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Les 9 élu-es du groupe écologiste

A la suite de l’élection régionale des 6 et 13 décembre 2015, 9 élu-es composent le groupe écologiste au Conseil régional Centre-Val de Loire :

  • Estelle Cochard (28), conseillère régionale
  • Christelle de Crémiers (45), vice-présidente déléguée au tourisme, aux terroirs et à l’alimentation
  • Benoît Faucheux (37), vice-président délégué à la transition énergétique et à l’environnement
  • Charles Fournier (41), président du groupe écologiste, vice-président délégué à la démocratie, aux initiatives citoyennes, au développement rural, à la coopération et à l’égalité
  • Jean-Philippe Grand (45), conseiller régional délégué au patrimoine et à l’efficacité énergétique
  • Sabrina Hamadi (37), conseillère régionale
  • Gérard Nicaud (36), conseiller régional
  • Michelle Rivet (18), conseillère régionale
  • Alix Téry-Verbe (37), conseillère régionale déléguée à la prévention santé-environnement

 

 

Les interventions des élu-es

Schéma régional du climat, de l’air et de l’énergie

Portrait Pascale Rossler

Intervention de Pascale Rossler.  Monsieur le Préfet, Monsieur le Président, mes chers collèges,  Quelques mots en complément, notamment de précision sur la manière dont les enjeux liés à la nature et aux paysages ont été pris en compte dans l’élaboration du Schéma Régional Eolien (SRE); ...

