Cette semaine, les débats sur le projet de loi formation professionnelle, emploi et démocratie sociale s’ouvrent à l’assemblée nationale. Un projet de loi qui marque une première étape pour renforcer le droit à la formation. Toutefois ce projet ne va pas aussi loin qu’il le faudrait pour répondre aux besoins en formation et lutter efficacement pour l’emploi durable, selon les élus* écologistes en charge des politiques de la formation professionnelle.

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Philippe Meirieu, Vice-président du conseil régional de Rhône-Alpes

Patricia Andriot, Vice-présidente du conseil régional de Champagne-Ardennes

Yanic Soubien, Vice-président du conseil régional de Basse-Normandie

Jean-Philippe Magnen, Vice-président du conseil régional des Pays de la Loire

Christophe Cavard, Député du Gard

Cette semaine, les débats sur le projet de loi formation professionnelle, emploi et démocratie sociale s’ouvrent à l’assemblée nationale. Un projet de loi qui marque une première étape pour renforcer le droit à la formation. Toutefois ce projet ne va pas aussi loin qu’il le faudrait pour répondre aux besoins en formation et lutter efficacement pour l’emploi durable, selon les élus écologistes, en charge des politiques de la formation professionnelle.

CONFÉRENCE DE PRESSE :

Christophe Cavard,

député EELV et chef de file pour le groupe écologiste sur la réforme de la formation professionnelle, l’emploi et la démocratie sociale

Jean-Philippe Magnen,

Vice-Président de la région Pays de Loire, Président de la commission emploi – formation professionnelle

M. Yanic Soubien,

Vice-Président du Conseil régional de Basse Normandie en charge de la formation tout au long de la vie et de la politique de l’emploi

tiendront une conférence de presse mercredi 5 février  2014 à 12h à Paris

[6e bureau du Palais Bourbon, – 126 rue de l’université, 75007 PARIS].

Ils présenteront les positions que les écologistes défendront lors du débat parlementaire.

Extrait du texte : Loi sur la formation professionnelle : les écologistes pour un « droit universel à la formation tout au long de la vie »

(…) La formation tout au long de la vie concrétise la capacité qu’une société donne à chaque individu de remettre en jeu son projet professionnel, de se former librement à un métier, d’acquérir des connaissances nouvelles,  bref de pouvoir décider d’évoluer à tout moment de sa vie, et tout cela dans un cadre sécurisé. Elle concerne évidemment, en priorité, ceux et celles qui n’ont pas pu bénéficier d’une formation initiale solide ainsi que ceux qui sont touchés par le chômage ou la précarisation de leur emploi. C’est pourquoi elle peut être un élément majeur d’une grande ambition de transformation sociale : en donnant à chacune et à chacun les moyens d’avoir prise sur sa propre histoire, en luttant contre les inégalités et les exclusions, en retissant le lien entre les générations, en s’inscrivant dans la perspective d’un vrai partage du travail, en accompagnant la nécessaire transition écologique de notre économie. Parce que toutes ces questions sont fondamentales pour l’individu et pour la société, l’enjeu autour de ce texte est majeur.

(…) Tel qu’il est présenté aujourd’hui, le Compte personnel de formation indique donc modestement le chemin, mais sans aller assez loin dans le sens d’un droit universel à la formation tout au long de la vie. Il risque, de fait, d’être très insuffisant pour lutter contre les inégalités et est bien loin des propositions écologistes d’un “droit universel à la formation tout au long de la vie” : un droit qui aurait le double mérite d’activer les solidarités intergénérationnelles et de permettre le partage du temps de travail, un élément fondamental pour lutter contre le chômage.( …)

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La consultation publique « Pays de la Loire 2040 » révèle que les habitant-e-s de notre région – lorsqu’on les invite à imaginer ensemble demain – répondent naturellement : davantage d’écologie. Leurs préoccupations principales en témoignent : la formation tout au long de la vie, l’agriculture et l’alimentation, la transition énergétique, la démocratie participative, la solidarité, les transports de proximité, la préservation des ressources naturelles ou encore l’économie sociale et solidaire. Et cela conforte notre projet politique qui propose des réponses opérationnelles et durables.

