Logement : les écologistes souhaitaient la poursuite d’engagements volontaristes
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[Communiqué de presse EELV&A]

Avec le vote de nouvelles politiques de logement et d’un budget de renoncement, l’exécutif régional vient d’entériner le recul de la construction de logement francilien.

Pour les écologistes, cette séquence marque le début d’un désengagement désastreux sur la politique de logement du territoire. En plus des annonces précédentes sur le refus de financer les territoires qui remplissent déjà les engagements SRU (30% de logements sociaux) et de proposer un soutien préférentiel au logement intermédiaire, le nouvel exécutif régional a décidé de réduire ses budgets au-delà du raisonnable, et propose de participer ainsi à moitié moins d’actions que précédemment. En réduisant son budget de moitié[1] la Région fait fi de son rôle de levier dans la construction francilienne et casse la dynamique actuelle qui permettait à l’Île-de-France d’avoir le meilleur niveau de constructions depuis 1977.

« La réalité, c’est que nombre de projets resteront dans les cartons, faute de financements, et que les collectivités locales, comme les bailleurs et les investisseurs renonceront, » regrette Mounir Satouri, président du groupe écologiste.

Dans la même lignée, et faisant fi de ses incohérences, la droite régionale a décidé de ne plus financer de construction de logements au sein du territoire de la Métropole du Grand Paris.

« La Métropole doit construire 38 000 logements par an, mais ne pourra réellement le faire qu’à partir de 2018. 2017 sera donc une année blanche du seul fait de Mme Pécresse, » précise M. Satouri, qui rappelle par ailleurs que ce qui faisait levier dans la construction de logement, c’était surtout la complémentarité des financements et le partage des charges d’investissement…

Outre les finances régionales, l’idéologie de droite fait son chemin :

  • refus de valider le schéma régional de l’habitat et de l’hébergement (SRHH)
  • annonce d’une participation régionale en deçà des attentes pour les quartiers prioritaires dans le cadre du nouveau Plan National de Rénovation urbaine (NPNRU)
  • fin de la politique de rénovation du parc locatif social
  • fin de la rénovation énergétique pour lutter contre la précarité énergétique
  • abaissement des contraintes environnementales de construction

Pour les écologistes, le rejet par la droite de la déclinaison territoriale du SRHH est tout simplement l’écho du refus de certains maires de droite à respecter la loi SRU, largement encouragé par Mme Pécresse, pour favoriser les intérêts privés au détriment de logements abordables.

Au contraire, « la politique du laisser-faire, c’est la poursuite des inégalités, du mal-logement, de ces cages d’escaliers mal entretenues, de ces loyers qui flambent… » Mounir Satouri ajoute : « Aujourd’hui, la région rate la marche de la construction du logement francilien et ne s’en relèvera pas. Nous pouvons d’ores-et-déjà prévoir que les inégalités en termes de logements se renforceront. »

Ainsi, sur le volet de la rénovation urbaine dans les quartiers prioritaires, l’exécutif régional a tenté de faire croire qu’il augmenterait ses crédits, en passant de 470 M€ à une promesse de 250 M€ d’investissements.

Pour Pierre Serne, « la politique de casse des quartiers les plus défavorisés continue sa marche inéluctable ». Il ajoute : « Ce que Mme Pécresse fait à l’Île-de-France, gageons que M. Fillon le fera à la France[2] ! »

Pour Bénédice Monville-De Cecco, cette politique du logement va à l’inverse des besoins des Francilien-nes. Elle aura pour conséquence de relancer les coûts de la construction à la hausse et de réduire les possibilités d’accès au logement, notamment dans les quartiers qui en ont le plus besoin : « Ce que vous faites, c’est renforcer la ghettoïsation de l’Île-de-France. En encourageant la politique du profit, vous faites fi des lois qui le limitent ; ces lois qui nous protègent et visent à limiter les coûts humains et sociaux. »

 

[1] Le budget 2017 est de 77M€ contre 161 M€ en 2015

[2] Geoffroy Didier, Vice-Président en charge du logement et de la politique de la ville est le conseiller logement de M. Fillon pour la campagne présidentielle de la droite.