Gaz de schiste en Île-de-France : les écologistes appellent à une Région contre l’exploitation
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Au lendemain  de la COP 21, l’écologiste Annie Lahmer a interpellé ce matin la Présidente de la Région Île-de-France sur sa position sur les explorations de gaz et huiles de schiste. Pour le Rassemblement écologiste et citoyen la question n’est plus aujourd’hui de savoir « comment il faut exploiter ces ressources ? » mais « faut-il exploiter ces ressources? ». La réponse des écologistes est NON, bien évidemment.

Pourtant issue du parti des gaz et huiles de schistes, Valérie Pécresse se voit contrainte de répondre qu’elle considère que la technique de la fracturation hydraulique a des conséquences néfastes sur l’environnement et se prononce contre l’exploitation des gaz de schiste.

Le groupe EELV&A prend note de ces déclarations et suivra de près les paroles et les actes… sur toutes les explorations en Île-de-France.

 

Voici l’intégralité de la question orale prononcée par Annie Lahmer :

Les rapports des scientifiques sur les questions du dérèglement climatique, sont unanimes : si l’humanité veut contenir le réchauffement global de la planète à moins de 2°C, il faut laisser sous la terre plus de 70% des réserves fossiles.

Alors que l’accord international de Paris – après la COP 21 – est en cours de ratification par les Etats et que le Sénat français prévoit de se prononcer pour son adoption début juin, toutes les collectivités territoriales doivent prendre des engagements clairs.

Depuis plusieurs années maintenant, la Région Île-de-France, s’est positionnée régulièrement contre l’exploitation et l’exploration des huiles et gaz de schiste sur son territoire. Le moratoire de 2011 interdit la technique de fracturation hydraulique en France. Pourtant, les compagnies pétrolières se disent toujours prêtes à exploiter les ressources de schistes. Ce moratoire est une interdiction qui repose sur la technique de la fracturation hydraulique, pas sur l’exploitation des ressources fossiles de schiste elles-mêmes. 

La question aujourd’hui n’est pas de savoir « comment il faut exploiter ces ressources ? » mais « faut-il exploiter ces ressources? »

C’est tout l’enjeu pour les générations futures. Ce n’est plus un débat d’experts mais un débat de société. La réponse des écologistes est bien évidemment NON. L’exploitation de toute ressource fossile fait peser un danger croissant sur l’environnement et aggrave le dérèglement climatique.

Depuis 2012, les groupes pétroliers ne s’y sont pas trompés et ont commencé leur travail de lobbying à travers des tribunes, des déclarations politiques et autres études pour « préparer les esprits pour l’exploitation des gaz de schistes ».

D’ailleurs, fin 2014, le ministère de l’économie avait commandé un rapport au titre ô combien manipulatoire : « pour une exploitation des schistes respectueuse de l’environnement ». 

Ce débat pourrait débuter au Canada après les incendies autour de la ville de McMurray. Je le rappelle ici : ces incendies ont provoqué l’évacuation de plus de 80 000 personnes et détruit plus de 100 000 hectares équivalents à la superficie du département du Val d’Oise. Déjà des voix s’élèvent sur le sujet et posent le problème de l’impact qu’ont eu, ces dix dernières années, la maltraitance des écosystèmes suite à l’exploitation des sables bitumineux dans la région de McMurray. L’utilisation des additifs chimiques et la destruction massive des forêts pourraient avoir un impact sur la propagation des feux.

Début 2016, votre formation politique, Madame la Présidente, semble déjà avoir tranché et s’est déclarée par la voix d’un de vos responsables nationaux. Je cite : « Les Républicains doivent être le parti du principe d’innovation plus que du principe de précaution, le parti du gaz de schiste, des OGM, des biotechs ». (Luc Châtel)

Aussi, nous nous inquiétons de ce qui pourrait se passer sur notre territoire.

  • Alors que la quasi totalité du territoire de l’Est du Bassin parisien est couverte par des permis d’exploration et d’exploitation et que tous les départements franciliens sont concernés, êtes-vous favorable à l’exploitation et l’exploration (quelle que soit la technique utilisée) des huiles et gaz de schiste sur le territoire francilien ?
  • Que comptez-vous faire pour protéger les Franciliens ?
  • Seriez-vous prête à organiser un débat aux sein de notre assemblée sur les engagements que la région pourrait faire dans sa lutte contre le dérèglement climatique ?