Les ateliers du futur organisés dans toutes la région ont permis de partager le constat des défis à relever : + 2°C d’ici 2035, +4,8°C d’ici la fin du siècle, pénurie des ressources pétrolières, volatilité et irrationalité des marchés financiers, crises sociales, etc. Les risques auxquels nous sommes confrontés n’ont jamais été aussi nombreux et complexes. Paradoxalement, les hommes et les femmes politiques n’ont jamais semblé si peu enclins à en prendre, eux, des risques.

Pourtant, nous le savons, nous ne pouvons pas continuer à user d’artifices pour maintenir à bout de bras une société qui craque de toutes parts. Il faut voir plus loin et préparer la transition, négocier le virage à prendre pour éviter la sortie de route. C’est pour cela qu’il est important de s’arrêter un moment et d’imaginer le souhaitable à horizon plus lointain, pour comprendre ce qu’il est nécessaire de faire aujourd’hui afin de réaliser demain.

Cette démarche prospective est inscrite dans l’ADN des écologistes. L’écologie politique embrasse des objectifs longs, qui ne se mesurent que difficilement à l’aune d’un seul mandat.

Car, s’il y a bien un vieux monde et un modèle du XXe siècle en déclin, il y a aussi un avenir neuf qui se dessine et émerge ; et avec lui, l’espoir de construire ensemble une région différente et désirable.

L’écologie est une réelle opportunité de produire, consommer, travailler et vivre différemment.

Avec une économie circulaire qui repense nos modes de production, utilise et réutilise la matière première durablement et crée des emplois non-délocalisables. Avec une alimentation saine et de qualité qui préserve notre santé, celle des agriculteurs et des riverains. Avec la transition énergétique qui démocratise l’accès à l’énergie et supprime à terme le danger nucléaire. Avec l’accès à la mobilité durable pour toutes et tous afin de favoriser l’égalité des territoires. Avec des plans de lutte contre les inégalités prenant en compte la diversité et les besoins des populations… Nos solutions ne sont pas synonymes de contraintes, mais de bon sens, de responsabilité et d’économies.

La société de demain, celle que nous appelons de nos vœux, ne se décrète pas. Elle se construit pas à pas dans un cadre mouvant. Nous devons agir maintenant pour opérer la transition vers le monde de demain. C’est ce à quoi les écologistes s’emploient. C’est le sens même de leur engagement.

LE GROUPE EELV DU CONSEIL RÉGIONAL DES PAYS DE LA LOIRE

Le groupe EELV rappelle que sa présence numérique se limite à son compte twitter et à son site web.

@Elus_EELV_PdL      http://elus-pdl.eelv.fr

Saint-Nazaire et son agglomération fêtent cette année les 90 ans de l’aventure aéronautique. Jean-Philippe Magnen, vice-président du Conseil régional des Pays de la Loire, en charge de l’emploi et de la formation, intervenait ce matin à l’IUT de Saint-Nazaire lors de la conférence de presse d’introduction du forum des métiers de l’aéronautique. Vous trouverez ci-dessous les éléments de son discours :

« La vitalité du secteur aéronautique sur le bassin d’emploi Nantes – Saint-Nazaire est sans conteste. En janvier dernier, Airbus annonçait 400 recrutements pour faire face à un carnet de commande plein ; et sans doute au moins autant d’embauches chez les sous-traitants.

L’aéronautique est ainsi donc la preuve que l’industrie ne rime pas avec chômage, précarité et technologie ancienne ; elle a un tout autre visage : celui d’un secteur qui recrute avec des technologies de pointes.

La région Pays de la Loire est bien placée : 3^ème région industrielle de France, elle est fière d’accueillir sur son territoire des industries phare telles que :

–          la navale -malgré les inquiétudes sur STX- qui va recruter massivement à la fin de l’année pour la construction du paquebot Oasis

–          les EMR à fort potentiel d’emplois, illustration que écologie et industrie ne sont pas incompatibles, au contraire….

Ces industries phares sont la face émergée d’un tissu dense de PME – PMI qui contribuent à la vitalité de ce secteur. Actuellement, l’aéronautique en constitue le fer de lance sur notre territoire ; en 2^ème place des régions françaises sur cette filière.

Le modèle européen d’Airbus autour duquel la filière est structurée est une des clés de ce succès et j’espère que d’autres filières pourront s’en inspirer.

L’avenir de la filière aéronautique et de l’industrie ne repose pas seulement sur l’innovation technologique ou sociale ou encoure sur un modèle de structuration de la filière mais bien sur le talent des hommes et des femmes qui s’y expriment.

