92 – André Gattolin – sénateur http://andregattolin.eelv.fr sénateur écologiste des Hauts-de-Seine Fri, 21 Jul 2017 16:09:10 +0200 fr-FR hourly 1 Établissement public Paris La Défense : une ordonnance qui intervient trop tard ou trop tôt http://andregattolin.eelv.fr/etablissement-public-paris-la-defense-une-ordonnance-qui-intervient-trop-tard-ou-trop-tot/ http://andregattolin.eelv.fr/etablissement-public-paris-la-defense-une-ordonnance-qui-intervient-trop-tard-ou-trop-tot/#respond Fri, 21 Jul 2017 16:09:10 +0000 http://andregattolin.eelv.fr/?p=5157 Intervention dans la discussion générale, le 20 juillet 2017 dans l'hémicycle du Sénat (extrait du compte-rendu intégral) : ...]]>

Intervention dans la discussion générale, le 20 juillet 2017 dans l’hémicycle du Sénat (extrait du compte-rendu intégral) :

André Gattolin. Monsieur le président, monsieur le ministre, monsieur le rapporteur, madame la vice-présidente de la commission, mes chers collègues, l’ordonnance qui nous est soumise aujourd’hui pour ratification me semble intervenir trop tard ou trop tôt.

Trop tard, parce que depuis 2011, date de mon arrivée au Sénat, je milite avec d’autres collègues et élus des Hauts-de-Seine pour que la gestion du quartier d’affaires de La Défense puisse s’opérer dans un réel partenariat entre l’État et les collectivités locales, tout en y associant les habitants qui y vivent, les salariés qui y travaillent et les entreprises qui y créent des activités.

Nous pensons depuis longtemps que la cogestion de ce quartier entre deux établissements publics – d’une part, l’établissement public d’aménagement de La Défense Seine Arche, l’EPADESA, qui, créé en 2010, a repris le flambeau du fameux EPAD qui avait été créé en 1958, et, d’autre part, Défense-Action, ou Defacto, créé en 2009 – n’est en effet pas viable, chacun d’entre nous le reconnaît.

Nous pensions qu’un établissement unique permettrait une meilleure gestion à moyen et long terme, et qu’une réelle ouverture de fonctionnement éviterait l’entre soi et certaines dérives dans la gouvernance.

Nous continuons de penser que la création de cet établissement devrait se faire en toute transparence lors d’une conférence qui réunirait l’ensemble des acteurs impliqués dans ce quartier, c’est-à-dire les maires, les élus municipaux des villes de Courbevoie, de La Garenne-Colombes, de Paris, de Nanterre, de Puteaux, les élus régionaux et départementaux, mais aussi les parlementaires et les représentants de l’État.

M. Roger Karoutchi. Pourquoi Paris ?

Mme Isabelle Debré. Paris ne finance rien !

M. André Gattolin. Certes, nous avons partiellement été entendus. En effet, en novembre 2016, dans le projet de loi relative au statut de Paris et à l’aménagement métropolitain, nous avons découvert non sans étonnement l’article 38, qui portait sur la création, par voie d’ordonnance, d’un établissement unique pour gérer ce quartier d’affaires.

Seulement, cette proposition de création a été faite en catimini, en se basant sur un rapport commandé par le Premier ministre de l’époque, M. Manuel Valls, à quelques hauts fonctionnaires.

Mme Isabelle Debré. En catimini ? Le processus a duré des mois !

M. André Gattolin. Ce document, je n’ai, en tant que parlementaire du département, jamais pu en avoir connaissance ! Encore aujourd’hui, monsieur le ministre, après l’avoir réclamé à votre prédécesseur, Mme Cosse, je ne l’ai toujours pas. Je me souviens d’une séance où elle m’avait dit qu’il suffisait de le demander, ce que j’ai fait, mais sans succès.

M. Roger Karoutchi. Mme Cosse n’a pas été gentille avec vous !

M. André Gattolin. D’où l’importance d’entretenir de bonnes relations avec les membres du Gouvernement !

Ce texte arrive peut-être un peu tardivement, parce que pendant cinq ans les problèmes relatifs à la mise à niveau des équipements publics de ce quartier, l’entretien de la dalle, des tunnels qui commencent à être atteints par l’usure propre à ce type d’installation, n’ont pas été traités et que les dégradations n’ont pas cessé de progresser.

Par temps de fortes pluies – on l’a vu récemment –, certains axes routiers qui passent sous la dalle sont fréquemment fermés en raison d’inondations.

Cette ordonnance arrive donc un peu tard, et en même temps, d’une certaine manière elle intervient aussi trop tôt…

Trop tôt, mes chers collègues, parce qu’entre 2011 et aujourd’hui, est née, en 2016, la métropole du Grand Paris. Il faudra encore du temps pour que cette dernière prenne toute son ampleur.

Du temps, et aussi une volonté politique claire. Il faut l’avouer, la clarté n’a pas présidé à sa création, la loi NOTRe de 2015 modifiant profondément ses règles de fonctionnement établies un an plus tôt par la loi MAPTAM.

Or cette ligne directrice existe désormais. Elle a été indiquée par le Président de la République…

M. André Gattolin. … dans le discours qu’il a prononcé lundi dernier lors de la conférence des territoires qui s’est tenue au Sénat.

Permettez-moi de le citer : « Si nous voulons que le Grand Paris réussisse à l’échelle de ce qu’est la compétition internationale, si nous voulons produire la richesse pour ensuite pouvoir la répartir harmonieusement sur le territoire, nous avons besoin de simplifier drastiquement les structures. »

Et il complète ses propos en indiquant qu’il va réunir cet automne une conférence territoriale du Grand Paris, « qui devra se refonder autour d’un projet ambitieux de développement de la première métropole française, au sein de la région capitale, et aboutir à une organisation institutionnelle stabilisée et efficace ».

À l’automne, le fonctionnement institutionnel de la métropole du Grand Paris va donc être discuté, renforcé, mais d’avance, on a le sentiment qu’on lui soustrait, via cette ordonnance, une possibilité de peser économiquement, car on lui retire la gestion du quartier d’affaires de La Défense pour la confier au département des Hauts-de-Seine. On peut s’interroger sur la stratégie globale qui préside à ces décisions.

Ce texte arrive donc peut-être un peu trop tôt.

Trop tôt pour être en cohérence avec les projets présidentiels et pour tenir compte des perspectives de développement de ce quartier, en raison des potentielles conséquences du Brexit, qui ne peuvent se concevoir qu’au niveau métropolitain, voire régional.

Par-delà cette question de timing, deux autres sujets quelque peu épineux méritent à mon sens d’être soulevés.

Tout d’abord, est-il raisonnable que la majeure partie du budget d’investissement du département des Hauts-de-Seine puisse désormais être consacrée presque exclusivement au seul quartier d’affaires de ce département ?

Sur quelles aides pourront compter les autres secteurs d’activité des Hauts-de-Seine, notamment le port de Gennevilliers, le centre économique d’Issy-Boulogne ou encore celui d’Antonypole ?

Restera-t-il une possibilité pour aider les villes qui voient partir vers d’autres départements des entreprises implantées sur leur territoire, comme c’est le cas de La Garenne-Colombes, qui doit gérer le départ, en 2018, des 2 000 salariés du groupe PSA vers Poissy et Vélizy ?

Ensuite, cette ordonnance recèle deux questions juridiques constituant en réalité deux anomalies démocratiques.

Le 30 juin dernier, le conseil départemental des Hauts-de-Seine a désigné par anticipation ses neuf représentants au conseil d’administration du futur établissement sans tenir compte des délais d’application fixés par l’ordonnance et par son décret d’application, qui prescrivent, précisément, que cette démarche doit être faite après le 1er janvier 2018, et non six mois avant.

Monsieur le ministre, que vaut cette désignation préalable ? D’autant plus que, parmi les neuf personnes désignées, aucune ne représente l’opposition au sein du conseil départemental.

Je ne voudrais pas être polémique, mais je dirai simplement qu’il nous appartient à nous, législateurs, de corriger ce comportement que je juge peu respectueux des usages et des bonnes pratiques démocratiques, en rappelant l’importance du pluralisme des opinions politiques dans la représentation des élus au sein de ces instances. (Mme Isabelle Debré et M. Roger Karoutchi s’exclament avec amusement.)

En conclusion, vous comprendrez, mes chers collègues, que si je vois avec bienveillance l’existence de ce texte, je reste en l’état quelque peu sceptique quant à certaines de ses modalités d’application. (M. Michel Delebarre applaudit.)

