Réponses de David Belliard au Centre LGBTQI+ et à l’Inter LGBT

soutien aux personnes trans et intersexes

POUR L’AMELIORATION DE LA SANTE DE TOU·TE·S LES PARISIEN·NE·S :

1) Depuis 2016, la Ville s’est engagée avec Paris sans sida pour un objectif 0 contamination en 2030. Quelles mesures envisagez-vous de mettre en place pour continuer ce combat ? Maintiendrez-vous l’expérimentation du dépistage gratuit sans ordonnance dans tous les laboratoires ? Quel futur proposerez-vous pour Paris sans SIDA ?

Avec environ 6 000 contaminations par an en France, nous restons éloigné·e·s de l’objectif de 0 contamination pour 2030. Le traitement comme prévention (TasP), la prophylaxie pré-exposition (PrEP), le préservatif et seringues propres, ainsi que le traitement d’urgence post-exposition (TPE) font partie de l’éventail des outils de prévention que nous devons promouvoir et mettre à disposition gratuitement des parisiennes et parisiens, et en particulier des populations clés les plus concernées. D’autres outils de prévention sont attendus au fur et à mesure des progrès de la recherche et nous nous engageons à les promouvoir également. Mais l’information sur et l’accès à ces outils de prévention ne suffit pas.

Pour que le TasP soit le plus efficace possible, nous devons garantir aux personnes vivant avec le VIH le meilleur accompagnement en faveur d’une bonne observance aux traitements. Des essais, dont ceux conduits par le professeur Jacques Leibowitch, montrent qu’une réduction des prises de traitements antirétroviraux est parfois possible sans que la charge virale ne remonte. C’est un réel espoir pour améliorer la prise en charge et réduire les effets indésirables des traitements, notamment au long cours, et concernant la question du vieillissement. Une bonne adhésion au traitement est souvent rendue compliquée pour les personnes les plus précaires et les plus mobiles, c’est pourquoi une approche de santé globale doit aussi assurer le bien-vivre des personnes séropositives, leur santé mentale, un meilleur accès au logement via la plateforme inter-associative pour le logement sida (PILS), et un soutien matériel et financier contre les situations de précarité.

Parce que la majorité des contaminations ont encore lieu lorsque les personnes ignorent leur statut sérologique, l’accent est évidemment mis sur le dépistage. Or, une approche uniquement quantitative du dépistage peut passer à côté des réels besoins. Nous ne voulons pas épuiser les associations à dépister toujours plus, en essayant de battre le record du nombre de tests rapides d’orientation diagnostique (TROD) réalisés. Dépister beaucoup c’est bien, mais dépister stratégiquement auprès des publics cibles, en apportant une offre correspondant à un besoin, c’est mieux. Pour ce faire, nous pensons nécessaire de prendre en compte les barrières structurelles qui limitent l’accès au dépistage, comme les barrières linguistiques, les difficultés de déplacements, la précarité, le mal-logement et la contrainte à une forte mobilité. On se dépiste moins et on prend moins bien soin de sa santé lorsqu’on est dans des situations économiques et administratives plus difficiles. 

Afin de prendre en compte ces spécificités, nous soutiendrons les approches de santé communautaire, par et pour, via la reconnaissance et valorisation du métier de médiateur culturel et travailleur pair, et le développement d’espaces d’accueil et centres communautaires dédiés pour chaque population clé.

L’expérience du dépistage gratuit sans ordonnance dans tous les laboratoires continuera afin de diversifier l’offre, mais nous veillerons aussi à ce que les CEGIDD, offres associatives, communautaires, et autres espaces de dépistage continuent d’être soutenues à la hauteur des besoins, puisque ce sont aussi des espaces d’information, de prévention et d’auto-support, tout autant nécessaires à la lutte contre le VIH&IST.

Paris sans sida continuera en incluant davantage toutes les populations clés concernées par le VIH, puisque si la majorité des cas concernent les hommes qui ont des rapports avec d’autres hommes (HSH) et les femmes migrantes, il faut prendre en compte toutes les situations afin d’atteindre l’objectif de 0 contamination.

2) Quelle politique de réduction des risques envisagez-vous pour les usager·ère·s de drogues : est-il prévu d’ouvrir de nouvelles salles de consommation à moindre risque ? Sanctuariserez-vous la salle de la rue d’Ambroise ? Quelles propositions pour les consommateurs·trices de chemsex ?

Après avoir lutté pendant des années pour son ouverture, nous souhaitons préserver l’actuelle salle de consommation à moindre risque et en ouvrir de nouvelles en prenant davantage en compte les spécificités des différents types d’usages. En effet, les pratiques de réduction des risques ne sont pas les mêmes selon les produits consommés. Lors de la mandature sortante, notre adjointe à la Santé Anne Souyris a par exemple proposé l’ouverture d’un espace dédié aux usagers du crack afin d’offrir un lieu de repos et d’accompagnement. Ce projet a rencontré des obstacles politiques au sein de la majorité municipale sortante et de la part de la préfecture, mais nous continuerons de mettre en avant les enjeux de santé publique afin de convaincre de sa nécessité. Nous envisageons la possibilité d’ouvrir une salle de consommation dédiée aux femmes et aux minorités sexuelles et de genre qui pourraient être moins à l’aise à se rendre dans des lieux fréquentés majoritairement par des hommes cisgenres hétérosexuels.

