commission de l’énergie, de l’industrie et de la recherche: « Presque deux ans jour pour jour après la catastrophe de Fukushima, alors que se multiplient les évaluations et les découvertes de plus en plus inquiétantes sur l’état du parc nucléaire européen vieillissant, les parlementaires européens, conservateurs et socialistes, continuent leur politique de l’autruche sur le risque nucléaire. Au lieu de tirer les leçons des accidents de Tchernobyl et de Fukushima, c’est l’aveuglement face au danger qui prédomine. La raison, même pour celles et ceux qui défendent la technologie nucléaire, devrait se traduire par une exigence très forte en matière de sécurité. Mais non ! Comme si sauver une industrie nucléaire en quasi faillite industrielle et financière devait se faire au détriment de la sécurité des citoyens européens. La majorité du parlement européen a donc choisi de rejeter les propositions portées par les écologistes de mettre en place une expertise indépendante des industriels et de prendre en compte la réalité des risques auxquels sont confrontés les réacteurs. Circulez, il n’y a rien à voir! « 

« Le mythe du « zéro risque nucléaire » est enfin tombé, a fortiori en France où le manque de transparence est la norme. Non seulement les coûts engendrés par l’entretien du parc nucléaire français n’auront de cesse d’augmenter dans les prochaines années mais en plus la France devra investir très rapidement des dizaines de milliards dans la mise aux normes minimales de sécurité. Mais bizarrement ni le rapport de la Cour des comptes sur le coût du nucléaire en France ni la récente publication d’une étude évaluant le coût d’un accident jusqu’à 5800 milliards d’euros ne semblent permettre l’émergence du débat tant les lobbys du nucléaire sont puissants et le sujet tabou. Ce sujet doit nécessairement être abordé dans le débat sur la transition énergétique et une commission d’enquête indépendante doit être mise en place. C’est un enjeu de transparence et de démocratie »

Pour Michèle Rivasi, vice-présidente du Groupe des Verts/ALE et spécialiste de la radioprotection, la mascarade continue: « Les résultats des stress tests ont démontré qu’aucune centrale n’était aux normes et que toutes devaient entamer des travaux d’amélioration de leur sûretépour éviter un accident nucléaire.Cependant, les écologistes ne peuvent se réjouir des maigres leçons tirées de Fukushima. Tout d’abord,ces leçons n’intègrent qu’une partie des facteurs de risque:rien n’est précisé sur les risques d’attaques terroristes, les accidents d’avion, et l’abus de sous-traitance. Les conclusions cherchent à légitimer une industrie qui connaît pourtant une crise de notoriété sans précédent. Ces tests auraient dû logiquement conduire à la fermeture des centrales les plus vétustes – sur la base d’un calcul coût/bénéfice – mais il n’en est rien: les zélateurs du nucléaire ont donc le champ libre pour nous imposer un allongement plus que risqué de la durée de vie des centrales. Regardez ce qui se passe à Fessenheim: on va dépenser des millions d’euros pour une mise aux normes inutile, pourquoi ne pas arrêter les frais tout de suite? ».

 » D’autre part, où est le calendrier précis des travaux à effectuer sur les centrales, les délais prévus pour cela et les coûts envisagés ? Il est nécessaire de bien distinguer les investigations réalisées sur les 134 réacteurs et les réponses qui seront apportés par les exploitants. Il est donc utile de préciser que tout le travail effectué n’est qu’une « notation » avec un plan d’action demandant une action urgente mais que le plus gros reste à faire : la mise en œuvre des prescriptions en insistant sur le fait que deux ans après Fukushima, on ne sait toujours pas comment vont s’y prendre les exploitants ».