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Centres d’accueil pour travailleurs immigrés de Boulogne-Billancourt et des Hauts-de-Seine http://andregattolin.eelv.fr/centres-daccueil-pour-travailleurs-immigres-de-boulogne-billancourt-et-des-hauts-de-seine/ http://andregattolin.eelv.fr/centres-daccueil-pour-travailleurs-immigres-de-boulogne-billancourt-et-des-hauts-de-seine/#respond Thu, 26 Jan 2017 11:48:59 +0000 http://andregattolin.eelv.fr/?p=5084 Question écrite adressée à Emmanuelle Cosse le 26 janvier 2017 : André Gattolin attire l'attention de Mme la Ministre du logement sur la situation des centres d’accueil pour travailleurs immigrés des Hauts-de-Seine et plus particulièrement sur celui de Boulogne-Billancourt. ...]]>

Question écrite adressée à Emmanuelle Cosse le 26 janvier 2017 : André Gattolin attire l’attention de Mme la Ministre du logement sur la situation des centres d’accueil pour travailleurs immigrés des Hauts-de-Seine et plus particulièrement sur celui de Boulogne-Billancourt.

Dans la nuit de jeudi 15 décembre dernier, un incendie s’est produit dans le centre d’accueil pour travailleurs immigrés situé au 29 rue Nationale à Boulogne-Billancourt (Hauts-de-Seine). Le bilan est dramatique : un mort et plusieurs blessés graves. D’après les premières constatations de la police judiciaire cet incendie, le troisième en un an et demi, serait d’origine criminelle.

Depuis cette date, diverses manifestations de soutien et de solidarité aux résidents du foyer rassemblant plusieurs centaines de personnes se sont déroulées demandant d’une part que l’ouverture d’une procédure judiciaire et d’autre part que des travaux de réhabilitation du foyer réclamés depuis des mois par les résidents soient enfin entrepris.

Apparemment tant la structure gestionnaire des locaux l’association COALLIA que le propriétaire des lieux la société ANTIN Résidences, filiale du groupe ARCADE, n’ont encore pris des mesures adéquates pour répondre aux demandes de réhabilitation ou pour envisager un relogement dans des locaux plus appropriés.

Cette situation de vétusté se retrouve dans d’autres foyers des Hauts-de-Seine gérés également par COALLIA notamment celui situé sur la commune de Courbevoie. Une nouvelle tragédie peut donc se reproduire soit sur le centre de Boulogne-Billancourt soit sur d’autres sites.

Même si, ici, l’activité de COALLIA répond à des missions dépendantes de la direction de l’accueil, de l’accompagnement des étrangers et de la nationalité (DAAEN) du ministère de l’intérieur, il appartient au ministère du logement en charge de la réhabilitation et d’amélioration de l’habitat de trouver une solution.

D’autant plus qu’il faut relever que COALLIA est partie prenante au Plan de Traitement des Foyers de Travailleurs Migrants (PTFTM) lancé en 1997 reconduit par deux fois pour s’achever au 31 décembre 2020.

Il lui demande ce qu’elle compte faire pour éviter qu’un autre incident se reproduise dans ce centre d’accueil et pour faire cesser ces situations d’insalubrité tant à Boulogne-Billancourt que dans d’autres foyers des Hauts-de-Seine.

Photo d’illustration : Julien Duc, brigade des pompiers de Paris. AFP

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Ensemble des débats sur l’article 38 de la loi sur le statut de Paris relatif au quartier de la Défense http://andregattolin.eelv.fr/ensemble-des-debats-sur-larticle-38-de-la-loi-sur-le-statut-de-paris-relatif-au-quartier-de-la-defense/ http://andregattolin.eelv.fr/ensemble-des-debats-sur-larticle-38-de-la-loi-sur-le-statut-de-paris-relatif-au-quartier-de-la-defense/#respond Thu, 10 Nov 2016 13:42:01 +0000 http://andregattolin.eelv.fr/?p=5030 Séance Sénat du 9 novembre 2016   Chapitre II : Dispositions relatives à l’aménagement, à la gestion et à la promotion du territoire de Paris La Défense ...]]>

Séance Sénat du 9 novembre 2016

 

Chapitre II : Dispositions relatives à l’aménagement, à la gestion et à la promotion du territoire de Paris La Défense

 

Article 38

Dans les conditions prévues à l’article 38 de la Constitution, le Gouvernement est autorisé à prendre par ordonnance, dans un délai de neuf mois à compter de la publication de la présente loi, toute mesure relevant du domaine de la loi ayant pour objet :

1° La création d’un établissement public local associant l’État, des collectivités territoriales et leurs groupements, dont certaines et certains à titre obligatoire, pour l’aménagement, la gestion et la promotion du territoire de « Paris La Défense » ;

2° La définition du périmètre d’intervention géographique de cet établissement ;

3° La substitution de cet établissement à l’Établissement public de gestion du quartier d’affaires de la Défense et à l’Établissement public d’aménagement de La Défense Seine-Arche.

Un projet de loi de ratification est déposé devant le Parlement dans un délai de trois mois à compter de la publication de l’ordonnance.

 

Mme la présidente. La parole est à M. André Gattolin, sur l’article.

 

  1. André Gattolin. L’encre des articles relatifs au quartier d’affaires de la Défense, insérés dans la loi de modernisation de l’action publique territoriale et d’affirmation des métropoles, adoptée au mois de janvier 2014, est à peine sèche qu’il faut déjà revenir sur le statut de ce secteur.

Avec le présent article, vous nous proposez, madame la ministre, de dissoudre les deux établissements – Défense-Action, ou DEFACTO, et l’établissement public d’aménagement de La Défense Seine Arche, l’EPADESA – pour en créer un seul.

Sur le fond, je ne peux qu’être d’accord. En effet, dès 2013, Brigitte Gonthier-Maurin, Philippe Kaltenbach, tous deux élus du département des Hauts-de-Seine, et moi-même proposions la disparition de l’EPADESA.

Sur la forme, en revanche, je ne peux qu’être opposé à la méthode que vous employez. Vous nous demandez en réalité de vous donner carte blanche et de vous autoriser à prendre des mesures par ordonnance. Ma position sur le recours à ce moyen n’est pas dogmatique, mais j’aime à savoir sur quoi les ordonnances portent.

Vous nous demandez en somme de valider les choix de l’exécutif sans qu’ils puissent être modifiés par la représentation nationale. Comment espérer une quelconque transparence dans la procédure que vous nous proposez, alors qu’il n’est pas possible de connaître le contenu du rapport à l’origine de cette réforme ?

Je constate que le quartier de La Défense est un sujet tabou. J’en veux pour autre preuve le fait que ma question écrite, adressée le 25 juin 2015 au ministre de l’économie et des finances de l’époque et portant sur la viabilité du projet de construction des tours dénommées « Hermitage Plaza » dans ce quartier, n’a toujours pas obtenu de réponse.

Cela dit, l’utilisation des ordonnances permet d’agir vite. Or qu’est-ce qui justifie cette précipitation ? Le quartier d’affaires va-t-il si mal ? Les mètres carrés de bureaux ne trouvent-ils plus preneur ?

En tout état de cause, je remarque que cette hâte à modifier le schéma institutionnel se traduit par des maladresses de rédaction, puisque le Gouvernement a été obligé de déposer un amendement tendant à modifier le délai de ratification de l’ordonnance, le faisant passer de trois à six mois.

Je relève également que, lorsque je dépose un amendement visant à ce que le nouvel établissement projeté prenne en compte les caractères dévolus à la métropole du Grand Paris, le Gouvernement se voit contraint d’en déposer un autre.

En effet, depuis la loi de janvier 2014 sur les métropoles, le développement et l’aménagement économiques sont désormais du ressort de la métropole et non du département. Or cet amendement du Gouvernement vise à modifier le code général des collectivités territoriales pour permettre au département des Hauts-de-Seine de participer à la gestion du nouvel établissement et donc à amoindrir le rôle de la métropole.

 

Mme la présidente. Veuillez conclure, mon cher collègue.

 

  1. André Gattolin. C’est pourquoi, si les amendements que j’ai déposés sur le présent article ne sont pas adoptés, je vous demanderai, mes chers collègues, de rejeter l’article 38.

 

Mme la présidente. La parole est à M. Roger Karoutchi, sur l’article.

 

  1. Roger Karoutchi. Cette attaque en règle, certes élégante et correcte,…

 

  1. André Gattolin. Toujours !

 

  1. Roger Karoutchi. … me pousse à intervenir. (Sourires.)

Je le sais, à l’évocation du quartier de La Défense, on imagine un ensemble très attractif, où ne se pose aucun problème.

En réalité, plusieurs phases de régénération du quartier ont été nécessaires : les tours ont vieilli, et beaucoup d’argent a dû être dépensé, surtout de la part du département des Hauts-de-Seine et des collectivités concernées, pour éviter que ce quartier ne soit plus compétitif.

Depuis le Brexit, et avec l’aide de Valérie Pécresse, nous cherchons à ramener dans ce quartier d’affaires, et plus généralement en Île-de-France, les établissements qui, depuis dix ans l’avaient quitté pour Londres.

