[Communiqué de presse EELV&A]

Valérie Pécresse avance à gros sabots. En organisant ce lundi une réunion intitulée « Le Passe Navigo à 70€ est-il viable ?, » elle prévoit déjà d’enterrer le tarif attractif du passe unique et prépare les esprits à son augmentation.

La réunion de ce lundi, convoquée au dernier moment, sans élu-es d’opposition, prévoit de mettre en tribune uniquement des opposants au principe même du passe à tarif unique. Les présidents des départements (et particulièrement de grande couronne) ne semblent pas non plus avoir voix au chapitre. Sous prétexte d’un besoin de recettes supplémentaire du STIF, c’est encore une fois le passe unique qui est ciblé et qui servira de bouc-émissaire, de manière caricaturale.

Pour Pierre Serne, ancien Vice-Président transports à la Région et au STIF, « le Passe à tarif unique a le dos large! L’audit du STIF n’est même pas lancé. C’est une manière de clore d’entrée les débats. » Les résultats sont donc déjà connus : une forte hausse probable des tarifs de transport francilien, au détriment des usagers.

Pour le groupe écologiste, si les besoins de financements du STIF sont réels, notamment en prévision de l’augmentation de l’offre, ce n’est pas sur le passe unique que cela doit reposer. Le financement du Passe Navigo est pérennisé, par les récentes annonces du Premier Ministre, notamment. Par ailleurs, il est important de maintenir un tarif raisonnable, pour inciter les Franciliens à prendre les transports en commun. « Si on compare avec la région de Londres, où les populations les plus pauvres n’ont pas les moyens de s’acheter une simple carte de bus (pourtant moins chère que la carte tous transports), l’on voit bien à quel point le tarif est important pour renforcer l’usage des transports en commun »

Enfin, les chiffres des recettes tarifaires du STIF ne sont pas communiqués depuis 6 mois. « Je suis persuadé que la hausse de septembre-octobre 2015 s’est confirmée sur la durée, passé l’effet attentats. Mais aujourd’hui, on ne nous donne pas ces informations. » s’insurge-t-il.

La crainte que le Passe unique puisse être remise en cause n’est pas écartée. Le fait d’agiter sans cesse le passe unique comme chiffon rouge est inquiétant pour le groupe écologiste porteur de la mesure tout au long de la mandature précédente…

« Les usagers ne doivent pas être les dindons de la farce ! » regrette Mounir Satouri qui pense que de nombreuses autres sources de financements sont possibles pour financer les transports en commun et qu’ « il faut utiliser ces nouveaux leviers, comme l’écotaxe ou la TVA transports à 5,5 »