1/ C’est le rôle de la Région que de former les Ligériens aux métiers de l’industrie et particulièrement ceux de l’aéronautique :

– pour accompagner le développement des entreprises et renforcer le positionnement de notre territoire au sein de cette filière

– parce que c’est métiers sont source d’emplois durables

Ainsi en formation initiale par apprentissage, près de 2 400 apprentis sont formés chaque années sur le secteur industrie mécanique-matériaux. Depuis 2012, 13 sections supplémentaires ont été ouvertes sur ce secteur.

La filière aéronautique est également une formidable opportunité professionnelle pour les demandeurs d’emploi :

Sur la période 2012-2013 : 800 demandeurs d’emploi ont suivi une formation aux métiers de l’industrie financée par la Région. Ce sont des formations d’orientation, de pré-qualification, de qualification.

A travers la nouvelle offre de formation, les parcours d’accès à la qualification ont été renforcés pour permettre aux plus éloignés de l’emploi d’accéder aux métiers de l’industrie.

C’est notamment l’enjeu de la plateforme territoriale spécialisée « métiers de l’industrie » qui va être mise en place en Loire Atlantique sur le principe de la plateforme multi objectifs industrie.

A noter que 18% de la nouvelle offre de formation régionale en direction des demandeurs d’emploi sont dédiés aux formations industrielles.

Par ailleurs, en 2012, 732 salariés de 30 entreprises de la métallurgie ont été formés dans le cadre du plan régional de continuité professionnelle, en lien avec l’Etat et les partenaires sociaux. L’objectif : permettre aux salariés de faire évoluer leurs compétences pour accompagner l’évolution des besoins de leur entreprise et rester en emploi. Mais également faire évoluer les compétences des salariés dont l’emploi est menacé, vers celles requises par l’aéronautique pour éviter les périodes de chômage.

Il y a un réel enjeu à faciliter les mobilités de salariés à l’échelle d’un bassin d’emploi entre les filières en mutation et des filières en développement. D’autant que certaines compétences sont transférables. Ceci implique de pouvoir développer une véritable gestion prévisionnelle des emplois et des compétences de filière à l’échelle d’un territoire.

2/ anticiper l’évolution des besoins

L’outil compétences 2020 est un dispositif collaboratif qui doit permettre d’anticiper l’évolution des besoins en compétences des entreprises sur un horizon à 3 ans et d’y répondre en favorisant ainsi l’accès à un public large et  diversifié, à un emploi durable.

Face à l’importance des besoins en recrutement sur l’aéronautique, l’enjeu est fort pour la cellule opérationnelle qui s’est mise en place avec les DRH des entreprises donneuses d’ordre de l’aéronautique, Néopolia, les Organismes Paritaires Collecteurs Agréés (OPCA) concernés, l’Observatoire Régional des Compétences Industrielles (ORCI), les prescripteurs, les institutionnels (Etat, Région, CG 44, Nantes Métropole, Carène,)…

Nul doute que l’équipe des Pays de la Loire parviendra par ce travail collaboratif à renforcer le développement de la filière et de l’emploi sur le territoire.

C’est également ensemble en co-construction et à travers un dialogue sectoriel économie, emploi, formation, qu’un plan d’actions à visée plus prospective permettra d’anticiper l’évolution des métiers, des filières et des besoins en compétences pour préparer l’emploi de demain et l’avenir du secteur.

4/ renforcer l’attractivité de ces métiers

Enjeu majeur pour le secteur de l’industrie : l’attractivité des métiers.

« Travailler pour Airbus » ça sonne bien, se former aux métiers de chaudronnier, monteur ajusteur, câbleur électricité et système c’est moins évident. Ces métiers dont les dénominations sont peu parlantes, il faut l’avouer, pâtissent d’une image archaïque. Il faut donc prendre un soin particulier à la diffusion de l’information pour renforcer l’attractivité des métiers auprès du grand public et des acteurs de l’information et de l’orientation. Pour cela, des outils sont mobilisables comme le site meformer.org ou la professionnalisation des acteurs du Service Public de l’Orientation.

Lien vers le programme complet 

J’ai eu le plaisir d’inaugurer ces Rencontres aux côtés des nombreux partenaires* investis et mobilisés dans le combat pour l’emploi. La mobilisation de tous les acteurs marque clairement nos engagements respectifs pour aider les hommes et les femmes du territoire à trouver ou retrouver le chemin de l’emploi et montre également notre volonté d’être aux côtés des entreprises qui créent l’emploi.