SRCAE : Pollution de l’air et santé

Portrait Saadika Harchi

Intervention de Saadika Harchi Mr le président , chers collègues, C’est dans le cadre du rapport Adoption du schéma Régional du Climat, de l’air et de l’Energie (SRCAE) porté avec force par gilles Deguet, que je souhaite intervenir sur la question de la qualité de l’air et plus particulièrement celle de la pollution de l’air sur la santé, d’autant que ce débat se situe au moment du sommet de RIO +20.Cette intervention va faire plaisir à Mme M.M. Miallot puisqu’elle traite  d’un aspect du volet humain dans ce schéma. Mais elle va déplaire à d’autres,Il n’y aura pas de chantage à la peur,  cette intervention s’appuie sur des études et travaux scientifiques, que nul ne peux remettre en cause.Pourquoi parler de la pollution de l’air et de ses impacts sur la santé?La piètre qualité de l’air a des effets d’une très grande portée sur la santé humaine, mais elle affecte surtout l’appareil respiratoire et l’appareil cardiovasculaire. Les réactions individuelles aux polluants atmosphériques varient selon le type d’agent auquel les personnes sont exposées, et le degré d’exposition. Les gens qui font de l’exercice à l’extérieur les jours de grande chaleur , par exemple, accroissent leur exposition aux polluants atmosphériques.Ces polluants exercent divers effets sur la santé, allant d’altérations biochimiques et physiologiques à des difficultés respiratoires, à la toux et à l’aggravation des troubles respiratoires et cardiaques existants. Bien sûr, les facteurs de risque classiques de maladies cardiovasculaires, comme le tabagisme, l’obésité, le diabète ou l’hypertension, demeurent prédominants,. Mais le rôle de la pollution atmosphérique, longtemps laissé pour compte, doit aussi être considéré à sa juste valeur. Les particules fines, de moins de 2,5 microns de diamètre, passent directement des alvéoles au sang. Dans les artères, elles causent un stress oxydatif. Avec le temps, les vaisseaux se durcissent et se contractent. Le sang y circule moins librement. Les particules fines se mêlent à d’autres polluants gazeux, comme l’ozone ou le monoxyde de carbone, qui causent aussi des dommages.Bien que personne ne soit à l’abri des effets de la pollution atmosphérique sur la santé, certains sous-groupes sont plus à risque. Les réactions individuelles à la présence de contaminants dans l’air sont dues à plusieurs facteurs, comme le type de polluant, le degré d’exposition et la concentration du polluant. L’âge et l’état de santé constituent également d’importants facteurs. Les personnes âgées et celles qui souffrent de problèmes cardio-respiratoires comme ceux qui souffrent de l’asthme semblent être les plus vulnérables.Les enfants et les nouveau-nés sont également sensibles aux effets de la pollution atmosphérique sur la santé vu que proportionnellement à leur poids corporel, ils inhalent plus d’air que les adultes et, par le fait même, sont exposés  à une concentration plus élevée de polluants.Selon l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) La pollution de l’air tue 3 millions de personnes par an et est devenu un problème de santé publique majeur.Selon les données de grandes études scientifiques,  une exposition prolongée à la pollution - chez les gens qui habitent près d’une autoroute, par exemple - pourrait même réduire l’espérance de vie de quelques années.La pollution par les particules dans l’air ambiant est à l’origine du développement de maladies cardiovasculaires et de cancers selon le haut conseil en santé publique, cette forme de pollution générée par les transports et les activités industrielles est responsables directement ou indirectement chaque année de 400000 décès prématurés en Europe.Comment contrer les effets néfastes des polluants que l’on respire? On peut recommander  d’arrêter de fumer, de faire de l’exercice ou de mieux s’alimenter, mais pas d’arrêter de respirer. Ce n’est pas seulement d’actions individuelles dont on a besoin, mais   d’actions collectives».Le haut conseil de santé publique ( HCSP) fixe les objectifs de qualité de l’air annuel à 15 micro grammes par m3 concernant les particules microscopiques inférieures à 2,5 microns, il préconise l’échéance de 2015 pour atteindre ces valeurs en tant que valeurs guides, et 2020 en tant que valeurs impératives.Les résultats des études menées par le HCSP révèle qu’une politique centrée sur les pics de pollution bien que nécessaire a cependant peu d’impact sur une amélioration de l’exposition au long cours, qui reste la cause majeure des maladies et décès liées directement à la pollution par les particules dans l’air ambiant.Limiter la pollution de l’air est possible. Les constructeurs automobiles et les fabricants de chauffages au bois, au fioul et au gaz doivent s’engager à réduire encore les seuils d’émissions polluantes de même pour les pollutions d’origine industrielles. Les collectivités doivent investir dans les énergies renouvelables pour les chauffages urbains et dans les véhicules propres pour les déplacements des agents.  Lors de l’examen d’une stratégie particulière de réduction de la pollution , on peut estimer le degré de réduction des effets sur la santé auxquels ont peut s’attendre et déterminer l’utilité pour la société d’éviter ces problèmes de santé dues à la pollution de l’air.Comme société, nous payons de diverses façons le prix associé aux effets de la pollution atmosphérique sur la santé. D’autres coûts peuvent être également associés au traitement de ces effets :hospitalisations, visites aux d’urgences ou consultations au cabinet du médecin, services de soins à domicile, médicaments, comme les inhalateurs pour l’asthme, perte de productivité au travail, perte de salaire due aux congés de maladie, dépenses personnelles durant une période de maladie (p. ex., frais additionnels de garde d’enfants) et enfin réduction de la qualité de vie ou perte de la vie elle-même.Ce sont les populations les plus démunies qui supportent les couts de santé disproportionnées vis à vis de leurs revenus.Pour finir je souhaite aborder les gains économiques en terme de couts de santé.Une étude canadienne récente a examiné la valeur économique de la réduction des effets de la pollution atmosphérique sur la santé. Cette étude a révélé que les avantages économiques associées à la prévention de ces effets sur la santé serait 4 fois plus important que le cout de la mise en œuvre d’un dispositif de prévention.Les questions environnementales concernent  chacune et chacun d’entre nous.  Le message finira-t-il par passer  au delà du sommet de RIO +20? Nous avons à prendre en compte les impacts sur la santé de la pollution de l’air, dans nos politiques publiques, et à évaluer l’impact sur la santé des décisions que nous prenons, quelques soient les politiques que nous mettons en œuvre. ...

