Les conseillers régionaux EELV des Pays de la Loire » Économie http://elus-pdl.eelv.fr Actions, politiques, dossiers, publications ou interventions...Découvrez l\\\\\\\\\\\\\\\\\\\\\\\\\\\\\\\'actualité des conseillers régionaux Europe Écologie Les Verts de la Région Pays de la Loire Thu, 14 Jan 2016 16:21:08 +0000 fr-FR hourly 1 http://wordpress.org/?v=4.3.2 Conférence Régional de l’Economie et de l’Emploi Durable : allons encore plus loin ! http://elus-pdl.eelv.fr/conference-regional-de-leconomie-et-de-lemploi-durable-allons-encore-plus-loin/ http://elus-pdl.eelv.fr/conference-regional-de-leconomie-et-de-lemploi-durable-allons-encore-plus-loin/#comments Fri, 08 Feb 2013 13:30:00 +0000 http://elus-pdl.eelv.fr/?p=5270 Jeudi 7 février 2013, Jean-Philippe Magnen, vice président en charge de la formation et de l’emploi, a introduit la seconde Conférence Régionale de l’Economie et de l’Emploi Durable. Objectif : faire un point d’étape sur le Schéma régional 2011-2016 et parler perspectives. ...]]>

Jeudi 7 février 2013, Jean-Philippe Magnen, vice président en charge de la formation et de l’emploi, a introduit la seconde Conférence Régionale de l’Economie et de l’Emploi Durable. Objectif : faire un point d’étape sur le Schéma régional 2011-2016 et parler perspectives.

« Dans un contexte économique particulièrement âpre, l’action collective est une réponse responsable et incontournable » débute Jean-Philippe Magnen. Notre territoire est en crises économique, sociale et environnementale ; le taux de chômage s’élève à 8.6% et des secteurs – l’industrie notamment-  sont gravement impactés. Toutefois, la région Pays de la Loire semble moins touchée, grâce à la dynamique et à la pertinence de ces politiques publiques, pour une société plus juste et plus solidaire ; citons par exemple :

– le fonds régional Territoire et Innovation ;

– le développement des Plateformes Régionales d’Innovation ;

– le renforcement du soutien à l’internationalisation des entreprises ;

– la consolidation du dialogue avec les acteurs de l’emploi, de la formation et de l’économie ;

– l’élaboration d’une nouvelle offre de formation régionale recentrée sur ceux qui en ont le plus besoin.

Toutes ces actions vont dans le sens de la transversalité Développement économique-Emploi-Formation. Un Triptyque au cœur de l’acte III de décentralisation, une articulation nécessaire pour faire toujours mieux et avancer dans la transformation écologie et sociale de l’économie.

Ainsi, le 21 janvier dernier à Saint-Nazaire, le Premier Ministre rappelait l’importance de l’innovation ouverte et partagée en indiquant que l’industrie se bâtirait un futur en s’appuyant tout autant sur les technologies de pointes que sur les compétences des salariés. « Chef de file du développement économique, notre responsabilité au sein de la Banque Publique d’Investissement prolonge l’ensemble des dispositifs régionaux que nous avons déjà créés, avec toute l’équipe des Pays de la Loire, en faveur du financement d’entreprises ligériennes » affirme Jean-Philippe Magnen. « Mais pour qu’elle apporte une vraie plus-value sur notre territoire, il faudra qu’elle devienne la banque de la transition écologique ».

Jean-Philippe Magnen précise, «Il faut aujourd’hui lancer un mouvement qui, n’ayons pas peur des mots, révolutionnera en profondeur les structures de l’économie, en donnant une place centrale à la formation professionnelle, activée – et c’est essentiel – à la fois par les entreprises, les partenaires sociaux et les pouvoirs publics, dans le cadre de la vraie « démocratie sociale » qui est encore à naître en France et que nous expérimentons en actes en Pays de la Loire.» 