 

 

 

 

 

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Deux ans après Fukushima, le risque nucléaire reste tabou en France! http://www.yannickjadot.fr/2013/03/11/deux-ans-apres-fukushima-le-risque-nucleaire-reste-tabou-en-france/ http://www.yannickjadot.fr/2013/03/11/deux-ans-apres-fukushima-le-risque-nucleaire-reste-tabou-en-france/#respond Mon, 11 Mar 2013 11:13:47 +0000 http://www.yannickjadot.fr/?p=8312 Communiqué de presse

Strasbourg, le 11 mars 2013

Pour Yannick Jadot, député européen, membre de la commission de l’énergie : « deux ans après Fukushima, alors que les premiers cancers se déclarent dans les zones contaminées, la question du risque nucléaire continue d’être tabou en France. Avec des évaluations sur le coût humain et financier d’une catastrophe nucléaire en France qui vont de 430 à 5800 milliards d’euros, des rapports qui sont confidentiels et cachés au public, il est urgent que ce sujet soit traité avec responsabilité et transparence et pleinement intégré au débat public sur l’énergie. Une expertise indépendante sur le coût d’un accident nucléaire est urgente qui doit se traduire par la mise en place d’une assurance à la charge de l’industrie nucléaire et à la hauteur des risques.

Hasard du calendrier, le Parlement européen votera mercredi une résolution sur les stress tests – tests de résistance – destinés à évaluer la sûreté des centrales nucléaires européennes. Déjà en Commission de l’énergie, les députés avaient tenté de refermer le dossier privilégiant les intérêts des lobbys au-dessus de la sécurité des citoyens ! Circulez il n’y a rien à voir ! Pourtant les ecologistes demandent que les risques jusque là non pris en compte dans les tests, à savoir les risques d’explosion, d’incendie, d’erreur humaine, de cyberterrorisme et de crash d’un avion soient pleinement évalués.

Deux ans après Fukushima, la première responsabilité de l’État est de faire la transparence sur la réalité des risques que le nucléaire impose aux citoyens et les conséquences possibles et dramatiques d’un accident. En plein débat sur l’énergie, il est temps que la démocratie pénètre le nucléaire ».

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Sûreté et sécurité des centrales : le Parlement veut des améliorations urgentes http://www.yannickjadot.fr/2013/01/29/surete-et-securite-des-centrales-le-parlement-veut-des-ameliorations-urgentes/ http://www.yannickjadot.fr/2013/01/29/surete-et-securite-des-centrales-le-parlement-veut-des-ameliorations-urgentes/#respond Tue, 29 Jan 2013 17:35:15 +0000 http://www.yannickjadot.fr/?p=8137 La commission ITRE a voté jeudi 24 janvier un projet de résolution concernant la sûreté et la sécurité des centrales. Ce document aurait été affaibli notamment en intégrant des amendements français.

25 janvier 2013  |  Actu-Environnement.com

« Les stress tests montrent que pratiquement toutes les centrales nucléaires doivent mettre en œuvre des améliorations de sécurité spécifiques aux sites« , ont souligné les députés européens dans un communiqué. La commission « Industrie, recherche Energie » (ITRE) du Parlement européen a voté jeudi 24 janvier un projet de résolution concernant la sûreté et la sécurité des installations nucléaires. Celui-ci fait suite à la présentation jeudi 4 octobre 2012 de la communication de la Commission européenne relative aux stress tests  appliqués aux centrales nucléaires de l’Union.

Cette dernière pointait notamment que « les normes actuelles pour le calcul des risques ne sont pas appliquées dans 54 réacteurs (dans le cas du risque sismique) et dans 62 réacteurs (pour le risque d’inondation) sur les 145 contrôlés ». Autre constat : un calcul du risque parfois basé sur des périodes bien plus courtes que celle de 10.000 ans recommandée.

Dans son projet de résolution, la commission ITRE appelle à une mise en œuvre urgente de toutes les améliorations de sécurité et les mesures de mise à niveau recommandées. Elle préconise également d’accorder « un rôle de premier plan » et de suivre les recommandations, déclinées dans des plans d’action nationaux, du Groupement européen des autorités de sûreté nucléaire (ENSREG).

