Rio+20 communiqué : des nouvelles de la délégation régionale

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Communiqué de la Région Nord – Pas de Calais et du CERDD

Délégation Nord-Pas de Calais Rio+20
Rio de Janeiro, le 20 juin 2012

Jours 1 et 2 : Si succès il y a à Rio+20, ce sera celui des collectivités et d’une gouvernance locales
Hier mardi après-midi, les régions du monde signaient ensemble une déclaration d’engagement commune au
Sommet Mondial des États fédérés et régions (qui se déroulait au Parc des Athlètes à Rio). Myriam CAU, Vice-
Présidente du Conseil régional, Présidente du Cerdd, y a représenté la Délégation Nord-Pas de Calais Rio+20,
témoignant ainsi du soutien du Nord-Pas de Calais au lobbying très actif des collectivités locales (et autres «
gouvernements locaux ») à Rio.

Leur message ? « Convaincre les États de la nécessité d’une recomposition de la société autour des pouvoirs
locaux, pour une démocratie horizontale, associant réellement la société civile aux prises de décision » selon
Myriam Cau.

Damien CAREME (Maire de Grande Synthe et Président de Commission au Conseil régional), de retour ce lundi du
Congrès Mondial des Villes Durables – qui s’est déroulé la semaine dernière à Belo Horizonte – abonde. Ce
message s’est ainsi renforcé d’une nouvelle déclaration adressée à l’ONU pour que celle-ci reconnaisse le rôle et
la place des collectivités locales en matière d’initiatives, d’expérimentations et de mise en oeuvre d’un
développement plus durable. « J’y ai vu et rencontré des villes qui font beaucoup, et parfois très vite, des
réalisations très concrètes en matière de développement durable… y compris des villes dont les États sont parmi
les moins engagés et freinent le plus les négociations, comme les États Unis, le Canada… »

A Rio + 20 règne un mélange indistinct d’inquiétude, d’engagement et d’attentes… Aujourd’hui, les chefs d’État
entrent en scène, tandis qu’hier mardi les ministres étaient convoqués par la Présidente du Brésil, Dilma
ROUSSEF, pour une journée de négociations. François Hollande portera également aujourd’hui la voix de la
France, autant que les positions de l’Union Européenne, qui bénéficient d’un soutien (réaffirmé ce lundi) des pays
africains et du Pacifique.

Des écueils mais des perspectives

Sauront-ils dépasser les logiques contradictoires qui s’affrontent, entre des pays qui ont déjà fortement
consommé les ressources de la terre et doivent faire l’apprentissage de nouveaux modes de développement, et
des pays qui aspirent à accéder à ce même niveau de développement ? Les logiques de court terme, de défense
des intérêts particuliers à chaque pays, amènent plusieurs grandes nations à freiner les avancées des
négociations internationales. L’enjeu pour la France sont les biens publics mondiaux.

« Pour l’instant, l’ambition d’une définition d’une économie verte qui offre les moyens et trace le chemin vers un
nouveau modèle de développement soutenable, et équitable, a été enterré sous une formule creuse : « avancer
avec pragmatisme » » estime Myriam Cau, après ces deux journées de participation (lundi 18 juin) et de
rencontres au Riocentro, qui accueillera les négociations officielles à compter d’aujourd’hui mercredi.
Implication française et européenne

Les membres de la Délégation Nord-Pas de Calais Rio+20 (par ailleurs intégrés à la délégation officielle
française et observateurs des négociations – Myriam CAU, Emmanuel CAU, Damien CAREME pour le Conseil
régional Nord-Pas de Calais, Jacques PARENT pour le Conseil général du Nord et Michel DELEBARRE pour la
Communauté Urbaine de Dunkerque) ont rencontré lundi Nicole BRICQ, Ministre de l’environnement, ainsi que
Sandrine BELIER, Députée européenne française qui s’est investie pour la réussite de ce Sommet de la Terre. Ils
ont ensuite témoigné du rôle actif joué par le gouvernement français en vue du succès des négociations, et
soutiennent le plaidoyer de la Députée européenne pour que le texte final intègre le statut des « déplacés
environnementaux », un phénomène qui vient accroître celui, déjà connu, des réfugiés climatiques.

L’espoir des délégations françaises restait entier concernant de potentielles avancées vers la construction d’une
organisation mondiale de l’environnement, ou d’une feuille de route internationale pour y parvenir. « Poser
d’autres ambitions est encore possible, Rio+20 devrait aussi permettre d’avancer sur la question de la gestion
des océans et des aires marines protégées » selon Myriam CAU. Cependant, en fin de journée, mardi 19 juin, la
veille de l’arrivée des chefs d’état, était annoncée l’adoption d’un projet de déclaration finale, qui semble
comporter de nombreuses sources d’insatisfaction du point de vue des ONG surtout, mais aussi en deça de
l’ambition française et européenne initiale.

Côté Sommet des Peuples

À 35 km de là, la société civile est bien là, vivante et étonnante, au Sommet des Peuples. Syndicats et ONG
définissent des stratégies de mobilisation sociale et élaboraient leur propre déclaration dans l’Assemblée des
Peuples et les ateliers auto-gérés. Hier mardi, l’association Terre de Liens, membre de la délégation Nord-Pas
de Calais Rio+20, a animé un « atelier autogéré » sur l’accès au foncier agricole, un sujet qui mobilise également
des représentants sénégalais de l’association ENDA1.
Entre marché géant de plein air et manifestations parfois impromptues, les communautés indiennes d’Amérique
du Sud déploient en même temps leurs revendications et leur artisanat… Dilma ROUSSEF est ici épinglée, une
tronçonneuse à la main, ou interpellée sur des affichettes « Dilma, this is for you. Forest code, the game is not
over2 ».

De la forêt amazonienne à la forêt de Mormal…

Leur présence, principale caractéristique de ce Sommet des Peuples qui est peut être avant tout celui des
Peuples d’Amérique du Sud, renvoie à la question de la forêt amazonienne au Brésil. Une question très
identitaire, la forêt amazonienne étant considérée comme un bien purement brésilien et non pas comme un
poumon de la Planète. « Il reste difficile, par conséquent, d’amener les brésiliens à la considérer comme un bien
public mondial nécessaire aux grands équilibres de l’écosystème planétaire » explicite Myriam CAU. Cette voie
est par ailleurs celle prise par le Nord-Pas de Calais, qui, avec son Plan Forêt-Bois régional, ne souhaite pas
seulement protéger ses ressources naturelles, mais aussi reconstituer le patrimoine naturel qui fait défaut à la
région.

1 association créée par un habitant du Nord-Pas de Calais aujourd’hui décédé
2 Dilma, ceci est pour toi. Les jeux ne sont pas joués concernant le code forestier.

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