L’iPass contraception doit s’accompagner d’autres actions
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preservatifs[Communiqué de presse EELV&A]

Le Conseil Régional s’était engagé à présenter pour la rentrée 2016 l’iPass contraception, une application destinée à remplacer le pass-contraception à destination des lycéen-nes de la mandature précédente, dont la suppression annoncée avait été regrettée par les équipes éducatives et les syndicats de parents d’élèves.

 

Si la mise en place d’une application mobile est intéressante, le groupe écologiste tient à rappeler qu’elle n’est pas suffisante et que les questions de contraception chez les adolescent-es doivent être traitées de manière pragmatique, s’accompagner de dialogue, de partage d’information et de solutions concrètes.

« Les infirmières dans les établissements se raréfient et avec elles, c’est tout un pan des relations humaines indispensables à une information fiable, confidentielle et pratique qui manque, » déplore Bénédicte Monville-De Cecco. Les grossesses précoces, par exemple, dont les conséquences sont souvent très difficiles pour les jeunes doivent être prévenues et sinon appréhendées grâce à un suivi étroit par du personnel formé et disponible.

 

Dans un contexte de diminution de l’âge du premier rapport sexuel, le groupe plaide pour que les outils déployés soient multipliés et variés et ne soient pas uniquement numériques. Le manque d’information des jeunes – et notamment des jeunes filles qui sont les premières victimes en cas de grossesse – reste aujourd’hui important :

« En Angleterre, il est prouvé que les jeunes filles les plus en difficulté étaient celles qui étaient le moins « connectées ». La fracture numérique doit être prise en compte et l’approche de la région par le seul biais de cette application risque d’aggraver les différences sociales ou territoriales, » regrette l’élue.

 

Enfin, le groupe se demande comment la campagne de communication sur cette nouvelle application sera faite, non pas vis-à-vis des médias mais des lycéen-nes eux-mêmes, dont on sait qu’ils sont souvent éloignés des médias traditionnels. Tous les établissements scolaires, publics ou privés, seront-ils réellement impliqués ?

« Il est essentiel que les lycéen-ne-s aient effectivement accès à l’information, ces outils doivent être présentés et expliqués pour être utilisés, » rappelle l’élue. En parallèle, des distributeurs de préservatifs devraient être obligatoires dans tous les lycées, qu’ils soient publics ou privés. « Pour les écologistes, tous les lycées qui bénéficient de fonds régionaux devraient mettre à disposition des jeunes des moyens de contraception, » rappelle François Damerval, qui avait porté un amendement à ce sujet, rejeté en séance.