« Quelles que soient les coûts de ces améliorations, ils doivent être entièrement pris en charge par les exploitants nucléaires et non par l’impôt« , a pointé la commission ITRE. Elle estime que ces derniers ainsi que les gestionnaires des déchets nucléaires doivent prendre des garanties financières afin de couvrir les coûts des dommages causés aux personnes et à l’environnement en cas d’accident.

Pour la commission, la prochaine révision de la directive sur la sécurité nucléaire et la responsabilité nucléaire (prévue en 2013) devra être ambitieuse et conduire à des améliorations majeures.

« Alors que la situation n’est toujours pas sous contrôle à Fukushima, la majorité des membres de la commission énergie du Parlement européen tente de refermer le dossier de la sécurité des centrales nucléaires, a regretté dans un communiqué, Yannick Jadot, député européen, membre de la commission ITRE, la Commission européenne s’est contentée d’évaluer les risques de séisme et d’inondations. Il n’y a donc rien sur les risques d’explosions, d’incendies, rien sur les risques d’actes malveillants, rien sur les risques de chute d’avion, rien sur les erreurs humaines« .

La France accusée d’affaiblir les ambitions européennes

La France aurait apporté 22 propositions d’amendement au projet de résolution de la commission. Greenpeace a diffusé un rapport « Risques et des évaluations de sécurité (stress tests) d’une centrale nucléaire dans l’Union européenne et les activités connexes » les explicitant[1].

Pour l’association, à travers ces apports « les autorités françaises tentent d’empêcher toute communication négative pour l’image du nucléaire et de maintenir l’illusion d’une sûreté et d’une sécurité infaillibles« .

Parmi ceux-ci, la proposition d’amendement 4 précise « que la responsabilité principale de superviser les installations de sûreté nucléaire relève de la compétence des régulateurs nationaux ». La n°11 estime également que les recommandations de l’ ENSREG ne doivent pas nécessairement conduire à des ajustements réglementaires : « l’attente de modifications réglementaires à apporter pourrait entraîner des retards dans la mise en œuvre des recommandations« . La proposition suivante balaie les remarques sur certaines faiblesses des stress test. « La question de l’écrasement d’un avion n’a pas été ignorée lors des débats sur les tests de résistance. La question de la sécurité des sites nucléaires n’est ni la responsabilité de la Commission européenne, ni des autorités de sûreté nucléaire, mais des États membres. (…) Même si aucune étude n’a été réalisée sur ce sujet dans le cadre de stress tests, des mesures ont néanmoins été menées dans des cadres appropriés« .

La proposition d’amendement 16 revient sur le chiffrage détaillé du coût des travaux liés à la gestion de la catastrophe de Fukushima : elle considère que « la question des coûts ne regarde ni les autorités de sûreté ni la Commission européenne mais uniquement les électriciens« .

Dorothée Laperche

 


[1]http://www.greenpeace.org/france/PageFiles/300718/Amendments%20Draft%20resolution%20Stress%20tests%202.pdf

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Tests de résistance des centrales nucléaires : les citoyens n’en sauront pas plus! http://www.yannickjadot.fr/2013/01/24/tests-de-resistance-des-centrales-nucleaires-les-citoyens-nen-sauront-pas-plus/ http://www.yannickjadot.fr/2013/01/24/tests-de-resistance-des-centrales-nucleaires-les-citoyens-nen-sauront-pas-plus/#respond Thu, 24 Jan 2013 16:43:39 +0000 http://www.yannickjadot.fr/?p=8116 COMMUNIQUÉ DE PRESSE – Bruxelles, 24 janvier 2013


La commission énergie, industrie et recherche du Parlement européen, vient de rendre son avis concernant les résultats des investigations de la Commission européenne sur les 134 réacteurs européens opérationnels, et publiés en octobre 2012. A cette époque déjà, les députés écologistes avaient contesté la sincérité et le sérieux d’un processus largement contrôlé par l’industrie nucléaire.

