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Mon bilan d’élu écologiste

Elu en 2008 au titre de la liste « Hem Durable et Solidaire », j’ai été, à partir de ce moment, un « élu d’opposition » selon l’appellation courante. Je réfute ce terme.

Notre campagne de 2008 n’a pas été une campagne d’opposition.

Notre campagne fut une campagne de propositions. Il n’y avait pas de raison pour qu’à peine élu je change mon fusil d’épaule.

J’ai été élu pour porter un projet. Mon rôle « d’élu minoritaire » a donc été d’essayer de faire vivre ce projet, avec sincérité.

Ce préambule me parait nécessaire pour développer ma conception du rôle de l’élu en général, et mon rôle d’élu minoritaire en particulier qui se distingue de la traditionnelle conception de "l’élu d’opposition" : l’élu ne doit pas se positionner en fonction de la personne qui parle, mais en fonction d’une perception du monde, d’un point de vue sur la société, et d’une conception de l’intérêt général. En tous cas, c’est ce que je pense.

Depuis que je suis né, j’entends qu’il n’y a pas de véritables enjeux politiques au niveau local, que « de toute façon, il n’y a pas plusieurs manières de ramasser les poubelles ». Or justement, depuis que je suis né, tout a changé dans la manière de ramasser les poubelles. Je me méfie donc des fausses évidences, des discours tout faits, et je pense que le débat doit avoir toute sa place dans la vie municipale. Il faut préserver pour le citoyen une possibilité de choix et s’investir au mieux pour porter le débat pendant toute la durée du mandat. Même, et surtout dans le concret, le quotidien de la vie des gens. Il existe toujours plusieurs manières de faire et il est souvent possible de faire mieux.

Un projet à porter

Notre projet de 2008 ( http://jinmeiworld.chez-alice.fr/objects/8pages_version8.pdf ) déclinait localement la mise en œuvre du principe majeur de « fonctionnement durable » : répondre aux besoins du présent sans compromettre la capacité des générations futures de répondre aux leurs.

Ce n’est pas rien dans le contexte planétaire que nous connaissons : changement climatique, pénurie programmée des énergies fossiles, pénurie de matières premières, tension sur l’alimentation, pollutions diverses, perte de la biodiversité…

Qu’est ce que cela a à voir avec une politique municipale ? Qu’est-ce que cela change au niveau planétaire si la commune de Hem s’attaque à la question ? Prenons juste un exemple bien concret : les dépenses d’énergie de la commune de Hem atteignaient environ 250.000 euros en 2002. Elles se montent aux alentours du million d’euro une décennie plus tard. Nous préconisions un réagencement complet des priorités, un arrêt temporaire des nouveaux investissements et une réorientation des crédits vers une remise à niveau massive de l’existant. La municipalité a « verdi » ses « Grandes Orientations Pour Hem », mais puisqu’il était clair qu’il s’agissait d’un discours et que les ordres de priorité demeuraient inchangés, j’ai donc demandé par le biais d’une question orale en Conseil Municipal de disposer d’un tableau annuel clair des consommations énergétiques de la ville. Cela a pris plusieurs années, a permis de découvrir un certain nombre d’anomalies de facturations, mais nous avions enfin un  outil de mesure objectif.

J’ai contribué par là à faire émerger une meilleure culture de l’évaluation des politiques à Hem. Cette contribution, je la porte à l’actif de mon bilan. J’y défendais mon programme et ma conception du monde et des urgences du moment. J’y défendais aussi l’intérêt des hémois. En effet, l’évaluation montre que les économies sont bien en dessous des objectifs annoncés. Alors que la municipalité s’enorgueillit du désendettement de la ville, elle transmet aux générations futures une dette énergétique dont la part ira croissante si rien ne change.

Par le questionnement, nous avons gagné en clarification des enjeux, gagné sur la gestion municipale, apporté la mesure de l’écart entre le discours et les actes. La municipalité a quand même dû s’engager partiellement vers l’objectif fixé. Nous n’aurions rien gagné si nous étions restés dans une opposition frontale.

