CR 47-16 : LANCEMENT DE L’OPÉRATION « DESSINE-MOI LE GRAND PARIS DE DEMAIN.
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Voir le Rapport : CR_47-16 (les temps d’interventions sont limités par une durée proportionnelle à la représentativité dans l’hémicycle)

Vignette_psernePierre Serne

 « Madame la Présidente, Messieurs les vice-présidents, beaucoup de termes ont été utilisés d’ores et déjà sur cette délibération. Je ne sais pas si elle est précipitée, en tout cas c’est la énième délibération bande-annonce qui nous est présentée, cela devient une habitude depuis le début de ce mandat. Elle n’a aucun effet concret, c’est de l’affichage, de la publicité, c’est une bande-annonce mais où on n’aurait même pas les acteurs prévus. Pas d’éléments de critères, pas d’éléments financiers. Tout est reporté à plus tard, si on comprend bien, rien ne se passera concrètement avant 2017. Vous avez dit tout à l’heure qu’il était logique de présenter, quelque part, l’intention en Conseil régional, puis de donner les modalités en Commission permanente, je pense qu’il vous a échappé quelques méthodes de procédures de cette Assemblée. À partir du moment où vous présentez un dispositif en séance plénière du Conseil régional, vous avez tout loisir d’en dérouler l’ensemble des dispositifs, jusque dans des détails financiers sans repasser par la case Commission permanente. J’avais moi-même d’ailleurs, présenté à votre place, il y a à peu près 2 ans, un appel à projets sur les nouveaux véhicules urbains qui détaillait à l’euro près les montants de subventions qu’il était possible de donner et les détails des critères de l’appel d’offres. Rien ne vous empêchait donc de nous donner tous ces éléments d’ores et déjà et jusque dans le détail pour lancer réellement un vrai appel d’offres, qui aurait pu permettre à des équipes de se mettre au travail. Sur l’intention, difficile d’être contre ce qui est prévu, c’est-à-dire un appel à projet sur un certain nombre de thèmes d’intérêts métropolitains et régionaux. C’est d’autant plus compliqué d’être contre, que loin d’être fondateur, peut-être symbolique, contrairement à ce que disait Monsieur BARIANI, ce dossier ressemble furieusement aux ateliers de création urbaine qui ont été portés dans le précédent mandat par notre collègue Alain AMEDRO qui était vice-président à l’époque.

Sur le principe, comme je l’ai dit en commission pas de problème majeur, mais reste à savoir de quoi sera fait réellement cet appel d’offres, quelle coordination, quelle complémentarité avec les autres appels à projets du même type, lancés ou en cours de lancements, par exemple par la Ville de Paris, la métropole ou d’autres institutions, quels moyens, quelles concrétisations derrière ? Les équipes vont se lancer mais qu’est-ce qu’il leur sera apporté ? Qu’est-ce qu’elles gagneront à se présenter devant vous ? Est-ce que les lauréats seront dotés d’une dotation financière ? Auront-ils ensuite une concrétisation ? Tout cela était prévu dans les dispositifs de l’ancienne majorité, avec la concrétisation d’un certain nombre de projets qui étaient remontés dans les appels à projets de création urbaine – Monsieur le vice-président DIDIER m’avait interpellé sur le sujet.

Une remarque, pas un mot dans les thématiques qui sont proposées sur la précarité énergétique qui est pourtant un sujet hautement intéressant, qui intéresse vraiment des projets innovants sur la région. D’ailleurs on remarque que sur l’ensemble des dispositions logements qui sont présentées aujourd’hui, pas un mot n’est dit sur la précarité énergétique. C’est pour nous écologistes un vrai regret. Vous l’aurez compris, beaucoup de questions. Très peu d’éléments concrets et de réponses, donc un avis très clairement difficile à donner sur un dispositif qui reste entièrement à construire. »

 

« Au risque de décevoir Monsieur DIDIER, qui manifestement voit des approbations là où il y a des interrogations, le fait de dire que l’on n’est pas opposé par principe à l’intention, n’emporte pas un vote d’adhésion à un dossier sur lequel vous n’avez pas réussi à nous expliquer ce que vous allez concrètement faire. Vous nous dites qu’on y revient en avril, alors dans ce cas pourquoi avoir fait la délibération au mois de mars si vous allez détailler les contenus de cet appel à projet en avril ? C’est vraiment encore une fois une question d’annonce. Nous ne pourrons pas approuver cette délibération. Je constate au passage que sur les questions précises que je vous avais proposées dans la discussion générale, notamment sur la question de l’efficacité énergétique ou encore sur la complémentarité entre les différents appels à projets ou appels à manifestations d’intérêts qui sont en cours de lancements vous n’avez pas répondu.

Vous avez au passage semblé indiquer que vous étiez en plein acte fondateur, qu’il ne s’était rien passé en termes d’invention ou d’innovation ou de prévision de prospective sur l’Île-de-France pendant 17 ans, je ne sais pas où vous étiez pendant les années de débats sur la révision du SDRIF, mais si le SDRIF 2030 n’est pas le dessin de ce que sera et de ce que devra être l’Île-de-France en 2030, j’ai entendu la Présidente redire que le SDRIF était opposable et qu’il faisait partie du bagage commun, mais dans ce cas-là comment pouvez-vous dire que nous n’avons rien prévu, rien organisé, rien inventé pour demain. Ce sont des milliers, d’heures de concertation, d’abord sous la houlette de Mireille FERRI qui a fait un travail formidable sur ce dossier, puis d’Alain AMEDRO qui ont conduit au terme d’années de travail qui ont vu passer des milliers et des milliers de Franciliens, qui ont travaillé avec des architectes, des chercheurs, des entrepreneurs, et qui ont créé cette Île-de-France à horizon 2030 qui aujourd’hui sont le cadre dans lequel vous-même reconnaissez-vous inscrire, comment pouvez-vous dire que nous n’avons pas travaillé.

Vous êtes en train de vous créer inventeur, vous êtes en train de vous autoproclamer refondateur, ou même fondateur de la future Île-de-France. En réalité vous êtes en train de chausser des bottes qui existent déjà, pourquoi pas, mais dans ce cas, par pitié, arrêtez de vous poser en donneur de leçon en jugeant à la fois le fond et la forme de nos interventions en parlant de truisme, quel joli mot ! Marie DARRIEUSSECQ était dans ma promo à l’École normale supérieure, donc j’adore, mais s’il vous plaît un peu d’humilité !

Nous vous avons dit que nous étions prêts à vous suivre, à partir du moment où nous aurons le détail de ce que vous mettez dans cet appel à projets. Surtout de quelle capacité concrète vous doterez les équipes qui seront retenues ? Nous verrons quand nous aurons ces détails, pour l’instant, nous nous abstenons, nous pensions pouvoir faire une abstention bienveillante augurant positive, augurant d’un vote favorable la prochaine fois, aux termes de ce débat, nous sommes plus que dubitatifs et cette abstention est vraiment neutre, nous ne savons pas sur quoi nous tomberons la prochaine fois. »