 

Pour Yannick JADOT député européen, membre de la commission ITRE :

« Alors que la situation n’est toujours pas sous contrôle à Fukushima, la majorité des membres de la commission énergie du Parlement européen tente de refermer le dossier de la sécurité des centrales nucléaires. Peu importe le manque d’indépendance, le nombre très réduit des risques étudiés, il semble que l’addiction de certains au nucléaire soit plus forte que leur responsabilité en termes de risques imposés aux citoyens. Dramatiquement, les révélations régulières sur la faillite industrielle et financière de cette industrie et les faiblesses en matière de sûreté et de sécurité réveillent les logiques d’opacité au détriment de la sécurité de tous. Circulez, il n’y a rien à voir! Rien, c’est le mot ! La Commission européenne s’est contentée d’évaluer les risques de séisme et d’inondations. Il n’y a donc rien sur les risques d’explosions, d’incendies, rien sur les risques d’actes malveillants, rien sur les risques de chute d’avion, rien sur les erreurs humaines ».


Pour Michèle RIVASI, vice-présidente du Groupe des Verts/ALE et spécialiste de la radioprotection, la mascarade continue:

« Les résultats des stress tests ont démontré qu’aucune centrale n’était aux normes et que toutes devaient entamer des travaux d’amélioration de leur sûreté: personne ne peut s’en plaindre. Cependant, les écologistes ne peuvent se réjouir des maigres leçons tirées de Fukushima. Tout d’abord car ces leçons n’intègrent qu’une partie des facteurs de risque, et sont donc tirées à minima, mais surtout parce que les conclusions cherchent à légitimer une industrie qui connaît pourtant une crise de notoriété sans précédent. Ces tests auraient dû logiquement conduire à la fermeture des centrales les plus vétustes – sur la base d’un calcul coût/bénéfice – mais il n’en est rien: les zélateurs du nucléaire ont donc le champ libre pour nous imposer un allongement plus que risqué de la durée de vie des centrales. Regardez ce qui se passe à Fessenheim: on va dépenser des millions d’euros pour une mise aux normes inutile, pourquoi ne pas arrêter les frais tout de suite? ».


Et les deux eurodéputés de conclure:

« Alors que s’est ouvert en France le débat sur la transition énergétique, on voit bien qu’il sera difficile de mettre à mal le mythe de la sécurité du nucléaire dans un pays où le sujet est encore tabou. Cette question doit faire partie du débat. C’est un enjeu de transparence et de démocratie: le risque ne doit plus être imposé, il doit être choisi. Et pour cela, les citoyens doivent avoir accès à une information transparente et contradictoire ».

 

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Pour une sortie du nucléaire ! http://www.yannickjadot.fr/2012/10/19/yannick-jadot-a-la-manifestation-anti-nucleaire-de-lyon-samedi-13-octobre/ http://www.yannickjadot.fr/2012/10/19/yannick-jadot-a-la-manifestation-anti-nucleaire-de-lyon-samedi-13-octobre/#respond Fri, 19 Oct 2012 12:20:26 +0000 http://www.yannickjadot.fr/?p=7724

 

