vaccination obligatoire – Eric Alauzet http://www.alauzet.net Député du Doubs Mon, 30 Apr 2018 12:43:44 +0200 fr-FR hourly 1 Politique vaccinale : Eric Alauzet : « il ne faut pas céder à la tentation de l’obligation qui apparaît à la fois comme une réponse démesurée et inappropriée. » http://www.alauzet.net/politique-vaccinale-la-reponse-deric-alauzet/ http://www.alauzet.net/politique-vaccinale-la-reponse-deric-alauzet/#comments Fri, 21 Jul 2017 10:06:47 +0000 http://www.alauzet.net/?p=14144 Dans la continuité du débat ouvert depuis plusieurs années, le nouveau ministre de la Santé, Agnès Buzyn, envisagerait de rendre onze vaccins obligatoires (contre trois aujourd’hui). Interpellé par de nombreux citoyens-nes , Eric Alauzet y répond en exprimant son avis sur la question reprenant notamment ses amendements déposés lors de la dernière loi Santé. ...]]>

Dans la continuité du débat ouvert depuis plusieurs années, le nouveau ministre de la Santé, Agnès Buzyn, envisagerait de rendre onze vaccins obligatoires (contre trois aujourd’hui). Interpellé par de nombreux citoyens-nes , Eric Alauzet y répond en exprimant son avis sur la question reprenant notamment ses amendements déposés lors de la dernière loi Santé.

 

La liberté de choix en matière vaccinale est essentielle bien qu’elle puisse se heurter à l’intérêt général. En effet, la vaccination ne constitue pas uniquement un acte de protection individuel. L’efficacité de la vaccination repose sur un taux de vaccination de l’ensemble de la population afin de stopper la propagation de l’agent pathogène. Il faut donc arriver à concilier les deux objectifs.

Ces dernières années le débat et la controverse portaient sur deux points précis :

  • L’impossibilité de pouvoir bénéficier des seuls vaccins obligatoires dès lors que des valences non obligatoires étaient systématiquement associées aux souches à vaccins obligatoires ;
  • L’impossibilité de trouver des vaccins sans sels d’aluminium.

Lors de l’examen en première lecture à l’Assemblée Nationale du projet de loi Santé, Eric Alauzet avait déposé deux amendements qui furent rejetés. Le premier visait à permettre de nouveau la production de vaccin contenant uniquement les valences obligatoires, afin de ne pas imposer la vaccination contre d’autres maladies dans le cadre des vaccins obligatoires. Le second avait pour objectif de rétablir la possibilité, en ce qui concerne les trois valences obligatoires (diphtérie, tétanos, poliomyélite), de pouvoir choisir un vaccin sans adjuvant contenant de l’aluminium mais de lui substituer du phosphate de calcium. Vous trouverez ces deux amendements ci-dessous.

Eric Alauzet rappelle une nouvelle fois sa profonde opposition à la stratégie du Ministère de la santé qui consistait à administrer subrepticement un certain nombre de valences aux jeunes enfants, souvent sans le consentement éclairé des familles. Bref, il était impossible de vacciner son enfant contre le tétanos, la poliomyélite et la diphtérie sans lui administrer simultanément une, voire deux ou trois valences non obligatoires, à savoir la coqueluche, l’hépatite B et l’haemophilus influenzae (Bacille de Pfeiffer). Cette attitude de l’administration et de l’Etat était totalement inadmissible car elle consistait à administrer de force et de manière sournoise des valences non obligatoires.

Et ce qui devait arriver arriva. Saisi sur cette anomalie, le Conseil d’Etat, dans sa décision du 8 février 2017, a enjoint l’Etat et l’administration à mettre fin à cette situation et à « rendre disponibles des vaccins correspondants aux seules obligations de vaccination prévues aux articles L. 3111-2 et L. 3111-3 du code de la santé publique ». Cette décision de justice a précipité un changement de stratégie de l’Etat qui a dû, cette fois, assumer ses préférences en toute transparence en rendant obligatoires de nouveaux vaccins. Il s’agit non seulement des vaccins qui étaient associés aux vaccins obligatoires mais aussi de la rougeole des oreillons et de la rubéole (ROR), du pneumocoque et du méningocoque de type C. Une obligation qui ferait de la France le pays le plus vacciné d’Europe. A l’évidence cette nouvelle orientation est excessive sans qu’il soit évident d’en discerner toutes les motivations.

Cette approche, loin de réconcilier les français avec la vaccination, risque au contraire de renforcer leur suspicion. Ce sujet mérite mieux, à savoir l’explication, la transparence, la pédagogie… et le cas par cas. Par exemple, pourquoi rendre obligatoire la vaccination de la rubéole chez les garçons ? Les bienfaits du vaccin contre la rougeole ont-ils été vraiment mis en parallèle avec les effets secondaires de cette vaccination ? A-t-on expliqué qu’un certain nombre de décès par rougeole étaient intervenus chez des personnes qui présentaient des fragilités et des déficiences. A l’inverse, il est encore impossible de faire la preuve du lien entre la vaccination de l’hépatite B et l’apparition de sclérose en plaque alors que l’hépatite B peut conduire à des cirrhoses voire à des cancers du foie. Une société apaisée devrait pouvoir discuter tranquillement de l’intérêt de chacun des vaccins cités précédemment. Bref, les interrogations, le manque de transparence, les instrumentalisations, les impossibilités de trancher certaines questions,  ont conduit à cette situation d’impuissance de la force publique et de méfiance du corps social. C’est un énorme gâchis car la vaccination a rendu et rend encore d’immenses services à l’humanité et il ne faudrait pas en perdre le sens.

