Changement climatique – Yannick Jadot http://www.yannickjadot.fr député européen Mon, 11 Jul 2016 12:28:23 +0000 fr-FR hourly 1 Il est urgent que la France et l’UE s’engagent réellement à la COP21 contre le dérèglement climatique mondial http://www.yannickjadot.fr/2015/01/19/il-est-urgent-que-la-france-et-lue-sengagent-reellement-a-la-cop21-contre-le-dereglement-climatique-mondial/ Mon, 19 Jan 2015 16:26:58 +0000 http://www.yannickjadot.fr/?p=10638 Texte de la motion adoptée à l’unanimité par le Conseil Fédéral d’Europe Écologie-Les Verts le samedi 17 janvier 2015

Ce texte est issu des réflexions du groupe de travail chargé par le Conseil fédéral de coordonner la préparation de la position et la mobilisation d’Europe écologie-Les Verts pour la conférence Paris Climat 2015 (COP21). Ce groupe composé de membres de différentes commissions, du conseil fédéral, du conseil d’orientation politique, de membres du bureau exécutif, d’élus et de collaborateurs d’élus, de ceux qui souhaitent s’impliquer activement sur ce sujet est placé sous la responsabilité de Lucile Schmid, membre du bureau exécutif. A compter de début septembre 2014, ce groupe s’est réuni régulièrement pour travailler sur l’élaboration d’une formation pour les militants, la préparation de cette motion et les éléments de contenu de la position d’EELV, les outils de communication et de diffusion, les relations avec les ONG et les acteurs de la société civile.

Ce texte a été rédigé de manière collégiale et soumis pour avis aux commissions particulièrement concernées par les questions climatiques, ainsi qu’aux élus EELV les plus impliqués sur les négociations en cours.

EXPOSÉ DES MOTIFS

Le cinquième rapport d’évaluation du Groupement Intergouvernemental d’Experts sur l’évolution du Climat (GIEC) dresse un constat sans appel sur les conséquences des activités humaines sur le climat. La crise est déjà là, ses effets sur l’environnement et les modes de vie se font sentir, parfois de manière dramatique dans certains territoires et pour certaines populations. L’urgence de trouver un accord mondial pour y remédier, ne peut plus être sous-estimée, ni les décisions stratégiques reportées.

La 21ème Conférence des Parties (COP21) à la Convention Cadre des Nations Unies sur le Changement Climatique (CCNUC) se tiendra à Paris-Le Bourget du 30 novembre au 11 décembre 2015. Cette conférence doit permettre la signature d’un accord mondial établissant les contours de la lutte contre les dérèglements climatiques jusqu’à l’étape intermédiaire de 2020 et au-delà.

Plus que jamais, il est indispensable de rappeler que l’accord international sur le climat est un vecteur de paix. La collaboration entre les 193 pays doit transformer les modèles de production et réduire les inégalités entre les peuples. Le climat est une composante essentielle de la géopolitique. D’ores et déjà, des millions de personnes sont déplacées, menacées dans leurs conditions de vie, et les conflits liés aux dérèglements climatiques viennent aggraver d’autres conflits autour des ressources. Ce sont les Etats les plus pauvres, et les populations les plus vulnérables, au premier rang desquelles les femmes, les enfants et les personnes âgées qui sont les premières victimes.

La dernière décennie est la plus chaude jamais connue, et 2014 est l’année la plus chaude au monde jamais mesurée. Au rythme actuel des émissions mondiales, d’ici 25 ans, nous aurons lancé un processus irréversible d’augmentation des températures au-dessus de 2°C. Il faut agir. Une augmentation incontrôlée des températures mondiales entraînera une élévation du niveau des mers pouvant atteindre un mètre en 2100, une multiplication des phénomènes climatiques extrêmes (vagues de chaleur à répétition, sécheresses, inondations…). La biodiversité qui connaît déjà un effondrement comparable aux grandes extinctions du passé est en première ligne et rencontre là une sérieuse cause de disparition.

Tout retard dans la conclusion et la mise en œuvre d’un accord international ambitieux, équitable, inclusif et applicable à tous les pays réduit les chances de limiter l’augmentation des températures mondiales à 2°C. Cet objectif n’est déjà qu’un compromis qui prend en compte la diversité des contraintes des Etats et l’inertie du modèle économique actuel. Il n’annule pas les dégâts sévères pour les populations les plus exposées, notamment dans les pays insulaires et les PMA.

Tenir l’objectif de 2°C ne sera possible qu’en cas de réductions fortes et rapides des émissions mondiales de GES. D’après le GIEC, celles-ci devront diminuer de 40% à 70% entre 2010 et 2050 et devront être nulles ou négatives à la fin du siècle. Engager le mouvement avant 2020 est essentiel. Les énergies fossiles doivent disparaître du mix énergétique mondial avant la fin du XXIème siècle.

La préservation des puits de carbone naturels, en particulier les sols et les forêts, doit constituer un pilier central de la lutte mondial contre les dérèglements climatiques. L’utilisation durable des sols et des eaux doivent devenir une priorité absolue de nos politiques publiques. La déforestation doit prendre fin. Il est de la responsabilité des pays européens de travailler en ce sens, notamment avec les pays tropicaux.

L’énergie nucléaire, dangereuse et de plus en plus onéreuse, n’est pas une solution durable à la crise climatique : elle induit la surconsommation énergétique, fait l’impasse sur les déchets et limite les investissements efficients aux plan économique et écologique. Il est donc nécessaire et urgent de réorienter dès à présent les investissements mondiaux et français vers l’efficacité énergétique et les énergies renouvelables

La crise climatique est une conséquence d’une crise systémique plus large et de politiques de développement économique intrinsèquement déconnectées des limites physiques de la planète. Dès 1992, le plan d’action Agenda 21 adopté à la Conférence de Rio, soulignait que « la cause principale de la dégradation continue de l’environnement mondial est un schéma de consommation et de production non viable, notamment dans les pays industrialisés, qui est extrêmement préoccupant dans la mesure où il aggrave la pauvreté et les déséquilibres ». Résoudre la crise environnementale systémique que connaît notre planète demande une réorientation radicale de l’économie mondiale et en premier lieu des pays les plus riches, vers un modèle post-croissance, sobre en prélèvement de ressources et faible générateur de pollutions, ce qui suppose la coopération, l’égalité entre les peuples et leur bien-être.

Les pays riches ont externalisé une partie de leur industrie et masqué ainsi l’augmentation de leur empreinte carbone et écologique. Les pays industrialisés doivent endosser la majeure partie de l’effort pour soutenir l’adaptation des pays en développement et leur droit à un développement soutenable ; c’est leur responsabilité historique, c’est à la mesure de leurs ressources financières.

Ces quinze dernières années ont vu le développement économique rapide des pays émergents. Cette évolution rend donc indispensable leur engagement à hauteur de leur capacité et de leur responsabilité, et la concentration du soutien financier et technologique vers les pays les plus pauvres, qui sont les plus vulnérables. Il s’agit de donner la garantie aux PMA que le nouvel accord débouchera sur un engagement financier climatique ferme et prévisible à la hauteur des enjeux d’adaptation ainsi que sur un calendrier enfin contraignant sur les engagements d’Aide Publique au Développement (APD).

La France a une responsabilité particulière. Elle doit faire preuve d’exemplarité. A ce titre, la loi de transition énergétique porte des avancées (notamment l’élaboration d’un budget carbone, l’affichage du Facteur 4 et l’efficacité énergétique) mais qui doivent être confirmées. Le paquet climat-énergie européen adopté par le Conseil européen en octobre 2014 est en retrait par rapport aux engagements de 2008.

Pour les écologistes, la France doit arrêter tout soutien au charbon comme au nucléaire dans sa politique commerciale. L’engagement du gouvernement français à renoncer à tout soutien à l’exportation de centrales à charbon doit être salué. L’orientation de l’AFD vers une meilleure prise en compte des engagements climatiques doit se poursuivre.

La France doit également mettre fin aux subventions aux énergies fossiles sur son territoire, estimées à 8 milliards d’euros depuis 1999, comme à l’international. Elle doit augmenter son soutien aux PMA pour renforcer leur résistance climatique et leurs capacités de développement.

La France et l’Europe doivent promouvoir de manière plus active les seules solutions durables aux dérèglements climatiques, à savoir une forte réduction des consommations d’énergie dans l’ensemble des secteurs, le développement accéléré des énergies renouvelables bas carbone, une agriculture écologique et une politique des transports durables ambitieuse. Plusieurs rapports récents ont montré qu’une Europe fonctionnant à 100% sur des énergies renouvelables en 2050 est possible. Les bénéfices attendus en termes d’emploi, de santé, d’industrie, de précarité énergétique sont importants. Cet objectif doit structurer les politiques énergétiques françaises et européennes.

L’intégration de la contrainte carbone dans l’ensemble des politiques publiques doit devenir la norme, en prenant en compte simultanément les enjeux écologiques et sociaux.

Il s’agit, pour les pays développés, d’engager la transition pour changer de modèle vers une société post croissance. Les règles du jeu économique ont commencé à évoluer, ainsi certaines entreprises dans le secteur énergétique ont décidé de se concentrer quasi exclusivement au développement des renouvelables. L’urbanisme commence à prendre en compte la durabilité, et les comportements sociaux se transforment (alimentation, usage des transports en commun, refus des pollutions de l’air et du bruit, liens entre santé et environnement..).

Pour respecter la planète, les initiatives, de l’économie collaborative à la science citoyenne, se multiplient et touchent particulièrement les nouvelles générations. Il reste à les amplifier, en faisant le lien entre les gestes du quotidien, les mobilisations sociales, les initiatives économiques et les enjeux géopolitiques. Réussir la transition écologique ne sera pas possible sans convaincre la société française. La multiplication des villages Alternatiba et des rassemblements citoyens, les initiatives des Villes en transition ou de mouvements comme les Colibris, le succès des AMAP, les modifications des comportements (transports, consommations, etc.) montrent l’intérêt pour une écologie des solutions. L’opposition aux grands projets inutiles s’affirme. Le succès de la marche pour le climat qui s’est tenue en septembre 2014 témoigne des résonances entre mouvements locaux et internationaux.