Pour les écologistes, il est évident que les approches punitives en matière de drogues ne fonctionnent pas. Nous privilégions les approches de santé basées sur le non-jugement des personnes et de leurs pratiques. Les politiques les plus efficaces afin de réduire les problèmes liés aux addictions et les risques liés aux usages sont celles qui garantissent une offre d’accompagnement social des usagers les plus précaires ainsi qu’une prise en charge de leur santé mentale.

Concernant le chemsex, nous sommes très inquiet·e·s du nombre de décès liés à l’usage du GHB ou d’autres produits au sein de la communauté gay. A défaut de pouvoir garantir un contrôle sur leur qualité à cause de la loi de 1970, nous ne pouvons que promouvoir des campagnes de sensibilisation et de prévention sur de meilleures pratiques d’usages (hydratation, mélanges, risques d’infection, etc), et la distribution de matériels de sniff et d’injection. Ces campagnes doivent être réalisées en partenariat avec les communautés gays les plus concernées à savoir fréquentant les scènes clubbing et/ou en contexte sexuel. Nous travaillerons avec les établissements festifs et sexuels afin d’assurer les gestes de premier secours en cas de malaise, avec la présence de personnel médical compétent. Nous défendrons la pratique du testing dans les lieux festifs gays en essayant de convaincre les autorités nationales et la préfecture d’une application plus souple de la loi lorsqu’il s’agit de ne pas mettre en danger la vie et la santé des personnes. Il n’est en effet pas acceptable que la honte et la peur liées à l’usage de drogues et à leur criminalisation empêchent l’accès aux soins dans des situations d’urgence. Nous mettrons en place des campagnes spécifiques d’information sur les cathinones de synthèse et les risques associés à leur consommation, mais également sur d’autres produits comme l’alcool ou le GHB. Nous travaillerons avec les associations pour un meilleur accompagnement des personnes qui font l’expérience de consommations problématiques, quel que soit le contexte festif et/ou sexuel. Là aussi, nous pensons qu’une prise en compte de la santé globale est nécessaire, incluant santé mentale et accompagnement social.

Si la communauté des hommes gays et bisexuels est en pointe sur les questions d’usage de drogues en contexte festif et sexuel (chemsex), nous mettrons en place une enquête à destination d’autres publics qui pourraient rencontrer des difficultés propres à leur culture festive et sexuelle, notamment les lesbiennes et les personnes trans.

3) Les enquêtes montrent que les jeunes ont moins de connaissances sur la sexualité et en particulier sur la prévention face aux IST que leurs aîné·e·s. Comment comptez-vous développer les connaissances sur la vie affective et sexuelle des adolescent·e·s et jeunes parisien·ne·s, ainsi que les sensibiliser à l’égalité des genres et au respect mutuel dans les pratiques sexuelles ?

La Ville de Paris étant à la fois commune et département, elle est compétente pour intervenir dans les écoles et collèges afin de promouvoir des campagnes de prévention et d’éducation au genre et aux sexualités. Nous assumons de défendre une politique féministe et en faveur des minorités sexuelles et de genre, pas uniquement pour lutter contre les discriminations, mais parce que les normes sexuelles et de genre méritent d’être déconstruites. 

Trop de jeunes se suicident encore à cause d’environnements discriminants et d’une culture et des représentations stigmatisantes. L’éducation au genre et aux sexualités doit évidemment inclure les questions de santé sexuelle, la prévention des IST, la contraception, mais aussi la connaissance de son corps en se centrant sur les notions de plaisir, la valorisation d’une culture du consentement et du respect de ses partenaires, plutôt que de rester uniquement sur l’apprentissage de la reproduction. Cette éducation doit prendre en compte la diversité des corps, des sexes, des identités et des pratiques sexuelles. Par ailleurs, les études de genre ne devraient pas être réservées à l’université mais enseignées partout.

Nous demanderons à l’ensemble des établissements scolaires parisiens de mettre à disposition gratuitement des élèves des matériels de prévention et l’information nécessaire. Nous encouragerons l’intervention des associations qui œuvrent à ce travail de prévention et de sensibilisation auprès des publics scolaires, et veillerons à ce que ces associations soient laïques et non-discriminantes.

4) Paris a vu ces dernières années une baisse du nombre total de nouvelles contaminations au VIH. Certaines populations comme les femmes hétérosexuelles et les HSH né·e·s à l’étranger ne sont pas concerné·e·s par cette baisse. Quelles mesures de prévention et d’accompagnement comptez-vous mettre en place afin que cette baisse soit tangible auprès de toutes les populations ?

 Nous nous réjouissons des bons résultats auprès des hommes français ayant des rapports avec des hommes, grâce à la combinaison de plusieurs outils de prévention dont le TasP, le préservatif et la PrEP. Cependant, ces résultats restent plus limités que dans d’autres pays et ne concernent pas toutes les populations clés, dont les personnes nées à l’étranger. Nous devons donc nous pencher sur les raisons de ce succès en demi-teinte en étudiant le contexte de villes comme Londres ou San Francisco qui ont de meilleurs résultats que Paris. Il nous semble que les hommes gais et bisexuels sont davantage à la pointe de l’information et des nouvelles techniques de prévention que d’autres groupes. Nous devons donc également concentrer notre attention sur les besoins en santé et prévention des migrants et être à l’écoute des organisations qui les représentent. 

