Mercredi 26 mai, une séance était réservée aux questions des députés sur la politique de l’Emploi. Pour le groupe écologiste, Christophe Cavard a interrogé la Ministre du Travail, de l’Emploi, de la Formation Professionnelle et du Dialogue Social. Retrouvez le texte de la question et la séance en vidéo ici.
Madame la Ministre,
Le compte personnel de formation est entré en vigueur le 1er janvier 2015. À la fin de l’année près de 2 millions 300 000 personnes avaient activé leur compte et 208 000 dossiers de formations étaient validés. Avec le projet de loi « visant à instituer de nouvelles libertés et de nouvelles protections pour les entreprises et les actifs », et dans la continuité de nos travaux pour la sécurisation des parcours professionnels, nous allons créer le compte personnel d’activité.
Il s’agit d’attacher des droits, certains existants, d’autres nouveaux, aux personnes, et non plus au contrat ou au statut.
Il s’agit également de valoriser l’activité, non pas uniquement salariée, de chaque personne. Qu’il s’agisse d’engagement bénévole associatif, d’activités socialement utiles, ou de différentes expériences acquises dans la vie.
Le compte personnel de formation fraichement créé sera intégré au CPA, qui sera également constitué du compte personnel de prévention de la pénibilité, et du compte d’engagement citoyen. Il faudra que le compte épargne temps soit également intégré au CPA.
Pour ce qui est de l’accès au CPF, il reste quelques points à améliorer afin qu’il soit utilisé par le plus grand nombre de personnes en fonction de ses aspirations ou de ses besoins. Qui ne sont pas les mêmes selon la situation de chacun.
Le premier point concerne les listes de formation éligibles.
Dans le cadre des politiques d’accès ou de préservation de l’emploi, il est nécessaire d’élargir les listes car toutes les formations diplômantes, qualifiantes ou certifiantes existantes n’y figurent pas à l’heure actuelle.
Le second point concerne l’amélioration de l’accès à la formation pour les personnes les moins qualifiées.
Le troisième point est notre préoccupation envers les demandeurs d’emploi, en priorité la aussi pour ceux d’entre eux qui sont les moins qualifiés.
Pour ces personnes, le droit à la formation grâce au CPF doit être accessible le plus vite possible et à la hauteur de leurs besoins. Il s’agirait par exemple de leur permettre d’atteindre le plafond d’heures prévu de façon plus rapide.
Madame la Ministre, nous devons accroître les mesures pour faciliter l’accès aux droits aux personnes les plus en difficulté, et particulièrement l’accès à la formation des demandeurs d’emploi. Que proposez-vous, dans le cadre de la mise en œuvre du futur CPA, pour y parvenir ?
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Le texte prévoit que l’autorité territoriale ou le Centre de Gestion de la Fonction Publique Territoriale peut demander au Ministre chargé du Travail de lui assurer le concours des agents des services de l’inspection du travail, soit pour des missions permanentes, soit pour des interventions temporaires. Malgré ce libellé, de large interprétation, la Direction Régionale des Entreprises, de la Concurrence, de la Consommation, du Travail et de l’Emploi renvoie courtoisement à une interprétation restrictive portant sur une situation de danger grave et imminent sur la façon de la faire cesser. Ceci pose une difficulté de fond dans la mesure où ni les médecins de la médecine préventive, ni les agents chargés de la fonction d’inspection en charge de la question de la santé et de la sécurité au travail dans les collectivités, ni les membres des CHSCT n’ont de pouvoir de coercition à même de mettre un terme à une situation dégradée pouvant présenter un danger pour la santé morale et psychique d’un agent de la fonction publique territoriale.
Aussi, quelle interprétation doit-elle être faite de ce texte, et quels sont les moyens qui peuvent être mis en œuvre pour remédier à ce qui peut apparaître comme un vide juridique dans ce domaine?