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Laurent Martinez: Mes 200 premiers jours en tant que Conseiller Régional. http://elus-pdl.eelv.fr/laurent-martinez-mes-200-premiers-jours-en-tant-que-conseiller-regional/ http://elus-pdl.eelv.fr/laurent-martinez-mes-200-premiers-jours-en-tant-que-conseiller-regional/#comments Fri, 15 Oct 2010 07:24:36 +0000 http://elus-pdl.eelv.fr/?p=2686 PREAMBULE   Je suis membre CAP 21 et je voudrais tout d’abord lever une ambigüité et répondre aux attaques régulières dont CAP 21 est la cible sur des blogs ou autres pages de réseaux sociaux. ...]]>

PREAMBULE

 

Je suis membre CAP 21 et je voudrais tout d’abord lever une ambigüité et répondre aux attaques régulières dont CAP 21 est la cible sur des blogs ou autres pages de réseaux sociaux.

 

CAP 21 est un mouvement d’écologie politique proche des valeurs portées par Europe Ecologie. Nous avons fait le choix, régionalement mais également localement à Angers d’être dans la majorité de gauche. Ce positionnement est affiché et assumé. Notre mouvement est porteur d’une écologie pragmatique, soutenable, mais également porteur de valeurs sociales et humanistes que nous retrouvons dans le projet régional de la gauche et de l’écologie en action. Toutes les conditions sont réunies pour que CAP21 contribue au sein d’Europe Ecologie à porter au plus haut le programme écologiste.

 

 

L’écologie est au cœur de toutes nos actions au Conseil Régional, chacun d’entre nous s’est donné pour mission de mettre en application le programme pour lequel nous avons été élus. Plus qu’une stratégie politique, ce choix participe à la construction d’un autre modèle de société, durable et équitable.

Alors, oui il y a bien un projet pour lequel nous sommes en profond désaccord avec nos partenaires de la majorité : le projet de l’aéroport de Notre Dame des Landes. Nous sommes et resterons profondément opposés à ce projet. Sans restriction ou autre réserve nous nous exprimons et mettons en œuvre tous les moyens à notre disposition pour le faire savoir.

Nous usons de notre droit de parole en assemblée, et votons contre tout ce qui peut avoir un lien avec ce projet.

En tant qu’élu Europe Ecologie et membre de CAP 21, je me sens en parfaite harmonie avec le positionnement du groupe au Conseil Régional et tout comme mes collègues, je reste vigilant sur l’équilibre de ce fonctionnement.

En résumé de cette introduction, je suis fier, avec ma spécificité, d’apporter ma contribution à un développement responsable du territoire.

 

• C comme citoyenneté est la première lettre de CAP21, je suis un citoyen responsable, engagé pour faire avancer l’écologie

• Le A de CAP21 est la première lettre d’action : tout comme mes amis conseillers municipaux d’Angers, je suis dans l’action, au quotidien, sur le terrain.

• Et le P est pour « participation pour le 21ième siècle ». Participation a son contraire : opposition. Quelle contribution apporterions-nous à l’écologie si nous étions dans l’opposition ? Sauf à nous opposer à des projets notoirement irresponsables comme l’aéroport Notre Dame des Landes, ce que nous faisons déjà.

 

 

200 jours au Conseil régional :

 

A ce O d’opposition, je préfère le A et le P, qui nous donnent des outils pour faire avancer notre projet politique et c’est ce que je veux montrer en vous exposant mon travail au sein du Conseil Régional depuis maintenant plus de 200 Jours.

 

Membre de la commission « Finances, personnel, affaires générales, travaux, communication et démocratie », ma mission générale au sein du Conseil Régional s’articule autour d’un axe général : les achats responsables.

 

Il s’agit d’une mission étroitement liée aux marchés publics et en conséquence, elle impacte directement le fonctionnement de l’institution.

