Une journée de formation des élus sur l’agriculture…
Samedi 16 avril dernier se tenait la seconde journée de la formation de 4 jours sur les questions agricoles à destination des élus EELV afin de nous permettre de nous emparer de cette problématique de la manière la plus efficace possible dans le cadre de nos mandats respectifs.
La première journée qui s’est tenue à Rennes, le 11 février a permis de faire un diagnostic et de relever les enjeux sur l’agriculture (cf résumé remis ci-dessous) ; la situation se résume par un constat de l’impasse du système actuel, tout en mettant en évidence un contexte qui ouvre des possibilités d’ouverture tant au niveau européen qui régionaux.
Cette seconde journée a traité des politiques agricoles : rappel de leur histoire, de la logique et des principaux mécanismes en cours et débat sur les leviers d’action possibles dans nos collectivités respectives.
Les politiques agricoles se sont construites depuis l’après guerre sur la logique assez exclusive du modèle productiviste. Ce modèle de développement, installé dans un contexte de forte hausse de la demande alimentaire et de pénurie se caractérise par une intensification du capital au détriment de la place du travail pour produire plus. C’est encore ce modèle qui pèse aujourd’hui culturellement très lourdement sur la position de la profession majoritaire ( NDLR :la fnsea) et qui détermine les politiques mises en place.
Aujourd’hui encore, la demande est entretenue par les pays émergeants, et la contrainte de hausse de production reste fortement déterminante.
Par ailleurs, comme les marchés agricoles sont structurellement chaotiques (importante fluctuations des prix due à l’impact climat –sol), la PAC initiale visait donc d’abord la régulation de ces marchés dans le cadre des relations commerciales des 6 fondateurs de l’UE.pour permettre la hausse de la production au sein de l’UE. .
Malgré les nombreuses évolutions de l’Europe (passage de 6 à 12 et ensuite à 15 pouis 27) , et malgré l’évolution du contexte et des attentes sociétales vis-à-vis de l’agriculture , l’évolution de la PAC a davantage été pilotée par des pressions budgétaires ou par un dogme libéral que par une remise en cause ou une rupture avec le cadre initial pourtant provoqué par un contexte très différent.
On assiste donc à des évolutions qui obéissent à une logique de dérégulation, de démantèlement des outils en place et à des prix qui sont cadrés par une logique de marché mondial en fait peu opérante dans la réalité des échanges.
Or la réalité de l’agriculture européenne et régionale est bien autre. Finalement, l’essentiel des produits (échanges nationaux, production locale), ne répond pas aux logiques des marchés mondiaux mais a une hétérogénéité forte dans les situations régionales tant sur le plan des systèmes agraires et sociaux.
A force, d’un tel éloignement de l’économie réelle dans la mise en œuvre de la politique agricole , l’inefficacité de celle-ci est évidente.
Les masses budgétaires, sont sur le premier pilier (aides aux marchés) quant le pole développement rural ne progresse pas en valeur absolue et s’apparente de fait à une sorte de green washing sans pouvoir contrecarrer les logiques des aides sur les marchés et malgré un discours qui tendrait à faire croire que le pilier développement rural structurerait maintenant les aides à l’agricultures.
Devant ces éléments de constats un peu désastreux, quels sont les marge de manœuvre ?
L’enjeu est clairement de créer une rupture avec la logique en cours ; l’impact des phénomènes spéculatifs croissants, la présence d’un commissaire issue de roumanie et sensible à l’enjeu que représente les petites exploitations, la pression sociétale pour bénéficier de produits plus locaux et de qualité, sont quelques uns des éléments qui créer des perspectives de discussions plus ouvertes.
Dans un contexte budgétaire contraint où la discussion porte davantage sur le volume de la diminution des aides à l’agriculture, l’enjeu est de défendre quelques points clefs. C’est à ce titre qu’EELV revendique notamment l’abandon des références historiques, la défense des petites fermes, tout en se posant la question éminemment stratégique d’accepter de reconnaître une agriculture à deux vitesses; reconaître et travailler en ce sens pour sauver ce qu’il est possible, c’est aussi abandonner l’idée d’une agriculture transformée dans son ensemble.
Constat d’échec, ou point de départ d’une autre vision de l’agriculture et de la politique qui doit être soutenir ce secteur ?
Une chose est certaine dans cette négociation aux échéances immédiates et serrée, les initiatives politiques , financières, d’animation que les régions pourront prendre seront essentiels pour maintenir une porte ouverte à un modèle alternatif.