Pour un moratoire sur le développement d’espaces commerciaux aux portes d’Angers
Qui rêve de ces entrées de ville laides, déshumanisées et assassines pour les commerces locaux ?
Les candidat.e.s aux municipales érigent l’écologie comme l’un des grands axes de leur mandat s’ils ou elles sont élu.e.s ou réélu.e.s à la mairie d’Angers. Et en même temps, les projets d’aménagement contradictoires se répètent, à l’instar des développements commerciaux en périphérie des villes au profit d’entreprises à très faible valeur écologique, sociale et économique. Ainsi nous apprenons la relance du projet de construction d’un nouveau chantre de la grande distribution dans l’agglomération, Cultura, de 2300m² dans la zone commerciale du Moulin Marcillé et l’installation de nouveaux « galets » à l’Atoll.
Ces projets, qui sabrent l’emploi local, mutilent nos paysages, attisent les flux de voitures, ou encore repoussent l’agriculture toujours plus loin des villes, sont emblématiques d’une vision de l’aménagement concédée à des grands groupes, à l’automobile et au court-terme.
Aujourd’hui l’argument de la création d’emplois n’est plus tenable.
La multiplication de ces espaces commerciaux construits aux alentours de nos villes, en plus de défigurer nos territoires, supprime des emplois et menace les commerces de proximité.
Un emploi crée dans l’un de ces centres commerciaux détruit 3 à 4 emplois dans les commerces de proximité. Dans un contexte de fragilité économique face à l’explosion de la vente en ligne, ouvrir une enseigne de grande distribution de biens et loisirs culturels et créatifs aux portes d’Angers, revient à étrangler un peu plus nos commerces de proximité.
Le gouvernement lui-même le reconnait, en lançant fin 2017, le programme « Action Cœur de Ville » de 5 milliards d’euros pour revitaliser les centres des villes de France.
Il va falloir choisir. Soit on promeut une économie de proximité, économiquement et environnementalement vertueuse, soit on assume de dévitaliser les villes et villages au prix de davantage de pollutions routières, d’artificialisation des sols et de balafres paysagères. Mais il n’est plus possible de s’arroger les préoccupations écologiques tout en consentant à une forme de développement économique aberrant du point de vue de l’environnement et de l’emploi pérenne.
Pour Angers Ecologique et Solidaire, il est indispensable de sortir de ce modèle obsolète d’un développement économique synonyme d’étalement urbain. Nous proposons un moratoire sur la création de nouveaux espaces d’activités commerciales et industrielles pour soutenir les petits commerces et préserver nos espaces agricoles. Nous proposons en parallèle de stimuler l’innovation en matière d’urbanisme soutenable à travers des appels à projets ciblés par exemple, ou encore de soutenir les expérimentations visant à optimiser les espaces dans les zones d’activités pour limiter leurs besoins d’extension. Nous favoriserons l’économie locale en soutenant les emplois à haute valeur écologique et/ou sociale et non délocalisables, et nous nous engageons à favoriser l’accès aux commerces via le développement massif des alternatives à la voiture individuelle (transport en commun et vélo), l’embellissement de la ville ou encore la création de lieux de convivialité dans chaque quartier afin de disposer d’une offre de services et commerces de proximité mieux répartie sur Angers. Si nous voulons laisser un monde vivable à nos enfants, il nous importe de prendre ici et maintenant des décisions cohérentes et dans l’intérêt général pour faire advenir une société écologique et solidaire.