COMMUNIQUE DE PRESSE du 17 mars 2016
Sous couvert d’un slogan : la « mixité sociale », Mme Pécresse présente ce jour un certain nombre de rapports concernant le logement des Franciliennes et des Franciliens. Mais ces rapports n’ont de « mixité sociale » que le nom et n’en portent ni l’ambition, ni les moyens! Bien au contraire, il s’agit de l’ouverture des vannes des financements régionaux pour du logement intermédiaire, pour les villes hors-la-loi, qui ne respectent pas la loi SRU, et d’un méchant tacle aux communes qui elles, la respectent. En faisant cela, Valérie Pécresse fait un pied de nez à toute la politique incitative de construction des logements sociaux des années passées, depuis la mise en place de la Loi SRU et de son article L302.
L’un des rapports appelé « anti-ghetto » surfe sur une confusion entre parc social et ghettos pour justifier des restrictions drastiques des financements régionaux sur le logement social et très social. Rien n’est créé, rien ne se fait pour le logement, mais uniquement contre les 108 communes franciliennes qui se voient couper les vivres.
« Laissons aux maires le droit de faire le choix de ce qu’ils construisent, en fonction de leurs habitants et des besoins du territoire! Vous seriez crédible sur la mixité si vous aviez dit à vos amis maires de droite de construire du logement social » « a regretté Mounir Satouri, président du groupe EELV&A qui dénonce « un dispositif anti-pauvres ».« Une politique animée par le sens de la justice ne viserait pas à «casser les ghettos» mais à soutenir leurs habitant-es » s’est insurgée Bénédicte Monville qui s’étonne de l’approche simpliste qui supprime les logements sociaux pour faire croire qu’elle supprime la pauvreté. Pour le groupe EELV&A, la mixité à sens unique n’a jamais fait de mixité : « C’est la fierté de la mandature précédente d’avoir mis l’accent sur le logement très social. » a rappelé Julien Bayou.
« 77% des demandeurs de logements sociaux sont dans les plafonds PLAI ou PLUS et restent en deçà de ceux du PLS ! A qui s’adresse Mme Pécresse ? « , questionne M. Mounir Satouri qui dénonce le rapport dit « en faveur des classes moyennes »; rapport qui vise en fait à prioriser la politique régionale sur le logement intermédiaire. Ce rapport ouvre aussi la possibilité pour les communes hors SRU d’accéder aux financements régionaux et donc de faire du PLS sans passer par la case PLAI/PLUS : « La loi SRU n’est ni un caprice, ni un luxe! Ce n’est pas à la carte! » s’est insurgée Juliette Espargilière.
D’autres rapports servent de cache-sexe à la politique de Valérie Pécresse :
– Sur la mobilisation du foncier, Julien Bayou a considéré que le rapport n’était pas à la hauteur des enjeux : « Vous nous trouverez toujours avec vous quand vous ferez de la mobilisation du foncier pour faire des logements sociaux. Là, ce sera sans nous ! »
– un soi-disant doublement de la politique en faveur des femmes victimes de violences, à hauteur de 100 logements par an a été présenté. Il convient de rappeler que la majorité précédente a livré, en moyenne, 200 logements par an à ces femmes1. Corinne Rufet a raconté l’histoire vraie d’une femme battue, Suzanne, qui démontre le besoin de ces femmes en logement social ou très social (PLAI et PLUS) et non en logement intermédiaire (PLS)…
– sur l’ouverture du contingent régional de logements sociaux aux enseignants, la remarque est la même : « les enseignants ont besoin de PLAI-PLUS. Ne faites pas croire, Mme Pécresse, que vous vous adressez à cette couche sociale de la population francilienne en leur proposant des PLS! »
Enfin, si le nouvel exécutif dit souhaiter « redessiner l’Île-de-France », l’appel à projet présenté est totalement inopérant. Une remarque de Pierre Serne : « Je m’inquiète fortement de n’avoir entendu dans cette séance consacrée au logement aucune mention de la question de la précarité énergétique! »
1 à savoir : 272 en 2011, 244 en 2012, 203 en 2013, 231 en 2014, 199 au 20/09/2015
Pour voir et revoir la vidéo « Pas de HLM dans mon XVIème » de Sauvons les Riches …