 

Elle se décline en 5 actions principales :

 

La commission d’appels d’offre et des jurys d’attribution

Ma présence active au sein des commissions d’appel d’offre et des jurys d’attribution :

Cette présence est un réel investissement puisqu’elle nécessite un à deux jours de disponibilité par semaine (hors préparation pour les dossiers importants). Cette représentation me tient à cœur. Elle me permet d’avoir une vision technique et juridique sur les marchés publiques et comprendre de qu’elle façon nous pouvons influer sur la commande publique. Et bien entendu, en tant que membre du jury, je participe à la décision.

 

Le Réseau Grand Ouest :

J’ai eu la chance, avant d’obtenir ma lettre de mission (le 9 juillet), d’en connaître les contours assez rapidement. En effet, dès le début du mandat j’ai été désigné pour représenter la Région au sein du Réseau Grand Ouest. Il s’agit du seul réseau français structuré qui regroupe plus de 80 collectivités dans 5 régions autour de la commande publique durable.

 

Très rapidement, j’en ai compris l’enjeu et en suis devenu le vice président. Cette association est un véritable moteur inter-collectivités pour les inciter à un comportement responsable. La commande publique représente près de 15% du P.I.B, c’est donc un levier économique important. Le Réseau Grand Ouest est avant tout un organisme de partage de savoir-faire. Aussi l’une de ses activités principales est la création et le suivi de groupes de travail autour de thématiques liées à la commande publique responsable. Ainsi, je me suis engagé à suivre le groupe de travail sur « le groupement de commande », un outil très intéressant pour organiser des filières comme le bio ou le commerce équitable.

 

2011 est une année très importante pour le RGO, puisque pour la première fois, il organise « les Rencontres de la Commande Publique Durable » (Cité des Congrès de Nantes, 29 et 30 mars). Je me suis personnellement investi pour la Région dans ce projet, en suivant les comités techniques et les comités de pilotage.

 

Enfin, en tant que membre du bureau j’assure le suivi des salariés dans le cadre de la politique en ressources humaines.

 

Ma mission générale est étroitement liée au fonctionnement du Conseil Régional et de fait mon action s’inscrit dans une relation permanente avec les services de la Région. Elle a débuté par un état des lieux qui m’a été restitué en septembre dernier. A partir de ce bilan, j’ai pu définir les principaux objectifs de cette mission transversale et identifier les personnes ressources indispensables pour mener à bien ces projets.

Dans le même temps, j’ai pu rencontrer mes homologues d’autres collectivités pour identifier les bonnes pratiques et les difficultés rencontrées.

 

Dans le quotidien de la Région, c’est donner une impulsion politique significative sur les marchés à renouveler. Cette démarche est relativement aisée sur les marchés de fournitures mais peut entrer dans un projet politique plus ambitieux lorsqu’il s’agit d’être socialement et écologiquement responsable. J’ai entrepris une réflexion commune avec les services de la Région pour imaginer techniquement comment introduire les clauses d’insertion dans nos marchés. C’est l’un de mes gros chantiers pour cette mandature. Nous en sommes au stade de l’enquête et de la réflexion.

 

Territoire de Commerce Equitable :

 

Depuis une année, le Conseil Régional est labellisé. Cela se traduit par un certain nombre d’actions inscrites dans une charte. Etant pilote dans la mise en œuvre du label, j’ai utilisé ces dernières semaines à la rencontre d’acteurs du territoire. Ces rencontres ont débouché sur des projets d’actions concrètes et visibles : pendant la « Quinzaine du commerce équitable », la Région sera pilote de « goûters équitables » dans les principales gares SNCF et nous prévoyons un évènement au sein du Conseil Régional (exposition, rencontre avec un producteur).

Nous allons également mettre en place des journées de sensibilisation à destination des agents territoriaux.