Notre analyse est que les femmes migrantes nouvellement arrivées en France sont fragilisées dans leur prévention à cause d’un contexte de dépendance matérielle au sein du couple hétérosexuel, et que nous devons renforcer leur pouvoir de négociation et de choix parmi tous les outils disponibles. Les HSH migrants doivent aussi être mieux accompagnés dans leurs démarches administratives et de santé, tout comme les personnes trans, les usagers de drogues et les travailleuses du sexe.  Nous suivrons donc les recommandations internationales pour un renforcement de l’autonomisation communautaire parce que les populations clés font partie de la solution à la fin du VIH. Leur expertise est cruciale de la conception, à la mise en œuvre et évaluation des projets. Nous ne pourrons pas faire sans elles pour identifier leurs besoins et l’évolution de leur contexte. C’est pourquoi nous sommes engagé·e·s depuis longtemps dans le soutien aux associations de santé communautaire et que nous proposons des centres communautaires de santé spécialisés aux besoins de chaque groupe. Nous soutiendrons les actions hors les murs par les pairs en matière de dépistage et d’accompagnement vers les soins. Nous viserons à améliorer les conditions de vie et la santé globale des populations clés les plus précaires et fragilisées dans leur prévention et leur santé, en cherchant à identifier et lutter contre les barrières structurelles qu’elles rencontrent.

5) Alors que l’objectif de Paris sans sida est d’aller vers 0 contaminations, depuis 2016 et la loi de pénalisation, les travailleurs et les travailleuses du sexe, font face à une recrudescence des contaminations, qui se comptent par dizaines rien que pour les personnes trans. Quelles mesures proposez-vous pour y mettre fin ? Envisagez-vous la création d’un centre de santé communautaire comme dans d’autres métropoles ?

L’objectif de 0 contamination signifie qu’aucune population clé ne doit être laissée pour compte même si elle peut apparaitre plus petite en nombre. Paris doit encourager la mise en œuvre d’une surveillance épidémiologique plus précise qui inclut toutes les populations clés dont les travailleuses du sexe pour l’instant ignorées. Les travailleurs et travailleuses du sexe (TDS) doivent donc être pleinement intégrés dans les stratégies de Paris sans sida, et des partenariats avec les COREVIH ainsi que les hôpitaux parisiens et les associations spécialisées doivent nous aider à mieux identifier les dynamiques de l’épidémie dans cette population. D’après les études publiées dans The Lancet, la pénalisation du travail sexuel est une des principales causes de la vulnérabilité des TDS au VIH & IST. Si la Ville de Paris n’est pas compétente pour abroger les lois nationales pénalisant les clients ou le proxénétisme de soutien, elle doit obtenir l’abrogation des arrêtés conjoints entre la Ville et la préfecture visant le stationnement des véhicules des TDS.  

La Ville de Paris s’est engagée à ne pas pénaliser ni stigmatiser les populations clés concernées par l’épidémie lors de la conférence scientifique IAS 2017 qui s’est tenue dans notre capitale. Nous devons donc tout faire pour que cesse le harcèlement policier contre les travailleuses du sexe à Belleville et dans d’autres quartiers. 

Nous mettrons fin aux campagnes de communication visant à stigmatiser les clients et le travail sexuel en général, pour au contraire les cibler au travers de campagnes de prévention. Nous renforcerons le soutien aux associations de santé communautaires aujourd’hui fortement menacées comme l’est le Bus des Femmes. Lors de la mandature précédente, le groupe écologiste via sa délégation à la santé, a permis de sauver la subvention au Lotus bus de Médecins du Monde mise en cause par le groupe communiste. Nous continuerons de privilégier cette approche de la santé par et pour, et soutiendrons donc la création d’un centre de santé communautaire ainsi que les actions d’aller vers et hors les murs.

6) Les personnes trans ont plus de difficultés pour accéder aux soins. Des mesures particulières sont-elles envisagées pour développer leur accès à des professionnel·le·s de santé formé·e·s et respectueux·ses ?

Certains services hospitaliers parisiens sont actuellement en train de favoriser la mise en relation entre professionnels formés et respectueux et la communauté trans. D’autres ont déjà signé des conventions avec des associations trans depuis plusieurs années. Ce travail initié en partenariat avec les organisations trans doit être soutenu. De longue date, les activistes trans ont mis en œuvre des guides et annuaires de médecins « safe » pour mieux relayer les personnes trans vers les services de soins et de santé, leur évitant souvent le pire.

Nous appelons à la suppression de la Société Française d’études et de prise en charge de la transidentité (SOFECT) au profit de suivis médicaux de qualité, respectueux et dépsychiatrisés. Le libre choix doit prévaloir dans l’accès aux soins et on doit avoir le choix aussi de ses médecins, sans condition d’entrée dans un protocole, en construisant les politiques de santé avec les premier.e.s concerné.e.s.

