Le Syndicat Mixte des gorges du Gardon réunissait son comité, jeudi 26 février. Le vote du budget 2015 s’est déroulé sous la présidence de Christophe Cavard.

Avec 4,32 M€, le budget prévisionnel du Syndicat mixte des gorges du Gardon (SMGG) baisse de 15 % par rapport à celui de 2014. En ces temps délicats pour les finances publiques, c’est l’investissement qui tire le budget vers le bas : son budget connaît une baisse de 750 000 €, soit 33 % de moins.

Ce chiffre ne doit rien à une baisse d’activité mais plutôt à l’achèvement de projets lancés il y a quelques années. L’année 2015 est une année charnière, celle d’une forme d’aboutissement avant une nouvelle phase d’investissement qui suivra inévitablement la désignation par l’Unesco du territoire en Réserve de biosphère et l’obtention du label Grand Site de France pour le territoire au cours de l’année. Le budget du SMGG passe ainsi du conjoncturel au structurel, preuve en est la hausse du budget de fonctionnement de 4,6 % afin de financer les charges induites par l’aboutissement des projets.

Ainsi, la Maison du Grand Site accueillera les services techniques dès la fin mars et ouvrira ses portes au public en juin prochain. Rénové durant deux ans, le bâtiment passe de 250 à 600 m² et intègre un espace muséographique et pédagogique  pour une qualité d’accueil du public optimale. Un demi-poste viendra également compléter l’organigramme. Le schéma de circulations et de stationnements, lié justement au label Grand Site de France, prévoit la construction d’un parking à Russan et l’achat de terrains à Collias.

La désignation du territoire en Réserve de biosphère par l’Unesco nécessite également une ligne budgétaire de façon à assurer les missions de recherche et d’animation liées à cette nouvelle distinction.

Ces nouvelles missions ne font pas oublier au SMGG le cœur de son activité : il s’apprête ainsi, à titre d’exemple, à mettre en sécurité une grange à Dions, dont l’État lui a confié la gestion afin d’assurer la préservation d’une importante colonie de chauves-souris.

La baisse du budget d’investissement ne rime pas non plus avec inertie : la structure présidé par Christophe Cavard engagera cette année une première tranche de plus de 150 000 € afin de mener à bien la création d’une Maison de la rivière et du castor à Collias.

Le Syndicat mixte poursuivra également ses actions en faveur de la biodiversité dans le cadre du Life Terrains militaires, qui mobilisera cette année 333 000 €, ainsi qu’en animant l’opération Natura 2000 dans les garrigues de Lussan que le Pays d’Uzès lui a confié.

A retenir dans le budget 2015

• Budget général : baisse d’un peu plus de 650 000 €, soit 15 % de moins que le budget 2014, à 4,32 M€.
• Participation du Conseil général inchangée : 35 % du budget de fonctionnement (contre 39% en 2014) avec un peu plus de 720 000 €. Premier partenaire financier du SMGG.
• Participation des communes au budget de fonctionnement inchangée : 29 304 € au total, soit 1,4 % du budget de fonctionnement.

• Budget d’investissement en baisse de 33 %, à 2, 242 M€ (soit 750 000 € de moins)
  • Près de 140 000 € pour schéma de circulations et stationnements, dont aire de stationnement et cheminement autour Maison du Grand Site. Obtention label Grand Site de France attendu cette année ;
    
  • Lancement maîtrise d’œuvre pour la Maison de la rivière et du castor de Collias : 150 000 € crédités, avant-projet détaillé attendu pour septembre nécessaire au déblocage de 360 000 € de la part de l’Agence de l’Eau.
  • Life Terrains militaires : 333 000 € qui couvrent le débroussaillage mécanique de 90 hectares en vue d’une réouverture des milieux, réintroduction du petit gibier grâce à la construction de garennes à lapins en pierre sèche ;
  • Mise en sécurité d’une ancienne grange à Dions, acquise par l’Etat, qui abrite une importante colonie de chauves-souris (Murins à oreilles échancrées) : 60 000 € financés par l’État via les mesures compensatoires liées à la 2X2 voies de la RN 106. La Direction régionale de l’environnement, de l’aménagement et du logement (DREAL) en a confié la gestion au SMGG.