Il reste à créer les conditions d’une dynamique commune au niveau mondial. A la Cop 20 de Lima en décembre 2014, un accord entre les participants est intervenu in extremis. Il a confirmé le fait que les Etats partageaient le diagnostic d’extrême gravité de la situation, mais n’a pas permis d’engagements collectifs. Le rendez-vous prévu à la fin du premier trimestre 2015 permettra d’évaluer la réalité de la volonté politique des Etats.

Europe écologie-Les Verts porte depuis des années la défense et la promotion de la transition énergétique. Cette bataille culturelle a porté ses fruits ; le climato scepticisme est aujourd’hui marginal. En revanche, certains intérêts économiques puissants sont un facteur de résistance important à la signature d’un accord ambitieux. Enfin l’engagement financier du Nord et notamment de l’Europe n’est pas encore garanti dans les proportions nécessaires.

Europe écologie-Les Verts s’engage sur plusieurs fronts :

  • celui de la définition des positions de négociation française et européenne en veillant à leur exemplarité et à leur exigence,

  • celui de l’économie et des modes de financement en dialoguant avec les entreprises qui s’engagent dans la transition, et de grande fermeté vis-à-vis de celles qui seraient tentées de vider un accord sur le climat de sa portée contraignante,

  • celui de l’articulation des enjeux de développement et de lutte contre le changement climatique avec la participation indispensable des populations les plus vulnérables,

  • celui de la mobilisation et de l’action en soutenant et valorisant les initiatives portées par la société civile et les collectivités territoriales,

MOTION

Le Conseil fédéral d’Europe Ecologie-Les Verts, réuni à Paris les 17 et 18 janvier 2015,

Conscient de sa responsabilité vis-à-vis des générations présentes et futures, et considérant que :

A. Les conclusions du cinquième rapport du GIEC sont sans appel quant à l’ampleur des dérèglements climatiques et leur origine humaine. Ce sont les plus pauvres qui sont les premiers touchés partout dans le monde. Les dérèglements climatiques ont déjà entraîné le déplacement de dizaines de millions de personne et aggravé les inégalités. Pourtant la notion de réfugié climatique n’est toujours pas traduite en droit. Les dérèglements climatiques sont un problème humain et social majeur.

B. Les risques d’une augmentation incontrôlée des températures mondiales appellent une politique internationale coordonnée de réduction des émissions de gaz à effet de serre; considérant qu’en l’absence d’une telle politique, l’objectif mondial de limitation des températures à 2°C sera hors d’atteinte;

C. La COP21 revêt une importance particulière et constitue une opportunité politique majeure pour l’ensemble du mouvement écologiste de faire progresser la conscience des enjeux de la lutte contre le dérèglement climatique, de l’urgence écologique et de la solidarité mondiale dans l’opinion publique ;

D. Au-delà de la politique énergétique, il est indispensable d’intégrer la lutte contre le dérèglement climatique dans toutes les politiques publiques, la redistribution sociale et les secteurs économiques. Cette démarche est nécessaire pour réorienter le modèle économique mondial vers une économie à la fois sobre en ressources et limitant les pollutions, mais aussi équitable ;

E. Les pays riches ont un devoir de responsabilité et de solidarité vis-à-vis des pays les plus pauvres. La mondialisation économique leur a permis d’externaliser pour partie leur industrie et ainsi de masquer l’augmentation de leur consommation de GES et leur empreinte écologique, vers des pays où les conditions de salaires et les contraintes sociales et environnementales sont moindres.

Cette responsabilité et cette solidarité passent notamment par un soutien financier accru à un développement soutenable donc inclusif dans ces pays (APD aux pays les moins avancés) et à leur adaptation climatique spécifique (Fonds Vert), ainsi que par la mise en œuvre de politiques de diffusion des savoirs et de transfert des technologies permettant de lutter contre les dérèglements climatiques.

F. L’Union européenne et particulièrement la France ont un rôle moteur à jouer en démontrant la faisabilité et les bénéfices d’une économie décarbonée et en jouant un rôle de pont entre les pays développés et les pays en développement fondé sur la priorité commune à donner à l’adaptation climatique et la transition des PMA.

G. A ce titre, Europe Ecologie-Les Verts est engagé dans la construction d’une campagne européenne COP21 associant le groupe Verts/ALE au Parlement européen, le Parti Vert Européen et les partis nationaux.

H. La France a la responsabilité de faire de la COP21 l’étape cruciale de lutte contre les dérèglements climatiques mondiaux que l’urgence environnementale et sociale exige, et pour cela de faire preuve d’exemplarité et de détermination dans ses propres politiques publiques, comme dans sa politique extérieure ;

Le Conseil fédéral d’Europe Ecologie-Les Verts, réuni à Paris les 17 et 18 janvier 2015,

1. Rappelle l’impérieuse nécessité de ne pas dépasser le seuil critiques d’un réchauffement de 2°C d’ici 2100; rappelle que cet objectif, indispensable à la paix mondiale et au développement humain, implique, avec l’éradication de la pauvreté et la lutte contre les inégalités, une réduction des émissions mondiales de CO2 de 40% à 70% entre 2010 et 2050 et des émissions nulles ou négatives d’ici la fin du siècle; rappelle à ce titre que les engagements de réduction d’émissions présentées par les différents pays à ce jour sont très largement incompatibles avec le respect de ce budget; et qu’au rythme actuel, notre budget carbone sera consommé dans 25 ans.

2. Demande en conséquence la signature lors de la COP21 d’un accord international contraignant, équitable et applicable à tous qui mette le monde sur une trajectoire de réduction des émissions de gaz à effet de serre compatible avec l’objectif de limiter à 2°C maximum l’augmentation des températures mondiales. 

3. Demande une répartition équitable de l’effort mondial de lutte contre les dérèglements climatiques selon les responsabilités et capacités des pays, lutte qui n’est pas séparable de futurs Objectifs de Développement Durable (ODD) post-2015 ambitieux qui visent à l’éradication de la pauvreté et  à l’accès de toutes et tous aux droits humains ;

4. Rappelle la nécessité de préserver et d’augmenter les capacités d’absorption de CO2 des écosystèmes naturels et cultivés ; regrette à ce titre que la protection des sols, une agriculture écologique et des modes d’alimentation moins carnés ne soient pas à l’agenda des négociations climatiques ; rappelle l’importance de mettre fin immédiatement à la destruction des sols, de la biodiversité, des eaux et de la forêt ;

5. Souligne que la sortie totale et déinitive des énergies fossiles est une condition essentielle de la lutte contre les dérèglements climatiques ; appelle par conséquent l’ensemble de la communauté internationale à préparer et accélérer dès maintenant cette sortie en mettant en place les mécanismes de conversion appropriés ;

6. Souligne la responsabilité des pays développés dans le réchauffement actuel, de par leur industrialisation ancienne et leur délocalisation industrielle récente, mais aussi de par leurs promesses sans cesse reportées depuis la conférence de Rio de 1992. A ce titre, demande une augmentation exemplaire des engagements de réduction des émissions de gaz à effet de serre avant et après 2020 de ces pays ;

7. Condamne la faiblesse des objectifs climat-énergie européens pour 2020 et 2030, qui sont déconnectés des recommandations scientifiques, et qui retardent la mise en œuvre de la transition énergétique européenne. Regrette que ce manque d’ambition nuise à la crédibilité de l’Union européenne dans les négociations. Demande l’adoption d’un objectif de neutralité carbone au niveau européen pour 2050 (avec une réduction des émissions de GES de 30% en 2020 et 60% en 2030), associé à un s objectif de 100% d’énergies renouvelables ;

8. Demande à la France d’atteindre la neutralité carbone en 2050 au niveau national, et rappelle qu’au rythme actuel, même le Facteur 4, décidé en 2003, ne sera pas atteint ;

9. Demande une sortie progressive mais rapide de l’énergie nucléaire en France selon un calendrier contraignant et la fin des énergies fossiles en France d’ici 2050, avec en parallèle à la réduction indispensable des consommations énergétiques ;

10. Demande à la France et l’Union européenne d’augmenter leur contribution au Fonds Vert pour le Climat. Leur demande à ce titre de s’engager sur des contributions régulières et additionnelles à ce fonds, et sur l’ensemble des mécanismes financiers internationaux de soutien à l’adaptation climatique et au développement soutenable des pays en développement. En ce sens demande expressément au gouvernement français de respecter ses engagements d’APD (0,7% du PIB), et la priorité promise aux pays les moins avancés (PMA), aujourd’hui abandonnée, pour renforcer leur résistance climatique (Fonds vert) et leurs capacités de développement (APD, rôle de l’AFD); à défendre ce soutien prioritaire, et ainsi peser en crédibilité, dans les négociations climatiques internationales ;

11. Demande au gouvernement de mettre fin aux subventions directes et indirectes aux énergies fossiles en France, et de cesser tout soutien direct ou indirect au charbon à l’international (notamment COFACE et IFIS) en cohérence avec les déclarations du Président de la République en ce sens. Exhorte le gouvernement français à interdire aux entreprises dont il a le contrôle de vendre à l’international des technologies incompatibles avec la lutte contre les dérèglements climatiques ;

12. Demande une intégration rigoureuse et automatique de la contrainte carbone et biodiversité, et de ses impacts sociaux dans l’ensemble des politiques publiques à tous les échelons de décision ;

13. Demande au gouvernement l’information et l’association, avant et pendant la conférence, de tous les acteurs civils, publics et politiques français au processus de négociation, autant sur sa position que sur l’organisation et les avancées des négociations; Demande au gouvernement que la COP21 ne fournisse pas l’occasion pour les entreprises de mener des opérations de greenwashing ;

Note que les déclarations du président de la république et du gouvernement sur la nécessité de lutter contre le dérèglement climatique n’ont pas empêché des actes contradictoires ;

Demande à ce qu’en 2015, une cohérence soit trouvée entre les annonces et les actes et demande à cet égard une feuille de route précise entre 2015 et 2020, aux niveaux local, français, européen et international, et après ;

Soulève que des actes concrets doivent être pris dès aujourd’hui et sans attendre 2020 et un éventuel grand soir de décembre 2015 ;

14. Demande aux entreprises de s’engager secteur par secteur sur leurs engagements de réduction des GES ;

15. Décide de lancer une mobilisation faisant explicitement le lien entre lutte contre la pauvreté et les inégalités et lutte contre les dérèglements climatiques, portera une attention particulière aux inégalités de genre. Dans cette perspective, les Journées d’été 2015 consacreront une large part à ces questions en lien avec les ONG ;

16. Décide de se saisir de l’opportunité historique offerte par les déclarations du Président de la république pour porter la fiscalité environnementale en Europe, et la Taxe européenne sur les Transactions financières et son allocation pour moitié à l’APD et pour moitié à la transition écologique.