Une attention particulière sera portée sur les travailleuses du sexe trans migrantes qui sont les plus menacées par le VIH à cause d’une précarisation accrue depuis la pénalisation des clients, en mettant en place une politique d’autonomisation économique basée sur l’accès à l’emploi et au logement, et en sensibilisant la préfecture sur la nécessité de préserver leur droit au séjour pour soins. Si à cause de leur précarité financière et administrative, ces femmes trans ne parviennent plus à prendre soin d’elles et à maintenir une observance correcte au traitement, une remontée de leur charge virale les expose à des risques pour leur propre santé, et les contaminations ne feront qu’augmenter.

7) Quels financements proposerez-vous pour les associations d’accompagnement aux soins pour les personnes migrantes ?

La Ville de Paris, avec les moyens qu’elle possède, n’est pas à la hauteur de l’accueil des migrant·e·s et réfugié·e·s. Il n’est pas normal de laisser dormir à la rue des personnes ayant fui des guerres, la pauvreté, des violences, et de plus en plus les conséquences du dérèglement climatique. Il n’est pas acceptable de les priver de points d’eau et de sanisettes par peur d’attroupement et du maintien de leur présence.

Les associations œuvrant pour leur santé font un travail exceptionnel qui doit être soutenu et financé à la hauteur des besoins. Le centre LGBT de Paris qui accueille spécifiquement des migrant·e·s, demandeurs d’asile et réfugié·e·s LGBT devrait bénéficier de subventions adéquates pour ce travail reposant actuellement uniquement sur des bénévoles, tout comme toutes les associations qui accompagnent des migrants à savoir l’ARDHIS, le BAM, Acceptess-T, le PASTT, Ikambere et bien d’autres. Ces associations doivent pouvoir fonctionner correctement avec un local adéquat et du personnel salarié.

POUR UNE PRATIQUE SPORTIVE INCLUSIVE

génération vélo

8) Quelles mesures envisagez-vous pour lutter contre les discriminations dans le sport ? Quelles formations pour les agent·e·s de la Ville ?

Les discriminations dans le sport doivent être sanctionnées et nous rappellerons aux clubs et établissements sportifs que la Ville de Paris subventionne, leur devoir de vigilance et d’intransigeance en la matière, par exemple contre le déploiement de banderoles aux messages haineux.

Nous soutiendrons les associations et les événements sportifs qui sensibilisent le public contre toutes les discriminations. Les agent·e·s de la Ville doivent bien sûr être formé·e·s autour de ces enjeux. 

Nous ferons appel à des personnalités du sport populaires auprès des jeunes et qui jouent un rôle modèle pour participer à des campagnes de sensibilisation contre les discriminations.

9) Dans un contexte de très forte demande, comment faciliter aux associations sportives LGBT l’accès aux équipements sportifs municipaux ?

Des partenariats existent déjà entre certaines associations et des équipements sportifs afin de faciliter l’inclusion de groupes discriminés. Nous soutenons les possibilités d’aménagements d’horaires réalisés avec des associations LGBT ou qui luttent contre les discriminations et pour l’accès de tous les publics à la pratique du sport. 

Nous veillerons à ce que les équipements sportifs municipaux s’adressent aussi bien aux hommes qu’aux femmes et personnes non binaires, ainsi qu’aux minorités sexuelles et de genre.

10) Quelles mesures proposez-vous pour améliorer l’inclusion dans le sport : renforcer la pratique des seniors, des femmes, des personnes avec différentes identités de genre, des personnes malades et/ou en situation de handicap ?

 Nous défendons un sport moins genré, pratiqué en équipes mixtes, incluant tous les sexes, tous les corps, tous les âges, et toutes les identités et expressions de genre. Le culte de la performance et de la compétition ne doit pas se transformer en une exclusion et/ou une discrimination de celles et ceux perçus et représentés (à tort) comme « plus faibles ». Les écologistes ont toujours eu des réserves quant au sport-spectacle et aux logiques commerciales et capitalistes entourant le sport de haut niveau. Nous préférons soutenir les événements sportifs qui valorisent les groupes exclus des grandes compétitions comme celui des Gay Games.

Le machisme ne devrait pas avoir sa place dans le sport. C’est pourquoi nous luttons pour que les femmes sportives bénéficient des mêmes récompenses et revenus que les hommes, et que le sport dit féminin soit retransmis et valorisé à égalité à celui des hommes. 

11) Envisagez-vous de conditionner le soutien financier, voire l’accès aux équipements, à un engagement des clubs sportifs en faveur de la lutte contre les discriminations dans le sport ?

Conditionner le soutien financier et matériel à la lutte contre les discriminations est plus qu’envisageable. Nous nous engageons à le faire.

ENCOURAGER LA VIE ASSOCIATIVE & LA VISIBILITE LGBTI

12) Le Centre LGBTQI de Paris Île de France est totalement sous dimensionné en termes de locaux et sous-financé pour notre agglomération. Que mettrez-vous en œuvre pour l’accompagner ?