• Budget de fonctionnement en hausse de 4,6 % à 2,078 M€.
  • Projets structurants en cours : ouverture de la Maison du Grand site (qui passe de 250 à 600 m²) ;
  • Projet agro-environnemental et climatique « Garrigues et plaine entre Cèze et Gardon » qui élargit le champ d’intervention du SMGG (67 communes, plus de 100 000 hectares couverts. Objectif : 200 contrats en trois ans). Soit 48 0000 € financés à 80 % par FEADER et Etat ;
  • Entretien zones débroussaillées à Sanilhac-Sagriès (38 ha) ainsi qu’à Cabrières et Poulx (68 h) : 72 000 € autofinancés
  • Deuxième phase étude de faisabilité Parc naturel régional : 40 000 € financés pour moitié par la Région LR ;
  • Désignation Réserve de biosphère par l’Unesco et mise en route du programme afférent ;
  • Territoire d’intervention plus large pour les chargés de mission lié à opération Natura 2000 qui implique une hausse des crédits de 39 000 €. Une raison : communauté de communes du Pays d’Uzès abandonne le rôle d’animateur dans les garrigues de Lussan et a sollicité le SMGG. Moyen pour le SMGG de renforcer sa stabilité financière puisque les opérations, réalisées en régie, sont financées par l’État et l’UE à hauteur de 80 %.
  • Life Terrains militaires : 45 000 € en fonctionnement en 2015 financés à 98 % par l’UE et le ministère de la Défense.
  • Mise en place d’une politique culturelle : participation au Festival du conte + évènementiels, notamment liés à l’inauguration de la Maison du Grand Site au mois de juin.

Réserve de biosphère : le Syndicat des gorges du Gardon félicité pour la qualité de son dossier

Président du Syndicat mixte des gorges du Gardon (SMGG), Christophe Cavard est allé présenter devant le comité Man and biosphere France (Mab France*) le dossier de candidature au label Réserve de biosphère de l’Unesco, en compagnie du directeur du SMGG, de sa directrice adjointe et des rédacteurs du dossier.

L’accueil des chercheurs qui composent le comité a été des plus chaleureux.

Deux intervenants extérieurs au comité étaient chargés d’une relecture approfondie : Jean-Marc Barbier, ingénieur de recherche à l’Inra de Montpellier responsable de l’équipe Spacto (système de production agricole et changements techniques et organisationnels) ; et Christophe Le Page, scientifique au Cirad (centre de coopération internationale en recherche agronomique pour le développement).

Jean-Marc Barbier a trouvé « tout ce qu’il cherchait ou presque » au fil du dossier, « notamment une qualité de documentation excellente ». Ses quelques remarques ont porté sur le volet agricole, sa spécialité, et la possibilité d’articuler la recherche à mener dans toute Réserve de biosphère avec l’agriculture locale. Il a ainsi donné des pistes sur la dynamique à enclencher une fois le territoire labellisé.

Christophe Le Page, après avoir félicité le SMGG, a été interpelé par l’importance relative donnée aux cœurs de villages au sein de la Réserve. Il s’est ensuite interrogé sur l’éventuelle poursuite des démarches participatives au-delà de l’obtention du label. Enfin, du point de vue de la recherche, il a jugé opportun d’impliquer plus intensément l’Ecole des mines d’Alès au comité scientifique qui sera mobilisé une fois le label obtenu.

Au final, le comité Mab a vanté les mérites du dossier pour lequel de petites corrections seront à effectuer à la marge avant le transfert, en septembre prochain, à l’Unesco.

Lancée en 2009, la labellisation Réserve de biosphère pour les gorges du Gardon est sur le point d’aboutir.

Voir le projet  réserve de biosphère Gorges du Gardon

(*) : Le comité Mab France est le premier filtre avant l’obtention du label Réserve de biosphère. Il suggère quelques éventuelles corrections au dossier. Puis celui-ci est transféré en septembre à un comité consultatif avant d’utiliser la voie diplomatique pour être confié au conseil international qui valide, ou pas, la candidature et attribue le label. Cette dernière étape aura lieu au printemps prochain.