Les garanties Régionales pour l’organisation des JOP 2024 à Paris
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jopLes garanties Régionales pour l’organisation des JOP 2024 à Paris.

Intervention Annie Lahmer (seul le prononcé fait foi)

Madame la présidente, Monsieur le délégué,

Il y a déjà eu de nombreux débats sur la pertinence de la candidature de Paris pour les JO 2024.

Mon groupe souhaite rappeler que s’il comprend la formidable mobilisation des athlètes et des fédérations du sport de haut niveau en général, il ne faut pas occulter les débats légitimes qui existent sur la pertinence de la candidature pour 2024.

Les écologistes rappellent les nécessaires obligations de :

  • limiter l’impact environnemental des JOP …
  • d’en faire une manifestation accessible au plus grand nombre …
  • de tenter d’en faire une fête pour la promotion du sport plutôt qu’une fête commerciale au profit des grands groupes privés  … mais qui peut croire que c’est encore possible aujourd’hui …
  •  Toutefois, nous continuons inlassablement de dire que l’organisation des JOP, à Paris, en 2024, n’est pas une priorité.

La priorité c’est de réaliser les aménagements d’infrastructures pour répondre aux besoins des franciliennes et des franciliens,  de conduire les politiques publiques pour répondre aux inégalités territoriales, sociales, etc..

Or, ce rapport confirme que les priorités seront définies pour répondre aux besoins des JOP.

Malgré toutes les déclarations d’intentions et les grands renforts de communication autour de « JOP Paris 2024″, il n’y a toujours pas la moindre preuve des bénéfices à long terme pour nos concitoyen-nes.

Au contraire :

Un collectif principalement constitué d’universitaires et de membres de la société civile a récemment pointé que « si l’Euro 2016 avait coûté plus de deux milliards d’euros à l’État et aux collectivités territoriales pour rénover des grands stades privatisés et sécuriser les fans zones de l’UEFA au détriment de projets sociaux essentiels, l’organisation des Jeux pourrait grever encore plus les finances publiques mobilisées dans des constructions sportives sans réelle utilité sociale pour la majorité de la population ».

Pour quasiment tous les Jeux, les budgets prévisionnels ont en effet explosé (Athènes : +109% de dépassement, 11,1 milliards; Pékin : +1130%, 32 milliards ; Londres : +127%, 11 milliards; Rio : +247%, 33 milliards, selon Le Monde et Wladimir Andreff, 25 février 2015). Pour les JO de Tokyo 2020, le budget de construction dépasse actuellement les 4 milliards d’euros pour une prévision initiale de 1,3 milliard.

Un jour vous dites aux habitant-es qu’il n’y a pas suffisamment d’argent et le lendemain, la Région est prête à signer un chèque d’au moins 209 Millions d’euros dont 50 millions pour des infrastructures financées par des sociétés privées.

Cela me fait penser à un couple qui n’a pas assez d’argent pour le chauffage de sa maison, pour nourrir ses enfants ou pour payer leurs études et qui décide, malgré tout, d’organiser une grande fête d’anniversaire en empruntant 1 an de salaire à une banque et qui se justifie en disant :

« Mais vous verrez, pour le fête on remplacera le réfrigérateur et les invités mettrons assez d’argent dans la cagnotte d’anniversaire pour ça nous rapportera de l’argent ».

Le jour où vous vous souviendrez du « plan Marshall » pour le sport en Ile-de-France que vous avez promis, vous pourrez compter sur les écologistes pour proposer et construire des projets humains au service de toutes les citoyennes et de tous les citoyens.

Mais ne comptez pas sur nous pour cautionner ce projet aberrant pour notre région et au fond pour le sport lui-même.