Elu-e-s du Conseil régional Nord Pas de Calais » cécile bourdon http://elus-npdc.eelv.fr Bienvenue Thu, 15 Oct 2015 08:28:56 +0000 fr-FR hourly 1 http://wordpress.org/?v=4.3.2 Budget 2013 : Santé http://elus-npdc.eelv.fr/2012/12/19/budget-2013-sante/ http://elus-npdc.eelv.fr/2012/12/19/budget-2013-sante/#comments Wed, 19 Dec 2012 16:37:46 +0000 http://elus-npdc.eelv.fr/?p=5374 Intervention de Catherine Bourgeois sur le budget Santé, Plan anti-cancer - Monsieur le Président, Monsieur le vice-président, ...]]>

Intervention de Catherine Bourgeois sur le budget Santé, Plan anti-cancer

Monsieur le Président, Monsieur le vice-président,

Notre système de santé est en crise et nos concitoyens en ont conscience. Ils font d’ailleurs de la santé leur 2ème préoccupation après le chômage (sondage IFOP du 30 mars 2012).

 

Ce qui caractérise cette crise est qu’elle est avant tout sanitaire. Le 1er problème est l’explosion de l’épidémie de maladies chroniques, les cancers, les maladies cardio-vasculaires, le diabète et l’obésité, l’asthme, les allergies et les maladies neuro-dégénératives.

Nous savons aujourd’hui que les principaux facteurs de ces maladies portent sur les modes de vie et sur l’environnement.

 

Par ailleurs, la crise sanitaire s’accompagne d’une crise financière dont les causes sont multiples tant en ce qui concerne les dépenses que les recettes mais il faut souligner qu’elle est directement liée à l’augmentation de ces maladies chroniques.

En effet, l’augmentation du budget annuel des soins consacrés aux affections longues durées est d’environ 10 millions d’euros depuis 20 ans.

Ce qui correspond exactement au déficit annuel de l’Assurance maladie.

 

La crise est structurelle pour plusieurs raisons.

L’augmentation des maladies chroniques est plus rapide que les progrès de soins médicaux qui essaient de les enrayer.

 

Par ailleurs, l’accès aux soins recule.

 

L’augmentation de la pauvreté alliée à la hausse des restes à charge (ticket modérateur, franchises, dépassement d’honoraires) font que 38 % de nos concitoyens déclarent avoir renoncé aux soins pour raisons financières.

 

Enfin, les pratiques actuelles sont responsables de sur-prescriptions d’examens et de traitements inutiles et coûteux.

 

Alors, évidemment, nous ne sommes pas ici au Ministère de la santé…

Néanmoins, depuis 2004, la Région  a décidé de mener une politique volontariste dans le secteur de la santé et notamment dans celui de la prévention et de l’éducation à la santé.

 

 

 

 

1 : Les politiques de prévention et l’éducation à la santé ne sont pas les plus onéreuses (Nous sommes toujours dans le Nord Pas de calais à 0.28 % du budget santé) et pourtant ce sont elles qui nous permettront à long terme de sortir de l’impasse de la crise sanitaire que nous subissons de plein fouet. Les crédits accordés en Région pour la prévention, doivent être sanctuarisés. Nous devons par ailleurs porter un message fort auprès de l’ARS en ce sens afin de mobiliser tous les acteurs et tous les financements potentiels pour booster les politiques de prévention et de santé environnement.

Il est indispensable d’investir dans la recherche santé environnement pour approfondir nos connaissances sur les liens entre environnement et cancers. Diminuer le budget de la prévention en santé/environnement nous apparaît être une grave erreur…

 

2 : L’accès tardif ou le renoncement des soins.

En matière de santé, les pauvres subissent la double peine, d’une part parce qu’ils vivent dans un environnement dégradé (d’où l’importance d’agir sur cet environnement) et d’autre part leur fragilité financière et sociale les obligent à renoncer aux soins.

 

Là encore nous avons un rôle à jouer. Améliorer l’accès aux soins des populations les plus fragiles, c’est à cette condition que la Région doit actionner ses atouts et ses leviers pour accompagner l’Etat dans ses politiques de santé.

 

Par ailleurs, si nous ne pouvons que nous féliciter de notre politique de soutien aux établissements pour le financement des équipements de pointe qui a permis à la région de rattraper son retard sanitaire, nous ne pouvons pas nous exonérer d’une réflexion sur l’égalité d’accès aux soins dans les établissements aidés. Ce qui nous ramène à la question épineuse des dépassements d’honoraires.

Comment se positionne l’établissement aidé au niveau des dépassements d’honoraires ?

Au delà du débat idéologique public / privé – car nous devons reconnaître que ce rattrapage sanitaire ne peut passer que par des coopérations public / privé – la question que nous devons nous poser aujourd’hui est plutôt celle des dépassements d’honoraires.

 

C’est aussi un message fort que nous devons porter auprès de l’ARS.

 

3 : La désertification médicale

 

Dans quelques mois, mon médecin généraliste part en retraite et ne sera pas remplacé. Par ailleurs, les autres médecins généralistes de mon territoire ne peuvent plus prendre en charge d’autres patients. Dans quelques mois, je n’aurai donc plus de médecin généraliste.

La désertification médicale : ça y’est nous y sommes !

Là encore, nous entendons jouer notre rôle notamment par notre politique d’aide à l’installation des praticiens – assistants à temps partagé entre autres – dans les territoires désertés.

Par ailleurs, nous accompagnons l’Etat dans sa politique d’aide à la création de maisons de santé pluridisciplinaires, 62 sont en projet dans notre région.

 

Pour répondre à  l’enjeu d’égal accès aux soins, d’amélioration du parcours de soins mais aussi de prévention et d’éducation à la santé, les maisons et pôles de santé jouent un rôle majeur. Il y a lieu de mener une réflexion sur les coûts de pérennisation du fonctionnement de ces structures et d’associer l’ensemble des acteurs et partenaires de santé ainsi que les usagers à l’émergence et la consolidation de ces projets de maison de santé.

 

 

 

Enfin, sur ce sujet, je voudrais conclure en rappelant que même si nous ne sommes pas le Ministère de la santé, nous avons toujours mené – en Région Nord Pas de Calais, des politiques de santé volontaristes. Nous avons donc des choses à dire, des messages forts à porter à l’ARS notamment sur :

 

–         l’optimisation des ressources médicales,

–         le soutien aux réseaux,

–         le nécessaire décloisonnement entre le sanitaire, le paramédical et le médico-social qui progresse trop lentement

–         et sur les pratiques professionnelles qui doivent évoluer pour une meilleure prise en charge globale du patient et pour donner  l’envie aux jeunes médecins de s’installer dans nos zones désertées.

 

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