 

Pour animer ce label et le concrétiser, la région envisage de signer avec les acteurs locaux une contractualisation pluriannuelle

 

Enfin, j’ai l’ambition d’installer un conseil local du commerce équitable régional qui aura pour mission principale de dynamiser et organiser la filière. A ce jour, j’ai entamé une réflexion avec les services de la Région et certains acteurs pour étudier la forme qu’il pourrait prendre.

 

L’éco-condionnalité, axe majeur de nos politiques écologistes :

 

Au travers de cette mission, je suis au cœur de l’éco-conditionnalité sur l’axe des marchés publics. Aussi, il allait de soi que je sois présent dans la Commission régionale d’Evaluation des Aides Publiques (CRESA). Le premier axe de travail de cette commission va être de revisiter la Charte d’éco-conditionnalité de la Région pour lui donner plus d’envergure. Les deux élus d’Europe Ecologie ont bien l’intention d’être force de proposition au cour de ce travail.

Nous avons d’or et déjà constitué un petit groupe de travail à Europe Ecologie autour de cette charte. Nous prenons la mesure de l’importance de celle-ci pour agir sur le comportement social et environnemental des bénéficiaires des aides régionales. Il s’agit d’être vraiment incitatif.

 

Et puis le quotidien :

 

La vie d’un élu ne s’arrête pas à sa lettre de mission. Il ne faut pas oublier nos désignations, notamment dans les lycées qui vont pour moi au-delà de la simple représentation puisque nous sommes le lien politique entre la Région et l’établissement.

Je prolonge ma participation aux conseils d’administration dans un dialogue avec le chef d’établissement (déjeuners, visites…).

Je suis également présent dans les conseils d’administration du Centre de communication de l’ouest et du CNFPT (centre de formation des agents territoriaux).

 

Des circonstances professionnelles me permettent de me consacrer à plein temps à mon mandat, j’entends utiliser cette disponibilité pour lancer tous ces projets et les mener à bien avant la fin de mon mandat. C’est un vrai challenge pour moi, j’ai de nouvelles idées tous les jours, la difficulté est parfois de se caler avec les rythmes de l’institution. Je favorise particulièrement le dialogue, c’est la seule façon de mobiliser autour de soi pour mener à bien nos politiques.

 

 

Laurent MARTINEZ,

Conseiller régional,

Commission des Finances, du personnel, des affaires générales, de la communication et de la démocratie.

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Le point sur la transformation écologique de l’économie, par J.-P. Magnen. http://elus-pdl.eelv.fr/le-point-sur-la-transformation-ecologique-de-leconomie-par-j-p-magnen/ http://elus-pdl.eelv.fr/le-point-sur-la-transformation-ecologique-de-leconomie-par-j-p-magnen/#comments Tue, 17 Aug 2010 15:28:40 +0000 http://elus-pdl.eelv.fr/?p=2518 A l'occasion des Journées de formations des éluEs écologistes du Cédis, qui se sont déroulées à Nantes du 17 au 20 août, Jean-Philippe Magnen est intervenu lors de l'atelier sur la transformation écologique de l'économie. ...]]>

A l’occasion des Journées de formations des éluEs écologistes du Cédis, qui se sont déroulées à Nantes du 17 au 20 août, Jean-Philippe Magnen est intervenu lors de l’atelier sur la transformation écologique de l’économie.


 

Quelque chose a changé. Dans les mots, dans le vocabulaire politique, tout du moins. On nous parle – chaque jour et toujours plus – de « croissance verte », d’« économie verte », d’éco-filières, d’« éco-industrie », d’« agriculture bio »… Vraiment, le « bio-quelque chose », « l’éco-bidule » et les « machins verts », tout ce vocabulaire est à la mode. Les mots éco/bio/vert sont à la mode. Mais s’agit-il seulement d’une question de vocabulaire ?

 

Non, les mots ne suffisent pas. Le green-washing est un piège grossier dans lequel nous ne devons pas tomber. Il est bien trop pratique pour masquer les pratiques plus ou moins cohérentes des acteurs traditionnels de la politique comme de l’économie.

