La filière bio en débat lors de la 8ème édition de JADDE

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La 8ème édition des Journées Annuelles Développement Durable et Entreprises a été l’occasion pour Jean-Louis Robillard, Vice Président de la Région en charge de l’Alimentation, de la Régionalisation de l’Agriculture et de la Ruralité, de mettre en valeur le plan de développement de l’agriculture biologique dans le Nord – Pas de Calais : « le plan bio doit aider à lever des freins, à sécuriser les débouchés, à assurer un revenu au producteur »

L’objectif est clair et ambitieux : doubler la surface agricole utile en bio de la région, en passant de 0,5% à 1% d’ici la fin de l’année 2012, soit 5 000 hectares supplémentaires.

C’est une volonté de l’exécutif du Conseil régional : 1 million à 1,5 millions d’euros sont consacrés à cette priorité, pour aider à structurer les filières agrobiologiques régionales, inciter fortement la conversion de nouveaux agriculteurs biologiques, garantir le maintien des agriculteurs récemment convertis en agriculture biologique.

 

Le club des entreprises bio Nord – Pas de Calais

Réuni pour la 4ème fois depuis 2010, à l’occasion de JADDE, ce club a été créé dans le but d’améliorer la coordination entre les opérateurs économiques d’une même filière et de filières complémentaires. Il permet également de mieux identifier les besoins de chaque filière pour accélérer leur structuration régionale ou inter-régionale.

Le thème du jour lors de JADDE était: « entreprendre autrement – de nouvelles organisations pour mieux répondre à la demande et mieux réguler l’offre »

Le débat s’est ouvert au sujet d’un nouveau statut : la SCIC ou Société Coopérative d’Intérêt collectif. Une autre façon d’entreprendre collectivement par et pour un territoire. La SCIC est une forme de coopérative qui concilie les aspirations sociales et les exigences économiques. Elle permet la participation de l’ensemble des parties prenantes du territoire. Ce qui est inhabituel c’est qu’elle réunit les acteurs économiques, des associations de développement de l’agriculture biologique, des personnes privées et des collectivités en une même structure.

 

 

Un exemple avec Véronique Ducombs, gérante de la SCIC Resto Bio Midi – Pyrénées. Cette SCIC créée en 2007 produit du bio pour la restauration collective sociale.

« Il ne faut pas laisser la responsabilité de l’agriculture aux seuls agriculteurs » dit Véronique.

La SCIC a une utilité sociale avec un but économique. les objectifs des créateurs de cette entreprise sont de changer le régime alimentaire en privilégiant les aliments sains, d’aller vers une production sans produits chimiques, de re-territorialiser l’économie productive. Ils souhaitent par leurs actions toucher des publics éloignés de la problématique alimentaire et du vivre ensemble.

Leur site: http://www.restobiomidipyrenees.fr/

 

 

 

La Charte d’engagement en faveur des filières agrobiologiques du Nord – Pas de Calais

 

 

Emile Waast, des Moulins Waast de Mons-en-Pévèle est le 14ème à s’engager, la signature a eu lieu lors de la réunion du club des entreprises bio à JADDE.

 

 

 

 

 

La charte, mise en place en 2010, rapproche l’offre et la demande : la Région mobilise des prestataires (A Pro Bio, GABNOR, Chambre d’agriculture de région) qui travaillent auprès des agriculteurs pour qu’ils développent leur production biologique et soient capables de fournir les entreprises signataires de la charte.

Les motivations d’Emile Waast sont simples : il souhaite s’approvisionner dans la région, développer des produits « plus gourmands », être en symbiose avec le consommateur dans son souci de qualité et de bonne santé.

 

 

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Dans le cadre des journées consacrées au Développement Durable, le Conseil régional a également organisé deux conférences concernant les filières agroalimentaires.

Agroalimentaire : quels outils proposer aux consommateurs pour éclairer leurs choix et développer la confiance ?

 

Les consommateurs, de plus en plus, souhaitent connaître l’impact de leurs achats sur leur santé, l’environnement, les conditions sociales de production… Une solution pour cela : le lien direct avec le producteur. C’est l’exemple des AMAP, présenté par Remi Top animateur de l’Association régionale des AMAP. La région compte une trentaine d’AMAP et environ  un millier de familles adhérentes. Ce dispositif a permis en 4 années la création de 7 emplois et le maintien en activité d’une vingtaine de fermes.

 

Tao Carpentier représentait POCHECO entreprise spécialiste de la fabrication des enveloppes mécanisables, connue pour son implication dans le Développement Durable. Il a exposé son souhait de créer une AMAP interne à l’entreprise. Son objectif est de  créer un lien de proximité entre les salariés et un ou des producteurs locaux.

 

Une autre expérience est en cours pour éclairer le choix des consommateurs : l’affichage environnemental appliqué à l’alimentation. Sophie Omont, chargée de projet agroalimentaire chez Cycleco,  un bureau d’études spécialiste de l’Analyse du Cycle de Vie (ACV) propose des formations aux entreprises afin qu’elles assument leur responsabilité environnementale. L’équipe de Cycleco travaille actuellement sur les méthodes communes de calcul de mesure de l’impact environnemental d’un produit et l’affichage  unique par catégorie de produits, deux éléments indispensables pour établir des comparaisons.

 

« Le Développement Durable progresse et il est un enjeu pour les PME » C’est  Fabrice Hochede, directeur général du pôle d’excellence Industries agro alimentaires dans le Nord – Pas de Calais qui l’affirme. Le bio ne doit plus être seulement un moyen de valoriser son image mais un atout sur le plan économique. Pour répondre aux attentes des consommateurs il faut privilégier la proximité.  Le consommateur veut désormais « mettre une tête » sur le produit qu’il achète. Il est nécessaire de créer un outil mutualisé de calcul de l’impact environnemental pour l’agroalimentaire, assorti d’un espace de publication des données environnementales, de communiquer et promouvoir ces dispositifs.

 

Agroalimentaire : comment construire de la valeur autrement pour une vision globale de la performance ?

 

Les filières agroalimentaires fournissant des produits de grande consommation sont au cœur des évolutions attendues au regard de leur impact sociaux, économiques et environnementaux : une plus grande attention à l’environnement, de nouvelles relations de coopération entre partenaires de la filière, une prise en compte spécifique des plus démunis…

Réfléchir sur la responsabilité économique, sociétale et environnementale de la grande distribution, c’est ce que fait Thomas Pocher  de Greentag  et gérant de 3 magasins Leclerc dans la métropole lilloise. Il cherche à la fois des leviers pour mieux faire adhérer ses collaborateurs et d’autres pour l’évolution du comportement du consommateur.

Cette action se retrouve sur un site : j’économise ma planète

Les magasins ont affiché sur le ticket de caisse le coût carbone des achats effectués. Ils prônent le “zéro prospectus”. En interne une meilleure gestion des stocks peut éviter le gaspillage (40% de la production alimentaire est gaspillé tout au long de la filière).

Le bio va à la rencontre des entreprises, de manière volontariste, dans le cadre du plan bio. Céline Lecoeur chargée de mission A Pro Bio rencontre les entreprises pour construire avec elles les conditions de  développement des filières agrobiologiques.

 

 

 

 

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