J’en viens au présent article. Il est le fruit – je tiens à en remercier Mme la ministre – de discussions entre les collectivités territoriales, le département des Hauts-de-Seine et la région notamment, et les deux établissements publics concernés afin d’assurer dans le temps la rénovation et la modernisation du quartier d’affaires de La Défense.

Pour une fois que nous avons un accord global, nous n’allons pas faire la fine bouche sur cet article ! Certes, Mme la ministre reconnaîtra avec moi que ce sont essentiellement les collectivités territoriales, notamment le département des Hauts-de-Seine, qui débloqueront les moyens financiers nécessaires…

On reproche suffisamment à l’État de ne pas aller au bout de la logique de décentralisation, de ne pas respecter les collectivités territoriales, pour ne pas saluer la conclusion d’un accord global entre toutes les parties.

Je voterai donc cet article, et ne voterai pas – je m’en excuse auprès de lui – les amendements déposés par André Gattolin.

 

Mme la présidente. L’amendement n° 128 rectifié, présenté par le Gouvernement, est ainsi libellé :

  1. – Alinéa 2

Après les mots :

l’État,

insérer les mots :

le département des Hauts-de-Seine, ainsi que

  1. – Après l’alinéa 2

Insérer un alinéa ainsi rédigé :

…° La définition des pouvoirs spécifiques attribués à l’État ;

III. – Compléter cet article par un paragraphe ainsi rédigé :

… – Après l’article L. 3421-2 du code général des collectivités territoriales, il est inséré un article L. 3421-…ainsi rédigé :

« Art. L. 3421-…. – Dans les conditions prévues au livre III du code de l’urbanisme, le département des Hauts-de-Seine participe au financement des missions de réalisation, de renouvellement, de rénovation, d’entretien et de gestion des ouvrages et espaces publics, et de promotion ainsi que de gestion des services d’intérêt général situés dans le quartier d’affaires de la Défense. »

 

La parole est à Mme la ministre.

Mme Emmanuelle Cosse, ministre. Je tiens tout d’abord à répondre à André Gattolin : l’État n’a pas agi dans la précipitation quand il a intégré l’article 38 dans le présent projet de loi. Roger Karoutchi l’a dit, nous avons mené des discussions soutenues avec les collectivités territoriales concernées, en particulier la ville de Nanterre et le département des Hauts-de-Seine.

Cet article donne au Gouvernement une habilitation à légiférer par ordonnance pour créer un nouvel établissement public compétent en matière d’aménagement et de gestion du quartier de La Défense. Cet établissement en assurera également la promotion, afin de garantir une meilleure cohérence des actions sur ce secteur stratégique.

Il faut noter une évolution très importante : les collectivités territoriales retrouvent leur pouvoir en matière de gestion de La Défense. C’est un vieux débat, André Gattolin l’a rappelé, qui trouve ainsi sa conclusion, après des discussions que le Premier ministre a souhaité engager.

Les articles du code de l’urbanisme relatifs à l’établissement public de gestion de La Défense seront donc abrogés, pour être remplacés par de nouveaux articles fixant le régime du nouvel établissement. Ce faisant, la compétence de gestion que le département exerçait via DEFACTO sera maintenue.

Or, ces nouvelles dispositions législatives et la reconduction de cette compétence entreront, certes, en vigueur dès la publication de l’ordonnance, mais elles n’acquerront force légale qu’avec la ratification expresse de l’ordonnance. C’est pourquoi le présent amendement vise à affirmer cette compétence directement dans la loi, sans attendre la ratification de l’ordonnance.

Cette inscription permettra en outre au législateur de préciser le sens qu’il entend donner à l’habilitation accordée au Gouvernement et de conforter l’intervention du département des Hauts-de-Seine, qui a vocation à jouer un rôle essentiel dans le quartier d’affaires de La Défense.

Dans le même esprit, le Gouvernement propose par le biais de l’amendement n° 128 rectifié que cette vocation se traduise plus clairement dans l’habilitation, en prévoyant notamment que le département participe à la gouvernance et au financement du futur établissement public.

Enfin, l’amendement vise également à préciser les pouvoirs spécifiques dont disposera l’État pour garantir ses intérêts fondamentaux, au regard des responsabilités qu’il conservera dans cet établissement.

Un mot sur l’amendement n° 113, que je défendrai dans un instant, qui a pour objet de rétablir le délai donné pour la ratification de cette ordonnance apparaissant dans le projet de loi initial, délai qui avait été réduit de moitié par la commission, ce qui nous paraît un peu court.

J’ai travaillé avec certains d’entre vous, mesdames, messieurs les sénateurs, sur les projets de loi Action logement et Égalité et citoyenneté. J’ai toujours, vous le savez, tenu à ce que vous ayez connaissance du texte des ordonnances prises par le Gouvernement. Nous avons même, quand c’était possible, inscrit dans le marbre de la loi des dispositions figurant dans des ordonnances déjà rédigées. Ce fut le cas pour le projet de loi Égalité et citoyenneté, notamment.

Dès lors, pour ce qui a trait à cet article sur le quartier de La Défense, il nous semble essentiel d’avancer dans des délais raisonnables, et dans la confiance de tous les élus concernés. C’est un dossier extrêmement complexe, périlleux pour tout le monde. La question de la réhabilitation de certains équipements, comme les tunnels, ou de l’aménagement des bâtiments est particulièrement saillante.

 

Mme la présidente. Quel est l’avis de la commission ?

 

  1. Mathieu Darnaud, rapporteur. Cet amendement de précision vise notamment à éviter toute contradiction entre la suppression de la clause générale de compétence des départements et le rôle des Hauts-de-Seine dans l’aménagement du quartier de La Défense.

Des simplifications rédactionnelles sont sans doute possibles, mais nous comptons sur la navette pour améliorer le texte.

Quoi qu’il en soit, la commission émet un avis favorable.

 

Mme la présidente. La parole est à Mme Brigitte Gonthier-Maurin, pour explication de vote.

 

Mme Brigitte Gonthier-Maurin. Nous ne sommes pas favorables au recours aux ordonnances pour légiférer, surtout quand il s’agit de régler la question de la gestion et de la gouvernance du quartier d’affaires de La Défense.

Selon le Gouvernement, le dispositif du présent amendement est rendu nécessaire par l’impossibilité de faire adopter le projet de loi de ratification d’ici à la fin de la législature. Or il revient à donner la tutelle de La Défense au département des Hauts-de-Seine, lequel est engagé dans un processus de fusion avec un autre département. Que va-t-il advenir ? La situation – c’est un euphémisme de le dire – est obscure.

À ma connaissance, le département ne dispose ni de la compétence en termes d’aménagement ni de la compétence en matière de développement économique. La logique institutionnelle aurait donc été d’attribuer la tutelle de ces missions soit à la métropole du Grand Paris, soit au territoire Paris Ouest-La Défense. Hélas, aucune de ces deux entités n’a la capacité financière suffisante pour y faire face.

Cet amendement de dernière minute équivaut, selon moi, à l’accord du Gouvernement pour confier la présidence de ce nouvel établissement public à l’actuel président du conseil départemental des Hauts-de-Seine. D’ailleurs, Patrick Devedjian n’en fait aucun mystère, puisqu’il en a parlé dans la presse !

Il aurait été plus sain, pour le débat démocratique, de discuter de cette question lors de l’examen du présent article. Chacun aurait pu faire entendre ses propositions, et nous aurions pu en décider ensemble.

C’est pourquoi le groupe CRC votera contre cet amendement.

 

Mme la présidente. La parole est à M. Hervé Marseille, pour explication de vote.

 

  1. Hervé Marseille. Le groupe UDI-UC votera en faveur de cet amendement, dont le dispositif répond à un vrai besoin. Le quartier de La Défense existe depuis 1958. Cela fait des années que l’État, et avec lui les gouvernements successifs, n’a pas tenu ses promesses envers lui.

Et voilà que s’y posent aujourd’hui – dans les tunnels, dans les parkings – de graves problèmes de sécurité, avec la présence d’amiante notamment. Il suffit de lire les rapports réalisés sur le sujet par les inspections générales compétentes ou par la Cour des comptes pour constater que la situation n’est pas nouvelle.

Pour y faire face, il faut des moyens. On a assez reproché aux collectivités territoriales du secteur d’avoir perçu des montants importants de taxe professionnelle, quand elle existait, sans participer suffisamment à la réhabilitation du secteur…

 

Mme Brigitte Gonthier-Maurin. C’est vrai !

 

  1. Hervé Marseille. … pour ne pas se réjouir de leur retour dans la gestion du quartier. Cet accord global va donc permettre de remettre à niveau ce quartier d’affaires, qui en a grand besoin.