Si l’on compare le budget du Centre LGBTQI de Paris Ile de France (autour de 250 000 € par an dont 118 000€ de subvention ville de Paris en 2019) avec d’autres centres LGBTQI de grandes villes du monde occidental, le décalage est choquant, puisque les centres des autres capitales gèrent plusieurs millions d’euros de budget. Nous pensons que la Ville de Paris devrait fournir au minimum 1 million d’euros par an au centre LGBTQI en mettant à disposition un local adapté à ses activités.

Il n’est pas normal que tout le travail social et en faveur de la santé, ou de l’accompagnement des publics les plus précaires et fragiles repose essentiellement sur des bénévoles. Les financements de la Ville ne doivent pas se concentrer uniquement sur les activités culturelles qui lui permettent ensuite de communiquer en adoptant une posture gay friendly finalement à peu de frais. Le soutien aux luttes LGBTQI ne peut pas relever que de la posture symbolique.

13) Les associations domiciliées à Paris font face à des frais de fonctionnement importants (notamment pour obtenir des locaux et avoir des salarié·e·s). Quelle politique et aides comptez-vous mettre en place pour aider à pérenniser et développer le travail des associations LGBTQI+ à Paris ? 

 Sans pouvoir rentrer dans le détail du budget de chaque association, il est évident qu’elles doivent recevoir les aides suffisantes pour fonctionner normalement. Le dialogue entre la Ville et les associations doit être plus horizontal. Il faut arrêter avec cette peur d’être taxé·e·s de communautarisme ou de clientélisme et assumer un soutien aux associations qui font un travail essentiel. Nous ferons avec les mouvements LGBTQI parce que c’est en faisant avec les personnes concernées qu’on rencontre le plus d’expertise et de compétences.

Nous ne voulons pas de la mise en concurrence entre les associations donc nous organiserons une consultation collective afin de mettre à jour l’ensemble des besoins des communautés LGBTQI à Paris en prenant en compte tous les publics LGBTQI.

14) La mairie de Paris a soutenu l’organisation du Printemps des Associations, la Quinzaine des Fiertés et surtout de la Marche des Fiertés LGBT+, l’un des évènements parisiens les plus importants sur la voie publique, d’envergure internationale. Comment ce partenariat pourrait-il être renforcé ? Un local sera t’il enfin mis à disposition de l’Inter-LGBT ? 

Beaucoup d’associations sont amenées à recevoir du public et doivent avoir des locaux adaptés ne serait-ce que via le Centre LGBTQI qui en fédère des dizaines. Nous veillerons à ce que l’Inter-LGBT puisse elle-aussi avoir un local avec un bureau pour accueillir ses réunions et qu’un personnel salarié et des stagiaires puissent y travailler dans de bonnes conditions. 

Nous continuerons à soutenir l’ensemble des événements organisés.

15) Paris est l’une des dernières métropoles internationales qui ne dispose pas d’un Centre d’Archives LGBTQI. Depuis septembre 2017, le Collectif Archives LGBTQI et les associations ont conçu un projet respectueux des besoins de la communauté, fidèle aux missions qui sont celles de tous les autres Centres d’archives à l’étranger. Pour que la création de ce centre devienne une priorité de la mairie, vous engagez vous : 

  • À inscrire ce projet dans le PIM (Plan d’Investissement de la Mandature) avec un soutien pluriannuel au fonctionnement ?
  • À établir une convention de partenariat équilibré, bilatérale et multilatérale avec le Collectif Archives LGBTQI et les autres partenaires (institutionnels, universitaires) ? 
  • À travailler avec le Collectif Archives LGBTQI pour identifier des partenaires financiers privés, nationaux et internationaux ?
  • Le dossier de création d’un monument LGBTI, lieu de mémoire pour toute la communauté LGBTI, a avancé et un lieu a été décidé. ? Quelles sont les prochaines étapes et quel calendrier envisagez-vous pour faire aboutir ce projet ?

Cela fait environ 20 ans que les communautés LGBTQI revendiquent l’ouverture d’un centre d’archives. Il est malheureux que ce projet n’ait toujours pas pu aboutir et la Ville de Paris tient une lourde responsabilité dans cet échec. Lorsqu’à la fin de l’année 2017 un collectif d’associations et d’activistes a relancé ce projet, le groupe écologiste au Conseil de Paris a décidé de les soutenir. En juin 2018, un vœu présenté par David Belliard et Jérôme Gleizes a été adopté ce qui a permis une première subvention de 10 000 euros au Collectif Archives LGBTQI avec la promesse de mettre à disposition un lieu temporaire. Depuis cette date, la mauvaise volonté de la Ville a fait patiner le projet à cause de peurs infondées sur les compétences des activistes et de visions politiques différentes.

L’approche institutionnelle et patrimoniale de la Ville réduirait en effet les activistes à un simple rôle de collecte et les déposséderait de leurs propres archives avec pour résultat leur dispersion selon les intérêts d’une bibliothèque, d’un musée, de l’INA ou pour finir carrément à la poubelle faute de preneur. Nous faisons au contraire confiance dans les savoirs des mouvements LGBTQI en faveur d’un modèle communautaire avec unité de lieu qui permette la collecte, la conservation, la consultation et la communication (règle des 4C). Ce modèle est celui qui prévaut à l’international et a clairement démontré son succès.