Fonds d’investissement pour l’économie verte

Portrait Gilles Deguet

Présentation du fonds d'investissement pour l'économie verte. En cohérence avec l’adoption du SRCAE lors de cette session, le conseil régional lance un fonds d’investissement pour l’économie verte de 300 millions d’Euros en partenariat avec la Banque Européenne d’Investissement (BEI). La BEI prêtera de l’argent à des taux intéressants pour le développement d’activités orientées vers la transformation écologique de l’économie. Le partenariat Région Centre / BEI s’est construit grâce à la crédibilité de la Région due à son engagement constant dans ce domaine (pôle d’efficacité énergétique, réalisation du plan climat énergie régional et élaboration du SRCAE).Loin de rester un document rempli de bonnes intentions, quelques mois seulement après son adoption, le plan Climat énergie régional (PCER) se met en œuvre par des dispositifs. Ce fonds d’investissement est la traduction concrète de ce PCER. Le groupe de élu-es écologistes est satisfait de cette mise en application cohérente et rapide liée aux objectifs du PCER.Une fois les partenaires rencontrés pour mettre en place les outils financiers, ce dispositif d’investissement facilite désormais la mise en place des objectifs régionaux en matière d’énergies renouvelables et d’économie d’énergie par de multiples acteurs en région (collectivités, entreprises, associations…).Le fonds d’investissement est aujourd’hui une véritable boîte à outils qui comprend :- Un Fonds Commun de Placement (FCP SOFIMAC Croissance 2) permettant d’investir dans le capital d’entreprises afin de répondre aux besoins en fonds propres pour leur développement vers des produits ou services verts- Des prises de participation dans des sociétés de type SEM ou Sociétés coopératives par exemple la Société Économie Mixte Énergie Renouvelable d’Issoudun- Le fonds régional de garantie, qui existe en partenariat avec OSEO, et qui a été élargi à des investissements dans l’économie verte afin de faciliter l’accès au crédit bancaire des entreprises.- Le dispositif ISOLARIS, le prêt a taux zéro pour les particuliers qui engagent des travaux d’économie d’énergie.- Le dispositif avec la BEI expliqué précédemment qui permet, en complément des aides directes de contribuer plus activement à la transformation écologique.  ...

Bilan 2011 de la coopération internationale

Portrait Charles Fournier

Intervention de Charles Fournier.  Monsieur le Président, chers collègues vice-présidents et conseillers régionaux, La lecture de cette communication laisse entrevoir la richesse et la diversité des actions conduites ou soutenues par la région. Ce rapport d’activités n’est d’ailleurs pas exhaustif de l’action internationale de la région, puisque dans d’autres politiques régionales et je pense en particulier à l’action éducative dans les lycées, nous concourrons aussi aux objectifs d’ouverture, d’éducation interculturelle et à l’encouragement à la mobilité.  ...