D’ailleurs, au-delà des problèmes de sécurité et de gouvernance que veut traiter cet accord, la question se pose aussi de l’attractivité du quartier. Si les grandes entreprises qui y sont présentes décident de partir, elles risquent de quitter non seulement la région, mais aussi la France, pour aller à Londres, Francfort ou Amsterdam,…

 

  1. Yves Pozzo di Borgo. Tout à fait !

 

  1. Hervé Marseille. … qui sont à seulement deux heures de TGV de Paris.

Ce qui est bon pour La Défense est bon pour l’ensemble de la région et pour la France.

Il est donc important d’apporter des solutions immédiates aux difficultés du quartier et de lui rendre l’attractivité qu’il mérite. J’ajoute que le prolongement de la ligne EOLE et la construction d’une gare, prévue par la Société du Grand Paris, permettront d’augmenter les flux en sa direction dans les années qui viennent, un financement relatif à son développement ayant été trouvé récemment.

Nous voterons par conséquent à la fois cet amendement et cet article, qui fait l’objet d’un large assentiment.

 

Mme la présidente. Je mets aux voix l’amendement n° 128 rectifié.

(L’amendement est adopté.)

 

Mme la présidente. L’amendement n° 66 rectifié, présenté par Mme Gonthier-Maurin, MM. P. Laurent et Favier, Mmes Assassi, Cukierman et les membres du groupe communiste républicain et citoyen, est ainsi libellé :

  1. – Alinéa 2

Compléter cet alinéa par les mots :

dans le périmètre historique du quartier d’affaires de La Défense

  1. – Alinéa 3

Compléter cet alinéa par les mots :

arrêté en relation avec les collectivités territoriales riveraines

La parole est à Mme Brigitte Gonthier-Maurin.

 

Mme Brigitte Gonthier-Maurin. L’article 38 tire les conséquences de l’évolution de la gestion du quartier d’affaires de La Défense en fusionnant les deux établissements publics existants.

Un mot, d’abord, pour regretter le choix du recours aux ordonnances, alors même que la procédure accélérée a été engagée pour l’examen du présent projet de loi. Nous aurions pu prendre le temps de débattre sur l’ensemble des questions entourant la création de ce nouvel établissement public.

Aujourd’hui, la fonction aménagement du quartier d’affaires de La Défense est devenue seconde. La rénovation des tours relève des investisseurs privés qui en sont les propriétaires. La nécessité d’avoir un établissement public uniquement chargé de l’aménagement apparaît donc bien utile.

Le quartier de La Défense recouvre deux aspects.

C’est d’abord un quartier d’affaires, le plus important d’Europe. On voudrait même en faire, Roger Karoutchi l’a dit, la City française, à la suite du Brexit…

C’est aussi un endroit particulier, concentré sur une dalle de 31 hectares, piétonnier, hérissé de 72 tours et doté d’équipements publics qui ont la particularité d’appartenir non pas aux communes ou au département, mais à l’EPADESA.

Les 160 000 salariés ont besoin d’un lieu vivant, avec des espaces dédiés à la culture ou aux loisirs. Des efforts ont été réalisés en ce sens ; ils devront se poursuivre.

Le nouvel établissement public devra remplir ces deux missions et les articuler entre elles.

La question se pose aussi – c’est l’objet de cet amendement – du périmètre précis de ce quartier. En annonçant la fusion des deux établissements publics aux élus, le Premier ministre s’est engagé à ce que le périmètre du quartier soit délimité au quartier d’affaires historique.

Conformément à cet engagement, nous proposons, par le biais de cet amendement, de préciser le périmètre du futur établissement public, dont la définition se fera avec les collectivités territoriales riveraines.

 

Mme la présidente. Quel est l’avis de la commission ?

 

  1. Mathieu Darnaud, rapporteur. Le I de l’amendement n° 66 rectifié ne me semble pas suffisamment précis : la notion de « périmètre historique » du quartier de La Défense recouvre certainement une réalité sociologique, mais elle n’existe pas en droit. Par ailleurs, ma chère collègue, Mme la ministre pourra certainement vous rassurer sur le périmètre retenu et sur le fait qu’elle ne souhaite pas agrandir le quartier d’affaires. (Mme la ministre acquiesce.)

Le II concerne le processus d’élaboration de l’ordonnance, dont la définition relève de la compétence du Gouvernement. Là encore, je pense que Mme la ministre peut s’engager devant notre assemblée à consulter les collectivités territoriales concernées.

Dans ces conditions, vous comprendrez, madame Gonthier-Maurin, que la commission vous demande de bien vouloir retirer cet amendement. À défaut, elle y sera défavorable.

 

Mme la présidente. Quel est l’avis du Gouvernement ?

Mme Emmanuelle Cosse, ministre. Vous proposez, madame la sénatrice, de limiter le quartier à son périmètre historique.

Nous n’avons aucune intention d’étendre le périmètre existant. Cela dit, inscrire la notion de « périmètre historique » dans l’ordonnance semble difficile : elle n’a aucune valeur juridique. Cela ne ferait donc que compliquer encore la situation.

Ce qui change, c’est non pas le périmètre du quartier, mais la gouvernance du nouvel établissement public. Car le véritable enjeu de cette réforme, c’est bien la place de l’État dans la gestion du quartier.

Le Premier ministre a été très clair, vous l’avez dit, et constant dans son message devant la représentation nationale et les collectivités territoriales concernées. Nous allons faire ce à quoi nous nous sommes engagés.

Vous voulez également que les collectivités territoriales riveraines soient associées.

Je rappelle d’abord qu’un grand nombre d’entre elles sont dans le périmètre du quartier. Le département est d’ailleurs obligatoirement impliqué dans les discussions qui portent sur lui.

Surtout, nous avons mené les discussions ayant conduit à cet accord avec le maire de Nanterre et le président des Hauts-de-Seine qui ont porté ce projet à bout de bras.

Notre volonté est d’aller au terme de la démarche. Elle n’est pas que les autres collectivités territoriales ne puissent se prononcer. Le nouvel établissement public doit pouvoir mieux gérer La Défense, tout en permettant que les collectivités territoriales retrouvent leurs prérogatives.

Nous arrivons aujourd’hui à la conclusion de ce travail engagé depuis plusieurs années. Cela ne s’est pas fait simplement. Le fait que l’État se retire de la gouvernance de La Défense a suscité beaucoup d’oppositions. Certains estiment même que la gestion de ce quartier doit échapper aux collectivités territoriales.

Le pas que nous faisons aujourd’hui, avec cet article, me semble donc très important. Certains territoires pourront ainsi se développer, et le déséquilibre existant dans ce secteur pourra être résorbé.

Je précise, pour terminer, mesdames, messieurs les sénateurs, que le Gouvernement veillera à vous tenir informés au fur et à mesure de la rédaction de l’ordonnance. C’est ainsi que nous pourrons collectivement veiller à ce que les engagements soient respectés.

C’est pourquoi le Gouvernement demande le retrait de cet amendement, comme il le fera pour les amendements déposés sur cet article par André Gattolin.

Mme la présidente. Madame Gonthier-Maurin, l’amendement n° 66 rectifié est-il maintenu ?

Mme Brigitte Gonthier-Maurin. Madame la ministre, vous le savez, les paroles s’envolent, les écrits restent. Et, même lorsque des dispositions sont inscrites dans la loi, cela peut parfois ne pas suffire !

Je comprends bien vos arguments, mais nous ne demandons pas la Lune. Les collectivités territoriales concernées souhaitent avoir la maîtrise de leur territoire. J’insiste sur ce fait : le Premier ministre s’est engagé à ce que le périmètre historique soit le périmètre du quartier.

Je ne retire donc pas cet amendement, madame la présidente. Chacun prendra ses responsabilités…

 

Mme la présidente. Je mets aux voix l’amendement n° 66 rectifié.

(L’amendement n’est pas adopté.)

 

Mme la présidente. L’amendement n° 78, présenté par M. Gattolin, est ainsi libellé :

Alinéa 3

Après le mot :

géographique

insérer les mots :

et des compétences

 

La parole est à M. André Gattolin.

 

  1. André Gattolin. Je présenterai en même temps, madame la présidente, les deux amendements suivants, et répondrai à M. Karoutchi par la même occasion.

J’entends parler de concertation, mais elle se fait surtout avec certains grands élus ; avec les parlementaires, c’est niet ! Alors que j’avais demandé à de nombreuses reprises rendez-vous à Mme Duflot lorsqu’elle était ministre du logement, j’ai été reçu par l’une de ses assistantes. (Exclamations sur les travées de l’UDI-UC et du groupe Les Républicains.) On m’a proposé en urgence un rendez-vous la semaine dernière à un moment où je n’étais pas disponible. J’ose le dire, les écologistes ne sont pas plus brillants que les autres au pouvoir…

En tant que parlementaire, j’ai réclamé le rapport commandé par le Premier ministre qui doit servir de base à l’ordonnance. On ne me l’a pas communiqué. L’ancien préfet, qui était sans doute plus préoccupé par sa nouvelle nomination, a seulement accepté de me donner quelques informations au téléphone. Ce n’est pas une manière de travailler avec des parlementaires ! Bien sûr, le sujet concerne les collectivités locales et l’État. Mais si l’on demande aux parlementaires de voter l’habilitation de légiférer par ordonnance, c’est bien que la décision relève du pouvoir législatif ! Je ne suis vraiment pas satisfait de cette situation.

