Pour l’accueil de l’Agence nationale de la Biodiversité en région Nord – Pas de Calais

Ecureuil roux Dusseldorf

Retrouvez le communiqué de presse de notre groupe.

Le groupe Europe Écologie Les Verts a présenté jeudi 4 juillet en séance plénière du Conseil régional une motion pour l’accueil dans la région Nord – Pas de Calais de la future Agence nationale de la Biodiversité. A lire ici.

Emmanuel Cau, vice-président Environnement, Aménagement, Climat, a présenté cette motion au nom du groupe.

Cette motion a été votée à la majorité. (POUR : EELV, PS, PCF, La Gauche Maintenent ; CONTRE : FN, UMP).

Intervention d’Emmanuel Cau

C’est sur notre territoire, le Nord Pas de Calais, ce qui pouvait ressembler à une gageure, qu’est né le concept de trame verte et bleue. Le Grenelle de l’environnement n’a fait qu’en changer l’acronyme à travers la mise en place du SRCE.

Cette naissance ressemblait à un défi car nous sommes d’un territoire qui s’est sacrifié pour produire le métal ou le textile, qui a étayé les mines de sa forêt, déjà décimée par les guerres, pour en extraire le charbon, qui a boosté son agriculture jusqu’à la limite.

Un plat pays, qui a, et continue de nourrir et enrichir le pays.

Une région trop souvent caricaturée, exploitée, jetée sur le front de la reconversion, presque seule. Seule avec son emploi et sa santé plus dégradés qu’ailleurs. Seule avec un environnement saccagé en de nombreux points.

Seule mais solidaire.

Solidaire dans la mine ou dans l’usine bien sûr. Mais solidaire aussi avec ses futures générations.

La création du Parc naturel régional Scarpe-Escaut en 1968 est sans doute le premier pied de nez à la fatalité ou à la résignation.

Mais la résignation n’est pas à l’ordre du jour dans notre région, même quand « l’environnement commence à bien faire », même quand l’écologie devient accessoire dans la crise.

Malgré des indicateurs environnementaux inquiétants au regard des indicateurs nationaux (une région densément peuplée, une si petite forêt, une si grande artificialisation…), sur ce territoire, pourtant peu conscient de la valeur de son patrimoine naturel, des combats et des victoires, des revendications et des résultats se faisaient jour :

  • pour aller à la rencontre et à la découverte de nos sites naturels,
  • pour sauver ce qui pouvait l’être
  • pour reconstruire après des décennies de sacrifices, pour renaturer
  • pour reprendre contact avec la nature et la valeur inestimable des services qu’elles fournit gratuitement si l’on cesse de vider son coffre, notre coffre

Nous nous sommes attelés à la tâche :

  • 1er contrat de corridor biologique en 1993
  • Les premiers écogardes
  • L’un des tous premiers Observatoires
  • Le premier Conservatoire faunistique régional
  • Le 1er Schéma régional Trame verte et bleue
  • L’unique partenariat national en terme de recherche
  • La 1ère région en nombre de Réserves naturelles régionales (RNR)
  • Un plan d’initiative régional unique en terme de restauration et de réintroduction d’espèces
  • Un conservatoire botanique national de premier rang, fortement soutenu par la région et la ville de Bailleul
  • 3 Parcs naturels régionaux et ENRx
  • 25 ans d’Objectif nature : il y a un quart de siècle déjà, notre région avait choisi entre la Découverte ou l’ignorance
  • Des communes qui s’engagent : 2 Capitales françaises de la biodiversité sur 3 en Région Nord – Pas de Calais (Lille et Grande-Synthe)
  • Un tissu associatif historique
  • Un littoral préservé plus qu’ailleurs malgré les pressions
  • Le marais audomarrois classé Ramsar puis MAB (Man and Biosphere)
  • Le grand site des Caps
  • Des terrils vivants : même sur les déchets dus à l’exploitation de la mine et des mineurs nous renaturons et relevons la tête
  • Un Plan Forêt Régional (PFR) qui est même relayé dans la charte de coopération Trame Verte et Bleue qui nous liera très bientôt avec les départements.
  • Une des toutes premières stratégies régionales de la biodiversité en France qui sera validée demain

La liste n’est pas exhaustive, et pourtant tout s’est fait avec 3 euros 6 cents.

Tout le monde candidate pour recevoir cette Agence, l’artillerie lourde est de sortie : Rhône-Alpes ou encore la Communauté urbaine nantaise, ce magnifique territoire fait notamment de bocages humides (en tout cas avant les premiers coups de pelleteuses de Notre-Dame-des-Landes…). Le match, s’il a lieu, sera serré.

Nous ne mendions pas une quelconque breloque reconnaissant notre travail, nos résultats et nos promesses ; nous ne troquerons pas non plus cette agence contre de réels moyens et des budgets à la hauteur.

Nous offrons au gouvernement l’opportunité d’un symbole plein de force et de sens, et un accueil digne des ambitions ou des promesses de l’Agence nationale de la biodiversité

 

2013.07.04 Motion EELV Agence nationale de la Biodiversité

 

 

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