Bilan 2011 : coopération internationale

Portrait Pascale Rossler

Intervention de Pascale Rossler. Monsieur le Président, mes chers collègues,Quelques mots en complément de Charles Fournier pour saluer les avancées dans ce rapport en faveur des ressources naturelles, ce vaste sujet central qui régira les rapports géopolitiques de demain, et surtout conditionnera la vie des habitants de notre planète..  tant nous le savons, les habitants des pays pauvres sont les premiers à être frappés par leur dégradation.Quels choix, quelles priorités en effet lorsqu’on sait qu’alors même que la la survie de la moitié de la population mondiale dépend de l’agriculture, de la pêche ou de l’utilisation de ressources naturelles, ces activités économiques qui dépendent directement de la qualité de l’environnement, la pauvreté engendre souvent une surexploitation des milieux naturels et leur dégradation, voire leur épuisement ?. Que la FAO estime que les ¾ de la diversité des cultures a été perdue, or on sait bien que diversité rime avec productivité ; que 70% des stocks de poissons marins sont menacés, 88% des stocks de poissons commerciaux sont en surpêche et frôlent l’épuisement, que la fertilité des sols malgré l’usage ou plutôt en conséquence de l’usage croissant des traitements commence à diminuer à l’échelle mondiale ?La crise environnementale ajoute des urgences chaque jour plus graves aux urgences sociales, amplifiant de même la crise économique et vice-versa.La convention sur la diversité biologique a d’ailleurs identifié la biodiversité comme un vecteur majeur de sortie de pauvreté, et je salue les rencontres fructueuses de la coopération 2011 qui ont eu lieu sur ce thèmes Ce protocole de Nagoya va même plus loin : il prévoit que chaque échelon au sein des 193 Etat ONUsiens doit prendre part aux objectifs de préservation de la biodiversité en solidarité avec les autres échelons dans cet objectif de sortie de pauvreté. Il prévoit aussi le croisement de ces objectifs avec les grandes conventions internationales : les Objectifs de Développement pour le Millénaire, les conventions sur les forêts, le climat, ainsi que les accords de la FAO.Il est au passage tout à fait déplorable de voir le peu de cas fait à la biodiversité dans les discussions de Rio + 20, quand on sait que celle-ci pèse pour 40% dans l’économie mondiale par les services que rend gratuitement la nature à l’humanité, mais qui s’effondrent.Ainsi, la région, par certaines de ses actions réalisées en 2011,  apporte sa pierre à l’édifice de ce cadre international je pense par exemple aux micro-projets (maraichage, élevage, etc)  réalisés en Mauritanie, au soutien à la filière « plantes aromatiques » au Maroc, où la cosmetic valley a d’ailleurs aussi  présenté ses activités.. Ces actions qui favorisent l’autonomie s’inscrivent dans le protocole d’ Accès au Partage des avantages issus de l’utilisation de la biodiversité adopté à Nagoya et ratifié depuis par la France..Cette dernière action est d’ailleurs présentée dans le rapport sous le thème de l’économie, et je tiens à souligner la fréquence avec laquelle des sujets relatifs à la recherche par exemple, à la compétitivité, à l’économie, ou autres, traitent de biodiversité, « sans le savoir » ai-je envie de dire. En effet, les molécules et ressources naturelles exploitées de manière durable répondent aux besoins de stabilité des marchés et aux attentes aujourd'hui à la fois plus saines, exemptes de produits chimiques et décarbonnées. Ainsi contribuer à accompagner les pays qui aspirent légitimement à se développer à éviter nos erreurs et bénéficier de nos réussites semble la condition sine qua non à un avenir vivable..La biodiversité abordée dans les coopérations internationales de la Région sous le thème sortie de pauvreté, vecteur de développement économique est une opportunité de long terme.La transversalité des politiques régionales continue à progresser et nous nous réjouissons que des sujets sur lesquels la région expérimente, à l’avant-garde, comme c’est par exemple le cas avec le tourisme de nature, lui aussi identifié comme vecteur de développement économique à Nagoya, puissent être utilisés demain en ce que nous pourrons partager de nos expériences réussies..A l’époque où apparaît le thème de note époque : le bien commun, les sujets liés aux ressources telle l’alimentation, sujet retenu cette année, et autres sujets en lien méritent d’être soutenu à la hauteur des enjeux. Comme le signale le CESER, le budget reste faible au regard des enjeux et des autres régions, ainsi davantage de transversalité dans toutes nos politiques et des sujets comme par exemple la déforestation en Amérique du Sud, nous semblent à encourager. ...

Réseau de l’économie créative

Karim Laanaya Portrait

Intervention de Karim Laanaya   Monsieur le président, quelques mots sur cette communication pour dire que ce document est très intéressant, et c’est d’ailleurs un document assez complexe. Complexe parce que c’est difficile de trouver une définition précise de l’économie créative. ...