 

Non, les mots ne suffisent pas.

 

Nous avons imposé l’exigence écologique au cœur du débat politique, nous pouvons en être fiers. Mais c’est notre responsabilité désormais d’en faire mesurer les exactes conséquences sur l’action politique. Avec précision, avec intransigeance, avec la volonté de vraiment faire changer les choses. Car ce ne sont pas seulement les mots qui ont changé : il nous faut démontrer que la réalité a changé, que le modèle de société, le modèle d’économie a changé.

 

1 – l’économie verte, pas la croissance verte

 

D’abord, ne parlons plus de « croissance verte ». Cela n’existe pas. Continuer à utiliser le concept-même de « croissance », même habillé de couleur verte, est une erreur ; c’est une défaite de la pensée face à nos adversaires idéologiques.

 

L’objectif des écologistes est double : En un, nous visons la décroissance de l’empreinte écologique jusqu’à un niveau soutenable pour la planète (il faut être précis, il ne s’agit pas de « décroissance économique » en décalque inversé de la « croissance économique », mais bien de décroissance de l’empreinte écologique).

 

En deux, et en même temps, nous visons l’amélioration du bien être du plus grand nombre.

 

Ainsi, nous ne pouvons nous contenter d’indicateurs comme le PIB pour mesurer comment va notre économie et notre société. Il nous faut imaginer des indicateurs qui prennent en compte le bien être, la qualité de la vie… La croissance, dans ce cadre, est une notion qui est intimement liée au modèle ancien – et que nous n’avons de cesse de contester – d’économie libérale. Il n’y a aucune « croissance verte » que nous puissions en soi viser.

 

Il y a en revanche une « économie verte », ou, autrement dit, une « économie alternative », qui est notre objectif : c’est elle que nous devons activer, et faire grandir. Cette économie ne sera pas un « îlot » isolé au sein de l’économie traditionnelle, elle ne sera pas que le secteur « environnemental » de l’économie traditionnelle… Cette économie entraînera une nouvelle dynamique dans le développement d’emplois « verts » – dans les transports collectifs, l’agriculture bio, les énergies renouvelables, la chimie verte… – tout comme elle entraînera, pour assurer le bien vivre que nous souhaitons, le développement de nouveaux services : petite enfance, dépendance, culture, formation, éducation, santé…, et tout comme elle sera dynamisée par de nouvelles façons de penser l’organisation de l’économie : ce que l’on appelle l’économie sociale et solidaire…

 

Il y a donc un autre modèle de société à penser, à organiser concrètement, et c’est notre « métier » d’élus écologistes de le faire.

 

2 – la transformation écologique et solidaire de l’économie

 

Ainsi, plutôt que de parler de « conversion écologique de l’économie » comme on le dit souvent, je préfère pour ma part parler de « transformation écologique et solidaire de l’économie ». Transformation plutôt que conversion, pour insister sur la nécessaire refonte globale et en profondeur de l’économie, qui passera certes par la conversion de certains secteurs, mais aussi et surtout par l’invention de nouveaux secteurs.

 

Et puis, je tiens à associer les transformations sociale ET écologique, parce qu’il faut en permanence prendre garde à ce que nos concitoyens ne nous réduisent pas au seul enjeu environnemental ; À l’interne, pour nous, chez nous, c’est évident ; à l’externe, sur le champ public, c’est un enjeu important de clarification de débat.

 

Au quotidien, nous sommes confrontés dans le travail de terrain à nos partenaires de gauche qui ont – semble-t-il – accepté, compris et partagé beaucoup de nos exigences. En fait, ils ont bien assimilé les mots. Mais il est loin d’être assuré qu’ils aient assimilé – ou accepté – tout le sens de ces mots, ou toute leur implication. Le plus souvent, je le crois, ils en sont restés à la découverte d’un nouveau levier d’action, dans une traditionnelle logique de pansement, de pansement social… Mais parfois pas beaucoup plus. Cela vaut souvent pour la droite comme pour la gauche, d’ailleurs.