]]>Lors de la création du taux de 7%, l’objectif du législateur était clairement de ne pas augmenter le taux de TVA sur les dépenses de nourriture engagées par ces 25.000 établissements et services, qui hébergent près d’un million d’usagers sur l’ensemble du territoire national.
La plupart de ces établissements ne récupèrent pas la TVA et toute hausse entraînerait pour eux des coûts insupportables susceptibles de mettre en péril le maintien de leur activité.
Aussi, afin d’apporter de la sécurité juridique et financière aux acteurs de ce secteur, à leurs publics fragiles ainsi qu’à leurs partenaires, il le prie de bien vouloir confirmer le maintien du taux réduit de TVA par les prestataires de restauration collective aux établissements sociaux et médico-sociaux.
]]>Question publiée au JO le : 18/03/2014 page : 2504 Réponse publiée au JO le : 20/05/2014 page : 4026 |
Texte de la questionM. Christophe Cavard attire l’attention de Stéphane LE FOLL sur le référé n° 66 580 de la Cour des Comptes, remis au Premier Ministre, le premier Août 2013.
L’une des recommandations que la Cour des Compte met en avant les CDCEA (Commissions Départementales de Consommation des Espaces Agricoles). Elle précise que « ces commissions apparaissent comme un instrument adapté de la lutte contre l’artificialisation » des sols. Selon elle, « il revient cependant aux élus locaux et aux préfets de tenir compte de leurs avis ».
Les CDCEA ne disposent, en effet, que d’un avis consultatif, excepté dans les DOM où la LMAP de 2010 les a dotées d’un avis décisionnel. Appliqué depuis 2012, cet avis décisionnel ultra-marin montre déjà des effets positifs, en terme de maitrise foncière comme en terme de qualité de dialogue entre les élus locaux, les services d’État et les personnes publiques associées dans l’élaboration des documents d’urbanisme.
Le projet de Loi d’Avenir pour l’Agriculture, l’Alimentation et la Forêt (LAAAF), n’envisage l’avis conforme des CDCEA (devenues CDPENAF dans le texte de loi : Commissions Départementales de Préservation des Espaces Naturels, Agricoles et Forestiers) que de façon très limitée. Cela est uniquement proposé lorsqu’un projet « a pour conséquence une réduction substantielle des surfaces affectées à des productions bénéficiant d’une appellation d’origine protégée ou porte, dans des conditions définies par décret, une atteinte substantielle aux conditions de production de l’appellation ». Si elle était adoptée en l’état, une telle mesure ne concernerait que quelques dizaines ou centaines d’hectares par an au maximum. Elle ne peut donc constituer une réponse satisfaisante face à la l’ampleur de l’artificialisation de notre territoire agricole national (78 000 ha en moyenne par an).
M. Christophe Cavard demande donc à Stéphane LE FOLL si il envisage d’élargir cet avis décisionnel des CDCEA à l’ensemble des espaces à vocation ou à usage agricole.
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* ** Texte de la réponseLa portée des avis donnés par la commission départementale de la consommation des espaces agricoles, qui devient la commission départementale de préservation des espaces naturels, agricoles et forestiers dans le projet de loi d’avenir pour l’agriculture, l’alimentation et la forêt, a fait l’objet de nombreux amendements de parlementaires des deux assemblées en première lecture du projet de loi. Ces amendements répondaient à des objectifs contradictoires, destinés soit à renforcer, soit à réduire l’effet des avis donnés par cette commission. La proposition de disposition consistant à imposer un avis favorable de la commission, en particulier sur les documents d’urbanisme, renforcerait considérablement son pouvoir en métropole. Etant donné la transversalité des objectifs des documents d’urbanisme, tels que mentionnés à l’article L. 121-1 du code de l’urbanisme et dont la préservation des espaces affectés aux activités agricoles est une composante, il importe dans un souci d’équilibre de réserver l’avis conforme de ladite commission aux enjeux les plus forts tels que prévus dans le projet de loi (appellation d’origine protégée). Les enjeux dans les départements d’Outre-mer ne sont pas comparables à ceux de la métropole (caractère insulaire, espaces limités, littoral, biodiversité remarquable notamment) et justifient également un avis favorable de cette commission. Enfin, la portée de l’avis de la commission est susceptible d’évoluer en fonction des dispositions qui seront adoptées au cours de la seconde lecture du projet de loi.