Les comparaisons européennes ne valident pas la décision française de rendre obligatoire la pratique de 11 vaccins. Sur 29 pays, 16, soit un peu plus de 50 % n’ont aucune vaccination obligatoire.

La moyenne de vaccins obligatoires sur les 15 autres pays est de 5. Les germes choisis par les pays sont extrêmement contrastés. Le micro-organisme qui fait le plus consensus est la polio pour 12 pays, dont la France. Le tétanos et la Diphtérie pour 8 pays, dont la France.

Rougeole-oreillons-rubéole pour 8 pays, dont la France. Le nombre de vaccins par pays est faible, seule la Lettonie a 11 vaccins obligatoires, dont Rougeole-oreillons-rubéole, ensuite la Slovaquie a 8 vaccins obligatoires, dont Rougeole-oreillons-rubéole. L’Allemagne, l’Autriche, le Danemark, le Luxembourg, la Norvège, l’Espagne, la Suède et le Royaume-Uni, n’ont aucune obligation alors que ce sont de grands pays, peuplés et/ou riches.

Si le taux de vaccination en France reste faible , il ne faut pas céder à la tentation de l’obligation qui apparaît à la fois comme une réponse démesurée et inappropriée.  La vraie réponse à cette situation d’insuffisance de couverture vaccinale qui reste un réel problème pour neutraliser certaines maladies ou endiguer leur progression, c’est bien celle du dialogue et non de l’obligation comme c’est le cas dans la plupart des pays voisins. Expliquer et dialoguer pour mieux comprendre les enjeux collectifs et les aspirations individuelles, telle devrait être la doctrine.

 

 

Amendements E. Alauzet sur la loi santé.pdf by Anonymous zFNLnrc on Scribd

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Vaccins : une nécessité de transparence http://www.alauzet.net/vaccins-une-necessite-de-transparence/ http://www.alauzet.net/vaccins-une-necessite-de-transparence/#comments Thu, 23 Apr 2015 13:25:13 +0000 http://ericalauzet.eelv.fr/?p=10941 Les amendements concernant les vaccins déposés par le groupe écologiste dans le projet de loi santé présenté par Marisol Touraine ont soulevé deux questions. D’une part, l’impossibilité de trouver sur le marché des polyvaccins contenant les seules valences obligatoires et d’autre part, celle de l’absence de vaccins non adjuvés avec de l’aluminium. ...]]>

Les amendements concernant les vaccins déposés par le groupe écologiste dans le projet de loi santé présenté par Marisol Touraine ont soulevé deux questions. D’une part, l’impossibilité de trouver sur le marché des polyvaccins contenant les seules valences obligatoires et d’autre part, celle de l’absence de vaccins non adjuvés avec de l’aluminium.

 

A ce stade, ces amendements n’ont reçu le soutien ni du Gouvernement, ni de l’Assemblée nationale (cf. compte-rendu des débats, ci-dessous)

 

Vaccins – Amendements écolo – PJL santé.pdf

 

Pourtant, comment admettre que, depuis le retrait du DTP il y a quelques années, il ne soit pas possible d’effectuer la primo-vaccination des enfants en leur injectant uniquement les valences obligatoires ? (en revanche, les rappels sont possibles avec le Revaxis). Autrement dit, pour assurer cette vaccination obligatoire, nos enfants se voient administrer une, deux, voire trois valences complémentaires dans le même vaccin ; il s’agit, en plus de la diphtérie, du tétanos et de la polio, du vaccin contre la coqueluche, l’hémophilus influenzae et l’hépatite B.
Si l’administration ne parvient pas à populariser la généralisation du vaccin avec ces trois dernières souches, ce n’est pas par des méthodes de vaccination forcées voire sournoises, qu’elle réconciliera les familles avec la vaccination. Au Danemark, la vaccination n’est pas obligatoire et le taux de vaccination est très élevé. Le récent avis du Conseil constitutionnel, tout en condamnant une famille qui avait refusé les vaccins obligatoires, a jugé que cette même obligation était discutable. A l’inverse, si les familles choisissent de faire administrer l’ensemble des vaccins à leurs enfants, il est préférable de le faire avec une seule injection car cette forme réduit la quantité d’adjuvant.
A propos d’adjuvant justement, la controverse est loin d’être tranchée sur la responsabilité possible de l’aluminium dans la survenue de la myofasciite à macrophage, maladie qui provoque des troubles neuromusculaires et une invalidité progressive.
En effet, depuis quelques années, l’aluminium a remplacé le sulfate de calcium, adjuvant qui composait le vaccin depuis des décennies (la totalité des adultes ont été vacciné dans ces conditions) ; et une suspicion pèse sur ce nouvel adjuvant.
Or, il est difficilement acceptable que la raison de ce changement puisse résider dans le fait que le vaccin historique générait des réactions cutanées. En effet, si ces réactions étaient soi-disant « fréquentes » – ce que je n’ai jamais constaté en tant que médecin -, il n’est pas sérieux de comparer des réactions cutanées à court terme et relativement bénignes avec des pathologies chroniques sévères à long terme. En revanche, on peut admettre que l’aluminium conférerait une plus grande longévité au vaccin en permettant des rappels tous les 20 ans, au lieu de tous les 5 ans avec le phosphate de calcium.

 

Quoiqu’il en soit, la recherche doit être poursuivie pour trancher la controverse.

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