Nous déplorons que la Ville ait insisté si longtemps avec la proposition du local de la rue Malher, pas adapté pour servir de centre communautaire, trop petit, avec un espace principalement en sous-sol, en zone inondable, une seule entrée, avec un monte-charge, un escalier et un coin poubelle pour les habitations du dessus, situés en plein milieu du local coupant ainsi tout l’espace central. Il avait déjà été refusé par la bibliothèque Marguerite Durand qui conserve des archives féministes pour les mêmes raisons. La Ville a ensuite communiqué sur l’ouverture d’une « maison des cultures LGBT » au même endroit, qui ouvrirait en janvier 2020, sans que cela semble provenir d’une demande des mouvements LGBTQI parisiens.

Le Collectif Archives LGBTQI est très actif, produisant des rencontres régulières de personnalités LGBTQI afin d’enregistrer des archives orales, qui sont disponibles par podcast sur leur site et via des fanzines diffusés dans les lieux de sociabilité LGBTQI. Ce collectif est actuellement en attente d’une nouvelle subvention de 30 000 euros et nous nous engageons à la voter. Cependant, pour un fonctionnement correct, il faudrait une subvention annuelle d’environ 100 000 euros, ce pour quoi nous nous engageons également. Nous répondons donc favorablement à l’ensemble des questions posées et travaillerons avec les associations sur un calendrier réaliste pour rattraper le temps perdu.

VIOLENCES ET DISCRIMINATIONS

16) Envisagez-vous de continuer l’observatoire parisien pour les violences LGBTI, rassemblant les acteurs associatifs, la préfecture et les élu·e·s de la Ville sous l’égide de la mairie ? 

Oui, nous pensons que cet observatoire doit continuer, mais nous pensons aussi que l’observatoire des violences ne peut pas se résumer aux données policières puisque beaucoup de victimes ne portent jamais plainte et n’ont pas confiance dans la police et la justice. La formation de la police et des administrations n’est pas suffisante. Nous devons travailler à partir d’indicateurs multiples dont ceux des associations.

17) Souhaitez-vous la création d’une police municipale ? Si oui, quelle formation envisagez-vous et quel rôle sera t’elle éventuellement amenée à jouer dans la lutte contre les discriminations et violences, en particulier envers les personnes LGBTI ? Cette police sera-t-elle bien non-armée ?

Nous mettrons un terme à la surenchère sécuritaire inefficace, à la course à l’armement et à la rupture de confiance alimentées par les politiques de droite et de gauche. La création d’une police municipale, brandie en solution miracle aujourd’hui, ne répondra pas au besoin de tranquillité publique. Dans l’agglomération parisienne, c’est d’ailleurs plus d’un·e habitant·e sur deux qui n’a pas confiance dans la police et 6 personnes sur 10 estiment que la présence policière est suffisante. Une police municipale ouvrirait surtout la voie au désengagement de l’Etat à Paris.

Nous proposons à la place une brigade de tranquillité et de sécurité publique pour renforcer la prévention et recréer un lien de confiance avec la population. Cette brigade accueillera les actuel·le·s agent·e·s de sécurité de la Ville de Paris, renforcée par le recrutement de 300 nouveaux personnel·le·s, dédié·e·s spécifiquement au Nord-Est parisien qui concentre bon nombre de difficulté ainsi qu’à assurer une présence plus importante la nuit.

Ces agent·e·s ne seront évidemment pas armé·e·s d’armes létales mais auront un pouvoir de verbalisation. Leur rôle sera notamment de protéger les personnes discriminées et agressées dans l’espace public et seront donc formé·e·s à cet effet.

18)Pour garantir le droit à la vie privée des personnes trans, des consignes seront-elles données aux assesseurs des bureaux de vote pour ne pas annoncer la civilité et le prénom des personnes à haute voix ? 

Nous rappellerons à l’ensemble des assesseurs des bureaux de vote des consignes claires pour ne pas mégenrer publiquement les personnes trans et non-binaires qui ne doivent pas être découragées à exercer leur droit de vote. Il n’est pas indispensable de genrer ses interlocuteurs, en particulier en cas de doute sur leur identité.

19) Les travailleurs et travailleuses du sexe sont des cibles privilégiées pour les agresseurs, en particulier depuis la loi de pénalisation des clients qui a fait empirer leurs conditions de travail et les poussent à la clandestinité, comme le montre l’étude de Médecins du Monde. Comptez-vous soutenir les programmes de lutte contre ces violences et d’accompagnement des victimes comme le projet Jasmine mis en place avec Médecins du Monde ?

Nous sommes particulièrement choqué·e·s des nombreux meurtres de travailleuses du sexe ces derniers mois, leur fréquence et leur nette augmentation depuis la pénalisation des clients. Lorsque Vanesa Campos a été assassinée en aout 2018, la Ville de Paris n’a pas réagi alors qu’elle avait condamné en quelques heures un graffiti homophobe sur un passage piéton arc en ciel. Ces violences ne peuvent plus être ignorées et la Ville de Paris doit agir. 

