Energie – André Gattolin – sénateur http://andregattolin.eelv.fr sénateur écologiste des Hauts-de-Seine Fri, 21 Jul 2017 16:09:10 +0200 fr-FR hourly 1 Dessous des cartes consacré à l’Arctique http://andregattolin.eelv.fr/dessous-des-cartes-consacre-a-larctique/ http://andregattolin.eelv.fr/dessous-des-cartes-consacre-a-larctique/#respond Sun, 14 Dec 2014 09:43:39 +0000 http://andregattolin.eelv.fr/?p=3740 Le dernier Dessous des cartes était consacré à l’Arctique. À noter que le premier rapport d'André Gattolin consacré à la région - Arctique : Préoccupations européennes pour un enjeu global - est cité en fin d’émission comme référence biographique. C’est le propre fils de Paul-Émile Victor qui produit et présente cette émission, ce qui \"embellit\" encore - de manière symbolique - cette allusion. ...]]>

Le dernier Dessous des cartes était consacré à l’Arctique.

À noter que le premier rapport d’André Gattolin consacré à la région – Arctique : Préoccupations européennes pour un enjeu global – est cité en fin d’émission comme référence biographique. C’est le propre fils de Paul-Émile Victor qui produit et présente cette émission, ce qui « embellit » encore – de manière symbolique – cette allusion.

 

Résumé sur le site de cet incontournable rendez-vous d’Arte : “L’Arctique était le bout du monde. Le réchauffement climatique va-t-il le placer au centre des préoccupations géopolitiques ? Pétrole, gaz, terres rares, les convoitises sont nombreuses. Quelles menaces cela fait-il peser sur le monde polaire ? Le Dessous des Cartes s’intéresse à cette région située aux marges du planisphère.”

]]>
http://andregattolin.eelv.fr/dessous-des-cartes-consacre-a-larctique/feed/ 0
Le Groenland, un carrefour entre l’Europe et l’Arctique ? http://andregattolin.eelv.fr/le-groenland-un-carrefour-entre-leurope-et-larctique/ http://andregattolin.eelv.fr/le-groenland-un-carrefour-entre-leurope-et-larctique/#respond Sat, 13 Dec 2014 10:26:00 +0000 http://andregattolin.eelv.fr/?p=3737 C’est sous le titre Le Groenland, un carrefour entre l’Europe et l’Arctique ? que le rapport d'André Gattolin vient d’être publié. Il sera disponible en version papier dès ce lundi, et est d’ores et déjà consultable ou téléchargeable en ligne sur le site du Sénat. ...]]>

C’est sous le titre Le Groenland, un carrefour entre l’Europe et l’Arctique ? que le rapport d’André Gattolin vient d’être publié. Il sera disponible en version papier dès ce lundi, et est d’ores et déjà consultable ou téléchargeable en ligne sur le site du Sénat.

Évolution du Groenland depuis 1979 et l’introduction du Home Rule (c’est-à-dire les débuts de son autonomie), analyse du pays et de sa place dans l’Arctique, relations passées, actuelles et futures avec l’Union européenne sont notamment au sommaire.

Pays fascinant et territoire hautement stratégique, le Groenland est au cœur des transformations qui touchent actuellement l’Arctique – et qui concernent, au-delà du cercle polaire, la planète dans son ensemble. Le nord constitue également un impensé majeur de l’Union européenne – qui ne réfléchit que depuis peu aux politiques qui peuvent être les siennes dans cette région, alors qu’elle travaille depuis bien plus longtemps sur ses franges est et sud. Une réflexion spécifique dans laquelle ce rapport s’inscrit pleinement.

]]>
http://andregattolin.eelv.fr/le-groenland-un-carrefour-entre-leurope-et-larctique/feed/ 0
André Gattolin invité de 24h Sénat pour évoquer son rapport sur le Groenland http://andregattolin.eelv.fr/andre-gattolin-invite-de-24h-senat-pour-evoquer-son-rapport-sur-le-groenland/ http://andregattolin.eelv.fr/andre-gattolin-invite-de-24h-senat-pour-evoquer-son-rapport-sur-le-groenland/#respond Thu, 04 Dec 2014 11:50:20 +0000 http://andregattolin.eelv.fr/?p=3692 André Gattolin était l'invité de 24h Sénat ce mercredi 3 décembre pour évoquer la situation du Groenland et le rapport qu'il y a consacré dans le cadre d'une mission décidée par la commission des Affaires européennes du Sénat. La séquence débute à 6'44. Au programme : la question de l'indépendance et donc de l'autonomie financière, les risques climatiques et environnementaux, les possibilités de diversification économique. ...]]>

André Gattolin était l’invité de 24h Sénat ce mercredi 3 décembre pour évoquer la situation du Groenland et le rapport qu’il y a consacré dans le cadre d’une mission décidée par la commission des Affaires européennes du Sénat. La séquence débute à 6’44. Au programme : la question de l’indépendance et donc de l’autonomie financière, les risques climatiques et environnementaux, les possibilités de diversification économique.

