Vendredi 25 novembre, Albert Chennouf et Christophe Cavard ont accueilli le Président de la République venu à Manduel rendre hommage au caporal-chef Abel Chennouf, assassiné par Mohammed Merah à Montauban le 15 mars 2012.
C’est la famille d’Abel Chennouf, installée à Manduel, qui a, la première, alerté Christophe Cavard sur le traitement des victimes et des familles des victimes du terrorisme, et sur les zones d’ombre du parcours de Mohammed Merah, « suivi » par les services de renseignements français. Cette interpellation a débouchée sur la création d’une commission d’enquête parlementaire demandée par les députés écologistes. Cette commission d’enquête sur « le fonctionnement des services de renseignement français dans le suivi et la surveillance des mouvements radicaux armés« , présidée par Christophe Cavard, rendra son rapport en juin 2013.
Ce premier travail, co-écrit avec Jean-Jacques Urvoas, alors président de la commission des lois à l’Assemblée Nationale, amènera Christophe Cavard a investir un sujet plutôt éloigné de ses travaux législatifs : l’insertion, l’économie sociale et solidaire, la biodiversité. Seul député écologiste investi dans ces travaux sur le terrorisme, il sera amené à siéger dans deux autres commissions d’enquête parlementaire sur le sujet : la commission formée fin 2014 sur « la surveillance des filières et des individus djihadistes« , et la commission formée fin 2015 « relative aux moyens mis en œuvre par l’État pour lutter contre le terrorisme depuis le 7 janvier 2015« .
Durant ces trois années de travaux, marquées par des attaques terroristes sans précédent, et la persistance d’une menace inédite, il s’est attaché à comprendre les moyens de lutte, la menace radicale, et, aussi, a peser pour que les volets de la prévention de la radicalisation soient traitées avec la même force que les volets de la sécurité immédiate, ainsi qu’à rappeler incessamment le rôle de l’État dans la prise en charge des victimes et de leurs familles.
Que le Président de la République vienne se recueillir devant la stèle dressée en hommage à Abel Chennouf à Manduel est un acte fort de reconnaissance de ce rôle de l’État auprès des victimes du terrorisme.

^{Le président François Hollande vient se recueillir devant la stèle du caporal-chef Abel Chennouf à Manduel lors de son déplacement à Nîmes}

_{Crédits photos : © Présidence de la République / Nathalie Bauer}

Sollicité par Catherine Bernie-Boissard, conseillère municipale de Nîmes, sur cette question, Christophe Cavard a interrogé mardi 14 juin le secrétaire d’État aux Transports sur l’injonction qu’il a fait peser sur le Préfet du Gard pour accélérer le processus d’une gare LGV pourtant contestée, et toujours en débat.

« Madame la Ministre, Monsieur le secrétaire d’État,

Le dernier comité de suivi du contournement LGV Nîmes-Montpellier s’est tenu fin mai 2016 et a acté la réalisation de la gare LGV pourtant contestée de Manduel, au nom de deux raisons :

– Le projet de Manduel est « jumelé » à celui de la Mogère à Montpellier
– Les scénarios alternatifs présentés par la SNCF sont tous plus chers que le scénario de construction d’une nouvelle gare.

Ces motivations sont toutes deux sujets à caution.

• La gare de la Mogère est, elle aussi, très contestée. Les deux projets sont d’ailleurs actuellement au cœur d’une discussion initiée par le Conseil Régional, « Les états généraux du rail », discussion en cours et qui n’a pas livrée ses conclusions, loin de là. Il est donc faux de dire que la Gare de Manduel est nécessaire parce qu’elle serait le pendant nîmois du projet montpelliérain.
• Second point, les scénarios présentés par la SNCF présentent comme moins onéreux le projet de Manduel pour la seule et simple raison que les projets alternatifs reportent sur les seules collectivités locales les coûts du raccordement de cette gare ex-urbanisée : sur le département pour la route à créer, sur la région pour la jonction TER, sans compter la perte de très bonnes terres agricoles que nous pourrions aussi chiffrer et mettre dans le bilan coûts-avantages.

Cette soudaine accélération de ce dossier ne semble faire suite qu’à l’injonction que vous avez faite au Préfet du Gard, par un courrier de fin avril, de faire aboutir au plus vite ce dossier, faisant fi des doutes légitimes des collectivités  locales, et d’une contestation forte de ces projets inutiles qui mettront fin aux dessertes TGV des villes-centre. Au moment où les finances des collectivités territoriales subissent des baisses de dotation dangereuses, est-il vraiment du rôle du secrétaire d’État d’empiéter sur les compétences des collectivités,  de couper court à un débat démocratique initié par la présidente socialiste de la Région Carole Delga, et d’aggraver de surcroît les charges financières qui pèseront sur la région et sur le département du Gard ? »

La question, la réponse du secrétaire d’État et la réponse de Christophe Cavard dans la vidéo ci-dessous :

Je me réjouis que la Gare de Manduel, comme celle de la Mogère à Montpellier, soit de nouveau en débat.

La gare de Manduel est un projet du XX° siècle, dépassé. Les gares excentrées, ex-urbanisées, construites à la fin des années 90 le long des tracés TGV, sont des erreurs, qui n’ont eu comme seule utilité d’engloutir des millions d’euros publics, au profit d’aménageurs qui peinent le plus souvent à commercialiser les surfaces de bureaux dont la gare était le prétexte.

Manduel n’échappe pas à cette règle. Pour être efficace, le TGV doit s’arrêter dans les gares de centre-ville, et se connecter immédiatement au réseau TER et aux transports urbains existants. Ce sera d’autant plus facile demain que l’essentiel du frêt ferroviaire qui encombre les lignes sera détourné sur le contournement Nimes-Montpellier.

Au lieu de ça, le projet de Manduel, implanté sur des terres agricoles riches qu’il faut savoir préserver, nécessitera des investissements en propres, des raccordements de transports en site propre, et des kilomètres de bitume dans lesquels le département est prêt à investir à hauteur de 55 M€ pour relier cette future gare inutile, alors qu’il clame de partout qu’il n’a plus d’argent. Et pour les voyageurs, le trajet sera, au final, plus long, compte-tenu des temps de transports jusqu’à la gare. Aberrant !

La région a plus que raison de suspendre ce projet et de le mettre en débat. Il est plus que temps d’arrêter les projets inutiles et de choisir la voie de la raison écologique.