Le SYCTOM, Syndicat de Traitement des Ordures Ménagères de l’Agglomération Parisienne, a pris la décision de reconstruire l’usine d’incinération d’Ivry-Paris XIII et d’y adjoindre une unité de Tri Mécano Biologique.
Cet investissement de plus d’un milliard d’euros et représentant un coût d’exploitation de 800 millions € au profit de Suez Environnement constitue une source de nuisances pour la qualité de vie des riverain-es. Il inquiète à juste titre les associations citoyennes de quartier (qui se sont rassemblées en réaction à ce projet au sein du Collectif 3R : Réduire, Recycler, Réutiliser) et les associations environnementales comme France Nature Environnement car source de pollution et dangereux pour les populations locales.
Pour les écologistes, ces infrastructures d’incinération des déchets correspondent à un modèle du passé où les résidus de notre mode de consommation s’entassent avant d’être détruits de manière énergivore.
« Dépenser un milliard pour un projet sans ambition environnementale est un non-sens et relève d’une vision court-termiste », déplore Mounir Satouri, Président du groupe Europe Ecologie Les Verts & Apparentés.
Il est dommage que le SYCTOM privilégie l’incinération alors que des marges de manœuvre existent pour éviter cette pollution supplémentaire. Les solutions de demain passent par une réduction, une valorisation et un réemploi de nos déchets dans une démarche d’économie circulaire à l’image de nombreuses initiatives existant déjà aux quatre coins de notre territoire. De nombreuses grandes villes investissent aujourd’hui dans un modèle de développement moderne, innovant et respectueux de l’environnement. Les nouveaux projets franciliens devraient suivre de tels exemples.
« Approcher le Zéro déchet est possible ailleurs, pourquoi ne pas investir dans un programme ambitieux en Ile-de-France plutôt que de continuer à délibérément polluer pour que de grands groupes dégagent des bénéfices ? » s’indigne Annie Lahmer, conseillère régionale écologiste membre de la commission Environnement et présente à la réunion de concertation organisée dans le cadre du débat public le 5 juillet. « Dans certaines cantines, les enfants trient les déchets et les biodéchets partent au compost ou sont transformés en méthane. Ceci peut être généralisé et ces adultes de demain passeront au Zéro déchets naturellement. »
Le groupe écologiste tient à souligner qu’il défend les alternatives proposées par le Collectif 3R et Zero Waste France dans le cadre du Plan B’OM (Baisse des Ordures Ménagères).