L’Île de loisirs de Jablines-Annet a été construite sur d’anciennes carrières de sable et de gravier dans les années 50 et 60. De nombreux déchets ont servi de remblai et aujourd’hui, compte tenu du peu de contrôles effectués à l’époque, il est difficile de connaître la composition de ces déchets.
Selon les associations locales pour l’environnement, des témoignages d’ancien-nes parlent de la présence de bidons enfouis. Ces témoignages auraient dû alerter les pouvoirs publics et inciter à la plus grande prudence lors de tous travaux de terrassement.
« Nous avons appris que la grande plage de l’Île de loisirs a été fermée au public sans qu’aucune raison précise ne soit donnée. Comme il y a eu récemment des travaux de terrassement, nous sommes inquiets d’une possible pollution, souligne Mounir Satouri. C’est d’autant plus inquiétant que la grande plage est située non loin d’un étang qui sert de réserve d’eau potable de secours pour les habitant-es ».
Le groupe des écologistes demande à ce qu’une information claire et transparente soit faite par les instances dirigeantes et par la Présidente de la Région. Les Francilien-nes doivent être prévenu-es en cas de pollution.
« En ces périodes de fortes chaleurs les Îles de loisirs sont indispensables pour les habitant-es et toutes les mesures doivent être prises pour leur protection. Souvenons-nous qu’il y a environ 10 ans, une salmonelle avait été détectée dans le bassin de baignade nord de l’Île de loisirs et que pendant l’été, une trentaine d’enfants avaient été intoxiqués sans que les autorités puissent en identifier la cause, » ajoute Bénedicte Monville.
Cet épisode devrait rappeler aux instances publiques que la Seine-et-Marne est, depuis trop longtemps, un territoire sinistré par une politique des déchets qui fait de ce département le principal réceptacle des déchets d’Île-de-France (80% des déchets inertes et 62% des déchets dangereux) et expose ses populations à de multiples pollutions.
Les écologistes rappellent que le moratoire sur la création de nouvelles décharges, qu’ils ont défendu lors de l’adoption du PREDEC, a été annulé suite à un recours du préfet de région. Ce recours validé par le tribunal administratif permet la création de nouvelles décharges avec tous les impacts environnementaux qui en découlent.
« La pollution au sélénium[1] détectée dans les réseaux d’eau potable de nombreuses communes de Seine-et-Marne, l’arsenic [2]qui a durablement pollué l’ancien site de la multinationale Tereos (Ex Beghin Say) et contamine les eaux de surface (la Marne) et souterraines, pour ne donner que deux exemples, devraient alerter les pouvoirs publics sur la nécessité de ne plus faire de ce département le dépotoir de notre région, » s’alarme Bénedicte Monville.
[1] Utilisé par l’industrie de verrerie et toxique à haute dose. Rapports disponibles sur http://eau.seine-et-marne.fr/
[2] Utilisé par l’industrie du sucre à partir de la betterave pour le raffiner.