209 millions de garantie pour la candidature des JOP 2024, une aberration budgétaire
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jopLa candidature de Paris aux Jeux Olympiques fait l’objet de nombreux commentaires, de nombreuses promesses, et génère un formidable mouvement des athlètes et des fédérations de sport de haut niveau. Cependant, malgré toutes les déclarations d’intentions et les grands renforts de communication, il n’y a toujours pas la moindre preuve des bénéfices à moyen et long terme pour les habitant-es, ni même les sportifs, dans l’organisation de ce type d’événements.

 

Bien au contraire. C’est l’inverse que montrent les récents rapports, notamment celui publié par des universitaires sur l’Euro 2016 qui précise que les 2 milliards payés par les collectivités sont déboursés au détriment des projets sociaux essentiels. Les Jeux Olympiques organisés dans d’autres villes ont également fait l’objet de dépassements budgétaires souvent invraisemblables, qui se comptent en milliards. C’est le cas à Athènes (+109% de dépassements), à Pékin (1130%, soit 32 milliards), à Londres (+127%), à Rio (+ 247%)…

 

« L’organisation des jeux pourrait gréver encore plus les finances publiques », s’inquiète Annie Lahmer, qui regarde aussi du côté des promesses pour le quotidien des Francilien-nes : « Dire un jour aux Francilien-nes qu’il n’y a pas assez d’argent pour financer les projets sociaux et le lendemain débloquer 209 millions d’euros dont 50 pour des infrastructures exploitées par des sociétés privées, c’est incompréhensible. »

 

« Cela me fait penser à un couple qui n’a pas assez d’argent pour le chauffage de sa maison, pour nourrir ses enfants ou pour leur payer des études et qui décide d’organiser une grande fête d’anniversaire en empruntant l’équivalent d’un an de salaire auprès des banques », ajoute Annie Lahmer « Et se justifie en disant que pour cette fête ils pourront acheter un réfrigérateur plus grand et que comme les invités donneront de l’argent dans la cagnotte, ce sera tout bénéfice. C’est un raisonnement qui n’a aucun sens ! ».

 

En parallèle, la dotation globale de fonctionnement des lycées, présentée à la même séance régionale, fait montre d’une baisse des aides pour l’accès aux infrastructures sportives par les lycéen-nes.

« La région, et avec elle les promoteurs des JOP 2024, ne peuvent vraiment pas dire que la priorité pour eux c’est le sport de proximité, «  constate l’élue. « Nous ne soutenons pas les Jeux Olympiques, que nous ne considérons pas comme étant une dépense prioritaire pour les finances franciliennes, mais nous soutiendrons tout projet au service de la pratique quotidienne sportive, » conclut Annie Lahmer.