Cela étant, mon premier amendement vise, par l’ajout à l’alinéa 3 de l’article 38 de la notion de « compétences » du futur établissement, à préciser le champ d’intervention de celui-ci. Il s’agit de retenir les leçons du passé, quand certaines communes – je n’ai pas besoin de les citer – bénéficiaient de la manne économique de La Défense, tout en refusant d’assumer les dépenses d’entretien afférentes. Cette précision permettrait d’éviter tout conflit entre le futur établissement et les communes sur le territoire desquelles est implanté le quartier de La Défense.

Mon deuxième amendement tend à permettre aux parlementaires d’avoir accès à une information complète et transparente quant aux conditions de création de cet établissement. L’article 38 repose en effet sur un rapport « invisible ». Pour le respect du travail des parlementaires, on repassera ! Quelques élus locaux ont peut-être obtenu ce document par la grâce du préfet, mais ce n’est pas mon cas. Pour que cette réforme soit comprise et admise par tous, il est nécessaire d’en faire connaître les raisons.

Mon troisième amendement vise à tenir compte des objectifs fixés à la métropole du Grand Paris dans la loi que nous avons votée voilà un peu plus d’un an : « réduire les inégalités entre les territoires qui la composent, […] développer un modèle urbain social et économique durable, moyens d’une meilleure attractivité et compétitivité au bénéfice de l’ensemble du territoire national ». Il s’agit d’une question d’intérêt non pas local ou altoséquanais, mais économique national. La métropole a été créée pour permettre un rééquilibrage économique dans l’ensemble de son espace géographique. Le développement du futur quartier de La Défense doit donc en tenir compte. La métropole doit rendre également possible un rééquilibrage est-ouest, dont nous avons débattu précédemment. Toute l’activité économique ne peut être localisée à l’ouest, laissant à l’est les habitations des salariés de La Défense. Le quartier ne peut continuer à concentrer les emplois et les richesses tout en renforçant les déséquilibres existants.

Telle est la philosophie qui sous-tend mes trois amendements.

Si les précisions que je demande étaient apportées, je ne serais pas hostile au recours à une ordonnance. Comme avec l’amendement précédent de mes collègues communistes, il s’agit de bien cadrer les choses. Sinon, ce n’est pas la peine d’évoquer cette question devant le Parlement !

 

Mme la présidente. L’amendement n° 95, présenté par M. Gattolin, est ainsi libellé :

Après l’alinéa 3

Insérer un alinéa ainsi rédigé :

… °La transmission au Parlement de tous les rapports concernant les conditions de création de cet établissement ;

L’amendement n° 99, présenté par M. Gattolin, est ainsi libellé :

Après l’alinéa 4

Insérer un alinéa ainsi rédigé:

La création de cet établissement prend en compte les objectifs dévolus à la métropole du Grand Paris.

Ces deux amendements ont été précédemment défendus.

Quel est l’avis de la commission sur ces trois amendements ?

 

  1. Mathieu Darnaud, rapporteur. L’amendement n° 78 est, me semble-t-il, satisfait d’abord par l’alinéa 2 de l’article 38 qui définit déjà les compétences du nouvel établissement public. Par ailleurs, le principe de spécialité des établissements publics conduira forcément le Gouvernement à définir encore plus précisément les compétences. Pour ces raisons, je demande, au nom de la commission, le retrait de cet amendement ; à défaut, j’y serai défavorable.

S’agissant de l’amendement n° 95, la commission des lois, comme vous le savez, n’est pas adepte des demandes de rapport. En outre, l’amendement ne précise pas les rapports visés.

 

  1. André Gattolin. Je demande communication des rapports qui ont déjà été faits !

 

  1. Mathieu Darnaud, rapporteur. À la lecture de l’amendement, nous avions l’impression qu’il s’agissait d’une demande de rapport ! Nous avons compris depuis que tel n’était pas le cas.

En tout état de cause, l’avis de la commission est défavorable.

Enfin, pour ce qui concerne l’amendement n° 99, nous nous sommes interrogés sur sa portée concrète. À titre d’exemple, le juge administratif pourra-t-il annuler une décision du nouvel établissement public de La Défense au motif de non-respect des objectifs fixés à une autre structure, en l’occurrence la métropole du Grand Paris ? Je ne suis pas certain que l’établissement public est en mesure de réduire les inégalités entre les territoires de la métropole du Grand Paris, à l’inverse de cette dernière.

L’avis de la commission est donc, là aussi, défavorable.

 

Mme la présidente. Quel est l’avis du Gouvernement ?

Mme Emmanuelle Cosse, ministre. Monsieur Gattolin, il y a manifestement eu un raté dans vos relations avec les ministres du logement ! Cela fait plus de quinze ans que nous nous connaissons et vous avez mes coordonnées : depuis le mois de février dernier, vous auriez pu m’appeler pour que nous en discutions… (Exclamations amusées sur les travées du groupe Les Républicains.) Sur ce dossier compliqué, qui est soutenu par le Premier ministre et mon ministère, nous avons énormément travaillé avec les collectivités territoriales, mais aussi avec les parlementaires. Nous avons aussi dû nous atteler à d’autres textes de loi avant celui-ci. Néanmoins, nous n’avons manifestement pas fait assez et je vous prie de m’en excuser. Nous ferons mieux la prochaine fois !

Vous demandez la publication d’un rapport, mais il n’est pas terminé et je ne l’ai moi-même pas encore reçu…

 

  1. André Gattolin. Le préfet sortant l’avait !

 

Mme Emmanuelle Cosse, ministre. Le préfet disposait peut-être d’une ébauche de rapport, mais je peux vous assurer que le rapport, qui portera notamment sur la question de l’évaluation financière – un sujet ô combien précis et nécessaire pour discuter de la suite – n’est pas achevé. Nous espérons qu’il le sera à la fin du mois. Sa remise s’accompagnera certainement d’une certaine publicité. Nous travaillons donc de manière plutôt transparente, même si je sais que, sur ce sujet, nombreux sont ceux qui préféreraient que ce ne soit pas le cas. Je comprends vos exigences, qui sont tout à fait normales, y compris pour discuter de l’avenir de ce territoire et de son aménagement.

J’en viens aux amendements, sur lesquels soit j’émettrai un avis défavorable, soit je formulerai une demande de retrait.

Le premier vise à intégrer la mention du périmètre géographique de l’établissement : j’ai déjà répondu précédemment sur ce point.

Le deuxième tend à obtenir la transmission de rapports. Cela ne me semble pas relever du domaine législatif. Par ailleurs, au vu des futurs enjeux de ce territoire, des réunions de concertation, placées sous l’égide du Premier ministre, seront organisées, y compris avec les parlementaires – je le demanderai au préfet de la région d’Île-de-France –, afin que vous soyez informés. Je le répète, le rapport n’est pas encore finalisé. J’en suis bien désolée, car j’aurais aimé, moi aussi, en disposer au moment où je vous parle.

Le troisième amendement a pour objet la prise en compte des objectifs assignés à la métropole du Grand Paris dans le cadre de la création de l’établissement public. Le Gouvernement y est défavorable. Je rappelle que la métropole aura un représentant au conseil d’administration du futur établissement. En tout état de cause, il ne me semble pas nécessaire de légiférer sur ce point.

 

Mme la présidente. La parole est à M. André Gattolin, pour explication de vote.

 

  1. André Gattolin. Je l’ai dit au cours de mon intervention liminaire sur l’article, je ne suis pas opposé à la fusion entre l’EPADESA et DEFACTO – je la demande depuis suffisamment longtemps ! En tant que modeste parlementaire des Hauts-de-Seine, je l’ai réclamée parce que je connais l’état de la dalle et celui des infrastructures. Je suis issu d’une famille du secteur du bâtiment : je sais que, au-delà de cinquante ans, le ciment et les armatures commencent à poser de graves problèmes. Pendant des années, on a fermé les yeux avec la scission en deux sociétés – une dépensait de l’argent et l’autre en gagnait.

Sur le plan de la méthode, je regrette, tout comme Mme la ministre, que le rapport ne soit rendu qu’après la décision. Quel débat allons-nous avoir ? Je l’ai indiqué, le ministère du logement m’a proposé un rendez-vous la semaine dernière le seul jour où je n’étais pas disponible, et il n’a pas été accepté que l’un de mes collaborateurs s’y rende à ma place. On ne peut pas dire que je sois particulièrement absent de cet hémicycle ou que je ne travaille pas au sein de la Haute Assemblée.