Le rapport lui-même sera prochainement disponible en version PDF, sur le site du Sénat, ainsi qu’en version papier.

]]>
http://andregattolin.eelv.fr/andre-gattolin-invite-de-24h-senat-pour-evoquer-son-rapport-sur-le-groenland/feed/ 0
Climat/ énergie : quand le choix réside entre complexité et fatalité, c’est la première qu’il faut privilégier http://andregattolin.eelv.fr/climat-energie-quand-le-choix-reside-entre-complexite-et-fatalite-cest-la-premiere-quil-faut-privilegier/ http://andregattolin.eelv.fr/climat-energie-quand-le-choix-reside-entre-complexite-et-fatalite-cest-la-premiere-quil-faut-privilegier/#respond Wed, 15 Oct 2014 11:22:34 +0000 http://andregattolin.eelv.fr/?p=3570 Intervention le 14 octobre dans le cadre du Débat préalable au Conseil européen des 23 et 24 octobre prochains, au nom du Groupe écologiste.  ...]]>

Intervention le 14 octobre dans le cadre du Débat préalable au Conseil européen des 23 et 24 octobre prochains, au nom du Groupe écologiste. 

Le Ministre vient à l’instant de nous détailler les différents éléments qui figurent à l’ordre du jour du prochain Conseil européen. Paquet climat-énergie, situation économique de l’Union européenne et vraisemblablement situation internationale seront les trois chapitres les plus conséquents qui occuperont les échanges.

Je note, par ailleurs, que nous tenons ce débat au moment où l’Assemblée nationale commence l’examen du Projet de loi de finances pour l’année 2015, et alors que les discussions se font vives, avec la Commission et nos partenaires européens, sur les questions budgétaires.

Je ne doute pas que mes collègues seront ici nombreux à revenir sur ce sujet. Pour ma part, c’est à la question climatique et énergétique que je consacrerai l’essentiel de mon intervention, en insistant sur ses fortes implications géo-stratégiques ; dimension que nous avons trop tardivement commencé à prendre en compte, alors même qu’elle surdétermine toute une partie de nos politiques.

Il est clair désormais que la question des choix énergétique ainsi que celle des effets engendrées par les dérèglements climatiques constituent non plus seulement un problème environnemental, mais représentent aujourd’hui des enjeux géostratégiques d’un type nouveau qui influent sur la stabilité politique de la planète, au même titre que les enjeux militaires classiques.

Depuis plusieurs mois, les États-Unis ont commencé à revoir leurs doctrines des risques internationaux en intégrant ces nouveaux éléments.

Hier encore, leur Département de la Défense a rendu public un rapport soulignant les dangers accrus du fait du réchauffement, depuis la montée des océans jusqu’aux probables pénuries en eau et nourriture en divers endroits de la planète.

La France s’est également engagée, depuis peu, dans cette réflexion, notamment grâce au travail de notre collègue Leïla Aïchi sur ces sujets.

Mais l’Union européenne – comme c’est trop souvent le cas dans les dossiers qui renvoient à la souveraineté de ses membres et aux questions stratégiques les plus sensibles – peine à établir une philosophie qui permette de prendre tout ceci à bras le corps.

C’est particulièrement perceptible s’agissant de nos rapports avec la Russie.

À l’échelle globale de l’Union européenne, ce pays constitue un fournisseur énergétique de première importance !

En 2013, 39 % des importations européennes de gaz en étaient originaires. La Russie est même le seul fournisseur extérieur de gaz naturel pour six de nos Etats membres ; le gaz représentant par ailleurs une part importante de leur consommation énergétique globale.

En temps de paix, une telle dépendance n’est déjà pas sans risques.

Mais lorsqu’une tension internationale se fait jour comme c’est le cas depuis plusieurs mois autour de l’Ukraine, cette dépendance devient même franchement problématique.