Nous sommes également choqué·e·s du refus des pouvoirs publics français de soutenir le projet Jasmine qui lutte contre les violences faites aux travailleuses du sexe au motif que les organisations qui portent ce projet avec Médecins Du Monde ne définissent pas le travail sexuel comme une violence faite aux femmes. Lorsqu’il s’agit de la vie humaine, il faut sortir des dogmes idéologiques et défendre les solutions les plus concrètes et pragmatiques, dont la réduction des risques. Nous le faisons pour la santé, faisons le pour lutter contre les violences.

Nous voulons soutenir le système d’alerte et de signalement des agresseurs des travailleuses du sexe en finançant le projet Jasmine, et en soutenant les cours d’autodéfense proposés par SWAG (Sex Worker Autodefensia Groupe).

FAMILLES 

20) Quelles actions entendez-vous mener pour favoriser un accueil bienveillant de toutes les familles au niveau de la petite enfance et du péri-scolaire ?

 Nous pensons qu’il faut banaliser l’homoparentalité en incluant toutes les familles dans les communications municipales autour des thématiques familiales et des services à l’enfance. Les bibliothèques des écoles municipales doivent intégrer les livres pour enfants qui représentent la diversité des situations familiales.

L’école et les services à l’enfance concernent tout le monde et ne devraient donc pas être des lieux de discrimination. Entre les parents seuls, les familles recomposées, la coparentalité, les familles homoparentales, les parents veufs ou divorcés, les situations sont diverses et cette diversité doit être célébrée, parce qu’elle est à l’image de Paris. Le rôle et la place des beaux-parents doivent être reconnus par les services municipaux.

21) Les seniors LGBTI, en particulier quand elles sont séropositives, sont souvent particulièrement isolé·e·s. Leur permettre de rester à Paris, c’est leur garantir de rester à proximité d’un tissu associatif communautaire qui parfois est un des rares remparts contre la solitude. Dans un contexte immobilier et social tendu, quelles solutions seront mises en place (accès aux EPHAD, habitat groupé avec Paris Habitat etc)

En juin 2018, notre adjointe aux séniors et à l’autonomie Galla Bridier a défendu une charte et un label « Grey PRIDE bienvenue » dans tous les EHPAD de la ville afin de mieux accueillir les seniors LGBTQI+ et en formant les personnels des structures d’hébergement avec le Centre d’Action Sociale de la Ville de Paris. Nous poursuivrons ces efforts pour un meilleur accès des personnes LGBTQI+ au sein des établissements spécialisés.

Nous soutiendrons l’association Grey Pride dans son combat contre l’invisibilité et l’isolement des personnes âgées LGBTQI+ et défendrons les projets d’habitat groupé ainsi que toutes les initiatives qui contribuent à l’autonomie et à l’épanouissement de tous nos aînés.

INTERNATIONAL

22) La ville de Paris décerne depuis deux ans un prix. Comptez-vous poursuivre ce prix et éventuellement le faire évoluer ?

Les écologistes ne sont pas favorables à la mise en concurrence et compétition des activistes et des associations LGBTQI, surtout pour des petites sommes symboliques qui ne font que servir la communication de la Mairie. 

Cette remise de prix devra être revue afin de soutenir à hauteur des enjeux l’ensemble des actions entreprises et ne plus être une simple opération de pinkwashing à l’occasion de la journée mondiale contre l’homophobie et la transphobie. Le processus de désignation devra être modifié avec plus de transparence et d’horizontalité afin d’éviter tout système de cooptation.

23) La Marche des Fiertés ainsi que les autres évènements LGBTQI+ de Paris sont des moments permettant à la ville de Paris de s’afficher comme une ville ouverte et tolérante. L’organisation de ces évènements se fait par des bénévoles avec le support financier des collectivités territoriales. Assurerez-vous l’alignement des financements aux associations LGBTQI+ avec celles des autres capitales européennes et/ou à l’international organisant des évènements similaires en taille et importance ?

La Ville de Paris bénéficie grandement de l’apport économique des communautés LGBTQI. Un événement annuel comme la marche des fiertés est la plus grande manifestation de France qui attire des milliers de touristes dans la capitale. Les associations LGBTQI rapportent par leur travail et engagement quotidien bien plus que ce ne qu’elles peuvent « coûter » en termes de subventions. 

 Il n’est pas normal qu’une fédération comme l’Inter-LGBT qui organise chaque année la marche des fiertés ne soit soutenue financièrement que pour son podium de fin de marche et à l’occasion du Printemps des assos. Nous alignerons donc les financements avec ceux des autres capitales européennes.

24) Paris est une ville où vivent de nombreux·ses réfugié·es et demandeurs·euses d’asile dans des conditions souvent effroyables. Les personnes LGBT dans cette situation sont particulièrement fragiles car souvent sont mal logées, ne peuvent bénéficier du soutien de leurs compatriotes, voire même peuvent être à la merci de persécutions et de crimes d’honneur. Quelles mesures envisagez-vous pour faciliter leur mise à l’abri et leur accompagnement ? Une solution sera t’elle trouvée pour que le BAAM puise continuer son action, notamment en faveur des personnes trans ?

EELV a toujours lutté en faveur de la régularisation de tou·te·s les sans-papiers et de l’accueil des migrants. Nombreux·ses sont nos élu·e·s qui organisent des parrainages républicains et appuient les demandes de régularisation et de naturalisation.

