L’aide régionale aux agriculteurs : 6,5 millions exclusivement réservés à l’industrie agricole
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Suite aux dérèglements climatiques de cet été, l’annonce d’une aide de 6,5 millions d’euros aux agriculteurs céréaliers pour l’achat exclusif de semences certifiées fait réagir une partie du monde agricole et les écologistes. Pour le groupe régional écologiste, c’est toute la variété des filières agricoles et paysannes qui doit être soutenue en fonction de leurs besoins et non uniquement l’industrie céréalière.

Pour les écologistes, cette aide ne fait que perpétuer le modèle productiviste industriel qui détruit l’emploi agricole, appauvrit nos savoirs, diminue drastiquement la diversité des espèces, stérilise nos sols et disperse dans l’environnement et notre nourriture des produits toxiques, dangereux pour notre santé et la nature. Ce rapport est un bâton supplémentaire dans les roues des modèles agricoles alternatifs.

« V.Pécresse semble particulièrement aimer l’industrie semencière à laquelle elle accorde une rente de 6,5 millions d’euros, joli cadeau », proteste Bénédicte Monville-De Cecco. « Comme si cette industrie pétro-chimique en avait besoin. Comme si Bayer ne rachetait pas Monsanto 57 milliards d’euros. C’est plus que le produit intérieur brut de 127 pays sur 175. »

Après d’âpres discussions les écologistes se sont fait entendre sur la nécessaire prise en compte de l’aide au triage pour les semences de ferme.

« V.Pécresse a consenti à réserver 20% de l’enveloppe de 6,5 millions pour éventuellement aider les agriculteurs à payer leurs factures de triage », informe Bénédicte Monville-De Cecco, « C’est une avancée mais nous serons très attentifs à la mise en place de cette avancée, d’autant que ce sont toujours les chambres d’agriculture qui pré-instruiront les dossiers. Ne soyons pas naïfs, les chambres d’agriculture, largement dominées par la FNSEA, sont des instances qui portent le modèle industriel agricole et ne brillent pas par leur impartialité. »

« Nous sommes toutefois très préoccupés pour la profession en agriculture biologique qui subit les mêmes difficultés avec des coûts plus importants du fait des contraintes sur la qualité », s’inquiète Bénédicte Monville-De Cecco, « Nous avions demandé une bonification de l’aide pour le label Bio qui a été refusée ainsi que la prise en compte de l’apiculture, très touchée également, qui joue un rôle capital pour la pollinisation ».