Le réseau Sortir du nucléaire manifeste dans plusieurs villes de l’Hexagone

Agence France Presse

Le réseau Sortir du nucléaire a organisé samedi des manifestations dans une dizaine de villes en France, dont Lyon, Strasbourg, Metz et Laval pour demander l’arrêt de réacteurs et du chantier de l’EPR dans la Manche.La plus grosse mobilisation a eu lieu à Laval où entre 2.300 et 4.000 personnes, selon la préfecture et les organisateurs, ont défilé notamment pour réclamer l’arrêt de la construction d’une ligne à très haute tension (THT) destinée à relier le futur réacteur EPR de Flamanville (Manche).Associations locales et Sortir du nucléaire y ont rassemblé dans une ambiance bon enfant des habitants des Pays de la Loire, de Normandie et de Bretagne, rejoints par le sénateur EELV Jean-Vincent Placé et le secrétaire national d’Europe Ecologie-Les Verts, Pascal Durand. »Nous demandons l’arrêt de la construction de la THT et de l’EPR, un gouffre à plus de 6 milliards d’euros dont le kilowatt coûtera beaucoup plus cher qu’un kilowatt produit avec de l’éolien », a déclaré Sophie Morel, porte-parole de Sortir du nucléaire.La ligne THT Cotentin-Maine, qui doit s’étendre sur 163 kilomètres entre Flamanville et la région de Laval, est contestée en raison notamment de doutes concernant son effet sur l’environnement et la santé.Lancé fin 2007, le chantier du premier EPR en France accuse un retard de quatre ans en raison de malfaçons et a vu son coût quasiment doublé à 6 milliards d’euros, contre 3,3 milliards initialement. Il doit en principe entrer en service en 2016.A Strasbourg, environ 500 personnes, dont des ressortissants allemands, se sont rassemblées sur le parvis de la cathédrale. Munies de parapluies jaunes et noirs, elle ont formé les lettres géantes « STOP » avant de parader dans le centre-ville au son de percussions, derrière une banderole proclamant « Fermons Fessenheim et sortons du nucléaire ».Les militants jugent la centrale de Fessenheim (Haut-Rhin) vétuste et dangereuse et ne se satisfont pas de l’annonce par le président Hollande qu’elle fermera en 2016, une date qu’ils jugent trop tardive.A Metz, entre 400 et 1.000 personnes, selon la police et les organisateurs, ont défilé pour demander notamment la fermeture de la centrale toute proche de Cattenom, mais également l’arrêt des expérimentations visant à enfouir des déchets nucléaires à Bure, à la lisière de la Lorraine et de la Champagne.A Lyon, plusieurs centaines de personnes se sont rassemblées dans le centre pour alerter la population sur les dangers de l’atome. Le député européen EELV Yannick Jadot s’est joint à la manifestation.Ce rassemblement clôturait une « marche des réfugiés du nucléaire » qui avait commencé jeudi devant la centrale nucléaire de Bugey (Ain).Les manifestants demandent notamment l’arrêt des réacteurs du Bugey et du chantier du site de stockage de déchets radioactifs Iceda.Habillés en tenue blanche de liquidateurs, masques sur le visage, portant des gilets fluorescents ou des t-shirts estampillés « nucléaire non merci », les manifestants ont simulé une décontamination, subissant une fouille au corps au son d’un compteur geiger crépitant. 

 

 

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Sûreté nucléaire: décidément le nucléaire coûte cher ! http://www.yannickjadot.fr/2012/10/04/stress-tests-la-surete-et-la-securite-nucleaire-sont-des-enjeux-europeens-qui-doivent-relever-dune-competence-europeenne/ http://www.yannickjadot.fr/2012/10/04/stress-tests-la-surete-et-la-securite-nucleaire-sont-des-enjeux-europeens-qui-doivent-relever-dune-competence-europeenne/#respond Thu, 04 Oct 2012 11:32:56 +0000 http://www.yannickjadot.fr/?p=7658

Bruxelles, le 4 octobre 2012,

Ce matin,  le Commissaire européen en charge de l’énergie – Günther Oettinger – est venu présenter aux députés européens les résultats des investigations réalisées sur les 134 réacteurs nucléaires européens opérationnels.

Ces résultats, que la presse avait déjà publiés en partie lundi dernier, ne surprennent pas les écologistes qui souhaitent désormais renforcer les prérogatives de l’Union européenne en matière de nucléaire. Le débat, très animé, a permis de révéler au grand jour la volonté des pays nucléarisés d’agir comme bon leur semble en matière de sûreté, et surtout de maîtriser la communication qui entoure le nucléaire.