Comment gérer à court terme nos relations avec la Russie dans ces conditions ? Pour les uns, il faudrait se montrer plutôt conciliant avec Moscou… Pour les autres, au contraire, il convient de demeurer le plus ferme possible.

Au-delà, comment diminuer à plus long terme notre dépendance énergétique, alors même que l’Union importe aujourd’hui 53% de l’énergie qu’elle consomme ? Là encore les avis divergent ! Pour les uns, la nécessité de prendre en compte les tensions énergétiques nouvelles rend légitime l’exploitation de toutes les ressources hydrocarbures, y compris non conventionnelles, que l’on pourrait trouver sur le continent. Pour les autres, ces évolutions sont la preuve de ce que la transition énergétique est plus que jamais d’actualité.

Quelle que soit l’opinion que l’on peut avoir sur ces question, il est au moins une chose sur laquelle, je crois, nous pouvons nous mettre d’accord.

La souveraineté de l’Europe et donc sa capacité à peser sur la scène internationale passe aussi par la mise en place d’une véritable politique énergétique.

Nos politiques climatique, énergétique et stratégique doivent donc être pensées conjointement.

Tant que nous n’accepterons pas de le faire concrètement, tant que nous continuerons à imaginer ces politiques comme si elles n’entretenaient pas de rapports les unes avec les autres – ou pire comme si elles devaient s’opposer les unes aux autres – chacune d’entre elles échouera dans la poursuite de ses objectifs.

Mettre tous ces éléments en cohérence n’est évidemment pas chose facile : c’est au contraire, éminemment complexe. Mais je crois que, quand le choix réside entre la complexité et la fatalité, c’est bien la première qu’il vaut mieux privilégier.

Vous le savez sans doute : le mois de septembre qui vient de s’écouler a été le plus chaud depuis 1880 dans le monde ; date à laquelle ces relevés ont débuté. Il s’inscrit dans une tendance lourde et qui va en accélérant. Quel que soit l’indicateur considéré, tout laisse à penser que les politiques déjà mises en place ont échoué à ralentir cette dangereuse évolution.

J’étais il y a quelques semaines en mission au Groenland pour la commission des Affaires européennes du Sénat. Je me suis rendu à cette occasion au Jakobshaven, le plus grand glacier de l’hémisphère nord et l’un de ceux qui fondent le plus vite : il a autant reculé ces 10 dernières que durant la totalité du siècle précédent !

Nous faisons face à une transformation accélérée qui, par rapport au réchauffement climatique lui-même, tient lieu à la fois de conséquence et de facteur aggravant : car plus les grands ensembles glaciaires de la planète fondent, plus les équilibres qui régulent encore notre climat se dérèglent et plus le réchauffement s’accélère.

Il s’agit là d’une spirale infernale qu’il sera de plus en plus difficile de briser, si nous n’y prenons garde ; d’autant que les ambitions des uns et des autres pour tirer le meilleur parti de ces transformations, notamment via l’exploitation accrue des ressources naturelles, se font de plus en plus vives et risquent bien d’aggraver encore cette tendance…

Alors si nous voulons enfin remettre en cause ces évolutions terribles, l’Europe doit se montrer plus ambitieuse et cohérente que jamais sur ces questions.

Cela nous amène naturellement aux discussions portant sur le futur paquet climat/énergie lui-même… Or, les propositions qui se trouvent sur la table s’agissant de ce dernier sont hélas bien inégales.

Celles de la Commission européenne sont clairement insuffisantes. Celles du Parlement européen sont déjà bien plus ambitieuses.

La question est donc de savoir dans quelle mesure nos gouvernements, et singulièrement le gouvernement français, sauront se montrer à la hauteur de leurs ambitions.

En l’occurrence, le Parlement européen propose l’instauration d’un objectif de 30% d’énergies renouvelables dans la production totale européenne pour 2030, de 40% de réduction de la consommation énergétique, et de 40% de réduction des émissions de gaz à effet de serre.

Les écologistes proposent quant à eux un objectif de 45% d’énergies renouvelables, de 40% de réduction de la consommation énergétique et de 60% de réduction des émissions de gaz à effet de serre.

Mais au-delà de ces chiffres, il est absolument primordial que ces objectifs soient contraignants, pays par pays, sans quoi nous pouvons d’ores et déjà affirmer qu’ils ne

seront pas tenus.

Le gouvernement français semble aujourd’hui assez hésitant…

Monsieur le Ministre pourrait-il nous apporter quelques précisions sur ce dernier point ?

