Minorités d’Orient : un rapport volontairement polémique
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MoyenOrient

Le groupe EELVA a finalement souhaité adopter la délibération régionale en faveur des populations victimes de violences ethniques et religieuses au Moyen-Orient, non sans avoir préalablement fait atténuer la mention spécifique aux Chrétiens d’Orient.

Si le fond du rapport est bien évidemment louable – les violences au Moyen-Orient sont insoutenables, son sujet en est dévoyé quand l’une ou l’autre des minorités est volontairement citée pour une utilisation à des fins polémiques. ”On ne peut hiérarchiser les souffrances ou les victimes !”, a rappelé Mounir Satouri qui a cité l’ensemble des populations touchées: Chrétiens ou Yézidis, mais aussi Turkmènes, Khakis, Shabaks, Mandéens, Kurdes, Chiites, Sunnites.

Par ailleurs, il s’agit bel et bien d’affichage politique et la présidente elle-même a considéré que ce rapport n’avait « aucune incidence financière ».

Enfin, il nous apparait contraire au règlement intérieur de la Région et sa charte pour une nouvelle éthique, que ce soit Patrick Karam, un membre de la CHREDO (Coordination « Chrétiens d’Orient en Danger ») qui défende en séance cette délibération. Il est en effet étrange de partager cette double casquette, quand il qualifie lui-même son association  de « lobbyiste ». Le groupe EELVA dénonce le conflit d’intérêts patent, notant que les intérêts peuvent être autres que financiers : l’intérêt personnel, notamment, de M. Karam, ne peut être nié. Cette délibération aurait pu être présentée par David Douillet, vice-président des affaires internationales.

« Avec cette délibération , Valérie Pécresse est tombée dans 3 pièges : jouer avec les positions de l’extrême-droite qui se fait un malin plaisir de diviser notre société; celui d’un conflit d’intérêts, puisque le projet est porté par Patrick Karam lui-même, et celui de ne rien proposer comme mesures concrètes, rien pour que les associations puissent faire des demandes pour leurs actions de terrain », a dénoncé Mounir Satouri, vice-Président du groupe EELVA.

Mounir Satouri a enfin rappelé avec amertume que l’appel à projets pour les associations d’aide aux réfugiés n’avait pas été relancé par le nouvel exécutif. « C’est inadmissible et cela prouve une fois encore la polémique entretenue par Mme Pécresse. Les réfugiés arrivés en France doivent être aidés autant que les populations sur place soutenues. »