Eléments d’intervention sur la politique « citoyenneté, relations internationales et Coopération décentralisée »

Séance plénière Budget / 15 décembre 2011

Si les français ressentent avant tout l’année 2011 comme une nouvelle année de crise (de l’emploi, du pouvoir d’achat), nous ne pouvons pas ignorer que malgré cela, nous ne sommes pas les plus mal lotis.

Il suffit de jeter un œil (même un seul suffit…) en Afrique par exemple que les pays dit riches continuent d’exploiter et de fragiliser par nos émissions de GES par exemple, qui ont commencé à fabriquer ce qui sera des millions de réfugiés climatiques et environnementaux

Que nos agricultures continuent d’empêcher les leurs de se développer

Famine dans la corne de l’Afrique et révolution populaires en Méditerranée auront aussi marqué nos esprits cette année.

Le Rapport 2011 du PNUD nous invite à « repenser notre modèle de développement » et à nous questionner sur la notion d’équité.

Cela nous conforte et nous encourage dans la politique que l’exécutif s’est engagée à poursuivre durant son mandat, EELV, se réjouit donc de la poursuite des coopérations internationales de la Région, coopérations avec l’Europe, l’Afrique et le Brésil.

Des coopérations par ailleurs de plus en plus mobilisatrices sur notre territoire.

L’exemple du Brésil évoqué par Majdouline est éloquent car il mobilise en particulier très fortement le milieu universitaire et le Bassin minier.

C’est en général la dynamique de mobilisation menée par la Région en 2011 qui doit aussi être saluée. La Région joue son rôle d’ensemblier. En s’appuyant notamment sur les collectivités territoriales qui vont s’organiser en plateforme régionale, la Région engage en 2012 des grands travaux collectifs sur la Méditerranée, la mobilité des jeunes.

L’ouverture internationale est un atout, ne nous en privons pas et ne nous privons pas de l’implication du plus grand nombre à nos cotés.

3 petits focus particuliers :

– dans un contexte politique local compliqué, je me félicite vraiment de la poursuite du financement de projets dans « la grande île » : éducation, santé, activités génératrice de revenus, biodiversité …

– pour la Méditerranée, on a tous envie d’agir, de soutenir l’élan démocratique. Mais comment ? Les institutions sont soit encore fragiles ou en réorganisation, soit pas encore installées. Alors ce sont certainement sur les associations citoyennes qui œuvrent pour la démocratie et pour le développement local qu’il faudra s’appuyer,

– enfin globalement sur la vision stratégique de la coopération internationale je voudrai rappeler :

– qu’EELV n’en fait pas un instrument de politique étrangère d’influence,

– comme le Président PERCHERON nous pensons avoir un « impérieux devoir de solidarité » avec certains pays et,

– nous pensons aussi, comme les associations et de nombreuses collectivités et entreprises de notre territoire, que nous avons besoins de nous ouvrir sur le monde pour échanger, apprendre, connaitre, partager et ainsi construire un monde plus humain et fraternel.

Citoyenneté et partenariats associatifs

Humanité, et fraternité, nous en avons aussi besoin sur notre territoire.

Et heureusement nous nous donnons encore les moyens d’une politique de partenariats associatifs et de citoyenneté.

Cette politique est là pour agir en soutien aux populations en difficulté, pour lutter contre les inégalités et discriminations, et pour promouvoir l’accès aux droits.

Cette politique s’appuie sur les Partenariats associatifs, et qui parmi nous ne reconnait pas l’incroyable travail réalisé par les associations ?

Alors, même si elles nous taquinent souvent et nous critiquent parfois, elles font partie des paysages démocratiques et nous avons besoins d’elles, de leurs bénévoles, de leur engagement.

En matière de citoyenneté et de vivre ensemble, un sondage IPSOS récent[1] révèle que lorsqu’on demande aux français ce qui menace le plus la capacité à bien vivre ensemble en France aujourd’hui, les interviewés évoquent avant tout: l’accroissement des inégalités sociales (43%) devant la crise économique et financière (39%).

Ces inégalités sociales persistantes, et la précarité grandissante constituent un terreau sur lequel bien des maux peuvent pousser : replis sur soi, extrémisme, abstentionnisme, violences familiales, addictions diverses …

La Région n’est certes pas compétente en matière sociale, mais elle doit faire « bouclier » et c’est pourquoi nous sommes fiers de cette politique importante, non pas budgétairement, mais pour les valeurs qu’elle porte.

Concrètement certains axes de cette politique sont certes plus consensuels que d’autres.

L’égalité Femme/Homme, tout le monde est à peu près d’accord (sauf lorsqu’il s’agit de se questionner sur la représentation féminine à certaines tribunes…).

La lutte contre les discriminations liées au genre ou à l’orientation sexuelle, là ça devient plus compliqué.

L’accès aux droits pour les populations étrangères en situation précaire, là on voit apparaître des nationalismes radicaux.

Pourtant pour faire l’unité dans notre bienvenue diversité, il faut faire société ensemble. Cela passe par des questions de droits, par de la reconnaissance (des différences) et enfin, par la recherche de l’égalité.

Politique de la Ville

Je ferai finalement un dernier focus sur la politique de développement social urbain durable (ex politique de la Ville).

Car les banlieues n’ont pas été sauvées par le plan Marshal annoncé par l’Etat.

L’Etat qui abandonnera certainement complètement en 2012 l’opération « Nos Quartiers d’Eté » alors que tout le monde en salue l’exemplarité.

La Région – elle – poursuit son engagement et soutient les villes et agglomérations dans leurs politiques locales de cohésion sociale.

Majdouline anime avec conviction une vraie ambition de la Région pour les quartiers qui en ont le plus besoin. Avec de l’investissement, de l’aide méthodologique, de l’appui à la participation des habitants, et un dialogue politique renforcé avec les territoires,

C’est une lutte contre la fatalité

Je vous remercie.