Se saisira de chacune des échéances à venir-publication de la feuille de route suite à la Conférence environnementale fin janvier-début février, projet de loi sur la transition énergétique, publication des engagements des Etats, G7, Conférence d’Ethiopie sur le financement des OMDD, sommets ECOFIN, Sommet des Nations unies sur les objectifs de développement durable à New-York en septembre 2015… Afin d’impulser en amont comme en aval des politiques vertueuses pour lutter contre le dérèglement climatique ;

17. Décide de proposer un évènement participatif européen avant l’été 2015, par exemple à l’occasion de la réunion du G7 climat en Allemagne. Décide d’encourager la création de comités participatifs territoriaux d’engagements pour la réduction des GES, allant plus loin que les actuels Plans Climat Energie Territoriaux.

18. Soutient l’engagement, les initiatives et les actions multiples et exemplaires dans la lutte contre le dérèglement climatique des acteurs non étatiques, associations, collectifs, ainsi que collectivités locales et gouvernements locaux ; et la nécessité pour eux de faire l’objet d’une reconnaissance au sein de l’accord de Paris et de voir déployer des dispositifs, tant légaux que financiers, favorisant leurs actions et leur rôle dans l’éducation à une citoyenneté mondiale ;

19. Appelle l’ensemble de ses élus européens, nationaux, régionaux, départementaux et municipaux à défendre des politiques de transition écologique ambitieuses et urgentes et de coopération et de solidarité internationale dans les territoires dans lesquels ils sont élus ;

20. Appelle l’ensemble du mouvement à préparer une mobilisation de grande ampleur, notamment dans les réseaux sociaux, une campagne de terrain et de porte à porte avant et pendant la COP21 et à participer à l’organisation de la plus grande ne marche jamais organisée pour le climat ;

21. Appelle ses adhérent-es et structures locales à soutenir dans le respect de l’autonomie des mouvements associatifs et citoyens la mobilisation sur le climat et à multiplier les initiatives en ce sens.

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Lima confirme l’engagement des États pour un accord à Paris en 2015 http://www.yannickjadot.fr/2014/12/08/la-cop20-de-lima-doit-etre-plus-quune-repetition-generale/ Mon, 08 Dec 2014 06:45:38 +0000 http://www.yannickjadot.fr/?p=10508 Voir aussi le Storify des écologistes  au sommet de Lima Bruxelles, communiqué final du 15 décembre ...]]>

Voir aussi le Storify des écologistes  au sommet de Lima

Bruxelles, communiqué final du 15 décembre

 

ONU- Conférence climatique

Lima confirme l’engagement des États pour un accord à Paris en 2015, mais le climat reste prisonnier des égoïsmes nationaux.

 

 

La 20ème Conférence des Parties de la convention-cadre des Nations Unies sur le changement climatique (COP20) s’est terminée dimanche avec un texte qui pose les bases de négociation pour l’accord global qui devra être acté à Paris dans un an, sans acter malheureusement d’avancées significatives.

 

Pour Yannick JADOT, député européen et coordinateur de la COP21 pour le groupe des Verts au Parlement européen :

« La bonne nouvelle, c’est qu’en dépit des tensions très fortes à Lima, aucun pays n’a remis en cause la nécessité de trouver un accord global et ambitieux à Paris l’année prochaine. Malheureusement, la dynamique politique créée par l’accord US-Chine sur le climat ne s’est pas traduite par des avancées concrètes.

Les négociations des Nations-Unies sur le climat et les dirigeants démontrent qu’ils peinent dramatiquement à intégrer la nouvelles réalités climatiques et économiques et accentuent leur retard par rapport à la prise de conscience et à l’action des citoyens, des collectivités locales et des entreprises.

Surtout, il n’y a toujours pas de visibilité sur l’enjeu crucial du soutien financier aux pays en développement pour s’adapter aux conséquences du dérèglement climatique et participer à la réduction des émissions de gaz à effet de serre. Du coup, le fossé de défiance entre les pays riches et les pays pauvres n’a pas commencé d’être comblé. En outre, on constate déjà que les engagements des pays les plus émetteurs qui seront soumis d’ici mars 2015 sont loin d’être suffisants pour maintenir la planète sous 2 degrés de réchauffement.

Des instruments internationaux efficaces en matière de financement climat pour accélérer, dans les pays en développement, tant le transfert des énergies fossiles vers les renouvelables que les solutions soutenables et respectueuses du climat doivent être déployés rapidement. C’est dans notre propre intérêt. Plus vite ce changement de cap s’opérera, moins seront élevés les coûts humain et financier pour stopper un dérèglement climatique dangereux.

L’Union européenne doit donc montrer l’exemple par ses engagements financiers et ses objectifs de réduction des émissions. Des dialogues ministériels sont planifiés pour le printemps 2015 en Norvège et à Bruxelles, ainsi qu’un conseil informel de l’environnement où la question du financement climat sera approfondie. L’UE doit montrer la voie en donnant sa feuille de route pour contribuer à l’objectif des 100 milliards de dollars par an en 2020 et au-delà.

La pression publique devra s’exercer sans relâche en 2015 afin que les principaux responsables des émissions réévaluent leurs ambitions pour Paris. La « campagne européenne Paris 2015 » de notre groupe au Parlement européen est d’ailleurs l’une de nos priorités des douze mois à venir !

Aujourd’hui, les citoyens, mais aussi de nombreuses entreprises, villes ou régions attendent des dirigeants qu’ils prennent enfin acte des énormes bénéfices économiques, sociaux et démocratiques liés à une révolution énergétique et industrielle pro-climat. Alors que l’économie verte est en route, c’est au tour des chefs d’État et des négociateurs d’entendre ce changement profond de société. « 

 

Dernier billet vidéo envoyé dans la nuit de vendredi à samedi heure française, alors qu’à Lima il était décidé de prolonger les négociations. Une issue (de quelle qualité ?) est attendue pour l’après-midi de samedi (heure française).

Même pour un sujet on ne peut plus sérieux, impossible de ne pas avoir de matière pour faire un bêtisier au bout d’une semaine sous pression…

 Vendredi 12 décembre 2014

Le succès de Paris dépend de l’accord à Lima

On s’approche maintenant de la fin de la COP20. Alors qu’il est aujourd’hui clair que les négociateurs parviendront à trouver un accord à Lima, il demeure très important d’aller plus loin sur trois éléments clés : les grandes lignes du mandat de négociations pour Paris l’année prochaine, une décision claire de la plate-forme de Durban pour une action renforcée (ADP) sur les contributions nationales (INDCs) et un accord sur un programme de travail pré-2020 pour combler le fossé des émissions. Ce qui sera acté à Lima samedi au plus tard, nous dira à quoi ressemblera l’accord de Paris en décembre prochain.

Pour réussir le sommet de Paris dans un an il faut un bon accord à Lima maintenant

Pour réussir le sommet de Paris dans un an il faut un bon accord à Lima maintenant

Pour le texte de l’ADP (qui concerne le futur accord de Paris et qui devra être mis en place après 2020), les Verts demandent que les informations fournies dans les INDCs contiennent des engagements légaux ambitieux en matière d’atténuation et une clause de révision tous les 5 ans afin d’augmenter progressivement les efforts de réduction de la pollution au fur à mesure des avancées de la science. Il devra également contenir des règles claires en matière de « Surveillance, Notification et Vérification » (SNV) afin de pouvoir comparer et vérifier les engagements des différents pays. Enfin, il est essentiel que les plus gros émetteurs – les pays du G20 représentent environ 90% des émissions totales, présentent leurs plans avant mars de l’année prochaine.

Les efforts de réduction avant 2020 sont vitaux. Le travail effectué sous ce que l’on appelle communément le « Workstream 2 » manque d’ambition. Les Verts demandent qu’une évaluation sérieuse et fiable soit réalisée grâce à la mise sur pied d’un cadre commun de comptabilité capable de comparer les engagements, discuter l’équité et évaluer si les actions des pays sont suffisantes pour rester au dessous du seuil critique des 2°C de réchauffement. Le groupe appelle de nouveau l’UE à stopper progressivement et de façon définitive toute subvention aux énergies fossiles et à pousser pour plus d’efficacité énergétique. Cela permettra à cette dernière de réduire ces émissions de CO2 tout en encourageant les autres États à faire de même, et débloquer ainsi certains problèmes des négociations climat.

C’est à présent aux chefs des gouvernements de décider

C’est à présent aux chefs des gouvernements de décider

Cependant l’élément central qui permettrait véritablement de rassurer les pays les plus pauvres – et ainsi de dépasser la très ancienne opposition entre pays développés et ceux en voie de développement – est la question du financement climatique. C’est pour cette raison que les verts insistent autant sur la nécessité d’augmenter les contributions financiers du fond vert pour le climat. Cependant, si beaucoup de pays ont officiellement annoncé des montants, ceux ci sont ridicules par rapport à la promesse faite à Copenhague il y a… 5 ans.

Les plus grosses difficultés des négociations seraient bien plus rapidement surmontées si les pays les plus pauvres savaient exactement combien, comment et quand exactement ils obtiendraient cet argent. De plus, ils ont également besoin d’être certains que cette aide financière va perdurer après 2020. Sans ce soutien financier, davantage d’argent au fond vert pour le climat ainsi qu’une feuille de route claire concernant le financement climatique une fois l’accord de Paris ratifié, ces États ne seront pas en mesure de s’adapter aux effets du changements climatiques qui sont de plus en plus sévères ni de mettre en place des solutions leur permettant de se développer de manière verte. Ils ne peuvent donc pas s’engager sans cela. Une autre bonne raison pour éliminer progressivement tous soutiens financiers aux énergies fossiles et de les transférer à l’aide climatique !

