BATTUES CONTRE LES BLAIREAUX, Emmanuel Cau interpelle le Préfet
Face à la menace qui pèse sur la population de blaireaux du Pas de Calais, Emmanuel Cau, Vice-Président en charge de l’Aménagement du Territoire, de l’Environnement et du Plan Climat, vient d’adresser un courrier au Préfet du Pas-de-Calais pour s’opposer au projet d’arrêté qui autoriserait des battues pour réguler la population de ces mammifères.
L’intitulé du projet d’arrêté est explicit puisqu’il autorise « la régulation de blaireaux par battues administratives de tir de nuit dans le-Pas-de-Calais ».. Afin de lutter contre les dégâts aux cultures de maïs et aux infrastructures occasionnées par cette population, ce projet d’arrêté vise à abattre massivement les blaireaux. En effet, selon les services de l’Etat, les moyens de régulation de cette espèce nocturne sont limités et les prélèvements opérés en période de chasse et en période complémentaire de vénerie sous terre ne permettent pas de limiter l’expansion des populations.
Or, en permettant l’abattage de 50 blaireaux par tir de nuit sur 12 cantons du département jusqu’au 27 avril 2014, à savoir pendant la période de reproduction et de mise bas de ces animaux, il met en danger le maintien de cette espèce en région Nord-Pas de Calais.
Une consultation publique a été organisée sur ce projet d’arrêté ayant une forte incidence sur l’environnement. Il a ainsi rencontré une forte opposition fondée sur les arguments suivants :
– le blaireau est une espèce rare dont on ne connait pas précisément les effectifs et qui n’est pas présent sur l’ensemble du territoire,
– la période choisie correspond à la période de reproduction ce qui aurait des conséquences extrêmement dommageables car la femelle blaireau n’a en moyenne que 2,7 petits par an,
– la population des blaireaux est déjà victime des déterrages (méthode de chasse qui se pratique à l’aide de chiens introduits dans les terriers) ainsi que de la circulation automobile,
– la préservation du blaireau est une préservation de l’environnement. C’est une espèce protégée en Angleterre, au Belgique et aux Pays-Bas,
– les terriers n’étant pas forcément installés dans les champs, les dégâts, s’ils existent, sont limités.
Rappelant ces éléments dans son courrier au Préfet du Pas-de-Calais, Emmanuel Cau a également rappelé que le Conseil régional a adopté, en septembre dernier, sa Stratégie Régionale pour la Biodiversité ainsi qu’un Schéma Régional de Cohérence Ecologique – Trame Verte et Bleue, pourtant élaboré conjointement par l’Etat et la Région…
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