Notre plan pour le numérique à Paris
La Ville de Paris est un acteur clé du numérique sur le territoire. Investir sur le terrain numérique est une exigence politique pour ne pas laisser entièrement ce domaine aux mains d’intérêts privés. Vecteur d’équité, d’accès à l’information et d’accès au droit, le numérique est un outil qui doit être mis au service des parisiennes et des parisiens.
Ainsi, la Ville doit former et accompagner pour réduire la fracture numérique, utiliser à bon escient et de manière encadrée les données des citoyennes et des citoyens. Il est important que la Ville s’engage avec responsabilité sur l’environnement et le social notamment par une utilisation massive des logiciels libres tout en restant à l’écoute des innovations.
Notre plan pour le numérique à Paris
Le Conservatoire du Libre
L’objectif de ce lieu est de valoriser le Libre et le domaine public, de le défendre et de protéger juridiquement les personnes qui souhaitent en faire usage.
Dans une centre spécialisé, la Ville de Paris collectera, identifiera et certifiera diverses ressources (culturelles, logicielles, techniques et méthodes scientifiques) pour les rendre plus accessibles aux parisiennes et aux parisiens et en protéger le caractère libre de droit. Elle produira elle-même des ressources avec un guichet unique de l’Open Data.
La Ville de Paris se doit de sortir de la logique propriétaire au niveau des logiciels. Nous ajouterons une obligation de privilégier les logiciels libres avant d’engager la Ville dans un nouveau marché, nous séparerons les contrats d’achat de logiciels du service rendu, et nous participerons au développement d’applications libres, progressivement. Ainsi, la Ville se déclarera actrice du secteur du Libre. Elle en fera la promotion et y participera au travers d’une démarche pro-active telle que la plateforme GitHub. Paris investira donc progressivement dans la construction libre des applications municipales (telle que Facil’ Familles) pour gagner en indépendance vis à vis des marchés publics et fournir gratuitement ces applications aux autres municipalités et aux autres associations.
La Ville, via cet espace, offrira enfin un espace de travail partagé municipal répondant aux besoins de la population. Elle y mettra à disposition un pôle de conseil juridique, un service d’écrivain public et un tiers lieu avec une connexion gratuite pour toutes et tous. Les habitant-es de Paris pourront notamment y effectuer leurs démarches administratives, leurs inscriptions à des activités de loisirs ou encore y construire les métiers de demain.
De plus, les agriculteurs-trices en contrat avec la Ville pourront venir chercher et échanger des semences et des ferments libres, en dehors des circuits commerciaux imposés par les semenciers. Nous leur offrirons une protection juridique afin de promouvoir le secteur du libre, du commun, dans le domaine agricole.
L’Open Data
Les données publiques existent à Paris mais elle souffre aujourd’hui d’un manque de transparence, de disponibilité ou de qualité. Il manque, à titre d’exemple, la cartographie du bruit sur le territoire parisien (Cf Plan de prévention du bruit dans l’environnement PPBE). Autre exemple, en ce qui concerne l’application de la Ville de Paris Dans Ma Rue, les données sont disponibles avec 6 mois de retard.
Nous proposons donc d’intégrer la production de data qualitative dans les process de la ville, d’identifier les données qui apporteront un plus immédiats aux habitants comme celles qui indiquent en temps réel la fréquentation des équipements municipaux, ou celles qui améliorent l’efficacité des services urbains comme la collecte des ordures.
Nous proposons également de créer des postes de data scientists à la communication de la Ville, pour analyser et publier de l’information accessible et intelligible par toutes et tous.
Une communication facilitée avec les administré.e.s
Nous souhaitons que les outils de communication et de travail que sont les équipements numériques soient maîtrisés par les agentes et les agents de la Ville de Paris. Nous devons renforcer la formation technique, mais aussi celle de relation avec le public que ces outils modifient. Les démarches en ligne ou par application des habitants doivent donner lieu à des réponses rapides, pertinentes et systématiques.
Les démarches des familles doivent être considérablement facilitées. Il est absurde par exemple que des parents d’élèves aient à remplir trois ou quatre fois des formulaires redondants chaque année. Cela passera par une organisation des fichiers municipaux rationalisée et respectueuse de la vie privée.
Les moyens humains économisés par la dématérialisation des démarches doivent être repositionnés dans l’accompagnement de celles et ceux qui en auraient besoin. 15% de la population se déclare incapable de réaliser une démarche en ligne. Des médiateurs numériques et des écrivains publics seront disponibles dans les Mairies d’Arrondissement et les principaux équipements pour les accompagner et les former, en lien avec le tissu associatif et le Centre d’Action Social de la VIlle de Paris. Dans chaque mairie d’arrondissement, il y aura un guichet unique des usagers et des usagères du service public.
L’impact environnemental
La lutte contre l’Obsolescence Programmée (technique ou culturelle) est un axe fort de ce que nous souhaitons pour le numérique à Paris. Nous soutiendrons les initiatives qui auront pour but d’augmenter la durée de vie des équipement en les rendant plus simples ou plus adaptés à la tâche, d’augmenter les cycles de vie des outils et d’appuyer la norme sur les ports, les câbles etc. Nous travaillerons aussi à faire émerger une filière non délocalisable de réemplois, reconditionnement, et recyclage des déchets électroniques.
Enfin, les écologistes s’engagent à réduire l’électro-smog à 0,6 Vpm en créant un opérateur municipal des ondes pour encadrer le spectre global parisien dans un souci de santé publique et de protection de la biodiversité.
Protection et émancipation
Le respect de la vie privée est constitutif d’une société démocratique. Le RGPD est à ce titre une grande victoire des Écologistes au parlement Européen. La Ville de Paris n’a d’autre choix qu’être exemplaire en la matière.
Outre la protection des fichiers contenant des données personnelles dans les data center souverains de la ville, nous engagerons une négociation avec tous les partenaires et satellites de la Ville pour les amener à y héberger leurs propres bases de données.
Nous nommerons un pôle de de Délégué à la protection de données mutualisé pour les services de la ville. Des formations, des sensibilisations régulières seront dispensé à l’ensemble des services sur l’importance de la confidentialité, et surtout sur les bons usages très concrets à observer, comme les mails groupés en copie caché, les coordonnées personnelles à ne pas transmettre, etc.
Considérant que la sécurité dans l’espace public passe par une présence humaine plus importante sur le terrain, nous sommes opposés au développement de la vidéosurveillance, et particulièrement aux applications de reconnaissance faciale qui représentent un danger pour les libertés publiques.
Nous considérons qu’il n’existe pas de protection à long terme sans une vigilance précise de la société civile. Nous mettrons en place un grand programme d’émancipation sur les questions numériques à destination des enfants et des jeunes dans les activités périscolaires, et des adultes dans le cadre de l’éducation populaire. Il s’agira de comprendre les enjeux de vie privée, les bons usages des Réseaux Sociaux (e-réputation, cyber harcèlement…), l’usage des outils numériques, mais aussi le code et le développement logiciel pour gagner en compréhension fine des enjeux et devenir acteur, plutôt que consommateur captif.