Charles-de-Gaulle Express : Les élu-es écologistes s’opposent à ce projet démesuré
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cdgexpress[Communiqué de presse EELV&A]

Le gouvernement a inscrit à l’ordre du jour de l’Assemblée Nationale du 27 septembre 2016, l’examen d’un projet de loi en procédure « d’extrême urgence » relatif à la liaison ferroviaire directe entre Paris et l’aéroport Paris-Charles-de-Gaulle. Celui-ci aura pour but de ratifier l’ordonnance n°2016-157 du 18 février 2016 confiant à une filiale commune de la SNCF et d’Aéroports de Paris le soin de mener à bien ce chantier estimé à 1,6 milliard d’euros.

Cette ordonnance, permise par la loi Macron du 6 août 20015, a été adoptée via la procédure 49-3, c’est-à-dire sans le vote de la représentation nationale à l’Assemblée Nationale.

Outre ce déni démocratique, les écologistes dénoncent un projet à destination uniquement des touristes ou d’usagers aisés, puisque le montant estimé par trajet sera de 24 euros et qu’aucun arrêt n’est prévu entre l’aéroport et Paris. De par son tarif exorbitant, son faible nombre de voyageurs attendus (pas plus de 20 000 par jour au maximum) et sa nocivité (nuisances sonores, impact négatif sur l’exploitation et donc la qualité de service du RER B), les élu-es écologistes alertent sur ce projet qui aura un coût prohibitif et entraînera une dégradation de la ligne B du RER, sans amélioration du réseau existant, alors que  des millions de Franciliens attendent, pour leur quotidien, des transports publics de qualité. La construction de l’infrastructure se fera au détriment de projets de renouvellement urbains et mobilisera des équipes de SNCF Réseau pourtant rares et attendues pour des travaux de modernisation bien plus prioritaires en Ile de France et ce malgré une opposition de nombreux élu-es du territoire concerné. La promesse douteuse d’une opération sans subvention publique allouée au projet repose sur l’éventuelle mise en place d’une taxe d’un euro sur les billets d’avions des passagers à Roissy, et une mise en péril des comptes de SNCF Réseau avec un investissement attendu de 250 millions d’euros, remettant en cause la « règle d’or »  conçue pour plafonner sa dette. Dans tout cela il n’a pas été sérieusement étudié ni envisagé de solution alternative passant par exemple par une nouvelle montée en qualité et en fréquence du RER B.

Alors que le précédent avis de l’Autorité Environnementale du 6 avril 2016 évoquait un dossier insuffisant au regard des nouvelles réglementations environnementales, les annonces du Secrétaire d’Etat aux transports, Alain Vidalies, en commission développement durable à l’Assemblée Nationale concernant la demande par la société de projet d’une nouvelle autorisation environnementale sont positives. Les écologistes suivront avec attention les résultats de la nouvelle étude d’impact sur l’environnement qui incluront une étude acoustique complémentaire, un bilan faune et flore complémentaire et de nouvelles cartes prenant en compte la ligne 17, soumise à l’appréciation du public enquête publique après avis de l’Autorité Environnementale, courant 2018.

En tout état de cause, après le recours déposé par les élu-es écologistes de la région Ile-de-France et de Paris, en date du 18 avril 2016, demandant l’annulation de l’ordonnance n°2016-157 du 18 février 2016 relative à la réalisation du Charles de Gaulle Express, les député-es écologistes s’opposeront à leur tour avec fermeté à ce projet de loi lors de son examen en séance et déposeront des amendements de suppression.

 

 

Député-es écologistes Conseillers/ères régionaux écologistes
Laurence Abeille Julien Bayou
Isabelle Attard Frédéric Benhaïm
Danielle Auroi Marie-Odile Bertella-Geffroy
Michèle Bonneton François Damerval
Sergio Coronado Juliette Espargilière
Cécile Duflot Samia Kasmi
Noël Mamère Annie Lahmer
Jean-Louis Roumégas Mohamed Mechmache
Eva Sas Bénédicte Monville-De Cecco
Corinne Rufet
Mounir Satouri
Pierre Serne
Ghislaine Senée