Prévention et promotion de la santé dans les lycées : sur le terrain

Logo PPS

Ces dernières semaines, Saadika Harchi a rendu visite aux établissements scolaires,  porteurs de projets de prévention et a rencontré les différents acteurs associés à ces projets :  -    Au LEAP Nermont à Nogent le Rotrou, organisation « d’une journée par mois sans mon portable » sur les conduites à risques et l’environnement liés aux TIC.-    Au LEGTA Naturapolis à Châteauroux, promotion de l’activité physique, auprès de tout le personnel de l’établissement, en lien avec la consommation de tabac et d’alcool.-    Au Lycée professionnel Vauvert à Bourges, les élèves de secondes ont bénéficié d’une formation par l’ANPAA (Association Nationale de Prévention en Alcoologie et Addictologie) pour animer des séances de sensibilisation.-    Au lycée François Villon à Beaugency, actions de prévention autour des risques liés à l’utilisation excessive d’internet en direction des lycéens, de la communauté scolaire et des familles, notamment avec l’association Calysto intervenant sur « mondes virtuels : un nouvel enjeu d’éducation »-    Aux lycées Dessaignes et Sonia Delaunay à Blois, organisation d’un Forum Santé sur les prises de risques et les dommages pour la santé.-    Au lycée des Métiers Beauregard à Château-Renault, travail des lycéens sur le développement de l’estime de soi, la confiance et le respect. ...

