Notre « Scénario Energie-Climat Trajectoire Nantes 1,5°C »

Le changement climatique impacte tous les échelons de notre société, des instances internationales à l’aménagement territorial des plus petites communes de France, en passant par nos métropoles.

Ce document est le fruit d’un travail de plusieurs mois conduit avec des professionnels et des militants de l’énergie et du climat sur Nantes Métropole. Il donne des objectifs chiffrés pour faire de Nantes Métropole un territoire qui respecte les accords de Paris sur le climat. Ce document est complémentaire du programme proposé par les écologistes et la liste Nantes ensemble  conduite par Julie Laernoes : il définit les orientations nécessaires que doit prendre la ville. Pour connaitre nos propositions concrètes, c’est le programme qui fait référence.



L’enjeu

Tous les deux ans, le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat, plus connu sous le nom de GIEC, établit un rapport sur l’état de la biosphère, des phénomènes de réchauffement climatique et des moyens pour diminuer l’ampleur de ces phénomènes. Le dernier rapport d’octobre 2018 est sans appel : les responsables politiques n’ont pas pris la mesure des changements nécessaires permettant d’éviter les catastrophes annoncées par les scientifiques, notamment celle d’un réchauffement climatique incontrôlé et incontrôlable. En 2015, les Accords de Paris nous ont collectivement engagés à tout faire pour limiter le réchauffement climatique global entre 1,5°C et 2°C. Or, notre capacité à respecter cet objectif se restreint de jour en jour. Plus nous tarderons à enclencher ce virage vers une société décarbonée et plus sobre, plus il sera compliqué et coûteux de rendre cette transformation globale possible.

Le changement climatique impacte tous les échelons de notre société, des instances internationales à l’aménagement territorial des plus petites communes de France, en passant par nos métropoles. Comme partout, Nantes sera confronté à des événements incontrôlables et inattendus, marqués par des périodes de fortes chaleurs, d’inondations, de sécheresse qui impliqueront un questionnement profond de notre modèle de ville. Plus vite nous agirons, plus vite nous pourrons construire ensemble un futur souhaitable pour toutes et tous, pour les générations présentes et futures. Telle est l’ambition de l’écologie politique depuis 50 ans.

Nantes est aujourd’hui une métropole et une ville attractive. Citée comme exemple d’un certain modèle de développement qui attire. C’est justement parce que nous sommes en position de force que nous devons montrer qu’un changement radical est possible, souhaitable et heureux.

Nous pouvons agir … et c’est maintenant

En 2003, la France a pris l’engagement d’une réduction de 75% de ses gaz à effet de serre à l’horizon 2050. Il s’agit d’une division par 4 de nos émissions, qualifiée de « Facteur 4 », expression de référence qui permet au grand public de mesurer l’ampleur du changement même s’il reste difficile d’en saisir la signification sur la vie quotidienne.

Si l’Etat a fixé les orientations pour mettre en œuvre, dans tous les secteurs d’activité, la transition vers une économie bas-carbone via la stratégie nationale bas carbone (SNBC), la déclinaison de ces orientations en un plan d’actions concrètes qui changent notre modèle de vie se fait toujours attendre.

Fin 2018, dans la foulée de la publication du rapport du GIEC, le bureau d’études “BL Evolution” a fait paraitre une étude qui scénarise au niveau national une “trajectoire 1,5°C”. La voie à suivre est ambitieuse : division par 3 de la consommation de viande, division par 2 du nombre de voitures, rénovation de 1 million de logements par an, transition professionnelle d’un tiers de la population, … L’étude a fait parler d’elle car elle a réussi à faire ce que peu d’études ont fait jusque-là : mettre en relation le réchauffement climatique (phénomène global) avec nos modes de vies individuels et collectifs.

C’est ce que nous devons faire aujourd’hui : commencer par dire la vérité aux habitant.e.s, ne pas nier l’ampleur de la tâche, puis créer les conditions nécessaires au déploiement d’un nouveau logiciel politique,  qui met  la transition écologique au cœur des politiques publiques. 

Il est temps de passer de “ce qui pourrait être fait” à “ce qui doit être fait”. Un tel changement de société nécessite une double approche : technique d’abord, qui vérifie que nos actions et modes de vie sont cohérents avec nos objectifs, et une approche de terrain, qui mobilise tous les modes d’actions pour faire de ces objectifs une réalité qui ne laisse personne sur le bord de la route.

Du consommateur qui veut agir via son acte d’achat, à l’entreprise qui initie des réflexions sur l’impact de ses activités, de l’étudiante inquiète qui va marcher pour le climat, au citoyen qui va tenir un composteur de quartier le samedi matin, du cycliste qui souhaite des trajets sécurisés pour épanouir sa pratique, au président d’association qui se bat pour financer ses activités, nous devons coordonner nos énergies pour faire de Nantes une métropole ambitieuse sur la seule chose qui compte vraiment : la construction d’une société écologiste pour toutes et tous.

Une direction pour Nantes

Les villes sont au premier rang de l’action écologiste. D’après le GIEC, 50 à 70% des leviers d’action pour limiter le réchauffement climatique se trouvent au niveau local (commune, intercommunalités, départements, régions). Les élu.e.s de ces collectivités jouent un rôle crucial dans la construction de notre avenir, via les budgets dont ils ont la responsabilité, bien sûr, mais aussi du fait de la légitimité dont ils jouissent pour organiser des réseaux et des filières, appuyer des initiatives et des collectifs qui luttent contre le changement climatique et adaptent nos territoires à ce changement.

Cette feuille de route est une orientation nécessaire, à la hauteur des enjeux. Il ne s’agit pas de figer toute l’action publique de la ville en un document, mais bien d’écrire noir sur blanc les enjeux les plus fondamentaux sur lesquels nous travaillerons. Ce document témoigne de l’expertise et du sérieux de notre démarche en matière de politiques climat, de notre engagement réel à changer la société, mais également de notre humilité, puisque face à ses enjeux de nature inédite, l’écologie politique se construit avec toutes et tous.

Nos ambitions

Notre ambition est de construire ensemble une métropole qui se place sur une “trajectoire 1,5°C”. Concrètement, cela veut dire que nous mettrons en place des politiques publiques qui nous permettront d’être collectivement cohérents par rapport à cet objectif. C’est à partir du succès des villes que pourra se propager au niveau mondial l’histoire de la transition écologique ; il est plus concret et plus facile de se battre pour sa ville, sa rue, son école que pour des enjeux globaux qui nous échappent.

Mot de Julie

« L’écologie a gagné la bataille des idées. Aujourd’hui nous nous disons toutes et tous écologistes et cela n’épargne pas le monde politique. Il faut donc avec sérieux et responsabilité, montrer l’ampleur du changement nécessaire.

Depuis plusieurs mois, des citoyens et citoyennes nous ont rejoints pour contribuer à notre projet. Je remercie toutes celles et ceux qui ont passé du temps pour contribuer à une vision écologiste de Nantes que je porte aujourd’hui avec la liste Nantes Ensemble.

Ce document est à l’image du mandat qui arrive : une ambition écologiste forte, une interpellation envers nos institutions qui doivent répondre à ces exigences, et surtout une co-construction avec des personnes engagées dans la société nantaise. 

Ensemble, c’est possible !»

Julie LAERNOES