Cette année, nous avons pu assister à des démonstrations dans les métiers de l’industrie, du végétal, de l’hôtellerie-restauration, du bâtiment et des travaux publics, des services à la personne. Des jeunes et des adultes, nous ont présenté l’excellence de leur métier, la technicité, la créativité et tout le savoir-faire de leur profession.

L’aide régionale accordée à cette journée, s’inscrit dans notre volonté de mener notre action de façon concrète et pragmatique avec la valorisation des métiers, des savoir-faire et des personnes, afin de sensibiliser le plus grand nombre aux différents univers, aux richesses d’un secteur mal connu et susciter de nouvelles vocations. Elle s’inscrit dans le cadre plus général des missions d’information et d’orientation tout au long de la vie exercée par la Région.

De plus, je me félicite que la formation et l’orientation soient mises en avant en lien avec l’emploi. En effet, il faut investir pour la formation initiale et continue, travailler à une orientation réussie ; une orientation non pas vécue comme une sanction mais comme un choix construit.

Le triptyque Economie/Formation/Orientation est indissociable d’un développement économique dynamique et si l’on vise comme objectif l’insertion durable des personnes.

Ces rencontres sont l’occasion d’échanges passionnants et  privilégiés avec les partenaires présents, les artisans, les jeunes en formation et les différents publics.

Nous devons poursuivre notre action au bénéfice des habitants et des territoires et continuer à nous mobiliser pour permettre à tous d’accéder à un métier d’avenir.

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* Plusieurs partenaires ont été associés à la construction du projet : DIRECCTE, Pôle Emploi, Région Pays de la Loire, Conseil Général du Maine et Loire, Mission Locale, Chambre de commerce e d’industrie, Chambre des Métiers, Chambre d’Agriculture, Cap Emploi 49, Relais Maison de l’Emploi et le Pays Saumurois

Cette journée trouve son origine au début du XXème siècle en Europe et aux Etats-Unis, dans les luttes ouvrières pour le droit de vote et l’amélioration des conditions de travail des femmes. Un siècle plus tard, les revendications pour l’égalité des droits ont-elles encore un sens ?  Sans conteste la réponse est OUI !

Certes les droits des femmes ont heureusement progressé en France : le droit de vote est acquis en 1940, celui d’ouvrir un compte bancaire en 1965, l’égalité des salaires en 1971, l’autorisation d’IVG en 1974 et la parité homme/femme en politique  depuis 1999… Mais ces droits sont-ils tous réellement effectifs ? Sans conteste, la réponse est NON !

Pour les élu-e-s régionaux écologistes, la mobilisation demeure indispensable et les luttes doivent se poursuivre vers une égalité réelle :

–          Il est inacceptable que les femmes continuent à être rémunérées 25 % de moins que les hommes pour un travail similaire et qu’à 80 %, elles vivent en dessous du SMIC alors même que, dans le contexte de crise actuel, ce sont encore elles, prioritairement, qui subissent le chômage et le temps partiel.

–          Il est inadmissible de constater, d’année en année, la hausse des violences faites aux femmes.

–          Il est insupportable d’observer l’engorgement actuel des centres IVG suite aux nombreuses fermetures et l’impossibilité des personnels à faire face aux demandes.

–          Il est indécent de  remarquer que la parité femme/homme a toujours autant de plomb dans l’aile, que ce soit au niveau politique, pour les postes à responsabilités, ou dans les Conseils d’Administration.

« La région a un rôle indispensable à jouer », témoigne Claudie Boileau, Conseillère régionale en charge de l’égalité Femme/Homme à la Commission Solidarités. « Notre action doit être transversale aux différentes politiques dont nous avons la compétence, et être menée au plus près des territoires et des populations, que ce soit dans le domaine de l’économie, de l’emploi, de la formation, de la culture, du sport et bien sûr de l’éducation. »

L’éducation est un enjeu essentiel de la politique égalité femme/homme en région, rappelle Joëlle Remoissenet, conseillère régionale en charge de la lutte contre les discriminations à la Commission Education/Apprentissage présidée par Matthieu Orphelin. Nous avons développé un programme spécifique à destination des jeunes pour lutter contre le sexisme, les violences faites aux femmes et, globalement, contre tous les stéréotypes de genre. Notre programme d’actions est mise en en œuvre en lien avec le Rectorat et donnera lieu cette année à une semaine spéciale de restitution en avril prochain, qui se clôturera par la journée de la jupe. En juin, Matthieu Orphelin remettra également les prix de la mixité professionnelle aux jeunes lycéen/nes et apprenti/es.

