Évacuation des campements de la Chapelle : les écologistes extrêmement inquiets
Le 7 novembre au matin, une nouvelle évacuation des campements de rue du Nord-Est parisien a été réalisée par les services de la Préfecture de Police. C’est la 59e opération de ce type depuis le début de la crise de l’accueil en 2015, avec jusqu’à présent toujours le même résultat : la reconstitution de ces campements après quelques jours, ou quelques semaines, dans des conditions toujours plus déplorables. Les écologistes sont inquiets et veulent des garanties sur les solutions d’hébergement qui sont et seront proposées.
Pour David Belliard, président du groupe des éluEs écologistes au Conseil de Paris et tête de liste pour les élections municipales, « à défaut d’avoir des dispositifs d’hébergement suffisants, il faut qu’à l’apparition de chaque campement de rue, des moyens soient déployés pour assurer des conditions de vie dignes à celles et ceux qui les occupent : nous devons prendre exemple sur les normes établies par l’ONU, dans l’attente de la création de places d’hébergement d’urgence et pérennes. »
« Un arrêté préfectoral ne résoudra rien. » ajoute Fatoumata Koné, candidate écologiste dans le 19e arrondissement. « Si les exilé.e.s ne peuvent plus s’installer dans le nord-est parisien, ils le feront ailleurs dans la ville, ou dans les communes avoisinantes, comme cela avait déjà été le cas en 2015. Nous le répétons : il faut une véritable politique d’accueil à l’échelle nationale et européenne. »
600 policiers ont été mobilisés pour cette énième opération : le coût d’une telle mobilisation pourrait être affecté à la création de solutions d’hébergement. La politique répressive du gouvernement est une impasse, et nous demandons à nouveau à l’État qu’il créé de nouveaux centres d’hébergement pérennes pour accueillir inconditionnellement toutes ces personnes sur l’ensemble du parcours migratoire : à Paris, dans la région parisienne et partout en France où des campements se constituent.
« L’urgence n’est pas de « tenir le terrain » comme l’a annoncé ce matin le préfet de Police, mais bien d’offrir à toutes ces personnes un hébergement digne et pérenne. » affirme Anne-Claire Boux, candidate tête-de-liste dans le 18e arrondissement. « Plus de 1600 personnes étaient présentes dans ces campements de la Porte de la Chapelle, celles qui sont parties avant l’évacuation vont donc s’installer dans d’autres espaces. »
Les campements de rue de la Porte de la Chapelle jouxtent la tristement célèbre Colline du crack occupée par des toxicomanes. Anne Souyris, adjointe à la Santé, était sur place ce matin : elle a rappelé la nécessité de créer d’autres structures telles que la Salle de consommation à moindre risque, et des hébergements spécifiques accompagnés, pour des raisons sanitaires et sociales : « La situation est intenable à la fois pour les usager.e.s de drogue et pour les riverain.e.s », a-t-elle réaffirmé.