Est ce que ce rendez-vous à Lima permettra d’assurer le succès des prochaines négociations onusiennes qui auront lieu à Paris l’an prochain? C’est à présent aux chefs des gouvernements de décider.

 

La négociation est dans le creux de la vague, il est temps de s’activer

Jeudi 11 décembre 2014

Lutter contre le dérèglement climatique, c’est aussi arrêter de subventionner les énergies du passé !

Aujourd’hui à Lima, alors que les textes en négociation peinent et ne répondent en aucun cas à l’urgence climatique qui nous fait face, certaines idées clés semblent tout de même recueillir l’unanimité. Ainsi, la nécessité d’éliminer progressivement et définitivement les énergies fossiles de nos économies n’est plus débattue entre les Parties, impossible d’imaginer cela il y a encore deux ans !

Pour ralentir le dérèglement climatique il faut laisser le pétrole non conventionnel dans le sol

Pour ralentir le dérèglement climatique il faut laisser le pétrole non conventionnel dans le sol

Le texte actuellement en négociation mentionne la nécessité d’une décarbonisation des économies mondiales à l’horizon 2050, avec un arrêt progressif des subventions aux énergies fossiles. Pour rappel en 2009, les leaders du G20 avaient convenu d’éliminer progressivement ces subventions aux combustibles fossiles, conscients des dégâts environnementaux, mais aussi sociaux et économiques d’un tel système. L’ère des énergies fossiles s’achève, et c’est tant mieux.

Selon le dernier rapport de CAN Europe sur ce sujet, présenté ici à Lima lors de la COP20, les 10 plus grandes économies européennes ont dépensé au moins 78 milliards d’euros dans la production d’énergies fossiles depuis 1999 !

De plus, au niveau mondial en 2012, les énergies fossiles ont coûté 544 milliards de dollars (Source : Agence internationale de l’énergie), alors que les énergies renouvelables ont été subventionnées à hauteur de 101 milliards de dollars. Autrement dit, pour chaque dollar qui va aux énergies renouvelables, six de plus sont dépensés pour soutenir les énergies fossiles !

photo8

Pour le moment les textes en négociation ne répondent en aucun cas à l’urgence climatique

Lima doit permettre d’intégrer, dans l’accord négocié, l’élimination progressive mais complète des subventions aux énergies fossiles, avec un transfert vers 100% d’énergie renouvelable. Et une fois de plus, l’Union européenne a un rôle clé à jouer, car c’est aux pays développés d’ouvrir le chemin de la décarbonisation.

Les écologistes encouragent donc les négociateurs à mettre sur pied une feuille de route concrète d’élimination progressive des subventions aux énergies sales dans nos économies européennes dès 2020, car il n’y a pas de temps à perdre si l’on souhaite parvenir à rester sous le seuil de réchauffement des 2°C et nous avons les moyens d’agir dès maintenant.

Redéfinir au plus vite, quelles énergies nous voulons soutenir et développer pour le bien-être de notre planète et de ses habitants dès aujourd’hui permettra aux plus gros émetteurs de CO2 d’entamer leur transition industrielle plus rapidement et avec un soutien financier fiable.

 

Il faut arrêter de subventionner les énergies du passé !

Il faut arrêter de subventionner les énergies du passé !

Mercredi 10 décembre 2014

Marche des Peuples pour le climat à Lima : Penser global, agir local et inversement !

Aujourd’hui, tous les voyants climatiques sont au rouge. Les rapports scientifiques se succèdent et confirment que nous approchons dramatiquement, mais sans ralentir, du point de basculement climatique de la planète : un réchauffement global de plus de 2° Celsius. À ce rythme, c’est plutôt une augmentation de 4° Celsius, voire à 6° Celsius, de la température d’ici la fin du siècle vers laquelle nous plongeons. Un cataclysme à l’échelle planétaire dont nous éprouvons les premières conséquences. Un crime contre l’humanité si nous n’agissons pas.

Avec Annabelle Jaeger, élue régionale en région PACA et Ronan Dantec, sénateur de Loire-Atlantique, trois élu-es écologistes à la Marche des Peuples pour le Climat.

Avec Annabelle Jaeger, élue régionale en région PACA et Ronan Dantec, sénateur de Loire-Atlantique, trois élu-es écologistes EELV à la Marche des Peuples pour le Climat.

En 2009 à Copenhague, l’opinion publique mondiale attendait des dirigeants qu’ils prennent le leadership de la lutte contre le dérèglement climatique. Aujourd’hui, les citoyens, de plus en plus d’entreprises, de villes, de régions attendent des dirigeants qu’ils prennent enfin acte des énormes bénéfices économiques, sociaux et démocratiques liés à une révolution énergétique et industrielle pro-climat. Tous se sont engagés sur la voie de la transition écologique en promouvant des projets écologiques progressistes et basés sur une prospérité partagée et respectueux de l’environnement : coopératives de l’énergie, parcs éoliens citoyen, mobilité bas carbone etc.

En septembre dernier, à l’occasion du Sommet Climat de Ban-Ki Moon, la plus grande marche citoyenne pour le climat de l’histoire s’est organisée dans les rues de New-York. Aujourd’hui, c’est à Lima que les citoyens et les écologistes se rassemblent de nouveau lors d’une Marche des Peuples pour le Climat , car leurs attentes sont grandes et leurs leaders politiques ne peuvent plus les ignorer.

 

Mardi 9 décembre 2014

Fonds vert pour le climat – Sans lui, il n’y aura pas d’accord global à Paris !

Où en sommes-nous du fonds vert et pourquoi il est indispensable à la réussite de cette conférence climat

Où en sommes-nous du fonds vert et pourquoi il est indispensable à la réussite de cette conférence climat

Le Fonds vert pour le climat, acté à Copenhague lors de la COP en 2009, a été conçu comme un réseau mondial assurant la plus grande partie du financement à des fins climatiques. Il s’agit d’un mécanisme de transfert financier qui devrait permettre de distribuer 100 milliards de dollars d’aide que les pays développés se sont engagés à mobiliser annuellement en faveur des pays en développement d’ici 2020. La moitié de ce budget servira à financer des mesures d’adaptation (comme par exemple des meilleurs mécanismes contre les inondations, des plans d’action contre les sécheresses..) et l’autre moitié servira à aider les pays en développement à réduire leurs émissions, en « décarbonisant » progressivement leurs infrastructures les plus polluantes.

Le mois dernier, la conférence des donateurs qui s’est tenue à Berlin a permis à de nouveaux gouvernements de s’engager financièrement via ce Fonds. C’est le cas de la Norvège, qui a annoncé il y a quelques jours qu’elle verserait 230 millions au Fonds vert pour le climat, une excellente nouvelle !

Rencontre et travail avec l'ONG Les Amis de la Terre (Europe)

Rencontre et travail avec l’ONG Les Amis de la Terre (Europe)

Ce Fonds frôle aujourd’hui les 10 milliards de dollars, ça ne suffit pas ! Il nous faut prendre conscience que derrière la question du financement climat, se cache un enjeu politique très fort qui détermine le niveau de confiance entre les différentes parties, essentielle pour la conclusion d’un accord global ambitieux à Paris l’année prochaine. Il nous faut donc un processus clair, transparent et généreux. Le minimum serait d’atteindre les 15 milliards de dollars avant la fin de l’année pour assurer la crédibilité de ce nouveau mécanisme et envoyer un signal fort aux futurs bénéficiaires. Aujourd’hui, les engagements financiers sont encore trop timides et le fonctionnement comporte beaucoup de zones d’ombres.

Un sommet, ce sont des dizaines de réunions de coordination avec les différents acteurs

Un sommet, ce sont des dizaines de réunions de coordination avec les différents acteurs

D’autre part, les Verts regrettent que l’Union européenne soit incapable de parler d’une seule voix, en mettant sur la table un une enveloppe financière européenne ambitieuse, plutôt que des engagements individuels fait par les Etats membres.

Enfin, nous exigeons que l’argent débloqué via le Fonds vert pour le climat serve à soutenir des projets verts et une transition énergétique durable dans les pays en développement  et surement pas des technologies thermiques alimentées au charbon ! La mise en place d’une « liste d’exclusion », comme demandé par les pays du sud il y a quelques mois, permettrait de s’assurer que l’ensemble des projets financés par le Fonds soit environnementalement et socialement justes.

C’est tous ces éléments réunis qui permettront de poser des bases de négociation fortes, ici, à Lima, afin de s’assurer que Paris soit un succès mondial, politique et climatique, nous permettant de limiter notre réchauffement climatique à un seuil vivable.

 

Lundi 8 décembre 2014

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La COP20 de Lima doit être plus qu’une répétition générale

Après un enthousiasme indéniable, des déclarations élogieuses et un matraquage médiatique vigoureux autour de l’accord entre la Chine et les États-Unis sur le climat, c’est l’heure de la douche froide : la perspective d’un accord à Paris en 2015 permettant de limiter le réchauffement en dessous du seuil critique des 2°C est plus qu’incertain. Lundi 1er décembre, a débuté la conférence des Parties (COP20) à Lima, Pérou, un nouveau cycle de négociation qui doit absolument prendre des décisions clés pour savoir si les engagements, comme par exemple ceux des États-Unis ou de la Chine, correspondent aux efforts nécessaires définis par les sciences climatiques.

La COP20 doit définir les contours et le contenu des contributions nationalement déterminées (INDC) – innovation linguistique créée à Varsovie pour éviter le mot « objectif »  – afin que ces engagements nationaux soient quantifiables en termes d’émissions, et qu’à terme, il soit donc possible de les vérifier, les surveiller, les déclarer et ainsi évaluer leur conformité face aux engagements préalablement pris.

Bas Eickhout  et Yannick Jadot représentent le groupe des députés européens écologistes à la conférence sur le climat de Lima

Bas Eickhout et Yannick Jadot représentent le groupe des députés européens écologistes à la conférence sur le climat de Lima

L’évaluation de la transparence et de la quantification des contributions envisagées est également essentielle pour assurer l’équité de ces financements, tant individuelle que collective. Inutile de dire que Lima devra mettre en place un outil sous la responsabilité des négociations onusiennes pour une telle évaluation en amont de Paris 2015 (COP21), afin de pousser pour plus d’ambition là où nécessaire.

