Débat à l’Assemblée, mesures gouvernementales, solidarité à Besançon, réaction d’Éric Alauzet et soirée organisée par Barbara Romagnan.

Débat à l’Assemblée nationale

A l’initiative du gouvernement, l’Assemblée nationale a débattu cette semaine sur la question de l’accueil des réfugiés en France et en Europe.

La crise migratoire que connaît l’Europe, la plus importante depuis la Seconde Guerre mondiale, oblige la France à être à la hauteur : c’est le sens des propos tenus par le Premier ministre devant l’Assemblée nationale. Avec constance et maîtrise, le gouvernement suit des principes clairs : humanité et solidarité, sérieux et lucidité.

Déclaration du Premier Ministre et débat : http://www.assemblee-nationale.fr/14/cri/2014-2015-extra2/20152003.asp#P595574

La France a depuis de nombreux mois pris la mesure de cette crise. Elle s’est préparée et a créé les conditions qui lui permettent de prendre sa part dans cette nouvelle demande d’asile, notamment avec l’adoption de la loi promulguée le 29 juillet 2015, réformant notre système d’asile : « Passer de 24 à 9 mois le délai pour statuer sur les demandes et assurer une procédure plus efficace et plus digne ».

Quant au projet de loi relatif au droit  des étrangers, voté en première lecture cet été, permettra « la lutte contre l’immigration irrégulière, dans toutes ses dimensions » et la lutte contre les filières.

177 ont été démantelées depuis le début de l’année, 42  000   interpellations ont été effectuées depuis le mois de janvier et 15 000 éloignements forcés ont été réalisés en 2014. Soit une politique plus efficace que celle conduite précédemment

Un site permet de s’informer sur les dispositifs d’accueil pilotés par l’Etat dans lesquels les initiatives ont vocation à s’inscrire, et les modalités d’accompagnement que les services de l’Etat (réseau préfectoral, OFII, OFPRA) mettent en œuvre : http://www.interieur.gouv.fr/Accueil-des-refugies-et-demandeurs-d-asile.

Dans le même temps des décisions traduisent la volonté de renforcer la solidarité par un renforcement des moyens telle la création de 11 500 places supplémentaires d’accueil annoncée dès juin dernier. Dans le Doubs ce sont depuis juillet 100 places supplémentaires en CADA et + 30 places en ATSA, une augmentation de 30% des places.

Besançon et le Grand Besançon solidaires

Et depuis plusieurs jours, sensibles au sort des réfugiés et demandeurs d’asile qui fuient au péril de leur vie la guerre, la barbarie, les conversions forcées, les exactions, les maires de France ont été nombreux à manifester leur disponibilité pour les accueillir.

A commencer Besançon, ville exemplaire, la ville ayant été la 6^ème ville à se déclarer « ville solidaire » et le maire et le préfet tenant depuis la réunion à Paris samedi dernier des réunions de concertations quasi quotidiennes et notamment celle à l’initiative de Jean Louis Fousseret avec l’ensemble des associations et organismes et services concernés qui ont tous répondus présents pour préparer l’accueil de familles demandeuses d’asile et réfugiées. Le Préfet du Doubs a annoncé l’arrivée d’une soixante de réfugiés dans le Doubs d’ici la fin du mois de septembre.

Le député Éric Alauzet a apporté son plein soutien à cette démarche.

Pour faciliter le dialogue et la coordination en continu avec les élus et l’Etat sur l’ensemble des questions relevant de l’accès des réfugiés, le ministre de l’Intérieur a nommé un coordinateur national pour l’accueil des réfugiés et les préfets des coordonnateurs locaux. Pour le Doubs, il s’agit du directeur de la DDCSPP.

Quant à la solidarité des particuliers, la ville a mis en place un site de plateforme collaborative, en collaboration avec les associations : http://solidairesrefugies.grandbesancon.fr/

Vous avez du temps, des meubles, des appareils électroménagers, des couvertures, des vêtements … que vous souhaitez offrir. Cette plateforme collaborative et citoyenne est là pour vous et pour ça.

Débat local et réaction d’Éric Alauzet

Lors de la séance du conseil municipal, une motion a été présentée par l’exUMP et l’UDI, une motion polémique. Éric Alauzet y a noté « Une motion qui pose un certain nombre de questions auxquelles nous avons déjà les réponses tant au plan local que national. Cette motion est donc caduque ».

Il a souligné que lors du débat à l’Assemblée, qu’un autre discours avait, avec satisfaction, été entendu : « Cet esprit de solidarité a d’ailleurs largement dépassé le camp de la majorité quand par la voix de son Président Philippe Vigier, le groupe UDI a dit soutenir la décision du Président de la République d’accueillir 24 000 réfugiés et saluer la volonté de Bernard Cazeneuve de combattre avec détermination l’immigration clandestine ».

« Il a également conclu que du fond de l’adversité, notre vieux continent européen et ce vieux pays d’immigration et de liberté qu’est la France peuvent envoyer un message au monde en accueillant ces réfugiés avec bienveillance et générosité. Nous n’avons pas peur du lendemain a-t-il poursuivi ». « Ici, avec celles et ceux qui ont été arrachés à leur patrie, qui enrichiront demain notre communauté par leur intégration et leurs accomplissements, nous regardons l’avenir avec confiance et exigence. Avec de nombreux parlementaires, nous avons applaudi ce message. Aussi je m’étonne de l’expression de l’UDI ici à Besançon dans cette motion».