Enfin et au-delà des seules politiques européennes, ce Conseil européen constitue une étape essentielle dans la préparation de la COP 21 que notre pays accueillera à la fin de l’année prochaine.

Et pour que ce rendez-vous soit réussi, nous devons faire preuve d’une double exemplarité.

L’Europe doit être exemplaire face au monde, sinon son influence restera limitée.

Et la France doit être exemplaire face à ses partenaires européens, pour ne pas risquer de perdre sa crédibilité dans ce dossier.

Je vous remercie.

 

POUR ALLER PLUS LOIN 

 

CF. aussi « Chasing Ice », documentaire qui a pu saisir en 2008 un effondrement aussi brutal que gigantesque du Jakobshavn vers son propre fjord (plus d’info en suivant ces liens vidéo et vers le site du film).

 

]]>
http://andregattolin.eelv.fr/climat-energie-quand-le-choix-reside-entre-complexite-et-fatalite-cest-la-premiere-quil-faut-privilegier/feed/ 0
Europe : résister au découplage du climat et de l’énergie ! 🗓 http://andregattolin.eelv.fr/europe-resister-au-decouplage-du-climat-et-de-lenergie/ http://andregattolin.eelv.fr/europe-resister-au-decouplage-du-climat-et-de-lenergie/#respond Wed, 21 May 2014 14:55:25 +0000 http://andregattolin.eelv.fr/?p=3452 André Gattolin est intervenu ce jour dans le cadre du débat demandé par le Groupe écologiste du Sénat sur les problématiques du climat et de l'énergie en Europe. Voici son intervention (seul le prononcé faisant foi). ...]]>

André Gattolin est intervenu ce jour dans le cadre du débat demandé par le Groupe écologiste du Sénat sur les problématiques du climat et de l’énergie en Europe. Voici son intervention (seul le prononcé faisant foi).

Monsieur le Président,

Madame la Ministre,

Mes chers collègues,

Ronan Dantec et plusieurs de nos collègues l’ont déjà rappelé : les bouleversements climatiques et les enjeux énergétiques figurent parmi les défis majeurs et les plus urgents auxquels nous devons faire face.

Ces défis, la France ne peut évidemment pas les relever seule. Ils concernent la planète toute entière, et l’Europe a longtemps fait figure de pionnière pour tenter de les relever.

Il faut dire qu’elle avait toutes les raisons pour cela !

D’abord, parce que ces problématiques l’affectent au tout premier chef : entre sa forte dépendance énergétique et la nécessité de préserver un climat exceptionnellement tempéré.

Ensuite parce que l’Union européenne dispose d’une masse qu’on pourrait croire suffisante pour pouvoir influer utilement sur ses partenaires.

Enfin, parce que c’est précisément sur ce type de dossiers à la fois techniques et politiques que la construction européenne s’est concrètement développée à la fin des années 1950.

On pouvait donc penser que l’Europe saisirait à bras le corps la multiplicité des enjeux croisés qui s’offraient à elle dans le domaine de l’énergie et du climat.

L’échec du Sommet de Copenhague en 2009 a pourtant très vite remis en cause les efforts que l’Europe avait commencé à déployer.

C’est tout une dynamique qui s’est alors interrompue et avec laquelle nous n’avons toujours pas réussi à renouer.

Certes, des avancées non négligeables ont vu le jour, mais le seuil critique n’a pas été atteint et une partie des acteurs qui s’étaient mobilisés pour une réelle prise en charge de ces questions au niveau international et européen se sont découragés, tandis que les attentistes, les sceptiques en ressortaient renforcés.

La crise économique et financière a eu un double effet dramatique sur les orientations stratégiques de nos états :

– On a d’abord souhaité renouer au plus vite avec la croissance et avec l’emploi en usant des recettes les plus classiques, sans trop se soucier d’en inventer d’autres plus cohérentes avec les enjeux tant climatiques qu’énergétiques.

– Ensuite, la recherche de la compétitivité à tout prix pour relancer nos économies occidentales essoufflées a conduit à des choix énergétiques de court terme, en surexploitant nos ressources naturelles finies et en important notre énergie à tout va, sans réel souci de rationalisation ou de sobriété.

La facture énergétique de l’Europe a ainsi été multipliée par 6 en 12 ans. Elle a atteint pas moins de 488 milliards en 2011 !