La question de la finance internationale pour l’action climatique dans les pays en développement sera également fondamentale pour bâtir, non seulement la confiance vers un nouvel accord, mais aussi pour s’assurer que les actions nécessaires en matière d’adaptation et d’atténuation soient réelles. À Copenhague, les pays développés se sont engagés à mobiliser 100 milliards de dollars par année à l’horizon 2020, mais on ne sait toujours pas si, et comment, cet engagement va être honoré. Lima doit permettre de mettre sur pied une feuille de route concrète sur les engagements à l’horizon 2020, et poser les jalons d’un cadre précis et adéquat pour plus de financements climat pour Paris 2015.

La COP 20 devra également délivrée le projet de texte de négociation pour la dernière année – la précision avec laquelle ces grandes lignes seront définies sera un thermomètre politique des chances de conclure, ou non, un accord légalement contraignant à Paris.

Pour réussir la conférence de Paris en 2015, il faut que celle de Lima acte des avancées importantes

Pour réussir la conférence de Paris en 2015, il faut que celle de Lima acte des avancées importantes

Enfin, dernier point, mais non des moindres : si l’on souhaite que l’accord de Paris et les objectifs post-2020 permettent d’éviter la catastrophe climatique mondiale, la COP20 devra trouver des moyens de renforcer les efforts de réduction de nos émissions dès maintenant et plus rapidement, afin de fermer progressivement, et avant 2020, l’écart d’émissions1 aujourd’hui constaté (l’écart actuel annuel d’émissions à creuser est établi entre 8 et 12Gt CO2eq d’ici 2020 selon le Programme des Nations unies pour l’environnement (Pnue)). La réussite de la COP21 tient donc aussi en la capacité des Parties à réduire cet écart et à mettre en œuvre des actions de court terme pour le réduire, y compris en relevant leurs objectifs pour 2020. L’Union européenne pourrait retrouver son rôle de leader en ajustant par exemple l’objectif 2020 de son Protocole de Kyoto à un niveau adéquat aux législations déjà en vigueur, soit une réduction d’environ 25% de ses émissions domestiques par rapport à 1990.

Si l’on se place dans une perspective de maintien du réchauffement de la température du globe à 2°C, le monde a déjà consommé deux tiers de son « budget » carbone mondial disponible. Il nous reste 1000 gigatonnes, qui seront consommées en moins de 30 ans aux taux d’émissions actuelles. Chaque année de retard supplémentaire en matière de plafonnement des émissions globales nous approche de l’année où le monde devra être complétement neutre en carbone. Retarder l’action rendra notre lutte contre les émissions non seulement plus chère, mais aussi plus risquée.

Lundi soir Yannick Jadot modérais un diner débat organisé par la Fondation Heinrich  Böll sur la coopération entre l'Amérique Latine et l'Europe pour le climat

Lundi soir Yannick Jadot modérait un diner débat organisé par la Fondation Heinrich Böll sur la coopération entre l’Amérique Latine et l’Europe pour le climat

 

Vous pouvez retrouver ces billets de blog en anglais sur le site de la campagne des députés européens écologistes stopclimatechange.net représentés à Lima par Bas Eickhout et Yannick Jadot

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Conférence Un an avant Paris 2015 organisée par le groupe Les Verts/ALE au Parlement Européen http://www.yannickjadot.fr/2014/12/01/conference-un-an-avant-paris-2015-organisee-par-le-groupe-les-vertsale-au-parlement-europeen/ Mon, 01 Dec 2014 12:41:39 +0000 http://www.yannickjadot.fr/?p=10334 [caption id=\"attachment_10366\" align=\"alignnone\" width=\"200\"] Symboliquement, cette conférence se déroulait sur une péniche amarrée face à la tour Eiffel.[/caption] ...]]>
Symboliquement, cette conférence se déroulant sur une péniche amarrée face à la tour Eiffel.

Symboliquement, cette conférence se déroulait sur une péniche amarrée face à la tour Eiffel.

Le texte de cadrage de cette conférence dont l’intégralité est disponible en vidéo ci-dessous était le suivant :

Bas Eickhout, député européen des Pays-Bas, GroenLinks

Bas Eickhout, député européen des
Pays-Bas, GroenLinks

« Aujourd’hui, tous les voyants climatiques sont au rouge. Les rapports scientifiques se succèdent et confirment que nous approchons dramatiquement, mais sans ralentir, du point de basculement climatique de la planète : un réchauffement global de plus de 2° Celsius. À ce rythme, c’est plutôt une augmentation de 4° Celsius, voire à 6° Celsius, de la température d’ici la fin du siècle vers laquelle nous plongeons. Un cataclysme à l’échelle planétaire dont nous éprouvons les premières conséquences. Un crime contre l’humanité si nous n’agissons pas.

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Élu-es et représentant-es d’ONG, 150 personnes participaient à cette conférence

Paris ne peut, et ne doit pas ressembler à Copenhague. Ni dans les attentes, ni dans le processus de préparation, ni dans les mobilisations. L’Europe, qui a souvent occupé un rôle majeur dans la lutte contre le dérèglement climatique et dans la transition énergétique, aura de nouveau une place centrale dans ces négociations internationales.

A un an de Paris 2015, le Groupe des Verts au Parlement européen a souhaité réunir les acteurs qui joueront toute cette année un rôle majeur : la présidence française de la COP21, la présidence luxembourgeoise du Conseil européen, la Commission européenne, les acteurs économiques, les experts scientifiques, les collectivités territoriales et la société civile.

Benedek Javor, député européen hongrois.

Benedek Javor, député européen hongrois.

Cette conférence sera l’occasion de débattre des mobilisations française et européenne autour de la lutte contre le dérèglement climatique et ce serait un honneur de pouvoir vous compter parmi nous lors de cette conférence clé. »

Cette conférence Un an avant Paris 2015 s’est déroulée le vendredi 28 novembre 2014 sur une péniche située face à la tour Eiffel. Y intervenaient :

biodesinvites28novembre

Téléchargez la biographie détaillée des intervenants


M. Laurent Fabius, Ministre des Affaires étrangères, président de la COP21
Mme Carole Dieschbourg, Ministre de l’environnement luxembourgeoise, le Luxembourg assurant la présidence du Conseil de l’UE au second semestre 2015
M. Humberto Delgado Rosa, Directeur en charge de l’Intégration horizontale du climat, adaptation et technologies à faibles émissions de carbone, DG CLIMA, Commission européenne
M. Thomas Becker, Directeur général d’EWEA
Mme Valérie Masson-Delmotte, paléoclimatologue
M. Wendel Trio, Directeur de CAN Europe
M. Ronan Dantec, porte-parole climat de l’organisation mondiale des villes et Cités et Gouvernements Locaux Unis

Rebecca Harms, co-présidente du groupe Les Verts/ALE au Parlement Européen introduisait cette conférence conclue par Emmanuelle Cosse, secrétaire nationale d’Europe Écologie-Les Verts, et animée par Yannick Jadot, porte-parole du groupe Les Verts/ALE pour le Climat.

Version traduite en français

With untranslated english speakers

Voir la galerie de photos sur la page Facebook de Yannick Jadot

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Thomas Becker

Thomas Becker

Thomas Becker est le Directeur général de l’Association Européenne de l’énergie éolienne (EWEA) depuis avril 2013. De 2010 à 2013, Thomas Becker fut à la tête de l’usine de recyclage de pneus la plus grande du monde (Genan). Il a une grande expérience en matière de négociations internationales, ayant passé 26 ans au gouvernement danois où il a occupé diverses fonctions, souvent tournées vers l’international. De 2007 à 2011, Thomas Becker est Secrétaire permanent adjoint au Ministère danois du Climat et de l’Énergie, et devient, de 2005 à 2008, le négociateur européen à l’ONU sur les questions climatiques.

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Emmanuelle Cosse

Emmanuelle Cosse

Secrétaire nationale d’Europe Écologie – Les Verts depuis décembre 2013, Emmanuelle Cosse a enseigné le droit public avant de devenir journaliste en 2002. Juriste de formation, elle a collaboré notamment à Têtu, les Inrocks, et a été rédactrice en chef de Regards. Engagée dans la lutte contre le sida depuis 1992, elle fut la première présidente d’Act Up-Paris, entre 1999 et 2001. Toujours engagée dans ce domaine ainsi que dans des projets de lutte contre la précarité, elle participe au collectif Cette France-là, qui analyse les politiques migratoires en France. Après avoir rejoint Europe Écologie en septembre 2009, elle est élue conseillère régionale en 2010 et est vice-présidente de la région Ile-de-France, chargée du logement, de l’habitat, du renouvellement urbain et de l’action foncière.

Ronan Dantec

Ronan Dantec

Ronan Dantec

Élu sénateur de Loire-Atlantique en septembre 2011, Ronan Dantec est Vice-président de la commission du Développement durable, des Infrastructures, de l’Équipement et de l’Aménagement du territoire. Il est par ailleurs porte-parole de l’organisation mondiale Cités et Gouvernements Locaux Unis (CGLU) dans les négociations internationales sur le climat. En septembre 2013, à la demande du Premier ministre Jean-Marc Ayrault, et du ministre délégué au Développement Pascal Canfin, il remet avec Michel Delebarre, sénateur du Nord, un rapport intitulé « Les collectivités territoriales dans la perspective de Paris Climat 2015 : de l’acteur local au faciliteur global ».

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Humberto Delgado Rosa

Humberto Delgado Rosa

Depuis janvier 2012, Humberto Delgado Rosa est Directeur en charge de l’Intégration horizontale du climat, adaptation et technologies à faibles émissions de carbone à la DG Clima de la Commission européenne. De mars 2005 à juin 2011, il a été Secrétaire d’État chargé de l’environnement au Portugal. En 2007, il est le négociateur principal européen pour l’UE lors de la conférence de l’ONU sur le dérèglement climatique, le Portugal ayant alors la présidence du Conseil de l’UE.