Et d’ajouter : « Je veux dire aussi à nos concitoyens qu’ils n’aient pas peur, ce n’est pas en rejetant ces 24000 personnes tant est que ce soit possible que nos problèmes de chômage se régleraient. Je suis même convaincu que ces migrations peuvent constituer une chance pour notre pays – les allemands ne s’y trompent pas – en enrichissant notre communauté mais aussi parce que cela obligera les décideurs politiques de tous bords à prendre la mesure des injustices flagrantes dans le monde pour mobiliser les agents économiques et notamment ceux qui épuisent nos états et nos peuples avec « la finance folle » à se ressaisir pour laisser de côté l’avidité et la cupidité et pour rechercher les voix de la justice, du partage et de la paix dans le Monde »

Soirée Débat de Barbara Romagnan

« L’Europe fait face à un afflux massif de réfugiés. Notre pays a été à la traîne de la plupart de ses voisins pour l’accueil de ces demandeurs d’asile. Un manque de solidarité difficile à accepter malgré les difficultés actuelles ». « L’accueil des réfugiés qui fuient la guerre en Syrie est un impératif humanitaire absolu. Dans une Europe en crise profonde, l’arrivée de centaines de milliers de personnes représente certes aussi un défi économique et social difficile. Mais ne peut-il pas être surmonté plus aisément qu’on ne le pense à condition de rompre avec l’orthodoxie économique en vigueur ? »

« Un plan Marshall européen pour les réfugiés est-il possible ? Il est nécessaire de comprendre la réalité et les enjeux des migrations actuelles et de répondre aux nombreuses contre-vérités qui empêchent la fraternité humaine de s’exprimer ».

« Aussi, pour aborder ces questions, j’ai invité François GEMENNE, chercheur en sciences politiques à Sciences Po Paris et à l’Université de Liège, spécialiste des flux migratoires, pour une soirée-débat Comment accueillir dignement les réfugiés ? mercredi 30 septembre 2015 – 20h – Palais des sports (salle VIP) de Besançon ».

Communiqué EELV

De nombreuses tragédies ont émaillé l’année 2015, transformant la mer Méditerranée en cimetière. Cet été, un nombre historique de réfugiés ont accosté sur les côtes grecques et italiennes, à la recherche de lendemains meilleurs, risquant la mort en cours de route.. Jeudi dernier, 71 corps ont été retrouvés sur le bord de la route, dans un camion, en Autriche.

Cette succession de drames humains impose une réponse à la hauteur des enjeux. EELV dénonce la léthargie criante de la France.

Cette inaction coupable, voire l’illusoire réponse sécuritaire tranchent avec la réponse d’une partie de l’opinion publique allemande et les déclarations d’Angela Merkel qui invoque un devoir de «dignité» pour l’Europe, alors même que l’Allemagne va accueillir cette année 800 000 demandeurs d’asile, contre environ 60 000 pour la France. De même, c’est une leçon que vient de donner l’Islande, petit pays, qui a annoncé vouloir accueillir prochainement 11 000 familles syriennes.

La France vit à l’heure actuelle une défaite morale qui éteint à petit feu les valeurs de notre République. L’ouverture d’un camp de 1500 réfugiés à Calais promis par Manuel Valls est profondément insuffisante en regard des enjeux. Les écologistes appellent le gouvernement à prendre l’ampleur de la crise et à accepter la proposition de quotas de migrants formulée par la Commission Européenne.

Les écologistes en appellent dans l’immédiat à la solidarité, sans conditions, quant à la prise en charge en urgence de tous les réfugiés provenant de pays en guerre qui fuient la misère et la détresse, et qui luttent pour leur survie.

L’Europe n’a pas le droit d’échouer sur la question des réfugiés et de la dignité. Les solutions existent pour faire face et garantir une solidarité européenne : garantir une voie légale sûre pour les réfugiés et les demandeurs d’asile, harmoniser la politique migratoire en adoptant des règles européennes commune en élargissant les conditions d’accès pour les personnes nécessitant une protection internationale..

Les économistes sont par ailleurs unanimes pour considérer que l’immigration est une chance pour le pays, la contribution des immigrés à l’économie étant supérieure à ce qu’ils reçoivent en termes de prestations sociales ou de dépenses publiques, à condition qu’on apporte une réponse à la crise humanitaire et leur permette de s’insérer sur le marché du travail.

Les écologistes rappellent enfin que, sans lutte efficace et coordonnée contre le réchauffement de la planète, les réfugiés climatiques seront demain de plus en plus nombreux et s’ajouteront aux bouleversements géopolitiques existants dont les puissances occidentales sont en partie responsables.

Julien Bayou et Sandrine Rousseau, porte-parole nationaux EELV

François Hollande et Angela Merkel ont envoyé le 3 septembre une lettre commune aux autorités européennes, où ils détaillent leurs propositions concernant la crise des migrants, jeudi 3 septembre. Cette lettre, que Le Monde s’est procurée, est adressée aux présidents du Conseil européen et de la Commission ainsi qu’au premier ministre luxembourgeois, qui assure la présidence semestrielle de l’Union.

http://www.lemonde.fr/europe/article/2015/09/04/la-lettre-commune-de-francois-hollande-et-angela-merkel-pour-accueillir-les-refugies-en-europe_4745852_3214.html