Pour faire simple, au nom d’une croissance productive classique et court-termiste dont nous attendons en vain le retour, nous sommes en train de dilapider notre capital-planète.

Les bouleversements climatiques sont pourtant plus que jamais à l’oeuvre : fonte accélérée des glaciers de l’Antarctique et du Groenland, réduction accélérée de la banquise arctique, multiplication de phénomènes météorologiques dramatiques – dramatiques parce que coûteux en vies humaines et en conséquences économiques et sociales.

Et comme une réaction en chaîne mal maitrisée, ces effets immédiats sur le climat conduisent non pas à une réorientation salutaire de nos choix stratégiques : mais amènent au contraire à des décisions folles fondés sur des raisonnements fantasmatiques !

Rapporteur pour la Commission des affaires européennes sur les stratégies européennes sur les questions de l’Arctique, je note à travers les nombreuses auditions auxquelles je procède actuellement que la dégradation accélérée du climat arctique, loin de provoquer des réactions salutaires, génère un discours délirant et incroyablement irresponsable du type : « La banquise fond ? Formidable ! Nous allons pouvoir exploiter les ressources minérales, pétrolières et gazières contenues sous les eaux de cette océan vital ; nous allons pouvoir tracer de nouvelles routes maritimes entre l’Asie, l’Europe et l’Amérique du Nord ! »

Comme la guerre est parfois une scandaleuse source d’opportunités pour certains industriels, la dégradation accélérée du climat en Arctique apparaît pour certains comme une superbe opportunité de business.

C’est au passage, très mal connaître les réalités de l’Arctique, la fragilité de son écosystème, les conditions extrêmement risquées, les coûts particulièrement élevés de l’exploitation de ses ressources et les dangers de la navigation dans cette zone.

Même dans l’hypothèse d’un accroissement du réchauffement climatique dans ce vaste espace qui, au passage, est déjà deux fois et demi plus élevé que sur le reste de la planète !

Mais un des principaux mécanismes de l’économie mondialisée est sans doute de fonctionner sur des logiques archi-spéculatives où, au final, on privatise les bénéfices et où on collectivise les pertes.

Comme les paradoxes succèdent aux paradoxes, l’inquiétante crise russo-ukrainienne a eu au moins l’avantage de remettre la question énergétique sur le devant de la scène.

Depuis quelques mois certains, dont le Président de la République lui-même, appelaient de leurs voeux la formulation de politiques énergétiques européennes, allant jusqu’à parler d’un Airbus de l’énergie. Des propositions aujourd’hui relancées par la situation de l’Ukraine et le chantage au gaz russe.

Mais un point reste hautement problématique. Ces discours sur la souveraineté énergétique de l’Europe apparaissent en effet de plus en plus déconnectés de la question du climat. On assiste à un véritable découplage entre ces deux thématiques qui sont pourtant intrinsèquement liées !

L’énergie la moins chère, c’est celle que l’on économise.

L’énergie la moins dangereuse pour le climat, c’est la moins carbonée. C’était tout le sens du fameux paquet énergie climat mis en place en 2008, qui en dépit de ses limites établissait clairement le lien entre ces différents aspects avec ses objectifs quantifiés : 20% d’énergies renouvelables dans le mix énergétique, 20% de réduction des émissions de CO2, 20% de gains d’efficacité énergétique.

La situation globale s’est depuis encore dégradée. Pourtant, le nouveau paquet énergie climat proposé par la Commission européenne constitue un recul sans précédent, dans la droite ligne de ce qu’espéraient le Royaume-Uni et la Pologne.

Les objectifs d’efficacité énergétique ont disparu, les objectifs en matière d’énergies renouvelables ne sont plus contraignants et donc ne seront pas respectés, et la cible de réduction des émissions de gaz à effet de serre reste faible.

Pourtant, dans ses dernières propositions, le Parlement européen réclamait lui des objectifs contraignants simultanément dans ces trois domaines.

Madame la Ministre, il n’aura échappé à personne que votre ministère regroupe aujourd’hui avec bonheur l’écologie et l’énergie. Nous vous savons, comme nous, très attachée à l’intégration de ces deux problématiques.

Force est malheureusement de constater que nous assistons aujourd’hui à leur découplage presque total au niveau européen. Avec, au mieux, le risque d’échouer dans l’un ou l’autre de ces deux domaines ; et au pire, très certainement, d’échouer dans les deux.