Carole Dieschbourg

Carole Dieschbourg

Carole Dieschbourg

Carole Dieschbourg est Ministre de l’environnement luxembourgeoise, et assurera, pour le Luxembourg, la présidence du Conseil de l’UE au second semestre 2015. À la suite des élections législatives du 20 octobre 2013, cette dernière fait son entrée au gouvernement comme ministre de l’environnement dans le gouvernement de coalition entre le Parti démocratique (DP), le Parti ouvrier socialiste luxembourgeois (LSAP) et Les Verts (« déi gréng »). En 2007, elle publie le livre Die Mühlen des Müllerthals.

Laurent Fabius

Laurent Fabius

Laurent Fabius

Laurent Fabius est Ministre des Affaires étrangères et du Développement international français depuis le 16 mai 2012. Il a occupé diverses fonctions gouvernementales sous la présidence de François Mitterrand : Ministre du Budget de 1981 à 1983, puis de l’Industrie et de la Recherche de 1983 à 1984, il devient cette même année Premier Ministre, jusqu’en 1986. En 1988, il est élu président de l’Assemblée nationale, une fonction qu’il occupera jusqu’en 1992, année au cours de laquelle il deviendra le premier secrétaire du PS. Auteur de six ouvrages, il est spécialiste des questions économiques et financières, des affaires européennes, des relations internationales et également de peinture et de sculpture.

Rebecca Harms

Rebecca Harms

Rebecca Harms

Rebecca Harms est députée européenne Bündnis 90/Die Grünen depuis 2004, et co-présidente du groupe des Verts/ALE. Se battre contre le nucléaire a toujours été sa priorité, dans sa vie personnelle comme professionnelle. En 1994, elle est élue au parlement régional de Basse Saxe et devient, quatre ans plus tard, présidente du groupe parlementaire vert. En 2004, Rebecca Harms devient membre du Parlement européen où elle siège en qualité de co-présidente depuis 2009. Membre active du « Wendländische Filmcooperative » (une coopérative indépendante de films dans le Wendland), Rebecca Harms a participé à de nombreux documentaires.

Yannick Jadot

Yannick Jadot

Yannick Jadot

Yannick Jadot est depuis 2009 député européen (EELV) élu dans la circonscription de l’Ouest. En 2002, il rejoint Greenpeace France comme directeur des campagnes, et participe à plusieurs actions d’envergure. Il fut également un des fondateurs de l’Alliance pour la planète, rassemblement d’ONG écologistes créé en 2007 afin de peser sur les programmes environnementaux des candidat-e-s à la présidentielle. Durant le Grenelle de l’Environnement, il fut l’un des principaux négociateurs associatifs. Réélu au Parlement européen en mai dernier, il est Vice-Président de la commission du Commerce international et porte-parole des Verts/ALE sur le climat et siège également à a Commission de la pêche.

2014-11-ALE_COP21_PARIS-42Valérie Masson-Delmotte

Directrice de recherche CEA au Laboratoire des Sciences du Climat et de l’Environnement à Gif sur Yvette, ses recherches portent sur les changements climatiques passés. Elle a coordonné le chapitre associé pour le 5ème rapport du groupe 1 du GIEC et est également investie dans la diffusion des connaissances vers le grand public.

Wendel Trio

Wendel Trio

Wendel Trio

Wendel Trio est Directeur de CAN Europe, un réseau d’ONG sur le climat qu’il a rejoint en 2011. Avant cela, il a travaillé dans diverses ONG au niveau belge, européen et international, notamment à des postes à haute responsabilité à Greenpeace Belgique et Greenpeace International en qualité de Directeur international de l’Unité Politique et Business, et a ainsi influencé la position de Greenpeace au sein des négociations internationales. Wendel Trio coordonne aujourd’hui le travail de CAN Europe, et accorde une grande attention à l’intégration des différents volets de travail dans les négociations, s’assurant notamment du lien fait entre les politiques énergétiques et climatiques européennes et les négociations internationales sur le climat.

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Sommet européen et paquet climat-énergie : Hollande fera-t-il moins bien que Sarkozy ? http://www.yannickjadot.fr/2014/10/21/sommet-europeen-et-paquet-climat-energie-hollande-fera-t-il-moins-bien-que-sarkozy/ Tue, 21 Oct 2014 11:33:19 +0000 http://www.yannickjadot.fr/?p=10316 COMMUNIQUE DE PRESSE – Strasbourg, le 21 octobre 2014

Les 23 et 24 octobre prochains, se tient un Sommet européen dédié à la feuille de route européenne sur le climat et l’énergie. Dans la suite du paquet climat-énergie 2020 adopté sous présidence française en 2008, l’enjeu est de fixer des objectifs en matière de réduction des émissions de gaz à effet de serre (GES), de part des énergies renouvelables dans le mix énergétique et d’efficacité énergétique. Pour rappel, les objectifs retenus dans le paquet 2020 sont tous de 20%. Les objectifs proposés par la Commission européenne pour 2030 sont de 40% pour les émissions de GES, de 30% pour l’efficacité et de 27% pour les renouvelables.

Pour Yannick Jadot, député européen et porte-parole des Verts/ALE sur la COP21 : 

« Les objectifs retenus pour le paquet climat-énergie sont très insuffisants, tant en matière de lutte contre le dérèglement climatique que de transition énergétique. Malgré les discours, c’est bien un recul massif de l’ambition européenne qui est proposé. L’objectif indicatif de 27% d’énergies renouvelables, sans déclinaison par pays, est peut-être la pire nouvelle de ce paquet. Ce serait réduire de moitié l’ambition affichée pour la décennie 2020 par rapport à la décennie 2010, alors même que ces énergies sont devenues compétitives par rapport aux énergies fossiles et nucléaires. Un objectif d’au moins 30% d’énergies renouvelables générerait 600 000 emplois supplémentaires ! 

La France joue un jeu très ambigu dans cette négociation. Alors qu’elle vient d’adopter une loi nationale qui équivaut à des objectifs de 31% en matière d’efficacité et de 32% en matière de renouvelables à l’horizon 2030, elle s’inscrit malheureusement à l’échelle européenne dans la ligne médiocre de la Commission.

Le gouvernement utilise-t-il Bruxelles pour saboter ce qu’il a concédé à Paris sur la transition énergétique? Alors que le Président Hollande a pris la courageuse initiative d’accueillir en 2015 la grande Conférence internationale sur le climat, comment la France peut-elle concourir à réduire les ambitions climatiques et énergétiques européennes, si essentielles au succès de Paris 2015? Se pourrait-il que le gouvernement déconstruise à Bruxelles ce qu’il bâtit à Paris, redonnant là aux lobbys les plus conservateurs ce qu’il a offert ici à la société ? Alors que le Président Hollande a maintes fois répété son ambition pour une communauté européenne de l’énergie, articulant recherche et innovation, développement industriel, aménagement des territoires, création d’emplois et sécurité énergétique, tournera-t-il le dos à l’Allemagne et à ses appels du pied pour un leadership franco-allemand sur la transition énergétique ? Finalement, le Président Hollande portera-t-il pour le paquet énergie-climat 2030 une ambition inférieure à celle de son prédécesseur, Nicolas Sarkozy, pour le paquet 2020 ? »

]]> Sommet Climat de Ban Ki Moon – Pour que Paris 2015 ne ressemble en rien à Copenhague http://www.yannickjadot.fr/2014/09/23/sommet-climat-de-ban-ki-moon-pour-que-paris-2015-ne-ressemble-en-rien-a-copenhague/ Tue, 23 Sep 2014 09:30:22 +0000 http://www.yannickjadot.fr/?p=10241 COMMUNIQUÉ DE PRESSE – Bruxelles, 23 septembre 2014

Aujourd’hui mardi 23 septembre 2014, le Secrétaire général des Nations Unies Ban Ki-Moon, a invité les chefs d’États du monde entier à se réunir à New-York, dans l’espoir de donner un élan politique à des négociations climatiques toujours aussi difficiles.

Pour Yannick Jadot, eurodéputé EELV et porte-parole du groupe des Verts/ALE pour la COP21 :

« Le Sommet de Ban Ki Moon doit retentir comme un réveil de la diplomatie climatique sonnée par l’échec de la Conférence de Copenhague en 2009. Les chefs d’État et de gouvernement doivent s’engager sur des objectifs nationaux précis, contraignants, compatibles avec l’objectif de maintenir le réchauffement de la planète sous les 2 degrés Celsius. C’est aussi le coup d’envoi de la préparation de la Conférence de Paris en 2015.

Car il y a urgence: tous les voyants climatiques sont au rouge. Les rapports scientifiques se succèdent et confirment que nous approchons dramatiquement, mais sans ralentir, du point de basculement climatique de la planète : un réchauffement global de plus de 2° Celsius. Le rapport annuel de Global Estimates du Conseil norvégien pour les réfugiés publié mercredi dernier indique que 22 millions de personnes ont déjà dû fuir leur foyer pour des raisons climatiques en 2013 – trois fois plus que les réfugiés de guerre. Un cataclysme à l’échelle planétaire dont nous éprouvons les premières conséquences. Un crime contre l’humanité si nous n’agissons pas.

En 2009 à Copenhague, l’opinion publique mondiale attendait des dirigeants qu’ils prennent le leadership de la lutte contre le dérèglement climatique. Aujourd’hui, les citoyens, de plus en plus d’entreprises, de villes, de régions attendent des dirigeants qu’ils prennent enfin acte des énormes bénéfices économiques, sociaux et démocratiques liés à une révolution énergétique et industrielle pro-climat.

Dès octobre prochain, les dirigeants européens décideront de la nouvelle feuille de route climatique et énergétique de l’Europe. L’Europe doit montrer l’exemple. La France qui accueillera la conférence climatique de 2015 ne doit plus s’opposer à un objectif ambitieux en matière d’énergies renouvelables. Il est inconcevable que le Président Hollande promeuve à Paris une communauté européenne de l’énergie et, à Bruxelles, en sabote le contenu. »

 

En savoir plus :

Site de la campagne climat du groupe des Verts : stopclimatechange.net

Compte Twitter de la campagne climat du groupe des Verts au Parlement Européen

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Climat : l’inaction est aujourd’hui un crime contre l’humanité http://www.yannickjadot.fr/2014/09/17/climat-linaction-est-aujourdhui-un-crime-contre-lhumanite/ Wed, 17 Sep 2014 21:37:45 +0000 http://www.yannickjadot.fr/?p=10235 Climat : l'inaction est aujourd'hui un crime contre l'humanité. Intervention de Yannick Jadot au Parlement européen de Strasbourg le 16 septembre 2014 concernant le prochain sommet des Nations Unies sur le climat du 23 septembre 2014 à New York. ...]]>


Climat : l’inaction est aujourd’hui un crime contre l’humanité. Intervention de Yannick Jadot au Parlement européen de Strasbourg le 16 septembre 2014 concernant le prochain sommet des Nations Unies sur le climat du 23 septembre 2014 à New York.

