Les lycéen-nes sous surveillance
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[Communiqué de presse EELV&A]

L’approche sécuritaire fait un nouveau pas. Le nouvel exécutif régional vient d’accéder à la demande de 2 lycées parisiens d’installer des caméras de vidéo-surveillance dans l’enceinte même des lycées. Les lycées Jean Drouant (17ème arrondissement) avec pas moins de 21 caméras et Léonard de Vinci (15ème arrondissement) avec tout un système de vidéosurveillance seront désormais équipés de caméras tournées vers l’intérieur des établissements et non plus uniquement sur les points d’accès de l’établissement.

« Rien ne justifie ces demandes. Et aucun diagnostic de sécurité ou autre document ne nous est parvenu malgré nos demandes répétées », regrette Bénédicte Monville-de-Cecco, membre de la commission éducation.

Les diagnostics de sécurité sont pourtant obligatoires pour toute demande spécifique en la matière.

Pour les élu-es écologistes, en plus d’un glissement grave, c’est un non-sens éducatif important et que la région ne peut cautionner.

« Les caméras ne sont pas des outils éducatifs. La surveillance des élèves par caméra laisse à penser que les  jeunes sont des délinquants en puissance. D’autre part, la présence de ces caméras à l’intérieur des établissements remet en question la liberté des personnels dans l’exercice de leur travail » déplore l’élue qui relève que le délitement des relations entre la communauté éducative et les élèves exprime des problèmes profonds qui nécessiteraient des moyens supplémentaires en matière de prévention.

Face à la demande, l’exécutif n’a pas été en mesure d’apporter une réponse claire et a maintenu son approche caricaturale, justifiant son choix à la fois par la protection de matériel coûteux et par le fait que des professeurs peuvent être agressés.

« Les écologistes s’inquiètent du climat tendu dans certains établissements et souhaitent une intervention efficace de la Région pour y remédier. Toutefois nous ne sommes pas d’accord avec la droite qui considère que des caméras protègeront les élèves et la communauté éducative. Nous n’avons jamais vu une caméra intervenir pour protéger d’une agression ou d’un vol. Au mieux cela permet d’aider les forces de l’ordre à résoudre des affaires et au pire, cela retire de la présence humaine indispensable pour la sécurité au quotidien, » regrette Mounir Satouri, le président du groupe écologiste.