L’histoire du mandat ne fut pas seulement émaillée de semi réussites. Il a fallu aussi constater des blocages. Force est de constater par exemple qu’en ce qui concerne la vidéosurveillance, la municipalité dépense sans aucune évaluation. Malgré des demandes répétées, elle n’a jamais mis en place d’outils d’évaluation sur sa politique sécuritaire.

Je dois donc avouer que l’effort constructif que j’ai fait pour que la ville quitte le domaine de la simple communication pour s’attaquer aux suivis des politiques entreprises, n’a pas toujours été suivi d’effets.

 

 Être force de propositions

Au-delà des questions, j’ai voulu mettre à profit mon mandat d’élu pour être force de propositions.

J’ai manifesté cette intention dés les toutes premières réunions du Conseil Municipal, par exemple en proposant d’amender les « Grandes Orientations Pour Hem » (GOPH) plutôt que de voter contre. Je donne acte à la municipalité d’avoir accepté l’exercice, même si les modifications ne furent que marginales. Il est dommage que ces modifications ne se soient traduites que dans le texte du GOPH et n’aient pas été suivies d’effets concrets (voir  lien avec le GOPH, avec nos observations) à la hauteur des attentes, mais au moins je pense avoir contribué à sortir de l’opposition stérile pour être force de construction.

Utilisant ainsi mon droit d’expression sous toutes ses formes, j’ai proposé à plusieurs reprises non seulement des amendements aux projets de délibérations de la municipalité (certains ont été retenus), mais j’ai également présenté au vote du Conseil Municipal, à plusieurs reprises, des motions ou des avis. Certains de ces textes ont recueilli un avis favorable. C’est ainsi que je peux ajouter à mon bilan l’avis porté par la ville de Hem sur la gestion de la distribution de l’eau de la Communauté Urbaine. Par ce texte, nous nous sommes prononcé pour une gestion de l’eau plus durable et plus respectueuse de l’environnement, avec garantie du droit d’accès à l’eau pour tous.

S’impliquer

Je ne me suis pas demandé tout au long du mandat ce que pensait F. Vercamer pour, en bon opposant, penser immédiatement le contraire. J’ai développé un discours autonome, expression de la pensé produite avec le groupe « Hem Durable et Solidaire ». En conséquence, je ne me suis pas opposé à des actions qui allaient dans le sens de notre projet, et je m’y suis même impliqué. J’ai participé, par exemple, à la commission d’attribution d’aides municipales aux particuliers pour les travaux d’économie d’énergie sur leur maison. Il s’agissait non seulement de participer à la décision d’attribution des aides individuelles mais également de participer à la redéfinition annuelle des critères, avec  pour objectif un système qui soit le plus incitatif possible. Le système est encore perfectible.

Je mets mon implication dans cette commission d’attribution à l’actif de mon bilan de mandat.

En 2008, nous avions collaboré à l'écriture du programme des écologistes au niveau de la communauté urbaine. (http://lille.eelv.fr/files/2013/06/manifesteV4.pdf) Aucun autre groupe de candidats n'avait proposé de programme métropolitain. L’existence d’une coordination au niveau métropolitain nous a permis de faire valoir les intérêts des hémois auprès des élus à la Communauté Urbaine. Même si les choses sont encore très certainement perfectibles, nous pouvons mettre à notre actif notre participation à la redéfinition des transports en commun à Hem.

 

S’opposer s’il le faut

Qu’il n’y ait pas d’ambiguïté sur mon propos. Mon intention n’est pas de ne pas défendre mes positions. Mon intention est de privilégier le débat et l’action positive mais, si cela s’avère impossible, alors l’opposition frontale ne m’a jamais effrayé.

Je l’ai fait à plusieurs reprises, et en soutien à des habitants.

Ce fut, dès le début du mandat, la lutte pour le maintien des services publics de proximité. J’ai affiché un soutien sans faille aux parents qui luttaient pour le maintien du collège Triolet. Nous avons perdu.