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Le GIEC confirme : l’inaction en matière climatique est criminelle http://www.yannickjadot.fr/2014/03/29/le-giec-confirme-linaction-en-matiere-climatique-est-criminelle/ Sat, 29 Mar 2014 09:31:32 +0000 http://www.yannickjadot.fr/?p=10177 Aujourd’hui, le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) sort son nouveau rapport scientifique sur l’état de notre climat et les risques qui nous incombent si nous ne réduisons pas sérieusement nos émissions de gaz à effet de serre au cours des prochaines décennies1.Ce rapport analyse les incidences en cours et futures dans les domaines de l’eau, l’agriculture, la santé, des écosystèmes terrestres et marins, des infrastructures et la sécurité humaine en se basant sur des scénarios d’émissions non contrôlées de gaz à effet de serre.  Pour

Yannick Jadot, député européen EELV, coordinateur du Groupe des Verts sur le climat, ce dernier rapport confirme l’absolue nécessité et l’urgence d’agir si nous ne voulons pas subir les impacts dramatiques du dérèglement climatique.

 » Il y a quelques jours, l’Organisation météorologique mondiale indiquait officiellement que les nombreux phénomènes climatiques extrêmes vécus en 2013, depuis le dramatique typhon Haiyan aux Philippines à l’exceptionnelle canicule en Australie, en passant par les tempêtes et intempéries à répétition dans l’Ouest de la France, sont des indicateurs du réchauffement climatique provoqué par l’homme. C’est au tour du GIEC de prévoir le pire si nous n’agissons pas. Ce ne sont pas seulement des catastrophes météorologiques qui nous frapperont plus fréquemment et plus intensément. Ce sont des bouleversements structurels considérables qui sont à l’œuvre : réduction de la disponibilité en eau potable pour une part croissante de la population mondiale; chute des rendements agricoles alors que la population continue de croître, notamment en Afrique, entrainant davantage de famine et de pauvreté chez les populations les plus vulnérables du monde; migrations climatiques; modification très rapide des écosystèmes à laquelle beaucoup d’espèces végétales et animales ne parviendront pas à s’adapter; coûts économiques et sociaux exorbitants pour nos sociétés…

L’origine humaine du dérèglement climatique est démontrée. Nous en vivons dramatiquement les premières conséquences et savons la catastrophe qui nous attend si nous n’agissons pas. L’inaction est un crime contre l’humanité et la planète. La bonne nouvelle est que nous avons les moyens d’agir, de modérer le réchauffement sous le seuil fatidique des 2 degrés et, en partie, de nous adapter. Encore faut-il résister aux pressions des lobbies des énergies fossiles effrayés de perdre la manne financière énorme issue de notre addiction au pétrole. Nos gouvernements européens, trop sensibles à ces pressions, hésitent encore à s’engager résolument dans les économies et l’efficacité énergétique et dans les renouvelables. Toutes les études et l’action de pays, de régions, de villes, d’entreprises et de groupes de citoyens le prouvent pourtant: Engager la transition énergétique pour lutter contre le dérèglement climatique peut générer des millions d’emplois et des gains de pouvoir d’achat, crée des centaines de milliers de PME sur tous nos territoires, renforce notre sécurité énergétique. La France, qui accueillera en 2015 la grande conférence internationale sur le climat, doit cesser de tergiverser. Sa loi de transition énergétique et le paquet climat-énergie européen doivent être la traduction d’une responsabilité enfin assumée! 

1 NB : Un troisième rapport sur les sera publié le 12 avril prochain sur les moyens d’atténuer les effets du CC, et le Cinquième rapport d’évaluation du GIEC (AR5), rassemblant les rapports des différents groupes de travail, sera publié d’ici à la fin de 2014.

COMMUNIQUE DE PRESSE – Paris, le 29 mars 2014

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Le climat et les renouvelables, bouc-émissaires des lobbys énergétiques? http://www.yannickjadot.fr/2014/03/19/le-climat-et-les-renouvelables-bouc-emissaires-des-lobbys-energetiques/ Wed, 19 Mar 2014 11:06:51 +0000 http://www.yannickjadot.fr/?p=10160 Le 20 et le 21 mars prochain se tiendra le Sommet européen qui discutera le futur cadre réglementaire pour nos politiques énergétiques et climatiques, mieux connu sous le nom de « Paquet Énergie-Climat 2030 ».

L’eurodéputé écologiste Yannick JADOT, membre de la commission Énergie et Industrie du Parlement européen, insiste sur la nécessité d’une négociation à la hauteur des enjeux climatiques :

 » Aujourd’hui, les premiers effets du changement climatique se font ressentir dans toute l’Europe, et cette dernière semble découvrir les risques de sa dépendance et de son gaspillage énergétique. Nos politiques européennes doivent être à la hauteur des défis qui nous font face. Les propositions de la Commission européenne pour le Paquet Énergie-Climat à l’horizon 2030 de janvier dernier ne répondent pas à l’urgence climatique et témoignent même d’un recul d’ambition par rapport aux décisions prises en 2008 sur la transition énergétique.

Alors qu’un consensus semblait émerger depuis plusieurs années sur le couple efficacité énergétique-renouvelables comme piliers de la transition énergétique européenne, la Commission européenne a plié sous les coups de boutoir des lobbys des énergies fossiles et nucléaire! Cyniquement le Royaume-Uni et la Pologne instrumentalisent la crise ukrainienne pour imposer le gaz de schiste, coûteux et terriblement polluant. Ainsi, la Commission a mis en avant des objectifs édulcorés de 40% de réduction des émissions de gaz à effet de serre, un objectif pour les renouvelables à 27%, sans clé de répartition nationale – très en-dessous du potentiel fantastique de ce secteur et aucune réflexion sur le rôle de l’efficacité énergétique dans cette transition!

Ce Conseil doit symboliser la volonté des États membres de casser avec les logiques centralisées de l’énergie et une mainmise insupportables des lobbys sur nos futurs choix énergétiques et climatiques, et soutenir une véritable transition énergétique, citoyenne, génératrice d’emplois et protectrice de notre environnement!

Oui, le débat sur la politique en matière de climat et d’énergie post-2020 est difficile. Oui la peur d’une répercussion du coût des énergies non traditionnelles rend frileux et les industries craignent pour leur avenir. Mais cette peur est instrumentalisée et relève le plus souvent du mythe! Surtout elle masque tous les bénéfices attendus. À l’horizon 2030, les objectifs défendus par les Verts/ALE sont ambitieux et réalistes : plus de 45% pour les renouvelables et plus de 40% d’efficacité énergétique aiderait l’Europe à s’engager dans la transition énergétique, créant des millions d’emplois peu ou non délocalisables dans des centaines de milliers de PME.

N’oublions pas le rendez-vous de 2015 où la France accueillera la Conférence sur le Climat (COP21) qui doit aboutir sur un accord contraignant mondial de nos politiques climatiques. »

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Politique climatique et énergétique de l’UE : pour des objectifs ambitieux pour 2030 http://www.yannickjadot.fr/2014/02/05/politique-climatique-et-energetique-de-lue-pour-des-objectifs-ambitieux-pour-2030/ Wed, 05 Feb 2014 14:58:27 +0000 http://www.yannickjadot.fr/?p=10094 Mercredi 5 février 2014, le Parlement européen a adopté un rapport affirmant la position du Parlement dans le débat sur la politique climatique et énergétique de l’Union européenne pour 2030. Les Verts se félicitent de ce vote qui demande des objectifs contraignants et qui intervient quelques semaines seulement après que la Commission européenne ait présentée une proposition faible et inadaptée à l’urgence climatique.

Yannick Jadot, eurodéputé écologiste et rapporteur de ce dossier pour le groupe des Verts en Commission Énergie et Industrie, est rassuré :

 » Même si les objectifs climat et énergie retenus par le Parlement sont encore loin du nécessaire en matière climatique et du possible en matière énergétique, le signal envoyé aux gouvernements est clair et très important: l’Europe doit se doter d’un paquet climat-énergie avec trois objectifs contraignants, condition sine qua non de sa réussite. Cédant à la pression des Britanniques et des Polonais au lobby des énergies fossiles et nucléaire, la Commission européenne a présenté un paquet dont seul l’objectif climat serait contraignant à l’échelle des États-membres. Cette proposition, favorisée jusqu’ici par la frilosité de pays comme la France, marquerait la fin de la prétention européenne à assumer un leadership mondial en matière climatique et énergétique si elle était validée par le sommet européen du 20 mars. Elle engagerait très mal la conférence internationale sur le climat de Paris 2015 et constituerait également un recul dramatique de l’intégration européenne alors que l’Europe a tous les atouts pour exceller dans ce domaine. Le sommet franco-allemand du 19 février prochain doit marquer une ambition nouvelle et reprendre le principe des trois objectifs contraignants. « 

Sandrine Bélier, députée européenne et porte-parole Environnement du groupe des Verts/ALE, salue le message clair du Parlement :

 » Lors du prochain sommet européen de mars, les États membres devront impérativement suivre la voie tracée par le Parlement. Les enjeux environnementaux, sociaux et économiques imposent que l’Union européenne ne manque pas le coche de la révision de ses politiques climatiques et énergétiques. Seuls des objectifs ambitieux peuvent permettre de sortir l’Europe de la crise en favorisant une innovation et un emploi durables. Un manque d’ambition décrédibiliserait l’UE alors que celle-ci accueillera le prochain sommet international sur le climat à Paris en 2015. « 

Pour Michèle Rivasi, députée européenne et vice-Présidente du Groupe des Verts-ALE, l’égoïsme climatique européen n’est même pas dans son intérêt :

 » Certes il y a urgence à préserver notre climat mais nous avons aussi intérêt à protéger notre économie de notre dépendance aux énergies fossiles, et à ses coûts qui ne font que grimper. En douze ans, la facture énergétique de l’UE a été multipliée par 6 pour atteindre 488 milliards en 2011, soit 4% du PIB européen: nous importons actuellement la moitié de l’énergie fossile que nous consommons, et cette part pourrait passer à 70% d’ici 2030. Peut-on continuer encore longtemps comme cela? Non, et les gaz de schiste ne sont en aucun cas une solution à cette problématique. Il faut tout miser sur l’indépendance énergétique grâce au triptyque: sobriété, efficacité, renouvelables. La protection de notre climat est liée à la protection de notre économie: elle ne passera que par la réduction de notre dépendance aux énergies fossiles. « 

 

COMMUNIQUÉ DE PRESSE – Strasbourg, 5 février 2014

Vous trouverez également ci-dessous l’intervention de Yannick Jadot en plénière ainsi que la position des Verts sur le sujet.


