Mission d’enquête sur l’exploitation du gaz de houille en Nord-Pas de Calais

« Je suis contre cette exploitation, c’est un contresens historique ! »

Ce mardi 10 décembre 2013, lors de son audition au cours de la 3^ème séance de la Mission d’enquête sur l’exploitation du gaz de houille, Jean-François Caron a marqué son opposition à l’exploitation des gaz de couche sur la commune dont il est maire, Loos-en-Gohelle, comme en région Nord-Pas de Calais. « Je ne suis pas étranger aux questions minières », a-t-il rappelé, tout en précisant qu’il était bien sûr favorable à l’exploitation du gaz de mine, dénomination officielle du grisou qui émane naturellement des galeries des anciennes mines de charbon.

Devant la mission d’enquête, Jean-François Caron a explicité sa position contre l’exploitation du gaz de couche :

–          « il y aura un impact environnemental local ! » Les risques environnementaux concernant le pompage d’eau et de gaz en haute profondeur, les migrations de gaz ou les affaissements de terrain, etc. sont encore trop mal connus et surtout trop mal maitrisés. On ne peut pas exposer les populations à ces risques.

–          « la plus-value économique reste marginale » car les zones d’exploitation seront marginales par rapport aux Etats-Unis, ne génèreront que très peu d’emploi (environ 1 emploi par puit !). Une telle activité nécessitera des subventions publiques (tel que cela s’est fait pour le rachat de l’électricité issue du gaz de mine) alors que l’Etat doit s’orienter vers le soutien massif aux énergies renouvelables, non polluantes.

–          « le changement climatique est une urgence !» Au-delà de la dimension environnementale, les populations touchées par le changement climatique sont exposées à la famine, à la montée des eaux qui impose la migration et son lot de misère. Il faut déployer tous les moyens pour atteindre l’objectif de réduction des émissions de gaz à effet de serre appelé « facteur 4 » tandis que, au contraire, l’exploitation d’une nouvelle ressource fossile à base de carbone va augmenter nos émissions de gaz à effet de serre et aggraver les conditions de dégradation du climat.

L’exploitation du gaz de couche est en contradiction avec les choix politiques de la France qui s’est engagée dans la lutte contre le changement climatique. Notre pays investit d’ores et déjà des crédits importants pour le développement des énergies renouvelables, pour l’économie circulaire moins consommatrice d’énergie et accueillera en 2015 les négociations internationales sur le sujet appelées « COP21 ». Il serait incohérent d’investir massivement dans une nouvelle énergie fossile et donc polluante  et sans avenir.

Elle est aussi en contradiction avec la démarche de la Région Nord-Pas de Calais qui s’est engagée, avec le Master Plan Rifkin, dans la troisième révolution industrielle et la transition énergétique.

La tonne de gaz la moins chère est celle qu’on ne consomme pas. Investir dans une nouvelle énergie fossile polluante est un contresens historique à l’heure où l’efficacité énergétique et les économies d’énergie répondent à un défi mondial, réduisent la facture énergétique de la France et créent des emplois locaux. La rénovation thermique des bâtiments, à elle seule, permettra de créer des milliers d’emplois non délocalisables. 

Contact Presse :

Amélie Bon – Communication du Groupe d’élus régionaux « Europe Ecologie – les Verts »

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