Les élu-e-s régionaux EELV des Pays de la Loire revendiquent un monde solidaire qui nécessite que les rapports sociaux entre les femmes et les hommes évoluent.

Si nous persistons et signons notre opposition au projet d’aéroport à Notre-Dame des Landes, notre vision va bien au-delà de ce projet.

L’urgence de l’emploi, l’exigence sociale sont aussi nos impératifs, et c’est aussi pour cela que nous, écologistes, œuvrons au quotidien. Mais il faut le faire en se projetant résolument dans l’avenir.

La doxa scientiste qui impose de prendre des risques – développons le nucléaire, nos enfants trouveront le moyen d’en annihiler le danger ! Fracturons les roches pour obtenir les gaz de schiste, la recherche trouvera un moyen d’étanchéifier les nappes phréatiques ! – n’est plus acceptable. L’impératif productiviste n’a des résultats qu’immédiats (quand il en a) et détruit le potentiel d’en avoir à long terme.

Il est décisif de se donner les moyens de la transition écologique et sociale de notre société. Il ne manque pas d’actions politiques à lancer dès aujourd’hui comme la remise en cause des 22 milliards de niches fiscales sur la pollution, l’accompagnement de la mutation écologique de notre industrie, comme l’automobile ou la métallurgie, l’aménagement du territoire et l’énergie…

Il est temps de tordre le coup à l’idée que nous, écologistes, serions contre le progrès et pour le retour à la bougie. Nous nous permettons simplement, à Notre-Dame-des-Landes comme ailleurs, d’interroger le progrès tel qu’il est défini aujourd’hui.

Improprement qualifiées de « lobbying » les actions envisagées visent non pas à sensibliser des décideurs à la question – ce qui est la définition stricte de ce terme-, mais bien influencer l’opinion, quand ce n’est pas à la manipuler : l’intervention d´officines de la communication pour animer le débat sur les réseaux sociaux nous interroge tout particulièrement. Des collectivités publiques n’ont pas à y employer des techniques identiques à celles de sociétés commerciales. Rémunérer des personnes pour intervenir sur des réseaux sociaux dans un certain sens ne nous semblent pas devoir faire partie des méthodes des collectivités locales.

Aujourd’hui, c’est une pleine page de publicité qui est achetée dans plusieurs titres de la presse régionale et nationale : quel en est le coût et qui paye de telles dépenses qui peuvent être estimées à plus de 200 000 euros si on se réfère aux tarifs en vigueur des régies publicitaires ? Nous demandons des réponses précises sur ces deux questions.

Au-delà de la question du coût de ces dépenses , une telle avalanche d’actions de communication s’exerce dans un contexte particulier : le Premier ministre a mis en place une commission du dialogue pour organiser « l’apaisement » autour de ce projet – selon les mots mêmes du Président de la République. Ses travaux doivent pouvoir se dérouler dans la sérénité, en dehors de toute pression. La poursuite d’une campagne de communication financée sur fonds publics nous semble à l’évidence contrevenir à cet impératif.

Nous vous rappelons au passage que, lors de la réforme des retraites, tous les représentants nationaux des composantes de la majorité communautaire avaient, à juste raison, dénoncé le recours à de telles pratiques d’influence par voie de campagnes de communication.

C’est la raison pour laquelle nous vous demandons, ne serait-ce que par respect pour la volonté de dialogue et d’apaisement affichée par le gouvernement, de suspendre sans tarder le financement par notre collectivité de telles opérations de communication.

