AEF : Une nouvelle ligne apparaît dans le budget, en matière de maintenance et d’entretien. De quoi s’agit-il?

Matthieu Orphelin : C’est une nouveauté : nous avons programmé avec les lycées la maintenance des établissements, sur trois ans. Cette question de la maintenance restait à améliorer. Pour les chefs d’établissement, c’est un vrai plus de savoir quels travaux sont programmés et à quelle date.

AEF : À propos de maintenance, il est prévu dans le projet de loi de programmation et d’orientation pour l’école le transfert de la compétence de la maintenance informatique de l’État vers les régions (AEF n°177728). Qu’en pensez-vous ?

Matthieu Orphelin : Ce transfert serait logique, compte tenu de ce que les régions ont déjà fait dans ce domaine, et dans une logique de partage plus clair des responsabilités entre la région et le rectorat. Il faut attendre sereinement la loi ; je n’ai pas de doute sur le sens politique qu’elle aura. Nous serons cependant attentif à une clarification des moyens financiers.

AEF : Le projet de loi donnerait également une place plus importante aux régions dans le conseil d’administration des EPLE. Quelles seront les conséquences de cette mesure?

Matthieu Orphelin : Ce qui compte, ce n’est pas le nombre, c’est que l’élu régional soit acteur de la vie de l’établissement et soit un relais des politiques de la région auprès du lycée.

AEF : Dans un cadre budgétaire contraint, la région a procédé à des réorientations de politiques publiques. L’éducation est-elle concernée ?

Matthieu Orphelin : Oui, comme toutes les commissions à gros budget de fonctionnement. En matière d’éducation, nous avons réduit un peu l’enveloppe initiale consacrée à la gratuité des manuels scolaires, en fonction des besoins exprimés par les chefs d’établissements : certains viennent d’achever le renouvellement de tous leurs manuels, et n’ont donc pas de besoins aussi importants que les autres années. Par ailleurs, nous avons fait attention sur les dotations de fonctionnement, et sur les manifestations liées aux politiques éducatives. On a veillé à ce que chaque euro soit utilisé le mieux possible.

AEF : Où en est l’appel à projet décrochage scolaire (AEF n°176328) ?

Matthieu Orphelin : L’appel à projets visant à prévenir le décrochage scolaire a été lancé en mai 2012. Treize dossiers ont été retenus lors d’une première vague. Il s’agit de projets innovants, portés en majorité par des équipes pédagogiques (de lycées, CFA, MFR). Ce sont à nouveau treize dossiers qui ont été sélectionnés à l’issue de la deuxième vague de l’appel à projets, et qui seront financés par la région.

Article rédigé par Diane Scherer, publié avec l’aimable autorisation de AEF info.

Matthieu Orphelin, Vice Président de la Région Pays de la Loire en charge des lycées et de l’apprentissage : « Non violence, respect de l’autre et de la liberté d’expression doivent être les mots d’ordre des actions lycéennes. Aux adultes et notamment aux politiques, d’entendre l’inquiétude des lycéens et de se donner les moyens d’y répondre »

Depuis le début de la semaine et la multiplication des blocus de lycées, je suis en contact permanent avec les chefs d’établissement de la région, avec des représentants des lycéens et je me suis rendu notamment dans les établissements où des problèmes de violence ont éclaté.

Dans la grande majorité des cas, les blocus des lycées (près de 2/3 des lycées aujourd’hui dans les Pays de la Loire) se passent relativement bien, avec des lycéens qui s’organisent et des blocages pacifistes. Mais cet équilibre est très fragile. Je rappelle à toutes et tous, notamment aux lycéens et parents d’élèves, qu’ils soient pour ou contre les blocus, aux forces de l’ordre, les valeurs importantes que sont la non violence et le respect de l’autre de la liberté d’expression.

Les incidents intolérables intervenus ces derniers jours devant quelques établissements, notamment à Nantes ne sont pas le fait des lycéens. Certains incidents auraient pu dégénérer. J’incite, dans tous les cas, les lycéens à faire attention à eux, et à se protéger de ces éventuels débordements lors des blocus et lors des manifestations.

Au-delà de la contestation de la réforme des retraites proposée par le gouvernement, c’est un signal fort d’inquiétude sur l’avenir (le leur, ceux de leurs parents et de leurs proches) qu’expriment les jeunes. Il faut l’entendre et se donner les moyens d’y répondre. Un pays qui a mal à sa jeunesse est un pays qui souffre.

Matthieu Orphelin,

Vice Président de la Région Pays de la Loire en charge des lycées et de l’apprentissage.