Engager la transformation écologique et sociale de l’économie

Portrait Jean Delavergne

Intervention de Jean Delavergne. Notre région est violemment percutée comme le reste du pays par la crise économique et sociale qui a éclaté en 2008 de l’autre côté de l’Atlantique.Même si nous avons un taux de chômage légèrement inférieur au taux national les dégâts sociaux que cela provoque sont au rendez-vous autour de nous : développement de la précarité, de la pauvreté, de l’exclusion et plus largement mise en cause de la cohésion sociale.Cette cohésion sociale est d’autant plus menacée lorsqu’on apprend qu’au même moment les grands patrons ceux du CAC 40 ont vu leurs rémunérations augmenter de plus de 30%.Nous l’avons déjà dit plusieurs fois dans cette enceinte cette crise n’est pas une fatalité qui nous serait tombée dessus comme une giboulée de mars sans que personne n’en soit responsable.Il s’agit bien de la crise du capitalisme financier, d’un capitalisme financier qu’on n’a cessé de déréguler, de libéraliser, depuis le début des années 80. L’exigence de dividendes plus juteux a conduit à sophistiquer toujours plus l’ingénierie financière sans se soucier vraiment de la solidité de l’économie réelle,  les paradis fiscaux ont connu des développements sans précédent et les bulles spéculatives se sont gonflées comme des baudruches…  avant de nous exploser à la figure.L’intervention des Etats, hier honnie par le dogme ultra-libéral, est soudain redevenue en 2009  une ardente obligation lorsqu’il s’est agi de sauver les banques. D’ailleurs encore aujourd’hui la BCE doit sans cesse injecter de nouvelles liquidités pour leur venir en aide… alors qu’au même moment les collectivités locales ne trouvent plus sur le marché les financements dont elles ont besoin pour poursuivre leur travail d’équipement et de développement de nos territoires…Mais ces interventions publiques massives de 2009 ont fragilisé encore un peu plus les finances publiques, déjà bien mises à mal par les cadeaux fiscaux multipliés depuis des années en faveur surtout des mieux nantis et des grandes entreprises. Et nous voilà plongés dans ce qu’ils appellent la « crise de la dette ». Charles Fournier avait déjà très bien expliqué en septembre dernier qu’on pourrait aussi bien parler de crise des ressources fiscales. Mais pour les Merkel, les Sarkozy, les Cameron, mais aussi hier les Zapatero ou les Papandréou la crise des finances publiques n’est pas à chercher du côté d’un manque de recettes mais seulement et exclusivement du côté d’un excès de services publics et les voilà revenus, après un court intermède Keynésien qui n’a duré que quelques mois, vers l’orientation libérale qui menée avec persistance depuis les années 1980 nous a conduit à la situation grave que nous connaissons aujourd’hui.Qui plus est en pleine crise les voilà qui ne trouvent rien de mieux à faire que d’imposer de nouvelles purges à nos économies déjà en grandes difficultés. Tout le monde sait que dans un pays comme la Grêce le remède imposé par l’UE et le FMI ne va rien résoudre mais va au contraire enfoncer encore un peu plus ce pays dans la récession. A des niveaux moins dramatiques pour l’instant -mais pour combien de temps ? - en France le pouvoir ne cesse de n’avoir à la bouche que la remise en cause des dépenses sociales et des services publics.Je ne prendrais que deux exemplesLe premier concerne directement  l’éducation et aboutit à ce que pour la rentrée 2012 il soit par exemple prévu de supprimer 80 postes d’enseignants dans mon département : c’est une nouvelle fois l’équivalent de la disparition d’une PME de taille conséquente pour l’Indre qui va disparaitre.En dehors des conséquences très négatives pour l’éducation que Chantal Rebout développera tout à l’heure, c’est en période de crise autant de consommateurs en moins pour l’économie locale.Je voudrais m’arrêter un peu plus sur un autre exemple parce qu’il est aussi à mettre en perspective avec l’actualité de ces dernières semaines dans notre région : il s’agit de la situation catastrophique dans laquelle se trouve le service public du transport ferroviaire et des perturbations insupportables  qu’ont pu connaître les usagers des trains du quotidien. Comment comprendre en effet que la mise en place du pseudo-cadencement depuis le 11 décembre dernier ait pu conduire à une telle pagaille. Vous vous rappelez tous que nous, élus écologistes, avions mis en garde contre ce « cadencement » et que nous avons refusé d’approuver les modifications horaires proposées pour 2012, mais franchement nous ne nous attendions tout de même pas à un service aussi « minable » comme l’a qualifié un responsable d’un collectif d’usager lors d’un CLAD récent. Ce que cette situation révèle c’est bien la grande fragilité de ce service public provoqué par toutes les réformes et cures d’amaigrissement que l’Etat lui a fait subir. Je ne prendrai qu’un seul chiffre : alors que le nombre d’usagers tend à se développer, le nombre de salariés de la SNCF lui est passé de plus de 175000 en 2001 à 150 000 en 2011 : près de 15% de cheminots en moins en 10 ans ! Voilà une des raisons qui rend la SNCF incapable de réagir, de remplacer les hommes manquants, de prendre les mesures de précaution exigées par les épisodes de grands froids… Et cela à l’heure même où le prix croissant des carburants rend encore plus nécessaire pour tous ceux qui le peuvent d’utiliser en priorité les transports collectifs.Même si nous aurions souhaité qu’elle soit un peu plus précoce, nous nous réjouissons de la très ferme prise de position de François Bonneau le 9 mars dernier.  