Nous avons toujours défendu le droit d’asile pour les LGBTQI persécuté·e·s, le droit au séjour pour vie privée et familiale, le droit au séjour pour soins. Nous ferons tout pour dégager des places d’hébergement en faveur des personnes LGBT qui doivent être un public tout aussi prioritaire que les familles avec enfants. Nous soutiendrons le BAAM et toutes les associations qui accompagnent les publics fragilisés et discriminés.

25) Paris a co-présidé « Metropolis », un réseau des 138 plus grandes métropoles au monde. Parmi ce réseau, de nombreuses villes se trouvent dans des pays qui criminalisent les personnes LGBTQI+. Comment agirez-vous dans les différentes instances internationales où siège la ville de Paris pour porter une vision respectueuse et inclusive de tou·te·s les habitant·e·s, sans discriminations ?

Avec David Belliard comme maire de Paris, nous serons représentés par un maire ouvertement gay. A l’occasion des déplacements à l’international, nous ne manquerons pas de défendre la décriminalisation de l’homosexualité, la dépsychiatrisation de la transidentité, et de dénoncer les lois homophobes issues de la colonisation. Nous porterons un message pro-LGBTQI partout où nous le pourrons comme nous l’avons toujours fait.

26) Paris est membre de l’Association internationale des Maires Francophones. Parmi les autres villes membres, certaines pourchassent parfois les militant·e·s LGBTQI+ (Tunisie, Maroc, Sénégal etc.). Quelle sera votre stratégie pour soutenir les communautés LGBTQI de la francophonie ?

Les communautés LGBTQI francophones à travers le monde sont de plus en plus visibles grâce à Internet. Nous rendrons visite aux militants et aux associations à l’occasion des représentations extérieures dans leur pays pour donner une plus grande visibilité à leurs combats. La Ville de Paris honore régulièrement dans ses communications des militants internationaux en faveur des droits humains, et nous veillerons à ce qu’elles continuent d’inclure les militants LGBTQI.

POUR UNE ADMINISTRATION ENGAGEE 

27) La ville compte-elle s’engager dans une labellisation diversité, comme le label diversité certifié par l’AFNOR ? 

La lutte contre les discriminations ne devrait pas être juste une question de bon management qui valorise les employeurs affichant leur label. La Ville de Paris en tant qu’employeur peut s’engager à signer un label diversité, mais c’est surtout avec les syndicats et auprès des organisations professionnelles LGBTQI que les employeurs doivent s’engager afin de respecter au mieux leurs conditions de travail, ce qui inclut évidemment la non-discrimination.

28) Est-il envisagé d’intégrer dans les appels d’offres de la ville une clause d’engagement dans la lutte contre les discriminations pour les moyennes et grandes entreprises qui candidatent ? 

Oui nous pouvons intégrer cette clause d’engagement sans difficultés.

29) Le déménagement de la librairie Les mots à la bouche dans le Marais nous rappelle que la communauté LGBTQI+ est particulièrement touchée par la hausse des loyers et la gentrification de la capitale. L’aménagement de la capitale afin d’accueillir les Jeux Olympiques de 2024 risque d’exacerber ce phénomène. Quelles politiques comptez-vous mettre en place une fois élu·e·s afin de préserver la vie LGBTQI+ pour tout·e·s les concerné·e·s et non les plus fortuné·e·s ?

Les difficultés rencontrées par Les Mots à la Bouche nous ont particulièrement touché parce que c’est la plus ancienne librairie LGBT, symbole de notre histoire commune à Paris. Il est crucial pour les écologistes de défendre l’identité culturelle de nos quartiers et donc de conserver autant que possible les identités juive et LGBTQI du Marais, aujourd’hui menacées par la gentrification.

C’est une des raisons pour lesquelles nous nous sommes opposé·e·s aux Jeux Olympiques, mais aussi à la généralisation de la sous-location via Airbnb, et que nous proposons le blocage des loyers pendant 5 ans. Pour nous, l’écologie politique inclut nécessairement les questions sociales parce que toutes les vies méritent d’être préservées, et parce que le bien-être humain et le respect de l’environnement passent avant les profits de quelques-uns.

30) Plusieurs cas ont été reportés à des associations LGBTQI+ de mégenrage et de mauvaise volonté manifeste par des employé·e·s municipaux·ales d’appliquer la loi 2016 de CEC (changement d’état civil) et de changement de prénom. Comment garantirez-vous un accueil respectueux des personnes quel que soit leur identité de genre ou/et leur orientation sexuelle ?

La transphobie, tout comme l’ensemble des discriminations, n’est pas acceptable et les comportements déplacés ou franchement haineux doivent être sanctionnées. Refuser d’appliquer la loi sur le changement d’état civil est inadmissible. Il y a sans doute encore besoin de former les employé·e·s pour que ceux-ci se montrent exemplaires et irréprochables, mais dans le cas de mauvaise volonté manifeste, nous serons prêts à nous montrer fermes.

Pour nous, le rôle d’un maire écologiste est d’être au service de tous les habitants, quelle que soit leur identité de genre et orientation sexuelle.

David Belliard,
candidat écologiste à la mairie de Paris

Merci à Thierry Schaffauser,
responsable thématiques LGBTQI+ pour l’Ecologie pour Paris