Je maintiens donc mes amendements.

 

Mme la présidente. La parole est à M. Roger Karoutchi, pour explication de vote.

 

  1. Roger Karoutchi. Je regrette les problèmes de rendez-vous de mon excellent collègue André Gattolin, mais je ne doute pas que Mme la ministre réussira à trouver quelques minutes pour lui apporter au téléphone toutes les assurances.

Un débat législatif a lieu, il est normal de poser des questions. Mais tous les élus, quel que soit leur bord politique, du secteur de La Défense – de Nanterre, de Courbevoie, de Puteaux, du département – ont demandé au président Devedjian de conduire une négociation avec l’État pour que le secteur ne se retrouve pas dans des difficultés de régénération, de financement et de développement au regard de la compétition internationale.

J’ai des souvenirs de transferts d’une partie des recettes de La Défense pour le développement de la région, de rééquilibrage et de péréquation. Si l’on veut que le secteur de La Défense vive et se développe, il faut avancer. Autant je comprends les souhaits de M. Gattolin, autant il est clair qu’il faut aller assez vite parce que les besoins sont importants.

Je ne voterai donc pas ces amendements. Madame la ministre, lorsque le rapport sera finalisé – vous l’avez dit, sa remise sera entourée d’une certaine publicité –, je ne doute pas un instant que nous trouverons une solution, qui, en termes de financement, soit claire et impeccable.

 

Mme la présidente. La parole est à M. Yves Pozzo di Borgo, pour explication de vote.

 

  1. Yves Pozzo di Borgo. Mon explication de vote porte uniquement sur l’amendement n° 95. Il s’agit d’une question de principe. Avant d’être sénateur, j’ai été inspecteur général de l’administration de l’éducation nationale et de la recherche. Relevaient de ma compétence les centres de recherche, le CNRS, les universités, le système administratif – rectorats, inspections d’académie, collèges… Aux termes de ma lettre ministérielle de mission, les fonctionnaires étaient obligés de mettre à ma disposition l’ensemble des documents, même confidentiels.

Quand j’ai été élu parlementaire, j’ai pensé que mes pouvoirs seraient multipliés, d’autant que la Constitution nous donne des compétences en matière de contrôle. Mais je me suis rendu compte que seuls les membres de la commission des finances pouvaient faire des contrôles sur pièces et sur place. Les autres parlementaires regardent les choses de loin ; s’ils veulent exercer un contrôle de ce type, ils doivent demander l’autorisation à la commission des finances, ce qui est complètement fou ! Dans tous les débats sur des révisions constitutionnelles, j’ai demandé qu’on prête attention à ce point. Rien n’a changé…

Je me suis aussi rendu compte qu’il était difficile d’obtenir le moindre document de la part de l’exécutif, malgré l’existence de la CADA, la Commission d’accès aux documents administratifs.

C’est la raison pour laquelle, par sympathie et en raison de l’expérience douloureuse que je vis en tant que parlementaire, je voterai en faveur cet amendement. Ce sera un élément de plus pour essayer de changer cette situation complètement surréaliste !

Dans les instances européennes auxquelles je participe, Conseil de l’Europe et Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe, je côtoie des parlementaires d’autres pays. Je peux vous dire que, par rapport à eux, nous vivons au Moyen Âge ! Il est incroyable que l’on soit obligé de déposer un amendement pour demander la remise d’un rapport. Je le voterai donc pour le principe.

 

Mme la présidente. La parole est à M. Hervé Marseille, pour explication de vote.

 

  1. Hervé Marseille. Je n’évoquerai pas le rapport visé par M. Gattolin, il a été suffisamment commenté. Mme Duflot a dû se sauver du ministère en l’emportant, il faudra lui demander de le restituer… (Sourires.)

S’agissant de l’amendement n° 99, il est vrai que La Défense fait partie à la fois des Hauts-de-Seine et de la métropole. Je ne pense pas que l’on puisse lier la politique de la métropole avec celle du quartier d’affaires, pour une simple et bonne raison : en l’état actuel des choses, les moyens de la métropole s’élèvent à environ 70 millions d’euros, alors que les besoins en matière de maintenance, sous réserve des expertises en cours comme l’a dit Mme la ministre, sont estimés au bas mot à 400 ou 500 millions d’euros. On voit bien qu’il n’y a pas de rapport possible !

J’ajoute que la métropole doit définir ce qui est de l’intérêt métropolitain d’ici à l’année prochaine. Elle pourra toujours décider de se saisir d’une opération d’aménagement si elle considère qu’elle est, en tout ou partie, d’intérêt métropolitain. Comme elle est représentée dans le conseil d’administration, ainsi que l’a rappelé Mme la ministre, elle pourra, le moment venu, intervenir dans les opérations d’aménagement du quartier d’affaires.

J’insiste, je ne pense pas que l’on puisse lier, en l’état actuel des choses, la métropole et le quartier d’affaires par des textes supplémentaires. On trouve dans la composition, les critères et les modes de fonctionnement de la métropole tous les moyens disponibles lui permettant d’intervenir.

 

Mme la présidente. Je mets aux voix l’amendement n° 78.

(L’amendement n’est pas adopté.)

 

Mme la présidente. Je mets aux voix l’amendement n° 95.

(L’amendement n’est pas adopté.)

 

Mme la présidente. Je mets aux voix l’amendement n° 99.

(L’amendement n’est pas adopté.)

 

Mme la présidente. L’amendement n° 113, présenté par le Gouvernement, est ainsi libellé :

Alinéa 5

Remplacer le mot :

trois

par le mot :

six

 

La parole est à Mme la ministre.

Mme Emmanuelle Cosse, ministre. Il s’agit d’une demande de rétablissement du délai de six mois dont dispose le Gouvernement pour déposer le projet de loi de ratification de l’ordonnance. La commission a souhaité ramener ce délai à trois mois, mais nous craignons qu’il ne soit trop juste.

 

Mme la présidente. Quel est l’avis de la commission ?

 

  1. Mathieu Darnaud, rapporteur. Cet amendement est contraire à la position de la commission. Nous avons modifié non pas le délai de préparation de l’ordonnance, mais celui de dépôt du projet de loi de ratification, en nous alignant sur le droit commun. Le Gouvernement pourra déposer à tout moment son projet de loi de ratification, que le Parlement soit en session ou non. Le nouveau gouvernement qui sera nommé au mois de mai prochain pourra également déposer ce projet de loi conformément au principe de continuité du pouvoir.

J’observe d’ailleurs que le Gouvernement propose un calendrier identique à l’article 28 s’agissant de l’habilitation pour les cercles de jeux.

Le calendrier proposé par la commission est donc tout à fait applicable.

 

Mme la présidente. Je mets aux voix l’amendement n° 113.

(L’amendement n’est pas adopté.)

 

Mme la présidente. Je mets aux voix l’article 38, modifié.

(L’article 38 est adopté.)

 

 

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Intervention sur article 38 de la loi sur le statut de Paris relatif au quartier de la Défense http://andregattolin.eelv.fr/intervention-sur-article-38-de-la-loi-sur-le-statut-de-paris-relatif-au-quartier-de-la-defense/ http://andregattolin.eelv.fr/intervention-sur-article-38-de-la-loi-sur-le-statut-de-paris-relatif-au-quartier-de-la-defense/#respond Thu, 10 Nov 2016 09:22:52 +0000 http://andregattolin.eelv.fr/?p=5025 L'encre des articles relatifs au quartier d'affaires de la Défense, insérés dans la loi de modernisation de l'action publique territoriale et d'affirmation des métropoles, adoptée au mois de janvier 2014, est à peine sèche qu'il faut déjà revenir sur le statut de ce secteur. Avec le présent article, vous nous proposez, madame la ministre, de dissoudre les deux établissements – Défense-Action, ou DEFACTO, et l’établissement public d’aménagement de La Défense Seine Arche, l’EPADESA – pour en créer un seul. ...]]>

L’encre des articles relatifs au quartier d’affaires de la Défense, insérés dans la loi de modernisation de l’action publique territoriale et d’affirmation des métropoles, adoptée au mois de janvier 2014, est à peine sèche qu’il faut déjà revenir sur le statut de ce secteur. Avec le présent article, vous nous proposez, madame la ministre, de dissoudre les deux établissements – Défense-Action, ou DEFACTO, et l’établissement public d’aménagement de La Défense Seine Arche, l’EPADESA – pour en créer un seul.

Sur le fond, je ne peux qu’être d’accord. En effet, dès 2013, Brigitte Gonthier-Maurin, Philippe Kaltenbach, tous deux élus du département des Hauts-de-Seine, et moi-même proposions la disparition de l’EPADESA.

Sur la forme, en revanche, je ne peux qu’être opposé à la méthode que vous employez. Vous nous demandez en réalité de vous donner carte blanche et de vous autoriser à prendre des mesures par ordonnance. Ma position sur le recours à ce moyen n’est pas dogmatique, mais j’aime à savoir sur quoi les ordonnances portent.