Pour Yannick JADOT, député européen spécialiste des questions énergétiques « Il est surprenant d’entendre le commissaire Oettinger vanter la qualité de la procédure d’évaluation des risques des installations nucléaires européennes alors que le cahier des charges de ces tests a été profondément réduit suite à la pression des lobbys du nucléaire. Les autorités nucléaires se sont contentées d’évaluer les risques de séisme et d’inondation. Exit les risques d’incendies, d’explosion, d’actes-malveillants, les chutes d’avion ou encore les erreurs humaines! Les scénarii et les procédures évalués sont incomplets, la qualité des systèmes liés à la sécurité et les composants des installations nucléaires ne font pas l’objet d’évaluation, les dégradations dues au temps ne sont pas prises en compte, et finalement la plupart des tests réalisés le sont sur le papier, sans contrôle sur site. C’est ainsi que dans certaines centrales évaluées positivement (en Belgique par exemple) des fissures ont été découvertes mettant en péril la sécurité de nos concitoyens. Il est aussi surprenant d’apprendre que les centrales frontalières de Fessenheim et Cattenom par exemple n’ont pas fait l’objet d’un contrôle européen. Enfin il est regrettable que le Commissaire ait présenté la communication de la commission comme un compromis entre pro et anti nucléaires. La sécurité et la sureté des centrales européennes ne peuvent pas être des compromis. »

Et l’eurodéputé d’ajouter: « Avec les risques de séisme et d’inondation, la facture européenne pourrait atteindre 25 milliards d’euros. Qu’en serait-il si tous les risques étaient sérieusement pris en compte? Décidément, le nucléaire coûte très cher! ».

 

Pour Michèle RIVASI, vice-présidente du Groupe des Verts-ALE spécialiste de la sûreté nucléaire, la réaction des eurodéputés à la Communication de la Commission révèle des incohérences et une certaine défiance nationale: « De nombreux eurodéputés – et les Français surtout  – se sont indignés de l’ingérence de la Commission dans un domaine qui n’est pas censé faire partie de ses prérogatives. Par conséquent, ils considèrent que le document présenté ne devrait pas être reconnu comme un document officiel, et demandent à être associés plus étroitement au sujet du nucléaire dorénavant. C’est incroyable, puisque justement ces mêmes eurodéputés n’ont jamais remis en cause la base juridique d’Euratom qui exclut de fait le Parlement de la majorité des décisions prises en matière de nucléaire. Ces incohérences sont symptomatiques des partis qui considèrent que les autorités de sûreté nationales ont une compétence exclusive. Pourtant les liens d’intérêts au niveau national favorisent l’inaction et les coûts pour la France le démontrent: nous avons trop longtemps négligé la maintenance et l’amélioration de notre parc nucléaire, nous payons maintenant le prix fort pour une mise aux normes bien trop tardive ».

Et l’eurodéputée de conclure: « Pour moi, la sûreté comme la sécurité nucléaire doivent être une compétence européenne: il faut dépasser les prérogatives nationales car les nuages radioactifs n’ont pas de frontière et menacent l’ensemble des pays européens. Le nationalisme pro-nucléaire est revenu au galop et réveille les vieux démons de la raison d’Etat nucléaire. L’irresponsabilité d’Etats trop complaisants ne doit pourtant pas se faire au détriment de la protection de la population européenne. C’est être pro-européen que d’assumer une telle position, j’appelle donc notre gouvernement à soutenir le travail de la Commission pour une révision efficace et novatrice de la directive sur la sûreté nucléaire (prévue en 2013) ».

Les documents sont disponibles (uniquement en anglais pour l’instant) ci-dessous:

http://ec.europa.eu/energy/nuclear/safety/doc/com_2012_0571_en.pdf
http://ec.europa.eu/energy/nuclear/safety/doc/swd_2012_0287_en.pdf

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Nucléaire: Les stress tests européens pointent du doigt la sûreté française http://www.yannickjadot.fr/2012/10/02/nucleaire-les-stress-tests-europeens-pointent-du-doigt-la-surete-francaise/ http://www.yannickjadot.fr/2012/10/02/nucleaire-les-stress-tests-europeens-pointent-du-doigt-la-surete-francaise/#respond Tue, 02 Oct 2012 11:11:13 +0000 http://www.yannickjadot.fr/?p=7634  