Nous vous prions de croire, Messieurs les Présidents, en l’expression de nos salutations les meilleures,

Jean-Philippe Magnen

Président du groupe écologiste au conseil régional des Pays de la Loire

Pascale Chiron et François de Rugy

Co-présidents du groupe des élu-e-s écologistes de Nantes Métropole

Quels signes sont donnés à travers le projet de nouvel aéroport à Notre-Dame-des-Landes (NDDL), quels signes ne sont pas donnés dans la politique d’aménagement et de développement économique de notre pays…

La création d’une « commission du dialogue » sur NDDL est un pas nouveau dont nous avons pris acte, même si les conditions de son installation ont de quoi nous inquiéter… En tout cas, la remise à plat de ce dossier est indispensable. Il y a bien longtemps qu’EELV affirme que « des interrogations subsistent malgré les concertations légales et les décisions des collectivités », comme le remarque aujourd’hui le gouvernement.

De quel symbole parle-t-on ? Parlons clair sur ce qui se passe à NDDL. S’il s’agit d’un symbole, nous ne laisserons pas les promoteurs de l’aéroport le tordre en nous caricaturant comme anti-progrès, anti-avions, anti-aménagement, promoteurs de la bougie et de la charrette à bœufs… Alors que c’est le modèle de développement tout carbone que nous contestons.

D’autres estiment que l’impact de l’aéroport sur l’environnement est limité, et que des efforts inédits le limiteront. Si nous n’étions pas parvenus à l’intensité actuelle du non-dialogue – la faute à qui ? –, si les procédures et les débats publics avaient été autrement efficaces, peut-être pourrions-nous entendre ces arguments.

Mais il reste que les signes donnés à travers ce projet, en même temps que les signes qui ne sont pas donnés globalement par la politique d’aménagement et de développement économique de ce pays, nous interdisent de négocier le « moindre mal » qu’on veut nous imposer.

Un projet de société, pour tous aujourd’hui… et demain ! Le premier ministre n’a sans doute pas eu tort de pointer qu’une question de « vision du monde » est en jeu à NDDL. Oui, à l’opposé de ceux pour qui le dogme de la sainte croissance et le karma de la crise obligent à jeter tous les principes aux oubliettes, nous croyons que ces principes seront décisifs pour construire le monde de demain.

Faut-il rappeler que l’écologie ne fait pas de la préservation de l’environnement un but en soi, mais qu’au contraire nous affirmons que la préservation de l’environnement est la condition de la survie de l’espèce humaine.

Et sommes-nous si « zozos » que cela ? Même la Banque mondiale – repaire d’extrémistes altermondialistes – décrit la « cascade de cataclysmes » qu’entraîne le réchauffement climatique à horizon 2060.

Au-delà de Notre-Dame-des-Landes… Si nous persistons et signons notre opposition au projet d’aéroport à NDDL, notre interpellation est de regarder au-delà de ce projet. La « modernité » officielle, scientiste et aménageuse n’est certes pas la nôtre, mais elle n’est pas non plus celle de nombre de militants et de sympathisants de gauche, ni celle d’un nombre grandissant de nos concitoyens qui ont imposé à tous les partis de mettre un peu de développement durable dans leurs programmes.

Mais les mots ne suffisent plus, il y a désormais un cap à franchir, un logiciel à casser et à remplacer par un autre. La doxa scientiste et l’impératif productiviste n’ont de résultats qu’immédiats (quand ils en ont !) et détruisent le potentiel d’en avoir à long terme.

A la lutte contre les égoïsmes immédiats – oui à la juste répartition des richesses ! – il faut ajouter la lutte contre l’égoïsme générationnel, l' »après nous le déluge », de l’idéologie traditionnelle de la croissance.

Nous aussi, écologistes et responsables, croyons au développement et au progrès. Mais nous refusons de la limiter à ces actions de courte vue.

… une réelle impulsion écologique. L’urgence de l’emploi, l’exigence sociale sont aussi nos impératifs, et c’est bien pour cela que nous mettons les mains dans le cambouis de l’action gouvernementale. Mais il faut – en même temps – construire l’économie et la société de demain.

Il manque au projet de la gauche aujourd’hui au pouvoir une réelle impulsion écologique… qui serait d’ailleurs à la hauteur de l’ambition affichée par le président de la République lors de la Conférence environnementale. La transition écologique n’est pas un gadget ou un supplément d’âme : elle doit être au cœur de notre projet de transformation de société.

Dans un cadre élargi à cette échelle des vrais enjeux, nul doute que les notions d' »utilité » et d' »intérêt général » du projet de Notre-Dame-des-Landes seront remises à leur juste place.

Jean Philippe Magnen, porte-parole national EELV et vice-président du conseil régional des Pays de la Loire et José Bové, député européen EELV

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