Je me suis impliqué lorsque des projets d’aménagement se développaient sans concertation avec les habitants. Ce fut le cas sur certains aspects du dossier du site de « la Blanchisserie ». Autant nous n’étions pas opposés à un projet qui peut amener des emplois à Hem, autant nous restons opposés à un développement routier qui, à terme, compromettra toute une zone agricole que la municipalité envisage d’urbaniser progressivement. Le combat n’est pas fini sur ce site. Là, comme à la Tribonnerie, la vigilance s'impose si l'on veut conserver à Hem son statut de "ville et campagne", lutter contre le morcellement du territoire, conserver des corridors biologiques, garants du maintien de la biodiversité, et maintenir les terres agricoles pour promouvoir  une production agricole de proximité.

Quand le site du collège Triolet a été libéré, la municipalité a envisagé tout un aménagement sans aucune concertation avec les habitants des quartiers environnants. M. Vercamer concédait tout au plus, dans un courrier, « une réunion d’information ». ( http://www.nordeclair.fr/info-locale/eelv-et-ps-reclament-de-la-concertation-jna79b0n90251 ; http://www.lavoixdunord.fr/region/les-riverains-ne-veulent-pas-de-muraille-de-chine-jna24b0n849156 ; ) Devant la détermination des habitants qui ont mené une pétition, et après une séance d’explications en Conseil Municipal, une vague concertation a eu lieu. On pouvait rêver mieux, mais Françis Vercamer a dû céder. Le projet a été partiellement amendé.

Je mets à l’actif de mon bilan l’énergie engagée sur ce dossier et le temps passé à l’écoute de mes concitoyens pour résoudre le problème posé.

Je me suis opposé aux budgets présentés ces dernières années car ils ne permettent pas, en particulier, de tenir les objectifs fixés en matière d’économie d’énergie. ( http://www.nordeclair.fr/Locales/Roubaix/Environs/2011/12/07/l-energie-et-l-accessibilite-les-choix-d.shtml ) Ces budgets n’ont pas non plus prévus les crédits nécessaires pour accomplir les travaux d’accessibilité des locaux de la mairie aux personnes à mobilité réduite. Hem est une ville où, si le handicap limite vos déplacement, vous e pouvez pas assister à une réunion du conseil municipal, vous ne pouvez pas assister à un mariage, vous ne pouvez pas accéder à la majorité des services municipaux. (http://www.lavoixdunord.fr/Locales/Roubaix/actualite/Autour_de_Roubaix/Croix_Wasquehal_Hem/2011/12/07/article_accessibilite-ecologie-et-culture-alain.shtml)

Des engagements municipaux ont été pris en 1995. On nous parle toujours de projets et rien n’est fait. Cet écart entre le discours et les projets véritablement mis en œuvre se voit particulièrement chaque année lors du débat d’orientation budgétaire, puis lors du vote du budget. Chaque année donc nous avons débattu, et chaque année nous avons voté essentiellement abstention en début de mandat, vote contre en fin de mandat dès lors que les objectifs qui nous tenaient à cœur, y compris des objectifs inscrits au GOPH, n’étaient finalement pas respectés.

 

Garder le sens du collectif

Pendant les 4 premières années du mandat, j’ai organisé systématiquement des réunions préparatoires à chaque conseil municipal, avec les colistiers de « Hem Durable et Solidaire » qui le souhaitaient, et quelques sympathisants. Nous avons essayé ensemble de construire une parole commune.

Je ne sais pas bien si cela s’est vu en conseil municipal. Des amis me disent que oui, mais ce sont des amis. Ce que j’ai voulu, c’est mettre en œuvre une méthode qui découle de l’idée que la fin est dans les moyens, et non pas que la fin justifie les moyens. Dès lors, puisque nous attachions aussi de l’importance dans notre programme de 2008 au fonctionnement démocratique, j’ai voulu que, déjà entre nous, nous fonctionnions de façon démocratique.

La fin est dans les moyens : comme nous fonctionnons dans la minorité, nous fonctionnerons dans la majorité.

Nous cumulons dans notre équipe des richesses et des compétences personnelles ou professionnelles qui nous permettent de bien gérer la ville, mieux qu’elle l’a été jusqu’à présent ; nous avons acquis en plus l’expérience du bon fonctionnement démocratique que nous voulons redonner aux hémois.

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