Pollution de l’air : la catastrophe écologique et sanitaire est en cours
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gazechappement[Communiqué de presse EELV&A]

Ce vendredi 16 et samedi 17 décembre 2016, le pic de pollution de l’air est toujours là. La circulation alternée sera décrétée pour ces deux jours. Après plus de dix jours de dépassement des seuils, nous ne sommes pas sortis de la crise sanitaire et selon certains experts il est fort probable que cette crise dure encore de nombreux jours. Dès l’annonce de l’alerte, les écologistes ont demandé la circulation alternée et la gratuité des transports. « Nous sommes satisfaits qu’il ne semble pas y avoir eu tergiversation sur la circulation alternée, » informe Mounir Satouri, « mais nous demandons que la circulation alternée soit systématiquement accompagnée de la gratuité des transports qui est son corolaire. La baisse de circulation ne peut être efficace sans un coup de pouce de la région en ce sens. Tout le monde doit prendre sa part.»

 

Les écologistes tiennent à rappeler que dans la situation actuelle, que l’on peut comparer à un couvercle sur le toit de l’Île-de-France, chaque geste de bonne volonté permet de contribuer à réduire les conséquences directes sur les publics les plus fragiles : malades chroniques, bronchiolites, etc. Nous appelons donc toutes les autorités compétentes, mairies, départements, région, Préfecture, à multiplier la sensibilisation et la pédagogie à l’égard du plus grand nombre.

 

« La circulation alternée ou limiter l’usage de son véhicule peut être considérée comme une contrainte, ne plus faire feux de cheminée d’agrément peut-être considéré comme une contrainte mais nous entrons dans une nouvelle ère, celle de la responsabilité individuelle et collective, » informe Mounir Satouri. « Les contraintes environnementales en général, nous devons nous y soumettre non par obligation mais par devoir ». Beaucoup de gestes simples sont possibles : laisser au maximum sa voiture au garage, réduire la température à 18°C, à la maison ou au bureau, éviter de brûler des déchets verts et reporter certaines activités émettrices.

 

Cela fait des années que les écologistes demandent un engagement fort des pouvoirs publics pour agir efficacement contre la pollution de l’air extérieur. Sortie du Diesel, taxe poids lourd, gestion des déchets verts pour éviter les feux de fonds de jardin, sortie de l’utilisation des produits chimiques en agriculture, développement des transports collectifs (publics mais aussi covoiturage),

promotion et développement de l’usage du vélo et adaptation de l’aménagement du territoire pour limiter les transports par une meilleure répartition des activités économiques sur la Région.

 

« Nous le voyons aujourd’hui, lorsque les conditions météorologiques sont défavorables, les mesures d’urgence, certes nécessaires, ne suffisent plus », rappelle Annie Lahmer. « Ce qu’il faut c’est un effort massif. Il faut accentuer les mesures de transition pour changer nos modèles sinon, nous courrons à la catastrophe. Et ce qui vaut pour la qualité de l’air vaut pour tous les enjeux écologiques ».

 

« Depuis des années, les habituels responsables politiques trouvent toujours des excuses pour reporter les décisions nécessaires pour notre santé et notre avenir, cela doit cesser,» intervient Mounir Satouri. « Le temps de la tergiversation est passé. Aujourd’hui, c’est la pollution de l’air, demain le climat et après demain l’alimentation ? La transition écologique doit faire l’objet d’un immense plan de réformes pour un projet collectif obligatoire et malgré tout enthousiasmant. » Pour rappel, les Franciliens attendent massivement des actions concrètes et sont prêts à agir. 42% des Français font de cette question une priorité[1].

[1] http://www.leparisien.fr/societe/pollution-les-automobilistes-se-crispent-11-12-2016-6440508.php