Action du groupe des Verts / ALE au Parlement européen pour dire non au nucléaire, et proposer des alternatives crédibles le 6 avril 2011

COMMUNIQUÉ DE PRESSE – Bruxelles, le 2 octobre 2012

Alors que la Commission européenne rendra public dès demain les résultats des investigations réalisées sur les 134 réacteurs européens opérationnels, des fuites du rapport permettent déjà d’appréhender les risques non pris en compte et le coût de leur intégration obligatoire en France.

La France est justement dans le viseur des stress tests. Alors que le parc nucléaire français représente 40% du parc européen, plus de la moitié des travaux à réaliser européen devront l’être en France. Pour les eurodéputés EELV, c’est la conséquence logique du sous-investissement chronique de la France en matière de maintenance et de sûreté nucléaire.

Pour Yannick JADOT, député européen spécialiste des questions énergétiques :

« Les résultats de ce rapport ne sont pas une surprise!  Il est inquiétant de voir que sur les 19 centrales françaises, toutes souffrent de « défaillances de sécurité  » alors même que sous la pression des lobbys du nucléaire, les autorités n’ont pas pris en compte tous les risques. En effet, elles se sont contentées d’évaluer le risque de voir se produire en France un accident du type de Fukushima (séisme et inondation) alors que nous demandions une analyse exhaustive et approfondie des risques (risques d’incendies, d’explosion, d’actes-malveillants, chute d’un avion,  erreurs humaines ou encore combinaison de plusieurs de ces risques…). Aujourd’hui, on se rend bien compte que la sécurité des installations nucléaires est un mythe, a fortiori en France où le manque de transparence est la norme. Non seulement les coûts engendrés par l’entretien du parc nucléaire français n’auront de cesse d’augmenter dans les prochaines années mais en plus la France devra investir très rapidement des centaines de millions d’euros pour en améliorer la sécurité. »

Et l’eurodéputé de conclure:

« La seule stratégie responsable est d’inscrire le renforcement de la sécurité et de la sûreté des réacteurs dans une perspective d’élimination du risque nucléaire, c’est à dire une sortie progressive mais définitive.Cette question devra plus que jamais être à l’ordre du jour du grand débat sur l’énergie promis par le Président de la République. « 

 

Pour Michèle RIVASI, députée européenne fondatrice de la Criirad spécialiste de la sûreté nucléaire, ce rapport ne fait que confirmer l’augmentation constante des coûts du nucléaire:

« Les écologistes, tout comme l’Autorité de Sûreté Nucléaire, connaissaient déjà les défauts de nos vieilles centrales. Plusieurs problèmes ont été pointés du doigt et les plus dangereux notamment. L’absence d’instruments de mesures sismiques performants dans les centrales, qui empêche la mise à l’arrêt automatique en cas de séisme trop fort. Mais aussi et surtout la protection des instruments de secours, qui sont mal protégés en cas d’accident et qui ne pourraient fonctionner correctement. Je pense particulièrement aux générateurs de secours qui visent à faire fonctionner les systèmes de refroidissement en cas de perte d’approvisionnement électrique. Mais n’oublions pas que ces stress tests n’ont été fait qu’a minima, qu’ils n’ont pas permis de détecter les microfissures sur les cuves des réacteurs belges, et qu’ils n’incluent pas les risques terroristes ou de crash d’avion, traités séparément car ils concernent la sécurité et non la sûreté. »

Et l’eurodéputée d’ajouter: « Bref, les travaux seront nombreux et selon les estimations de 30 à 200 millions d’euros devront être consacrés par réacteur. Le coût final sera supérieur à 10 milliards d’euros pour la France. Tirons des leçons simples: décidons de la mise à l’arrêt prioritaire et définitive des centrales les plus vulnérables et les plus anciennes. »

 

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