 

Ainsi, la fameuse expérimentation de l’économie verte soi-disant lancée au début de l’été par le gouvernement – comme si nous l’avions attendu ! – est révélatrice des risques que nous pouvons affronter. À la fois le risque de velléités très politiciennes (où sont les budgets, dans le projet gouvernemental ??) et le risque de dérapage qui n’est pas simplement sémantique : on peint la croissance en vert, on développe des « niches » vertes… Mais on ne repense rien au fond !

 

Or, nous voulons aller vraiment aller loin, aller fort, aller au fond, pour relayer des conversions qui ont commencé, pour accompagner des acteurs qui ont déjà avancé sur ce terrain, mais aussi pour impulser des transformations profondes qui sont encore à venir, à inventer. Il reste encore beaucoup de travail à faire pour, au-delà de la réponse conjoncturelle, passer à un stade plus ambitieux, plus prospectif.

 

Et les politiques ne feront pas seuls ce travail : il nous faut inventer de nouveaux partenariats, de nouveaux « modes de faire », avec les acteurs de l’économie et des territoires, avec les entreprises et les syndicats…

 

3 – les avancées en Pays de la Loire

 

Parlons de notre expérience, en Pays de la Loire. La Région a par exemple lancé un plan anti-crise, original et fort, que nous, écologistes, avons largement soutenu. Deux de ses mesures phares sont d’une part la création d’un fonds d’aide aux licenciés économiques, et d’autre part un dispositif innovant appelé « sécurisation de l’emploi par la formation professionnelle ».

 

Il s’agit là d’offrir aux secteurs et entreprises en crise la possibilité d’exploiter ce moment difficile pour se transformer – travailler sur leurs compétences, accompagner leurs salariés en formation plutôt que de les mettre en chômage technique – et aborder ainsi de nouveaux métiers, de nouveaux secteurs qu’autrement ils n’auraient pas été en mesure de prendre à bras le corps. Au total, ce sont 805 000 heures/stagiaires qui ont été consommées en 12 mois, au bénéfice de 113 entreprises et 5200 salariés pour un investissement de 3,5 millions d’euros.

 

Les exemples en sont multiples. Certains sont spectaculaires : sans doute avez-vous entendu parler des chantiers navals de Saint-Nazaire, où la réorientation vers la construction de plates-formes éoliennes offshore pourrait permettre de conserver de 400 à 500 emplois. Et je pourrais également évoquer le regroupement de PME en Sarthe autour du secteur éolien, et la création d’un cluster « éolien », en liaison avec une formation à la maintenance et un labo de chercheurs mobilisés sur ce sujet; ou encore l’accompagnement des secteurs du bâtiment aux nouveaux enjeux de l’énergie et notamment de l’isolation thermique…

 

Clairement, il y a là la démonstration de la réalité de ce qu’est la transformation écologique de l’économie, avec tous ses bienfaits sociaux, permettant de créer sans doute des emplois, mais aussi permettant de maintenir de nombreux emplois en les transformant de l’intérieur.

 

Développons encore l’exemple de la région des Pays de la Loire. Nous avons également mis en place une approche par territoire. À Saint-Nazaire autour de la navale, mais aussi et surtout de sa pléiade de sous-traitants, je l’ai déjà évoqué, mais aussi dans le sud-Vendée autour de 3 entreprises sinistrées (Samro, Plysorol, SKF), et dans le bassin d’emploi d’Ancenis autour de l’entreprise Manitou elle aussi bousculée par la crise, nous avons mobilisé des moyens pour permettre aux salariés de valoriser leurs savoir-faire ou d’en acquérir de nouveaux. Objectif : au moins passer le cap de la crise, mais souvent aussi se mettre en situation de retrouver un emploi, ou d’occuper un nouvel emploi dans une nouvelle filière d’activité qui jusqu’alors n’existait pas.

