Programme «chercheurs – citoyens» : appel à projets 2012
Le Conseil régional Nord – Pas de Calais, vient de lancer le deuxième appel à projet Chercheurs-Citoyens.
Objectif : promouvoir des programmes de recherche reposant sur une collaboration entre laboratoires et associations. L’enjeu est de renforcer le dialogue entre chercheurs et citoyens, entre science et société.
L’appel à projets « Chercheurs-Citoyens » 2012 est en ligne ici sur le site du Conseil régional.
Attention : la date limite de dépôt des dossiers est fixée au 15 juin 2012
Lancé l’an dernier par Sandrine Rousseau, Vice-Présidente (Enseignement Supérieur et Recherche), ce dispositif a obtenu un beau succès. Les 26 dossiers reçus en 2011 ont été analysés par un jury, composé d’élus régionaux, de chercheurs, et de représentants d’associations. Sur la base de cette analyse, 5 projets ont été retenus dans des domaines très divers.
– la création d’un exosquelette pour aider une petite fille polyhandicapée à se tenir debout et à marcher
– une étude de l’évolution et de l’impact environnemental des terrils à long terme
– la dépollution des sols contaminés par les dioxines à Halluin grâce à des champignons
– « Le jeu d’orchestre » qui propose de faire jouer ensemble des musiciens et des détenus dans des établissements pénitentiaires
– Le dernier projet porte quant à lui sur une étude de l’utilité sociale de l’économie sociale et solidaire.
Le financement accordé est de 50 000 euros maximum par an, sur une période pouvant aller d’un à trois ans. Les projets doivent présenter un intérêt sociétal et proposer une approche pluridisciplinaire. Le principal critère de sélection est la qualité du partenariat entre le laboratoire et l’association.
Zoom sur un des projets retenu en 2011
Laurent Peyrodie, enseignant-chercheur à HEI, l’école d’ingénieurs de la Catho, et coordinateur du projet, nous présente le projet « Exosquelette et progression psychomotrice d’enfants polyhandicapés » :
– En quoi consiste la conception d’un exosquelette motorisé ?
Dans le cas présent il s’agit d’aider des enfants polyhandicapés qui ne peuvent pas marcher. La création d’une orthèse articulée pourrait suppléer le mouvement des jambes.
Ce projet s’inscrit dans une démarche de rééducation et non comme une aide palliative d’utilisation permanente.
L’utilisation d’un robot couplé à l’exosquelette permet de contrôler et/ou visualiser le pas réalisé par l’enfant. L’originalité du projet est qu’il ne s’agit pas de redéfinir un exosquelette mais d’adapter aux enfants des technologies existantes qui n’ont jamais été mises en convergence.
Le but ultime très éloigné n’est approchable que par étapes. La première consistera à utiliser un appareil de rééducation à la marche pour tester deux choses : l’acceptabilité de l’appareil par l’enfant polyhandicapé, d’une part, et la capacité de cette méthode à permettre chez l’enfant polyhandicapé des acquisitions psychomotrices qui ne se font pas spontanément, d’autre part.
Les retombées scientifiques sont majeures, puisqu’il s’agit d’étudier comment favoriser, par des modalités technologiques particulière d’éducation motrice, un développement psychomoteur naturellement bloqué chez l’enfant polyhandicapé.
– Où en est le projet MOTION ?
Le projet MOTION ou exosquelette est dans sa phase 1 qui consiste à tester l’ l’acceptabitilité par les enfants d’une telle orthèse et de mesurer leur progression psychomotrice. Nous élaborons des protocoles pour évaluer les capacités à engrammer (apprendre, mémoriser et restituer) un schéma de marche.
– En quoi le dispositif chercheurs- citoyens vous aide particulièrement ? Correspond-il à un manque auquel vous étiez confrontés dans ce genre de projet ?
Le dispositif qui prend en compte les besoins des associations et des structures de recherche nous a permis d’obtenir un financement à la fois pour la partie personnel de recherche (HEI et GHICL) travaillant sur le projet mais aussi pour l’association Injéno (Initiatives de parents de Jeunes Epileptiques du Nord) qui est également financée. Il est rare dans les appels à projet que les associations obtiennent un financement, c’est souvent l’inverse !!!!
– Le dispositif chercheurs-citoyens peut-il rapprocher le grand public de la science ?
Ce dispositif rapproche de fait le grand public et la science grâce à la « publicité » qui est faite autour de lui. Le travail vient de débuter et il est clair que nous continuerons à communiquer vers le grand public au travers d’une manifestation dont la forme, le lieu et la date sont à définir d’ici trois ans !
Toutefois avant de communiquer et faire de belles et prometteuses annonces nous avons le devoir de présenter nos travaux à nos pairs des communautés scientifiques et médicales.
Le dispositif « chercheurs-citoyens » est reconduit en 2012. Pour tout savoir cliquez sur le site de la Région Nord – Pas de Calais et téléchargez les documents nécessaires
Et pour d’autres informations concernant différents projets sélectionnés l’an dernier, plusieurs articles ont été publiés dans la Voix du Nord :