CR 86-16 : MESURES D’AIDES SOCIALES ET DE SÉCURISATION POUR ASSURER L’ÉGALITE DE TRAITEMENT DES ÉLÈVES DU PRIVE AVEC CEUX DU PUBLIC
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Voir le rapport : CR_86-16_lycées privés aide sociale et sécurisation (les temps d’interventions sont limités par une durée proportionnelle à la représentativité dans l’hémicycle)

Bénédicte Monville-De Cecco

« À entendre Mme ÉVREN, il y aurait les modernes, les Républicains et nous qui serions dans l’archaïsme et la caricature. C’est un peu l’hôpital qui se moque de la charité. Madame ÉVREN, votre projet global pour l’école peut se résumer à une grande entreprise de libéralisation de l’éducation. Votre vision de l’éducation n’est pas seulement néolibérale, de manière caricaturale, elle est aussi archaïque puisque ce rapport réintroduit en sus en partie les privilèges de la fortune. Pour vous, l’éducation n’est pas un outil d’émancipation, elle est un marché potentiel, un réservoir de main-d’œuvre utilement formée au plus près des entreprises et un lieu de sélection des meilleurs qui sont aussi, dans la grande majorité des cas, issus des classes les plus privilégiées.

Si le rapport visait à l’égalité de traitement entre les élèves du privé et du public, ainsi qu’il l’énonce de manière mensongère, il conviendrait d’augmenter les financements pour le public et non ceux du privé. Il faut rappeler que l’État assure déjà la majorité des financements des établissements privés sous contrat, à travers la rémunération de son personnel enseignant. L’enveloppe consacrée par lycéen pour le public, comme l’a rappelé M. COQUEREL tout à l’heure, est de 30 % inférieure à celle consacrée à un lycéen du privé.

Aussi, ce rapport tendra au contraire à accentuer les inégalités de traitement entre les élèves du public et ceux du privé, contrairement à ce que son titre annonce. En septembre 1789, TALLEYRAND, dans un discours à l’Assemblée Nationale, définissait l’instruction comme un bien commun et déclarait : « Nul ne peut en être légitimement exclu et celui-là qui a le moins de propriétés privées semble même avoir un droit de plus pour participer à cette propriété commune ». »