 

Nous sommes en train de développer en Pays de la Loire ce que nous appelons un « Service Public Régional de la Formation Professionnelle Continue », dont l’objectif est à la fois de soutenir un vrai système de « formation tout au long de la vie », mais aussi et surtout de garantir la continuité professionnelle. Dans la crise et hors la crise, il faut tout faire pour les personnes soient maintenues en compétences, pour qu’elles aient la possibilité de se former en anticipation ou en réaction aux événements de leur vie, pour que les territoires restent irrigués d’activités structurantes, innovantes et exploitant par exemple les nouveaux métiers de l’environnement ou du service à la personne… Nous avons par exemple lancé l’expérimentation d’un service de « conseil en évolution professionnelle », au bénéfice des salariés. C’est là une première en France !

 

Parallèlement l’Etat tout en affirmant le contraire rogne sur tous ces budgets, écolos comme liés à l’emploi et à la prospective… 300 millions d’euros cet été !

 

Alors oui, la transformation écologique, sociale et solidaire de l’économie a commencé. En Pays de la Loire, nous y prenons notre part. C’est une partie de notre réponse face à la crise. Mais cela sera bien plus dans l’avenir, dans une logique plus largement structurante et plus prospective.

 

Nous travaillons à des approches territoriales, nous travaillons à des approches par secteurs… Nous réfléchissons aujourd’hui à définir les critères de l’éco-conditionnalité des aides publiques aux entreprises, et nous réfléchissons sur la nature-même de ces aides…

 

Selon qu’elles appuient des éco-projets qui naissent dans les filières traditionnelles ou qu’elles soutiennent l’émergence et le développement de filières nouvelles, des éco-filières proprement dites. Il nous faut travailler sur les cas de figure les plus divers : ces filières peuvent être liées à l’énergie ou non, elles peuvent êtres nées du développement durable (les énergies marines, par exemple) ou issues de la conversion d’une filière existante, comme dans le bâtiment par exemple ; ces éco-filières peuvent être connectées à une technologie ou à un marché qui selon les cas seront déjà matures (recyclage des déchets) ou encore immatures (éolien flottant ou sur les carburants écolos)…

 

Nous lançons également une grande étude sur les éco-filières, pour connaître leur réalité, pour apprécier leurs potentiels et leurs besoins.

 

Nous tâchons ainsi de nous mettre en situation de savoir pour décider, pour choisir, pour orienter nos actions et nos crédits… Une exigence d’autant plus forte dans le contexte de raréfaction budgétaire et de réforme territoriale que nous traversons.

 

4 – Conclusion

 

Alors oui, la transformation écologique, sociale et solidaire de l’économie a commencé. En Pays de la Loire, la région y prend sa part. Et il nous faut aujourd’hui poursuivre cet effort : il est né en réponse à la crise, sous la pression de la crise. Demain, il faut que nous soyons en situation d’anticiper, pas seulement de réagir. Ce qui passe par l’émergence de nouvelles logiques, d’un autre modèle… dont il faudra d’ailleurs que nous convainquions d’abord nos partenaires de gauche.

 

Dans le projet écologiste, nous associons délibérément « la qualité de vie » à la question du « pouvoir d’achat ». Du côté du PS, ce n’est pas tout à fait le cas. Certains, certaine !!, nous parlent de la société du « care », de la société du soin. C’est un grand et beau débat, qui vogue bien haut, dans les sphères nationales… mais qui a beaucoup de mal à exister localement.

 

Chez nous, chez les écologistes, c’est concrètement et aujourd’hui, sur le terrain, les mains dans le cambouis, que le projet de transformation écologiste et solidaire commence à changer la société.

 

Jean-Philippe MAGNEN

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