Nous exigeons avec lui  la « restauration rapide d’un fonctionnement de qualité sur l’ensemble des lignes » et nous partageons l’idée que « Le non respect de cette exigence par la SNCF devrait conduire la Région Centre à remettre en cause l’application de la convention notamment dans son volet financier. »Cependant par delà l’exigence d’améliorations immédiates de ce service public, ce que cette crise du ferroviaire a révélé c’est une telle ampleur  des dysfonctionnements, que dans ce domaine comme dans bien d’autres, il faut qu’un changement politique profond intervienne dans les prochains mois  pour pouvoir reconstruire sur de nouvelles bases.Oui un changement profond de politique est indispensable. Un changement qui devra rompre avec les logiques libérales à l’œuvre non seulement en France mais aussi au sein de l’UE.Cependant nous écologistes disons qu’il ne suffira pas de rompre avec le Sarkozysme pour construire un avenir durable. Croire que l’on pourrait réenclencher aujourd’hui une croissance comme celle des 30 glorieuses, susceptible de résoudre un peu tous les problèmes c’est pure illusion. Attendre la solution miracle de technologies dépassées l’est tout autant. Si l’actualité dans la région c’est la galère vécue par les usagers de la SNCF, c’est tout autant le prix du litre d’essence bientôt à 2€ ou le premier anniversaire de la catastrophe de Fukushima. Qu’est-ce que nous rappellent  avec force ces deux questions en matière d’énergie ?Sur le prix de l’essence on entend beaucoup de démagogie et de vision à très court terme dans la campagne électorale mais il n’y a pas grand monde pour dire la vérité aux citoyens : la tendance à l’augmentation du prix des produits pétroliers est une tendance lourde provoquée fondamentalement par l’épuisement des ressources et l’augmentation des consommations à l’échelle mondiale. Toutes les approches de court terme qui prétendent soulager le porte monnaie du consommateur-électeur ne font que masquer les graves problèmes auxquels nous allons être de plus en plus confrontés et donc la nécessité de trouver des solutions alternatives pérennes.Et si la question de l’énergie est particulièrement sensible, elle n’est pas la seule : la problématique c’est celle du caractère limité de toutes les ressources naturelles et particulièrement de celles d’origine minérale, qu’on pense aux « terres rares » par exemple. Les propositions des écologistes sont celles de notre époque. Dans tous les domaines elles passent par la lutte contre le gaspillage, la recherche de plus de sobriété dans l’utilisation des ressources naturelles mais aussi de plus d’efficacité dans leur mise en œuvre.La solution en ce qui concerne l’énergie ce n’est certainement pas le nucléaire. Le nucléaire dépend aussi de ressources limitées sur la planète, l’uranium, qui plus est exploitées souvent dans des régions du monde instables. Mais surtout après Fukushima qui peut assumer de faire prendre de tels risques aux populations vivant sous le vent des centrales. Les reportages récents sur la situation un an après la catastrophe nucléaire au Japon ont bien montré la détresse de centaines, voir de millions de personnes obligées de continuer à vivre dans des zones pourtant sérieusement contaminées. Nous vous proposerons un vœu ce soir pour exiger des autorités que les Périmètres Particuliers d’Intervention autour des centrales de notre région soint sérieusement élargis pour tenir compte des enseignements de Fukushima : si on veut être rigoureux c’est l’ensemble du territoire régional qui devrait être classé en PPI et bénéficier des mesures de précaution en attendant qu’on se décide à fermer et à démanteler les centrales.De manière démagogique, dans une région comme la notre où il existe un nombre non négligeable d’emplois dans les centrales nucléaires certains n’hésitent pas à utiliser cet argument pour mettre en cause le projet de recourir à d’autres solutions. Sans doute y a-t-il eu à d’autres époques pareils démagogues qui expliquaient qu’il ne fallait pas développer le chemin de fer car cela faisait perdre des emplois dans les diligences…  Mais dans le cas particulier du nucléaire nous affirmons 1° que la transition prendra 20 à 25 ans et  2° qu’il faudra encore plus longtemps garder au moins 1/3 des travailleurs aujourd’hui en activité pour travailler à l’immense tâche de démantèlement