Yannick Jadot sur les objectifs climatiques de… par EurodeputesEE

Position du groupe des Verts/Ale concernant « un cadre pour les politiques en matière de climat et d’énergie à l’horizon 2030 »

Le groupe des Verts/Ale

1.       prend acte avec inquiétude de la proposition de cadre d’action de l’Union européenne en matière de climat et d’énergie à l’horizon 2030 adoptée par la Commission le 22 janvier 2014; tient à faire observer que l’objectif proposé de réduction des émissions de gaz à effet de serre d’ici à 2030 revoit les ambitions à la baisse en ce sens qu’il n’offre qu’une chance sur deux de ne pas assister à un réchauffement climatique de plus de 2 °C et de ne pas subir les conséquences de changements climatiques dévastateurs; constate également que le cadre proposé marque un important retour en arrière par rapport à la politique énergétique à l’horizon 2020, en ce sens qu’il omet de préciser un objectif d’efficacité énergétique à atteindre d’ici à 2030 et se borne à faire état d’une volonté d’augmenter cette efficacité, sans imposer de dispositions contraignantes aux États membres en matière de sources d’énergie renouvelables, ce qui compromettra la confiance des investisseurs dans un secteur dans lequel l’Europe joue un rôle de premier plan;

2.       constate la forte mobilisation des citoyens en faveur de la protection du climat et de l’environnement, comme en atteste le fait que plus de 225 000 lettres sont parvenues au président Barroso; doute, à cet égard, de l’engagement du président Barroso à respecter les citoyens et l’environnement; demande instamment aux États membres de désigner de nouveaux commissaires qui écouteront l’opinion publique et les scientifiques, dont l’écrasante majorité plaide en faveur d’une meilleure protection du climat et de l’environnement;

3.       prie le Conseil européen d’adopter une stratégie plurielle fondée sur des politiques cohérentes, coordonnées et qui se complètent mutuellement et sur des objectifs contraignants ambitieux en matière de réduction des émissions de gaz à effet de serre, de sources d’énergie renouvelables et d’efficacité énergétique; demande à la Commission et aux États membres de tirer davantage profit des interactions entre ces trois axes, dès lors que ceux-ci constituent les moyens les plus indiqués pour atteindre les objectifs climatiques et énergétiques de l’Union à l’horizon 2030 avec un bon rapport coût-efficacité, pour rassurer les investisseurs et pour accroître et renforcer la compétitivité et la sécurité énergétique dans l’Union;

4.       prie le Conseil européen de fixer à l’Union l’objectif contraignant de réduire de 40 % d’ici à 2030 le volume d’énergie consommé sur son territoire en 2010; insiste sur le fait qu’il convient d’atteindre cet objectif au moyen d’objectifs nationaux contraignants adaptés à la situation et aux possibilités de chaque État membre;

5.       prie le Conseil européen de fixer à l’Union l’objectif contraignant de produire au moins 45 % du volume total d’énergie finale consommé à partir de sources d’énergie renouvelables d’ici à 2030; insiste sur le fait qu’il convient d’atteindre cet objectif au moyen d’objectifs nationaux contraignants adaptés à la situation et aux possibilités de chaque État membre;

6.       prie le Conseil européen de fixer à l’Union l’objectif contraignant de réduire, d’ici à 2030, les émissions réelles de gaz à effet de serre de 60 % par rapport aux niveaux de 1990, conformément à l’objectif de 2° C d’augmentation des températures déjà adopté; insiste sur le fait qu’il convient d’atteindre cet objectif au moyen d’objectifs nationaux contraignants adaptés à la situation et aux possibilités de chaque État membre;

7.       fait observer que le système européen d’échange de quotas d’émissions présente un important excédent de quotas qui est à l’origine d’un prix du CO2 bien inférieur au prix escompté au départ et qui empêche de fixer le prix de manière à inciter à la réduction des émissions et aux investissements dans des technologies durables; insiste sur le fait que cette situation pourrait conduire à une perte d’efficacité économique en ce sens qu’elle pourrait, notamment, contraindre au maintien de biens d’équipement émettant beaucoup de CO2 et accroître la consommation de charbon dans l’Union; demande une réforme structurelle immédiate afin de supprimer au plus vite l’excédent de quotas du système d’échange et une proposition de modification du pourcentage annuel de réduction linéaire de 1,74 % de manière à pouvoir atteindre l’objectif de réduction des émissions de CO2 d’ici à 2050 et l’objectif intermédiaire d’ici à 2030; déplore également les effets néfastes des compensations internationales et se félicite de ce que le recours aux compensations ne sera pas admis après 2020;

8.       fait observer que toutes les directives de l’Union applicables devront être révisées de manière à incorporer le cadre à l’horizon 2030; invite la Commission à présenter, pour le début de 2015, des propositions législatives, fondées sur la codécision, portant révision de la directive relative au système d’échange de quotas d’émissions, de la directive relative aux énergies renouvelables et de la décision relative à la répartition de l’effort;

9.       en vertu du principe de précaution et compte tenu des risques liés à la recherche et à l’extraction d’hydrocarbures non conventionnels (comme le gaz de schiste) et de leur incidence négative sur le climat, sur l’environnement et sur la santé, ainsi que des lacunes constatées dans la réglementation de l’Union concernant ces activités, que la Commission a décidé, sous la pression, de ne pas réglementer, prie instamment les autorités locales et régionales à n’autoriser ni la recherche ni l’extraction d’hydrocarbures non conventionnels dans l’Union, et enjoint aux États membres de s’abstenir de les empêcher de prendre de telles décisions;

10.     prend acte de l’importance de la comptabilisation de l’intégralité des émissions de CO2 prévue par la directive relative à la qualité des carburants afin de réduire le cycle de vie des émissions de gaz à effet de serre dues aux carburants utilisés pour le transport; souligne que la directive relative à la qualité des carburants peut jouer un rôle important pour promouvoir l’utilisation de carburants plus durables dans un cadre pour les politiques en matière de climat et d’énergie à l’horizon 2030;

 

 

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Climat et transition énergétique victimes de la contre-révolution conservatrice, fossile et fissile! http://www.yannickjadot.fr/2014/01/22/paquet-energie-climat-2030-le-climat-et-la-transition-energetique-victimes-de-la-contre-revolution-conservatrice-fossile-et-fissile/ Wed, 22 Jan 2014 12:26:50 +0000 http://www.yannickjadot.fr/?p=10053 Alors que la Commission européenne vient de publier son Livre Blanc sur le paquet climat et énergie à l’horizon 2030, l’eurodéputé écologiste Yannick JADOT, membre de la Commission Énergie et Industrie, s’inquiète:

« Le paquet climat-énergie présenté par la Commission européenne est très loin de ce que recommandent les scientifiques pour éviter la catastrophe climatique dont on subit déjà les prémices partout dans le monde. Ce n’est pas 40% mais au moins 60% de réduction des émissions de gaz à effet de serre qu’il faut faire d’ici 2030. De même, alors qu’un consensus semblait émerger depuis plusieurs années sur le couple efficacité énergétique-renouvelables comme piliers de la transition énergétique européenne, la Commission a plié sous les coups de boutoir des lobbys des énergies fossiles et nucléaires, y compris avec la complicité de certains Commissaires comme le Commissaire à l’énergie Oettinger. Ainsi, la proposition d’un objectif pour les renouvelables à 27%, sans clé de répartition nationale, est très en-dessous du potentiel fantastique de ce secteur, comme le démontre l’Allemagne, d’au moins 45% du mix énergétique à l’horizon 2030.

Enfin, l’absence d’objectif contraignant sur l’efficacité énergétique est la preuve la plus fragrante de la prise en otage de la Commission par les intérêts pétroliers et nucléaires: malgré les discours, le gaspillage de l’énergie reste la garantie des profits des grands groupes, au détriment du pouvoir d’achat des Européens et de notre sécurité énergétique. On attend beaucoup plus de la France que d’être dans le ventre mou de l’Europe en matière d’ambition climatique et de transition énergétique. »

Pour Claude TURMES, eurodéputé écologiste en charge de ce dossier :

« Cette nouvelle proposition ultra-diluée est une concession forte faite aux États membres comme l’Angleterre ou la Pologne; grands défenseurs des énergies fossiles comme le gaz de schiste, le charbon et le nucléaire. L’objectif « headline » pour les renouvelables de 27% tel qu’il est proposé pour 2030 est non seulement dépourvu d’ambition mais aussi présente-t-il une attaque frontale à l’architecture existante de la directive renouvelable qui a des objectifs contraignants au niveau européen et des États membres. Le président Barroso a repris littéralement l’approche de Cameron pour étouffer toute sécurité d’investissement dans les secteurs verts et propres aux dépens d’une relance économique. Ceci est en totale contradiction avec les propres analyses de la Commission qui soulignent les bénéfices clairs et nets des renouvelables sur l’emploi, la sécurité énergétique et la réduction des coûts d’importation pour les énergies fossiles. Il y a un soutien important de 10 États membres déjà favorables aux énergies renouvelables, ainsi que du Parlement européen qui a soutenu trois objectifs contraignants lors d’un vote il y a 2 semaines à peine. Ces gouvernements doivent redresser ce mauvais tir en amont du prochain sommet européen en mars ».

COMMUNIQUÉ DE PRESSE – Bruxelles, 22 janvier 2014

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