Madame la Ministre, le Groupe écologiste aimerait donc savoir quelles initiatives le gouvernement entend prendre tant au niveau de l’Union et auprès de la Commission européenne qui s’installera cet été, que dans le cadre du sommet Paris 2015, pour relier à nouveau comme il se doit ces deux politiques fondamentales pour notre avenir.

Je vous remercie.

]]>
http://andregattolin.eelv.fr/europe-resister-au-decouplage-du-climat-et-de-lenergie/feed/ 0
Transition vers un système énergétique sobre http://andregattolin.eelv.fr/transition-vers-un-systeme-energetique-sobre/ http://andregattolin.eelv.fr/transition-vers-un-systeme-energetique-sobre/#respond Tue, 26 Feb 2013 12:36:10 +0000 http://andregattolin.eelv.fr/?p=2880 Intervention, en séance publique du 14 février 2013, sur la proposition de loi visant à préparer la transition vers un système énergétique sobre et portant diverses dispositions sur la tarification de l’eau et sur les éoliennes : ...]]>

Intervention, en séance publique du 14 février 2013, sur la proposition de loi visant à préparer la transition vers un système énergétique sobre et portant diverses dispositions sur la tarification de l’eau et sur les éoliennes :

« Monsieur le président, madame la ministre, monsieur le rapporteur, mes chers collègues, comme l’a fort bien expliqué hier mon collègue Ronan Dantec, le groupe écologiste salue la discussion de cette proposition de loi comme une première étape dans la mise en place du dispositif législatif complet qui accompagnera la mise en œuvre de la transition énergétique.

Cette proposition de loi vise à traiter un certain nombre d’urgences, notamment sociales : je pense en particulier à la nécessité de protéger les 8 millions de personnes qui vivent en situation de précarité énergétique.

Elle permettra également plusieurs avancées majeures sur la voie de la transition énergétique, notamment en définissant enfin un régime pérenne pour l’effacement diffus, d’une importance centrale pour les économies d’énergie et l’équilibre du système électrique.

Nous regrettons toutefois la suppression des premiers articles du texte, portant sur le mécanisme du bonus-malus, car ce dispositif présente un caractère incitatif en matière d’économies d’énergie.

Nous nous félicitons de l’adoption de mesures positives concernant l’éolien, mais nous déplorons vivement la modification de l’article 15 visant à revenir sur la suppression de la règle des cinq mâts, mesure que nous avions saluée comme une grande avancée pour cette filière industrielle d’avenir.

Nous espérons fortement que ces thèmes seront abordés à brève échéance, dans le cadre du grand débat sur la transition énergétique, étant conscients que l’examen de la présente proposition de loi s’inscrit dans une démarche plus globale qui aboutira l’automne prochain.

En tant qu’écologistes souhaitant la mise en place d’une nouvelle politique industrielle visant à assurer la transition énergétique, nous sommes favorables à ce que soit facilité le développement de la filière éolienne, en particulier par la suppression d’un certain nombre de contraintes pesant encore sur elle.

Ce matin, le débat a notamment porté sur la suppression des zones de développement éolien, mesure présentée par certains comme antidémocratique et attentatoire aux prérogatives des collectivités locales. J’observe que nos collègues de l’opposition, qui se font aujourd’hui les défenseurs du droit des collectivités à refuser l’implantation d’éoliennes, ne manifestaient pas le même souci de voir respecter l’échelon de décision local lorsqu’il s’agissait de construire à toute force des centrales nucléaires… À l’époque, on invoquait la nécessité d’assurer l’indépendance énergétique nationale. Le développement de l’énergie éolienne répond à cette préoccupation, dans une perspective de durabilité. Cette filière industrielle est aujourd’hui menacée : si nous ne faisons rien, ce sont 11 000 emplois qui risquent de disparaître. Il faut huit ans dans notre pays pour mener à son terme une procédure de création d’un parc éolien, contre quatre ans en moyenne en Europe. Il est urgent de prendre des mesures : l’intérêt national doit prévaloir sur les intérêts locaux. En tant qu’écologiste conscient de la nécessité d’opérer rapidement la transition énergétique, j’estime qu’il faut favoriser au maximum le développement des énergies renouvelables.

Le groupe écologiste se félicite que le Sénat ait pu cette fois prendre toute sa part dans ce riche débat. En dépit des regrets que j’ai exposés, nous mesurons les aspects positifs de cette proposition de loi, que nous voterons unanimement. »

]]>
http://andregattolin.eelv.fr/transition-vers-un-systeme-energetique-sobre/feed/ 0