Vous nous demandez en somme de valider les choix de l’exécutif sans qu’ils puissent être modifiés par la représentation nationale. Comment espérer une quelconque transparence dans la procédure que vous nous proposez, alors qu’il n’est pas possible de connaître le contenu du rapport à l’origine de cette réforme ?

Je constate que le quartier de La Défense est un sujet tabou. J’en veux pour autre preuve le fait que ma question écrite, adressée le 25 juin 2015 au ministre de l’économie et des finances de l’époque et portant sur la viabilité du projet de construction des tours dénommées « Hermitage Plaza » dans ce quartier, n’a toujours pas obtenu de réponse.

Cela dit, l’utilisation des ordonnances permet d’agir vite. Or qu’est-ce qui justifie cette précipitation ? Le quartier d’affaires va-t-il si mal ? Les mètres carrés de bureaux ne trouvent-ils plus preneur ?

En tout état de cause, je remarque que cette hâte à modifier le schéma institutionnel se traduit par des maladresses de rédaction, puisque le Gouvernement a été obligé de déposer un amendement tendant à modifier le délai de ratification de l’ordonnance, le faisant passer de trois à six mois.

Je relève également que, lorsque je dépose un amendement visant à ce que le nouvel établissement projeté prenne en compte les caractères dévolus à la métropole du Grand Paris, le Gouvernement se voit contraint d’en déposer un autre.

En effet, depuis la loi de janvier 2014 sur les métropoles, le développement et l’aménagement économiques sont désormais du ressort de la métropole et non du département. Or cet amendement du Gouvernement vise à modifier le code général des collectivités territoriales pour permettre au département des Hauts-de-Seine de participer à la gestion du nouvel établissement et donc à amoindrir le rôle de la métropole.

 

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Débat : Le Front populaire de 1936 à aujourd’hui ? http://andregattolin.eelv.fr/debat-le-front-populaire-de-1936-a-aujourdhui/ http://andregattolin.eelv.fr/debat-le-front-populaire-de-1936-a-aujourdhui/#respond Thu, 22 Sep 2016 11:13:28 +0000 http://andregattolin.eelv.fr/?p=4905 À l'invitation du PS 92 et de la Fondation Jean Jaurès, je participais ce 17 septembre à un débat sur l'héritage du Front Populaire avec François Laffon. Voici quelques extraits vidéo de nos échanges : ...]]>

À l’invitation du PS 92 et de la Fondation Jean Jaurès, je participais ce 17 septembre à un débat sur l’héritage du Front Populaire avec François Laffon. Voici quelques extraits vidéo de nos échanges :


Le Front populaire de 1936 à aujourd'hui… par AndreGattolin


Le Front populaire de 1936 à aujourd'hui… par AndreGattolin


Le Front populaire de 1936 à aujourd'hui… par AndreGattolin

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Devenir de la gare Lisch : réponse du ministère http://andregattolin.eelv.fr/devenir-de-la-gare-lisch-reponse-du-ministere/ http://andregattolin.eelv.fr/devenir-de-la-gare-lisch-reponse-du-ministere/#comments Fri, 15 Jul 2016 11:24:34 +0000 http://andregattolin.eelv.fr/?p=4856 Le 6 août 2015, une question concernant le devenir de la gare Lisch située à Asnières était posée à Mme la ministre de la culture et de la communication, je viens d'obtenir une réponse. ...]]>

Le 6 août 2015, une question concernant le devenir de la gare Lisch située à Asnières était posée à Mme la ministre de la culture et de la communication, je viens d’obtenir une réponse.

Le texte de ma question était le suivant : « La gare « Lisch » – du nom de son architecte Just Lisch – est l’ancien terminus de la ligne ferroviaire desservant les expositions universelles de 1878 et de 1889, installées sur le Champ-de-Mars à Paris. En 1897, ce bâtiment est déplacé à Asnières-sur-Seine pour être utilisé en tant que terminus technique de la première ligne électrique de train de voyageurs reliant Paris à Versailles-Rive-gauche. Puis, en 1924, ce bâtiment est mis au service des voyageurs sous la dénomination de « gare électrique », avant de redevenir, en 1937, un espace technique. Par la suite, cette gare n’a plus eu d’utilité fonctionnelle. En 1985, ce bâtiment a été inscrit à l’inventaire supplémentaire des monuments historiques. Depuis lors, cette construction — qui constitue, par son ingéniosité architecturale, un des éléments importants du patrimoine culturel et industriel de la France — est laissée à l’abandon. Il a été avisé, par des citoyens et responsables associatifs, de scénarios envisageables de reconversion de cet édifice. D’une part, il s’agirait de rénover cet édifice, pour en en faire un lieu de vie et de création pour les Asniérois et, de façon plus générale, pour les Altoséquanais. D’autre part, il est proposé de le démonter, afin de le transporter dans un parc des Hauts-de-Seine ou dans un futur« musée de l’Orient Express » qui pourrait être créé à Paris. Il lui demande son avis sur ces projets de reconversion et si il ne lui semble pas nécessaire de procéder au classement de ce bâtiment à l’inventaire général du patrimoine culturel ».

La réponse du ministère de la culture publiée au Journal officiel du 14 juillet 2016 est la suivante: « La gare construite par Just (ou Juste) Lisch pour l’Exposition universelle de 1878, surnommée « l’embarcadère du Champ de Mars », a connu une histoire mouvementée. Après son démontage et sa reconstruction sur son site actuel, à Asnières-sur-Seine, en 1897, puis son abandon en 1983, elle est sauvée de la démolition par son inscription au titre des monuments historiques, par arrêté du 13 août 1985. Cet édifice, propriété de la SNCF, est remarquable par sa charpente métallique à remplissage de briques, son décor de briques colorées et de tuiles vernissées et sa verrière. Son état actuel est extrêmement préoccupant. Plusieurs projets ont été évoqués récemment, proposant une restauration et une réutilisation sur place, ou un nouveau démontage, et un remontage à un nouvel emplacement. Le ministère de la culture et de la communication est ouvert à toutes les hypothèses qui permettraient le sauvetage et la restauration de cet immeuble inscrit au titre des monuments historiques, dans de bonnes conditions et dans le cadre d’un projet de réutilisation garantissant sa conservation à long terme. Dans le contexte actuel, l’inscription au titre des monuments historiques semble une mesure de protection suffisante, qui soumet tout permis de démolir ou de construire concernant la gare Lisch à accord préalable du préfet de région. »

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21 mai ouverture d’un café culturel et solidaire à Montrouge http://andregattolin.eelv.fr/21-mai-ouverture-dun-cafe-culturel-et-solidaire-a-montrouge/ http://andregattolin.eelv.fr/21-mai-ouverture-dun-cafe-culturel-et-solidaire-a-montrouge/#respond Mon, 16 May 2016 07:53:54 +0000 http://andregattolin.eelv.fr/?p=4807 Le Café Culturel et Solidaire (CCS) situé au 94 avenue Henri Ginoux de Montrouge ouvrira ses portes le samedi 21 mai, à l'occasion des \"Ateliers portes ouvertes des artistes\" de Montrouge.  ...]]>
Le Café Culturel et Solidaire (CCS) situé au 94 avenue Henri Ginoux de Montrouge ouvrira ses portes le samedi 21 mai, à l’occasion des « Ateliers portes ouvertes des artistes » de Montrouge. 

Une exposition collective des artistes participant aux ateliers sera organisée au sein du café. Je vous invite à regarder le clip de présentation en allant sur youtu.be Longue vie à ce projet citoyen!!!
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DGF : « Un vrai manque de justice et de lisibilité politique » http://andregattolin.eelv.fr/dgf-un-vrai-manque-de-justice-et-de-lisibilite-politique/ http://andregattolin.eelv.fr/dgf-un-vrai-manque-de-justice-et-de-lisibilite-politique/#respond Wed, 04 May 2016 14:35:44 +0000 http://andregattolin.eelv.fr/?p=4798 J'intervenais ce 3 mai en hémicycle, pour porter la voix du groupe écologiste dans un débat demandé par le groupe Les Républicains sur la situation financière des communes et intercommunalités : ...]]>

J’intervenais ce 3 mai en hémicycle, pour porter la voix du groupe écologiste dans un débat demandé par le groupe Les Républicains sur la situation financière des communes et intercommunalités :

« Monsieur le Président, Madame la Ministre, Mes chers collègues,

Même si ce débat est proposé par nos collègues du groupe Les républicains, force est de constater qu’il renvoie à un mouvement de contestation général, mené par des élus locaux de gauche comme de droite, face à la poursuite de la baisse de la dotation globale de fonctionnement.

