L’aide régionale aux agriculteurs : 6,5 millions exclusivement réservés à la FNSEA ?
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chpdeble [Communiqué de presse EELV&A]

 

Suite aux inondations de juin, l’annonce d’une aide de 6,5 Millions d’euros aux agriculteurs céréaliers pour l’achat exclusif de semences certifiées fait réagir une partie du monde agricole et les écologistes. Pour le groupe régional écologiste, c’est toute la variété des  filières agricoles et paysannes qui doivent être soutenues en fonction de leurs besoins et non uniquement l’industrie céréalière.

Pour les écologistes, le rapport présenté par l’exécutif ne fait que perpétuer un vieux modèle agricole, dont les rênes sont tenues par les décideurs habituels, et met une fois encore des bâtons dans les roues des modèles alternatifs pourtant en croissance.

« Valérie Pécresse, sûrement conseillée par la seule industrie agricole, semble oublier qu’il est possible pour les agriculteurs d’acheter des semences fermières, sélectionnées, moins chères et de qualité égale à celles brevetées et vendues par l’industrie semencière[1] », proteste Mounir Satouri, président du groupe écologiste qui proposera un amendement en ce sens. « Pourquoi cette aide serait-elle exclusivement réservée aux semences industrielles certifiées ? »

Un autre problème existe dans ce rapport : les dossiers de demande d’aide seront « pré-instruits » par les Chambres d’agriculture.

« Avec cette condition, je me demande comment s’assurer que tous les agriculteurs – même non adhérents à la FNSEA – soient traités équitablement. Je n’oublie pas qu’en août 2015, le Président de la FRSEA, de la chambre d’agriculture interdépartementale et Valérie Pécresse faisaient campagne ensemble dans les Yvelines, » remarque Ghislaine Senée, membre de la commission ruralité et agriculture, présidée de surcroit par l’ancien président de la FDSEA.
« Nous demandons à ce que cette aide régionale soit étendue à tous types de semences et, pour garantir l’indépendance de l’institution, que les dossiers ne soient pas ‘filtrés’ par les chambres d’agriculture », conclut-elle.

 

 

[1] Selon la Coordination Nationale pour la Défense des Semences Fermières, une semence fermière coûte deux fois moins cher qu’une semence industrielle certifiée, pour un rendement égal.