COMMUNICATION AVEC DÉBAT : RAPPORTS D’OBSERVATIONS DÉFINITIVES DE LA CHAMBRE RÉGIONALE DES COMPTES – EXAMEN DE LA POLITIQUE RÉGIONALE DES ESPACES VERTS, FORÊTS ET PROMENADES ET DE SES RELATIONS AVEC L’AGENCE DES ESPACES VERTS POUR LES EXERCICES 2009 ET SUIVANTS – GESTION DE L’AGENCE DES ESPACES VERTS POUR LES EXERCICES 2009 ET SUIVANTS 🗺
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Annie Lahmer Environnement Interventions dans l'hémicycle Ruralité
Carte

 (les temps d’interventions sont limités par une durée proportionnelle à la représentativité dans l’hémicycle)

Vignette_alahmerAnnie Lahmer

« Madame la Présidente, nous sommes face à des enjeux vitaux pour le XXIe siècle que nous pouvons classer en trois axes :

  • protection des espaces naturels et de la biodiversité ;
  • protection des espaces agricoles pour une agriculture locale et biologique ;
  • garantie d’un environnement épanouissant pour les habitant(e)s.L’action de l’AEV doit se placer au croisement de ces trois axes. Le Schéma directeur régional élaboré sous la vice-présidence de Mireille FERRI et voté en 2008 n’a jamais été mis en application. Celui-ci, ainsi que la protection des espaces agricoles et des espaces naturels, ont été bloqués par Christian BLANC, alors ministre du gouvernement SARKOZY. Ce SDRIF aurait pu donner des premiers éléments de mise en œuvre de la politique d’acquisition foncière de l’AEV mais le gouvernement de l’époque, tout accaparé par son Grand Paris, se souciait peu de la préservation des espaces naturels et agricoles. La redéfinition du cadre d’intervention de l’AEV a été lourdement retardée par ces blocages. Le pôle de Saclay, la Vallée de la Seine ou le projet Europa City constituent des exemples de la vision productiviste qui menace de manière irréversible un environnement indispensable à l’épanouissement humain.Si les missions de l’AEV ont été clairement définies lors de sa création, il convient de les revoir et de les adapter au contexte. Le rapport de la Chambre régionale des Comptes émet plusieurs recommandations sur son périmètre d’intervention foncière avec lesquelles nous sommes d’accord pour peu que leur mise en œuvre réponde aux enjeux de demain.Le SDRIF voté et signé par l’État en 2013 est un premier cadre. Nous sommes très attachés à la préservation des terres agricoles. C’est pourquoi, les écologistes avaient doté l’AEV d’une convention avec la Fondation Terre de Liens pour l’acquisition de terres agricoles hors PRIF. La pression sur les terres agricoles est telle que la Région doit se doter de tous les outils disponibles pour en assurer la sauvegarde. Nous espérons que la Présidente saura faire preuve de pragmatisme en contribuant à la pérennisation de cette convention. Pourquoi ne pas l’étendre à d’autres partenaires ?

    Au regard des enjeux, il est urgent de redéfinir le programme pluriannuel d’investissement et d’entretien. Il s’agit de l’une des propositions fortes que nous avons portées devant les citoyens. Il convient d’aller au-delà de l’élargissement des PRIF en identifiant les zones agricoles d’intérêt régional sur lesquelles l’AEV pourrait faire de l’acquisition foncière. C’est le sens d’un amendement que nous avons proposé lors d’une séance passée. Ce PPIE devra également intégrer la préservation de la biodiversité. Tous les scientifiques le rappellent : nous sommes à l’aube d’une sixième extinction de masse des espèces vivantes. A l’horizon 2050, si rien n’est fait, entre 25 et 50 % des espèces animales et végétales connues auront disparu. Pour ce faire, la CRC propose que la Région dispose d’une nouvelle ressource fiscale qui pèserait sur les Francilien(ne)s. Nous avons une autre proposition à soumettre. La biodiversité étant mise en danger par les pratiques industrielles, pourquoi ne pas envisager qu’une partie des impôts sur les bénéfices réalisés par les industriels de la pétrochimie ou qu’une partie des plus-values résultant d’une vente d’espace naturel ou agricole pour l’urbanisme alimente un fonds dédié à l’acquisition foncière de l’AEV ? »