Alors que le Gouvernement en appelle à la responsabilité des collectivités, il ne semble en effet pas avoir l’audace d’aller au bout de sa démarche. Si les collectivités doivent être traitées en acteurs « responsables », alors pourquoi ne pas les avoir associées à la préparation du programme de stabilité, qui les concerne assez substantiellement ? Et surtout, pourquoi ne pas leur confier enfin une réelle autonomie financière, pour simplement leur donner les moyens d’une politique qui leur soit propre ?

Quand l’Etat capte à son profit la moindre recette fiscale et diminue ensuite unilatéralement les dotations, on est moins dans la responsabilisation que dans une forme d’assujettissement…

Chacun a en tête, dans cet hémicycle, les difficultés budgétaires, parfois graves, de telle ou telle collectivité et plusieurs exemples ont déjà été évoqués. Mais les conséquences de cette politique ne sont pas seulement locales. En effet, selon une étude réalisée par l’Assemblée des communautés de France et par la Caisse des dépôts, l’investissement public a baissé de 9,6% entre 2012 et 2015. Or les collectivités sont le premier investisseur public. Le seul bloc communal assure à lui seul près de la moitié de l’investissement public civil ! En l’asséchant, l’Etat le Gouvernement prive le pays d’un effet d’entraînement avéré sur l’investissement privé et sur l’économie dans son ensemble.

Il incite également à recourir aux partenariats publics-privés, que nos collègues Sueur et Portelli avaient dans un rapport de 2014 très justement qualifiés de « bombes à retardement ».

Au problème du montant des dotations, vient s’ajouter celui de la répartition. Car la baisse de dotation s’applique indifféremment. Elle ne fait l’objet d’aucune péréquation pour « répartir l’effort en fonction de la richesse », comme l’avaient noté nos collègues Dallier, Guené et Mézard, dans leur rapport sur l’évolution des finances locales à l’horizon 2017. La DGF, dont le montant par habitant varie aujourd’hui de un à quatre, souffre d’un vrai manque de justice et de lisibilité politique.

Lors de l’examen de la loi NOTRe, je rappelle que le groupe écologiste avait déposé un amendement visant à fixer une fourchette maximale d’écarts de richesse entre collectivités, prenant en compte différents critères, non nécessairement monétaires. De même, alors que les collectivités locales sont des acteurs centraux de l’adaptation au changement climatique, rien, dans les dotations, et a fortiori dans le contexte de baisse que nous traversons, ne vient soutenir ce nécessaire effort. Alors à quand une dotation dédiée aux communes et intercommunalités s’engageant dans des plans ambitieux de transition énergétique ?

Pour finir, je ne peux passer sous silence les affres que génère, dans mon département des Hauts-de-Seine, le fonds national de péréquation des ressources intercommunales et communales, plus communément appelé le FPIC.

Pour le territoire de Paris Ouest La Défense, qui regroupe aujourd’hui 11 communes et où 17,6 millions d’euros doivent être reversés au titre du FPIC, les villes de Neuilly-sur-Seine et Levallois-Perret refusent de participer, laissant leur charge aux autres membres du territoire ayant fait partie d’une ancienne agglomération, comme Nanterre, Suresnes ou Rueil-Malmaison.

De ce fait, une ville comme Nanterre, qui est la ville concentrant la population au plus faible revenu de ce territoire, verra en 2016 son budget amputé de 9,5 millions d’euros au titre du FPIC, en complément d’une DGF à la baisse de 4,4 millions d’euros.

En conclusion, le groupe écologiste s’oppose clairement aux baisses de ressources financières, qui frappent aujourd’hui aveuglément nos communes et nos intercommunalités.

Si donc, nous rejoignons à cet égard les initiateurs de ce débat, nos analyses divergent cependant assez rapidement. En effet, bien que la question ait déjà été posée plus de cent fois au moins, à nos chers collègues de la majorité sénatoriale, nous n’avons toujours pas compris comment les 100 à 150 milliards d’euros d’économies budgétaires nouvelles que vous appelez de vos voeux pourront épargner davantage qu’aujourd’hui les finances de nos collectivités….

Je vous remercie. »

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8ème Festival Cinéma Écologie du 2 au 8 avril 2016 http://andregattolin.eelv.fr/8eme-festival-cinema-ecologie-du-2-au-8-avril-2016/ http://andregattolin.eelv.fr/8eme-festival-cinema-ecologie-du-2-au-8-avril-2016/#respond Wed, 30 Mar 2016 15:04:09 +0000 http://andregattolin.eelv.fr/?p=4789 Le 8ème Festival Cinéma Écologie a lieu du 2 au 8 avril 2016. Le thème du Festival cette année est “Lobbies et démocratie“. ...]]>

Le 8ème Festival Cinéma Écologie a lieu du 2 au 8 avril 2016.
Le thème du Festival cette année est “Lobbies et démocratie“.
Plus d’infos en allant sur le site de l’association « La ruche de Vanves ».

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Communes : il faut un vrai statut aux élus d’opposition http://andregattolin.eelv.fr/communes-il-faut-un-vrai-statut-aux-elus-dopposition/ http://andregattolin.eelv.fr/communes-il-faut-un-vrai-statut-aux-elus-dopposition/#respond Tue, 08 Mar 2016 17:04:46 +0000 http://andregattolin.eelv.fr/?p=4771 Intervention en séance publique le 8 mars 2016 (seul le prononcé fait foi) : « La proposition de loi déposée par notre collègue CARDOUX part d’un vrai constat relevé également par Monsieur le rapporteur. ...]]>

Intervention en séance publique le 8 mars 2016 (seul le prononcé fait foi) :

« La proposition de loi déposée par notre collègue CARDOUX part d’un vrai constat relevé également par Monsieur le rapporteur.

L’abaissement du seuil des élections municipales au scrutin de liste à la représentation proportionnelle de 3.500 à 1.000 habitants a entraîné la multiplication de liste unique au 1er tour des élections de mars 2014 dans 41% des communes ayant entre 1.000 et 3.500 habitants.

Ce phénomène de liste unique, où toutes les personnes présentes sont élues, fragilise, nous en sommes tous d’accord, le fonctionnement de la démocratie locale en cas de décès ou de démission d’un des élus.

Et dans ces circonstances, la mesure proposée qui consiste à augmenter le nombre de deux candidats est cohérente.

Mais est-elle suffisante ? Je ne le pense pas.

Le problème que nous essayons de résoudre aujourd’hui n’est pas dû uniquement à un changement de mode de scrutin.

Le mal est plus profond et ne pourra être guéri uniquement par des améliorations législatives ponctuelles.

En effet, nos élus locaux peuvent être sujets à une forme de lassitude.

Pour qualifier l’état de certains d’entre eux, j’oserai jusqu’à reprendre une citation du romancier canadien François Hertel : “Ce n’est ni le spleen, ni le marasme, ni le malheur. C’est quelque chose de plus âcre. C’est le désespoir.”

Oui, depuis mars 2014, nous assistons à une vague de démissions d’élus locaux sans précédent.

Difficile de dire avec précision quelle en est son importance exacte puisqu’aucun recensement comptable n’est effectué au niveau national et que, au terme des dispositions du code général des collectivités territoriales, seules les démissions d’un maire ou d’un adjoint doivent être adressées au préfet du département dans lequel se situe leur commune.

Alors pour avoir des données, il reste d’une part à consulter la presse qui se fait l’écho de ces démissions.

Ainsi un article du journal Le Monde de septembre 2015 relevait 312 démissions d’élus municipaux dans le Nord, 196 dans le département voisin du Pas-de-Calais ou encore 550 démissions dans le Gard.

Pour tenter de compléter un peu ce bilan trop partiel, on peut aussi se référer aux remontées du terrain :

Ainsi, depuis mars 2014, je relève pas moins d’une dizaine de démissions dans mon département d’élection celui des Hauts-de-Seine qui ne souffre ni de désertification, ni de manque de moyens humains ou financiers.

En dehors du spleen, les causes de ces démissions sont multiples.

Sans être exhaustif, je citerai la complexité des fonctions d’élus, la perte du sens de l’intérêt général ou encore l’absence de pouvoir des élus d’opposition.

Comment remédier à ce marasme ?

A priori il n’y a pas de solution miracle mais un cocktail de mesures peut toujours être proposé.

Il serait tout d’abord bon de procéder, sous la houlette de l’Etat, à un véritable recensement systématique et renseigné de ce phénomène de démissions.

Surtout, il faut instituer un véritable statut de l’élu.

Ensuite, le fonctionnement de l’institution municipale devrait être amélioré en donnant un vrai statut aux élus d’opposition et en mettant des garde-fous face aux dérives autocratiques de certains maires, phénomène dont mon département n’a malheureusement pas le monopole !

J’arrête là ces projets de réforme un peu révolutionnaires pour revenir au texte de cette proposition de loi en concluant simplement que le groupe écologiste votera naturellement en sa faveur.

Je vous remercie. »

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