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Christophe Cavard attire l’attention de Stéphane Lefoll sur l’étude « Vers des agricultures à haute performance, Vol.1 – Analyse des performances de l’agriculture biologique », réalisée après un appel d’offre par l’INRA pour le Commissariat Général à la Stratégie et à la Prospective.
Lorsque le rapport du groupe de travail de l’INRA a été rendu, son contenu, comme sa synthèse, ont été immédiatement remis en cause. Plus d’une centaine de scientifiques issus de divers instituts (INRA, CNRS, INSERM, IRSTEA, IRD, universités, grandes écoles d’agronomie, etc.) et professionnels demandent le retrait de ce rapport, du fait de ses fortes limites analytiques et méthodologiques. Les professionnels de la filière ont également vivement réagi.
Christophe Cavard souligne que s’il ne lui appartient pas de se prononcer sur le contenu scientifique du rapport, il prend acte de la contestation sans précédent à laquelle ce rapport donne lieu dans la communauté académique. De plus, Christophe Cavard s’étonne des conclusions particulièrement négatives et partisanes que ce rapport formule sur l’agriculture biologique française. Par exemple, il est préoccupant qu’il ne prenne pas en compte les effets bénéfiques pour la santé des agriculteurs et des consommateurs de la non utilisation de pesticides de synthèse par l’agriculture biologique. De même, l’étude préconise d’autoriser les traitements herbicides, alors que le fondement même de l’agriculture biologique repose sur une interdiction de produits chimiques de synthèse.
Christophe Cavard demande au Ministre de l’agriculture s’il envisage de retirer cette publication et de demander une expertise scientifique collective, comprenant notamment le Conseil Scientifique de l’Agriculture Biologique, afin de rectifier le manque évident de pluralité et concertation. Christophe Cavard interroge le Ministre de l’agriculture sur les suites qu’il envisage de donner, en termes de politique publique, aux recommandations inquiétantes de ce rapport, alors que le Programme Ambition bio 2017 va être lancé.
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Texte de la réponse
La portée des avis donnés par la commission départementale de la consommation des espaces agricoles, qui devient la commission départementale de préservation des espaces naturels, agricoles et forestiers dans le projet de loi d’avenir pour l’agriculture, l’alimentation et la forêt, a fait l’objet de nombreux amendements de parlementaires des deux assemblées en première lecture du projet de loi. Ces amendements répondaient à des objectifs contradictoires, destinés soit à renforcer, soit à réduire l’effet des avis donnés par cette commission. La proposition de disposition consistant à imposer un avis favorable de la commission, en particulier sur les documents d’urbanisme, renforcerait considérablement son pouvoir en métropole. Etant donné la transversalité des objectifs des documents d’urbanisme, tels que mentionnés à l’article L. 121-1 du code de l’urbanisme et dont la préservation des espaces affectés aux activités agricoles est une composante, il importe dans un souci d’équilibre de réserver l’avis conforme de ladite commission aux enjeux les plus
forts tels que prévus dans le projet de loi (appellation d’origine protégée). Les enjeux dans les départements d’Outre-mer ne sont pas comparables à ceux de la métropole (caractère insulaire, espaces limités, littoral, biodiversité remarquable notamment) et justifient également un avis favorable de cette commission. Enfin, la portée de l’avis de la commission est susceptible d’évoluer en fonction des dispositions qui seront adoptées au cours de la seconde lecture du projet de loi.
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