des centrales. On voit qu’il n’y a pas lieu de craindre pour les emplois de ceux qui travaillent aujourd’hui dans les centrales nucléaires.Surtout de nombreuses études ont prouvé que les créations d’emplois  à attendre de la transformation écologique sont bien plus nombreuses que les emplois qui pourraient disparaitre.Il faut d’abord un plan très ambitieux de rénovation thermique de tout le parc d’habitations, prioritairement celles construites avant 1975, afin de parvenir à limiter les consommations et réduire les factures des ménages qui sinon vont devenir explosives. Si on prend au sérieux l’objectif de diviser par 4 nos émissions de GES d’ici 2050 il y a là un chantier susceptibles de créer 400 000 emplois d’ici 2020 avant tout dans les entreprises artisanales du bâtiment. Il faut ensuite développer avec sérieux et cohérence les énergies renouvelables contrairement à ce qui a été fait par exemple par le pouvoir Sarkozyste. Faut-il rappeler par exemple comment dans le photovoltaïque, comme l’a reconnu NKM elle-même,  « les modifications successives du cadre tous les 6 mois depuis 2008 ont pu être pénalisantes ». (07/2001). C’est ainsi qu’a été encore retardé et que n’est pas assuré la deuxième phase d’installation de panneaux sur le site de Chaillac.  Faut-il aussi parler des difficultés auxquelles se heurtent l’entreprise Vergnet, « victime des nouvelles réglementations et du retard pris dans les appels d’offres gouvernementaux » (La Tribune d’Orléans 16/02/12). Au contraire une politique réellement  ambitieuse de développement des énergies renouvelables permettrait de créer encore plus de 150000 emplois directs et indirects d’ici 2020,  comme l’exemple de l’Allemagne le prouve amplement.On nous parle de la nécessité de soutenir les emplois industriels mais le plus souvent on ne nous dit pas comment. Pourtant la transition écologique est une pièce maitresse de ce processus de ré-industrialisation. Je voudrais juste évoquer un exemple très récent que j’ai trouvé dans l’Usine Nouvelle et qui me semble hautement symbolique : il s’agit de la reconversion de l’usine Bosch de Vénissieux qui à la suite de l’arrêt de son activité de pompes à injection diesel a su maintenir plus de 200 emplois sur place en lançant une  production de panneaux photovoltaïques.C’est cela que nous appelons la transformation écologique de l’économie. C’est ce genre de projets d’avenir qui maintiendra à terme des emplois industriels. Mais Il faut aussi lancer, comme le propose Eva Joly, des pôles territoriaux de coopération économiquepour travailler à la relocalisation des activités, en particulier pour enclencher sur les territoires des dynamiques d’économie circulaire, les sous-produits et déchets de certaines activités devenant des matières premières pour d’autres…Qu’en est-il de l’agriculture ? Nous allons aborder cette après-midi la question de l’agriculture régionale dans la PAC. Nous savons et Michelle Rivet le rappellera combien ce secteur est destructeur d’emplois aujourd’hui sous l’effet de la concentration des exploitations. A l’inverse de cette tendance mortifère, l’objectif que nous mettons en avant d’atteindre d’ici 2020, 20 % de surface agricole en agriculture biologique permettrait la création de 75 000 emplois.  En effet, l’agriculture biologique est de 20% à 30% plus intensive en main d’œuvre que l’agriculture conventionnelle. L’exploitation d’un hectare en agriculture biologique nécessite 20% de main d’œuvre en plus du fait du plus grand nombre d’opérations. Seule une agriculture bio ou s’inspirant des méthodes de la bio est susceptible de maintenir l’emploi agricole et même de le développer.Enfin si la transformation écologique de l’économie fournit un cap, une direction pour la société, l’économie sociale et solidaire en fournit les valeurs et cela est essentiel dans des domaines comme ceux des services aux personnes. Nous savons bien qu’il faut là aussi faire face à des besoins insatisfaits et des besoins croissants : c’est la prise en charge de la dépendance, c’est le besoin de crèches…  Les 300 000 postes qu’il faut créer dans ces secteurs ne peuvent être abandonnés à la loi de la rentabilité maximum mais ils doivent et peuvent être créés  dans le cadre de l’ESS.Il ne s’agit là que de quelques pistes mais vous voyez que pour nous il n’y a aucune contradiction insoluble entre écologie, économie et social : nous pouvons prouver que la transformation écologique et sociale peut permettre de créer près d’un million d’emplois nouveaux d’ici 2020. Mais il est vrai que cela demande de changer de logiciel et de se tourner résolument vers l’avenir. Je dois reconnaitre que le débat présidentiel semble plutôt profiter à ceux qui évoquent  les vieilles recettes, la nostalgie, l’évocation d’un « glorieux » passé. Gageons cependant que les vrais enjeux finiront par revenir sur le devant de la scène : le plus tôt sera le mieux pour que demain le réveil et les adaptations nécessaires ne soit pas trop douloureux. ...